L'affaire de Quarouble en bande dessinée
1968 les Ricains y vont fort.
Elle respecte, tant bien que mal, l'histoire du 10 septembre (on va voir pire). On remarque tout de même que le chien de Dewilde n'était pas apeuré, qu'il y avait une barrière entre Dewilde et les petits êtres, et qu'il n'a pas essayé de leur parler. Dewilde n'a pas vu leurs vétements avec cette précision, il leur a simplement vu des vétements amples et des épaules larges. Là où c'est un peu gros, c'est quand un commissaire en chapeau melon contemple une immense trace brulée avec des rails tellement tordus qu'on se demande si un poids de 300 tonnes suffirait! D'autant qu'il y a deux voies, alors qu'il n'y en avait qu'un seule. Il semble que les informations du dessinateur sur la police française datent un peu. Encore heureux qu'il n'ait pas remplacé le commissaire par Dupont et Dupond! 1972 Lob et Gigi reconstituent l'observation pour le journal Pilote.
Avant de paraitre en albums coloriés,ces bandes dessinées sont d'abord parues en 1972 dans la revue Pilote. Selon Jean-Michel Charlier, son rédacteur en chef:
Dès qu'on se met à vérifier, on a une toute autre opinion. Par exemple, comment Gigi fait il pour dessiner l'observation de Byland, en reproduisant le manuscrit d'Ampleforth... qui n'a jamais existe? Comment se fait il que, en voyant la planche consacrée à son observation du trois octobre, Mme Nelly Mansart n'a reconnu qu'une chose de vrai: la distance de 18 km jusqu'à Amiens. Nous allons voir que l'observation de Quarouble, qui a droit à cinq pages, en ouvrant le chapitre "chronique d'un automne mémorable", n'est guère mieux reconstituée.
D'entrée, nous voyons qu'on a utilisé des documents d'époque, et tenté de faire vraisemblable: le dessin de la maisonnette est exact, Marius Dewilde est assez bien représenté, et la cafetière est bien ce qui se faisait à l'époque.
Mais voici plus grave. Le dessin de gauche est censé représenter les petits êtres venant du sentier des contrebandiers. La lune étant à droite, les ombres devraient aller sur la gauche, mais ce n'est pas l'important. Les êtres sont représentés de trois-quart face, comme si le dessinateur les avait vu lui même. C'est là une erreur classique des illstrateurs, qui représentent la scène comme on la verrait au cinéma. En réalité, notre seule base est la description du témoin, et ce témoin n'a vu les petits êtres que de profil, et derrière une barrière à claire-voie. Nous avons d'ailleurs, à droite, le dessin du témoin lui même: Pas de grosse tête comme un casque de scaphandrier, pas de bras visibles (mais c'est de nuit, derrière une barrière), aspect courbé et vu de profil. Le dessin de Gigi n'est donc qu'une reconstruction mythologique. Hélas, c'est sur cette reconstruction que les ufologues collectionneurs de pilotes de soucoupes se baseront.
Encore pire. Sur l'image de gauche, le témoin est dans le champ de vision, preuve qu'on est pas du tout en "caméra subjective" ( POV, "Point Of View", pour les anglo saxons). Encore une reconstitution illusoire, mais de bonne foi: les sources utilisées laisse entendre que le commissaire a vu le témoin le soir même. En réalité Dewilde n'a pu raconter son histoire qu'auprès des agents de garde, qui n'ont prévenu le commissaire qu'après le départ de Dewilde. Le reste est néanmoins exact. Autre reconstitution illusoire et de bonne foi. Les sources de Lob et Gigi laissent entendre que des ingénieurs sont venus sur les lieux, pour y rendre le verdict d'un poids de trente tonnes. En réalité, ce poids de trente tonnes, et ces pierres friables viennent d'Aimé Michel, dont l'ouvrage "Mystérieux Objets Célestes" prenaient beaucoup de libertés avec l'information originale, au point que dans les années 80, il arrivait qu'un ufologue demande "Combien reste-t-il de pages à ton M.O.C. ?", en rencontrant un autre ufologue.
Houla! Arrention! Voici que l'atterrissage du 10 octobre est présenté comme ayant autant de réalité que les évènements du 10 Septembre.
Encore une erreur, malgré une documentation évidente. A gauche la photo publiée par Radar, le 26 septembre 1954. Au milieu, le personnage de gauche, censé être Marc Thirouin, est manifestement inventé, puisque Marc Thirouin ne fut pas sur les lieux quelques jours après, mais trois ans après les faits, et inspecta la voie tout seul, puisque Dewilde avait déménagé. Finalement, Lob et Gigi ont fait ce qu'ils ont pu, avec la documentation qu'ils avaient, mais ils ont manqué d'esprit d'analyse, en ne représentant pas ce que le témoin avait réellement vu. Ils n'ont réussi qu'à illustrer la mythologie soucoupique, alors que leurs talents auraient du leur permettre, au contraire, de la relativiser. 1975 Sideral c'est sidérant. Nous avons vu que Jimmy Guieu avait récupéré l'affaire de Quarouble dès 1955, dans un roman de SF, style space opera de kiosque de gare.Nous allons voir maintenant voir comment on représente une affaire ufologique importante dans une telle BD. Vingt ans après le roman de Jimmy Guieu, ce passage de "Commandos de l'espace" y est mis en bande dessinée. Houla! A coté, la reconstitution de Lob et Gigi a l'air de sortir de l'Union Rationaliste. On peut d'ailleurs comparer avec le reportage des martiens dans Point de Vue - Images du Monde. Le dessinateur a respecté ce qu'il sait du témoignage de Dewilde, disant qu'il ne vit pas de bras, et que les épaules paraissaient large. Par contre Dewilde n'a jamais dit que les ètres ressemblaient à des boites, ni qu'ils venaient de la voie du chemin de fer. A la fin, bien sûr, on reprend le couplet de Guieu contre les stupides terriens qui ne croient pas aux soucoupe volantes. Guieu a simplement oublié que les visiteurs ignorent le nom de la Terre et de ses habitants puisqu'ils l'appellent T.27. Une autre bande américaine s'en( )mèle. Ici, plutôt que de compter les erreurs, il serait plus rapide de compter les détails exacts.
Et le pire, c'est que ce n'est pas pour rire... |
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Dernière mise à jour: 11/10/2016 |