Marius Dewilde contacté
En décembre 1979, Marius Dewilde aurait appellé Jimmy Guieu pour lui dire :
« J'ai des révélations extraordinaires à vous livrer, j'habite Tours et ne peux me déplacer ».
A ce moment, Jimmy Guieu est en train de travailler avec Roger-Luc Mary sur l'affaire de Cergy-Pontoise (dont il n'admettra jamais que c'était un canular). Il préfère laisser Les révélations de Dewilde à son collègue.
le livre |
Roger-Luc Mary va donc écrire un livre en collaboration avec Dewilde, en "rewritant" ses textes , et en ajoutant des chapitres de son crû. Jimmy Guieu ne fait que la préface. Il y écrit:
"Les « messages » véhiculés par Marius Dewilde recoupent étroitement ceux que Franck Fontaine et ses camarades ont reçu."
Ce qui nous révèle le sérieux de l'affaire, puisque c'est Jean-Pierre Prévost, et non Franck Fontaine qui divulga ces révélations, et qu'il avoua dès 1983 qu'il avait tout inventé. Selon son fils, il avait fait cela pour faire passer ses idées philosophiques. Ce faisant, il utilisait un procédé déja mentionné par Aristote, attribuant son discours à un personnage de plus grande autorité: ici, un E.T.
Après la préface vient une citation d'Einstein (ça fait chic), des remerciements, un avant propos, un préambule, et, page 37, le chapitre premier, toujours de Roger-Luc Mary, portraiturant Marius Dewilde en "force de la nature" (si, si!)
Marius Dewilde entre en scène, page 43, avec le chapitre deuxième, qui annonce la couleur: "
Contactés mes amis... Marius Dewilde vous parle!"
NE RESISTEZ PAS AUX EXTRATERRESTRES... (le reste est un petit sermon du même tonneau)
Suivent alors des chapitres de Marius Dewilde (rewrités) et des chapitres de Roger-Luc Mary.
Dans ce qu'est censé avoir écrit Marius Dewilde, il n'y a quasiment plus rien de vrai. Nous avons déja vu que Dewilde, en beau parleur qu'il était, s'était inventé un vélomoteur, ce qui faisait plus riche qu'un simple vélo, et qu'il mettait son veston du dimanche devant les journalistes. Nous avons vu aussi, qu'il avait reconstruit son histoire en puisant dans la littérature ufologique. A ce moment là, on pouvait encore penser qu'il croyait vraiment l'avoir vécu. Mais ici, en bon contacté, il va nous livrer un festival d'absurdités, tel que nous hésitons entre l'affabulation et le délire, bien que parfois, il se contente d'ajouter des détails pour rendre ses précédentes affirmations plus cohérentes.
ni électricité, ni télévision | pas deau courante |
Je suis un homme simple, un ouvrier metallurgiste qui ne pense qu’à améliorer son confort. J’ai pu acheter une télévision: en 1954, ce n’est déjà pas si mal.
Note: A Quarouble, "Cacoule l'parisien" passait pour un hableur. Il ici donne sa mesure. Il n'était qu'ouvrier sableur (le bas de l'échelle, en métallurgie). Son confort? sa maisonnette n'avait ni eau courante, ni gaz, ni électricité, ni téléphone, ni radio. Les photos montrent bien qu'il n'y a ni ligne électrique, ni antenne de télévision. Une séquence des actualités Pathé montre Mme Dewilde puisant de l'eau avec une pompe. Et en 1954 un poste de télévision coutait cinq mois de salaire d'un simple ouvrier sableur.
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Des ombres se profilent et avance vers moi... D’un bond, je leur barre le chemin et braque sur eux le faisceau lumineux de ma torche.
Note: Il n'y a déjà plus rien de vrai. Dewilde se serait alors trouvé face à eux, alors qu'il était derrière la barrière.
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Ils marchent sur la dalle de ciment, franchissent la porte de la palissade, se fondent dans la nuit, rejoignent la masse sombre posée sur la voie.
Note: Ils ont bien marché sur la dalle de ciment, mais s'ils avaient franchi la porte, ils se seraient retrouvés dans la courette.
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L’engin s’illumine peu à peu, il devient fluorescent, orangé, presque rouge. C’est fini. Il a disparu...
Note: Dans ses premières déclarations Dewilde a dit qu'il a disparu rapidement, a filé comme un éclair, a disparu à une vitese prodigieuse.
