Les journalistes soucoupisent l'affaire de Quarouble C'est un journaliste de Valenciennes qui semble avoir été le premier sur l'affaire. Travaillait-il pour La Voix du Nord, ou pour Nord Matin?. Les deux présenteront la photo du commisaire Gouchet enquétant sur place, comme leur appartenant. Et tous les deux parleront de "soucoupe volante". Nord Matin semble le premier à prendre l'affaire au sérieux. ( NORD MATIN, 12 septembre 1954, p 1) ( NORD MATIN, 12 septembre 1954, p 8) On remarque que, non seulement le titre parle de "soucoupe volante", quand le témoin parlait simplement d'engin, mais encore il prétend que les petits êtres étaient casqués, alors que le témoin disait seulement que le faisceau de sa lampe s'était réfléchi "comme sur du verre". La Voix du Nord est plus réservée ( LA VOIX DU NORD, 12 septembre 1954, p 3) ... et préfère relèguer la photo dans son édition locale ( LA VOIX DU NORD-éd. Valenciennes, 12 septembre 1954, p 4) visiblement, c'est le même photographe qui a pris les photos précédentes, probablement prises à quelques secondes d'intervalle. Mais chacune s'affiche comme propriété de son journal. La Croix du Nord semble habituée aux épidémies estivales de soucoupes   ( LA CROIX DU NORD, 12 septembre 1954, p 1) A part que les petits être étaient bien deux, il n'y a rien de vrai dans le titre. Liberté explique la soucoupe par la guerre froide ( LIBERTÉ-éd. Valenciennes, 12 septembre 1954, p 4) Liberté, journal communiste, dont le siège Lillois fut plus tard barricadé en permanence par une grille, est d'une mauvaise foi écoeurante. Il traite l'affaire sur une colonne pleine d'erreurs dans son édition locale: Le témoin s'appelait Marius, et non Maurice, n'habitait pas route nationale, n'avait pas de jardin, et n'a pas vu de casque en plexiglas, ni de fusées. Et il voudrait faire croire à ses lecteurs, avec la foi du charbonnier, que c'était un complot de l'ensemble des médias orchestrant une psychose de guerre froide. Beurk... Nord Éclair pose une bonne question ( NORD ÉCLAIR, 12 septembre 1954, p 10) Nord Éclair, a bien raison de soupçonner l'influence du passage de "La guerre des mondes" sur les écrans. Mais cette influence n'est valable que pour les journalistes, qui interprètent l'observation, et pas pour le malheureux témoin, qui n'a pas vu le film. Et le journal se dépèche de déformer les faits, pour faire comme ses collègues: Le témoin n'était pas garde-barrière, mais ouvrier métallurgiste, et n'a pas parlé d'atterrissage de soucoupe volante. Nord Littoral a tout bon (dans le titre) ( NORD LITTORAL, 12 septembre 1954, p 1) Il n'y a pas un mot de faux dans le titre de l'article, à qui nous pourrions décerner la palme de l'objectivité. Quel dommage qu'on lise Carouble au lieu de Quarouble, Dewilwe, au lieu de Dewilde, et Blanc-Misseront au lieu de Blanc-Misseron. (On peut trouver les mêmes articles en mode texte sur la page de Patrick Gross, qui travaille d'arrache-pied à mettre en ligne et en mode texte, les archives des journaux de la région du Nord, que nous avons mis à disposition du public ici.