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J’ai appelé ma femme en hurlant : elle est arrivée, suivie de mon locataire, un nommé Bertin, àgent de la S.N.C.F.
Note: Dewilde n'a pas hurlé (il aurait réveillé son gosse). Il est monté réveiller sa femme. Quant à Mr Bertin, ce n'était pas son locataire, mais son logeur, et il habitait alors à Quiévrechain.
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J’ai téléphoné à la gare de Blanc-Misseron mais sans succès : le passage à niveau - comme tous les P.N. - était pourvu d’un poste téléphonique destiné au service de la S.N.C.F., et ses douze piles avaient été changées récemment : elles étaient maintenant « vidées »
Note: D'après le chef de voie, le poste téléphonique n'était pas relié à la gare de Blanc Misseron, mais à un poste d'aiguillage à 600 m de là. Il n'avait qu'une pile et n'avait pas servi depuis longtemps.
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Le village le plus proche se nommait Quivrechain, situé à quatre kilomètres d'où j'habitais.
Note: Quiévrechain est à environ 2500 m.
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Il faut pourtant que je fasse une déposition : je songe alors aux douaniers, ils me connaissent bien car je passe tous les jours la frontière : je vais les trouver.
Note: Première mention qu'il passait la frontière tous les jours. D'après les sources d'époque, il n' aurait pas trouvé les douaniers mais serait entré dans un café encore ouvert, ce qu'il ne mentionne pas ici.
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Quelques minutes suffisent pour arriver au commissariat. A cette heure-ci, le commissaire est chez lui, bien près de se mettre au lit, mais « service service » : le commissaire Gouchet me reçoit, m’écoute, me questionne, enregistre ma déposition qu’il me fait signer, et me dit de rentrer chez moi.
Note: Il y a 5 km 1/2 jusqu'à Onnaing, et Dewilde était en réalité à vélo. Dewilde n'a pu parler qu'aux deux agents de garde, qui l'ont écouté, puis renvoyé chez lui.
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Discrètement, je descendis à la cave et cachai la boîte sous un tas de charbon;
Note: Il n'y avait pas de charbon dans la cave, qui était inondée à chaque forte pluie.
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Beaucoup de monde : bel euphémisme ! Un cordon de police empêche une foule de curieux d’envahir le terrain qui entoure la maison. Dans celle-ci, ma femme reçoit le commissaire Gouchet tandis que, dans le même instant, arrivent la gendarmerie de l’Air et la D.S.T. . Et ce n’est pas fini, les « envahisseurs » ne sont pas les extraterrestres d’un mauvais feuilleton télévisé mais bien plutôt toutes les polices, y compris la police de l’Air de Lille et de Paris munies d’appareillages.
Note: En réalité, il y avait, le matin, Le commissaire et un journaliste, et l'après midi, la police de l'air.
Ce qui se passe alors dépasse l'entendement humain et j’ai l’impression d’être transporté dans un monde démentiel où les ordres fusent de toutes parts, où chacun réclame une priorité d’action :
Note: On peut effectivement dire que ça devient démentiel.
à cet égard, ce sont des militaires revêtus d’une combinaison antiradiations qui s’imposent en tout premier lieu ; mon locataire, toute ma famille et moi-même sommes soumis à la détection des compteurs Geiger, ensuite c’est le tour des animaux et du terrain. Résultat de l’opération : « La radioactivité est supportable pour l’être humain et les animaux. »
La preuve est faite : L’ENDROIT OU L’ENGIN S’EST POSE EST RADIOACTIF.
Note: Houla! fais nous peur Marius. A supposer que quelqu'un soit venu avec un compteur Geiger (rien d'extraordinaire: j'en ai un à coté de moi), nous somme en plein fantasme avec ces combinaisons antiradiations (qui d'ailleurs ne protègent pas des radiations mais des poussières radioactives).
Et s'il a été dit que la radioactivité est supportable, c'est qu'il s'agit de la radioactivité naturelle, et non que l'engin a rendu le terrain radioactif
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un train, en passant lentement pour ne pas provoquer d’accident parmi l’attroupement, a provoqué un affaissement de la voie (le grondement sourd) tandis que ses roues patinaient sur les rails
(le grincement strident). L’affaissement s’est produit à l’endroit même où l’astronef s’était posé quelques heures plus tôt.
Le machiniste immobilise sa locomotive, met pied à terre pour aller téléphoner tandis que les enquêteurs, stupéfaits, constate une friabilité anormale de la voie et du ballast.
Note: On se demande si Dewilde est conscient qu'il suffit de relire la presse de l'époque pour constater qu'il nous raconte des conneries. Il n'y eut à l'époque, ni foule, ni voie qui s'est effondré. Mais on sait d'où vient cette histoire: d'Aimé Michel qui avait inventé un ballast friable.
Près de la voie, un officier attire l’attention de tous
Venez voir ici ! Il y a un creux, une sorte de cuvette sur une longueur d’au moins six mètres, il y a également des traces sur le travers du ballast et des entailles sur les traverses des rails
Note: Il n'y a jamais eu ni creux, ni traces sur le ballast, mais seulement des entailles découvertes deux jours après.
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le lundi 13 septembre, le « cirque » recommence :
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On érige une plate-forme d’une surface de deux mètres carrés, posée sur quatre pieds de quatre mètres de hauteur. On place sur celle-ci un énorme appareil photo à soufflets : ainsi obtiendra-t-on une vue générale de l’ensemble des traces laissées par l’astronef.
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Les prises de vue sont d’abord effectuées de jour ensuite, la nuit venue, d’autres photographies sont réalisées à l’aide de grands flashes indépendants, fixés sur la plate-forme : leurs fulgurants éclairs illuminent la nuit, on dirait un orage magnétique.
Note: Du fantasme à grand spectacle On se croirait dans un film de Spielberg En réalité un appareil 6x6, bien perpendiculaire au plan de la voie aurait suffi. Et si les autorités voulaient en savoir plus, elles n'avaient qu'à démonter et remplacer deux mêtres de voie.
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Je recevais un courrier démentiel (par sacs postaux) tandis qu’une file permanente de voitures s’étirait sur plus d’un kilomètre en passant devant chez moi.
Note: La "chasse des saules" est un simple chemin de terre en cul de sac, de 950 m, où les voitures ne peuvent pas se croiser.
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Suivent une dizaine de pages proprement délirantes, où les autorités, surtout la DST, persuadés que Dewilde cachait quelque chose, l'aurait trainé d'hopital psychiatrique en camp militaire et vice versa, pour le faire avouer, avec électrochocs, penthotal et hypnose.
Mais comme, pendant ce temps là, dans le monde réel Marius Dewilde continuait de répondre aux curieux et aux journalistes, il nous faudrait admettre que tout ceci se serait passé dans un monde parallèle, avec un second Marius Dewilde. Ou alors les autorités avaient engagé un acteur pour jouer son role, car les journaux ne contiennent aucune trace de la disparition mystérieuse de Marius Dewilde.
Aujourd’hui, en 1980, je me demande si les autorités qui me détenaient n’ont pas commis une regrettable erreur en me laissant parler à un autre détenu, lui aussi classé « dangereux » ou « fou », et avec lequel j’ai longuement conversé, il ne m’a paru ni dangereux, ni fou.
Il s’agit du savant Georges Claude qui voulut vendre son invention a la France, laquelle refusa parce qu’elle jugeait cette invention aussi inutile que coûteuse. Georges Claude trouva acquéreur en Allemagne et les nazis attribuèrent la paternité de l’invention à von Braun !
Note: Rencontré Georges Claude? Et pourquoi pas Vercingétorix? Georges Claude fut effectivement emprisonné de 1945 à 1950 pour avoir collaboré avec l'Allemagne, mais il n'était plus en prison en 1954 De plus, Von Braun travailla pour l'armée allemande dès 1932, pour mettre au point la fusée A3, puis la fusée A4 (futur V2), alors qu'à la même époque Georges Claude travaillait sur l'énergie thermique des mers.
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On me pousse vers des marches que je descends: me voici devant un blockhaus surveillé, gardé par des fusiliers-marins.
L’officier qui m’accompagne désigne des meurtrières dans la masse de béton:
- Regardez à l’intérieur!
J’obtempère et, tétanisé, je n’en crois pas mes yeux. L’officier me murmure à l’oreille:
- Est-ce bien cela que vous avez vu?
Dans une grande pièce, à l’intérieur de l’édifice, je vois un énorme engin de forme lenticulaire, long d’environ dix mètres et parfaitement éclairé. je l’observe tandis qu’il se situe en contrebas par rapport à mon angle de vision.
Note: Quand on sait ce qu'est le secret militaire, on ne peut que trouver absurde que l'armée, qui ne croyait guère aux témoins de soucoupe volante, ait révélé à un homme de mauvaise réputation qu'elle détenait un tel engin en secret.
Mais il y a une autre piste: nous allons plus voir plus loin qu'une prétendue visite des gendarmes, ne serait en fait qu'un souvenir des questions harassantes qu'il a subi des journalistes. Nous savons aussi que la carte que Betty Hill aurait vu, ne serait en fait que la carte des expressways du New-Hampshire tendue devant ses yeux par un enquéteur qui lui demandait: "where were you?". De la même façon, il est très probable qu'un des nombreux journalistes, voire ufologue, qui sont venus l'interroger lui ait montré une photo de soucoupe volante en lui demandant: "Est-ce bien cela que vous avez vu?"
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L'armée récupère la boite
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A mon grand étonnement, je vis les deux officiers et les deux soldats se diriger vers la cave. Ils réapparurent quelques instants plus tard: avec la boite !
Note: Sachant que sous un tas de charbon qui n'a jamais existé, on a trouvé une boite qui n'a jamais existé, larguée par une soucoupe qui n'a jamais existé, à un endroit qu'elle n'aurait pas survolé, calculez la probabilité de véracité de ce récit.
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On m’arrétait dans la rue pour me demander des autographes. On m’appelait alors « la soucoupe ». Le 25 décembre 1954, la ville de Quarouble organisa le « bal des soucoupes » auquel j’assistais en tant qu’invité d’honneur!
Note: Les journaux locaux ne se souviennent pas d'un "bal des soucoupes" à Quarouble, quoiqu'on en organisa un à Douai vers le 31 octobre.
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- Hynek a cru à votre histoire?
- Oui, absolument.
- Il vous a invité aux U.S.A.?
- Non, pas lui, mais un groupement de recherche ufologique américain qui joignit a son invitation un chèque de 10 000 dollars.
Note: En 1975, c'était 200 000 dollars
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Le samedi 11 septembre 1954, un marchand de bétail et un fermier vinrent m’avertir qu’une mortalité anormale de bovins était survenue.
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J’appris par la suite que les bovins avaient été transportés dans la région parisienne, à Maisons-Alfort, pour autopsie générale et analyse approfondie: ces bétes avaient été vidées de leur sang et de leur moelle épiniére, elles étaient totalement exsangues.
Note: enrichissement d'un détail déjà inventé: Cette fois on envoie les bêtes à Maisons-Alfort (l'école nationale vétérinaire), et elles n'ont plus de moelle épinière.
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Ils sont revenus!
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dessin de Gilles Duric |
L’Ouranien, comme dirait Marc Thirouin, me fait alors des signes.
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Il franchit le seuil du poulailler, se baisse, tend la main vers une poule qui, instantanément, se tétanise sur place, légèrement aflaissée, ailes écartées : l’être lui fait indubitablement subir une paralysie, une sorte d’hypnose.
Note: à Marc Thirouin, Dewilde avait dit que l'être avait pris une poule de l'extérieur qui "s'abounit" et se laissa prendre.
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Nous arrivons enfin près de l’appareil, trois petits êtres s’affairent autour de celui-ci. L’engin à des dimensions qui atteignent une douzaine de mètres de diamètre et trois mètres de haut.
Note: à Marc Thirouin, Dewilde avait dit que l'engin faisait 6 mètres, sur trois mètres de haut.
L’humanoïde me précède et j’accède à l’engin par un escalier métallique large de 50 cm environ;
Note: à Marc Thirouin, Dewilde avait dit qu'il était resté à 3 m de l'engin, cette fois il monte dedans!
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Inquiétant et mystérieux examen
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Quand l’examen est terminé, j’ai conscience d’avoir été « préparé » pour d’autres contacts, lesquels seront bien plus fantastiques que les deux premiers. On m’a également immunisé contre les maladies les plus graves.
Note: Et voila, comme tous les "abductés" qui veulent être pris au sérieux, Dewilde a subi un examen. Il possède maintenant son brevet de contacté.
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Je suppliai ma femme de garder le silence sur cette nouvelle affaire. Je pris ensuite la voiture pour aller prévenir le commissaire de police d’Onnaing à qui je racontai ma nouvelle aventure. Après m’avoir longuement écouté, le commissaire Gouchet me conseilla de ne pas ébruiter cette dernière immixtion : le black-out total fut donc décidé par les autorités, dès le 10 septembre.
Note: Marius Dewilde qui n'avait qu'un vélo, avait d'abord raconté qu'il était allé au commissariat en vélomoteur. Voila maintenant qu'il y va en voiture. En réalité, on ignore, tant la date de l'observation que celle de sa visite au commissariat, mais si black-out, il y a, il est du fait de Dewilde qui refusa qu'on en parle au journaux, et ce black-out ne date évidemment pas du 10 septembre.
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Mon audition et ma déposition terminées, le commissaire Gouchet m’accompagna jusqu’au passage à niveau.
Le policier constata les traces laissées par l’astronef et s’exclama:
- C’est phénoménal ! Ils sont revenus
Il fit instantanément prévenir les autorités compétentes qui arrivèrent le lendemain avec armes et bagages : laboratoire roulant, matériel de détection, appareils photographiques, etc.
Note: à Marc Thirouin, Dewilde avait dit que l'affaire s'ébruita et qu'une nouvelle vaque d'enquéteurs survint, mais ce devait être des journalistes et des curieux. En réalité le commissaire ne prit pas ce second atterrissage au sérieux. Il ne prévint donc personne.
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Arrivé ici, Marius Dewilde va nous jouer le role du contacté dans l'exercice de ses fonctions. Il va d'abord suivre ses impulsions pour rencontrer les extraterrestres, puis il sera purement et simplement dématérialisé... pour se rematérialiser dans leur engin. Même Adamski n'avait pas été aussi loin.
Une nuit de mai 1975, donc, il s'habille sur une impulsion, sort, traverse une place, deux rues, escalade un mur... et se retrouve devant ses amis extraterrestres, devant leur engin lenticulaire.
Leur chef, va alors lui révéler sa mission:
Nous voulons aider le Monde à éviter un terrible cataclysme, ce cataclysme, les hommes l’ont préparé et engendré à leur insu.
- Que dois-je faire?
- Nous révéler à l’humanité, comme le firent d’autres hommes avant toi et comme le feront d’autres hommes avec toi.
- Mais comment, de quelle manière ? Je ne sais même pas écrire correctement pour rédiger un livre...
- Si tu penses que cela est un bon moyen, écris un livre, tu en auras les moyens. Voici ce qu’il faudra dire dans ce livre :
L’homme s’est trompé de chemin, il ne vit pas d’Amour et de Connaissance : ce que vous appelez l’argent est une fausse valeur...
Note: suit le reste du bréviaire du contacté.
Le contact suivant se fera par une dématérialisation.
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On me dématérialise
Quelques mois plus tard, alors que je regardais la télévision en compagnie de Marie-]eanne, l’impossible se réalisa : sous les yeux efiarés de ma femme, je disparus littéralement.
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Je fus rematérialisé le lendemain, vers 18 heures, le visage envahi d’une barbe de huit jours alors que ma disparition n’avait duré que vingt-deux heures.
Note: Quelle erreur, Marius! Que n'as tu lu le manuel du parfait abducté en six leçons. Il t'aurait appris que le contraction temporelle se fait dans l'autre sens! Le livre des psaumes, une épitre de Pierre, et le coran sont d'accord la dessus: Un jour auprès de Dieu est comme 1000 ans des hommes. Et toutes les légendes de dispartion et réapparitions mystérieuses le confirment: un abducté qui n'a cru vivre que quelques heures réapparait au bout de 100 ans.
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Après m’être volatilisé, je me retrouve instantanément à bord d’un engin interplanétaire : celui de Quarouble.
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dans lequel le chef m’attend, toujours le même, toujours aussi jeune avec ses cheveux noirs et son merveilleux sourire qui découvre ses dents blanches.
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Me voici donc rematérialisé à bord de l'engin qui fonce à travers l'espace.
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A l’intérieur de l’astronef, j’ai vu un grand nombre de cadrans
Note: Dewilde est incapable de concevoir un poste de pilotage sans cadrans, pourtant nos instruments d'aujourd'hui ont déja des écrans plats et tactiles. Pour une civilisation en avance sur la notre, on imaginerait, au minimum, un système à psychocommande et des casques à réalité virtuelle.
J’ai insisté pour connaître leur origine : ils viennent d’une autre planète située à quarante années-lumière de la Terre.
Note: Autrement dit, suffisamment loin pour qu'on ne puisse pas vérifier si elle existe bien.
Actuellement, ils résident sur une immense base « cachée » dans l’espace. Il y a de nombreuses années qu’ils sont dans les environs de la Terre.
Note: « cachée » dans l’espace? Cela n'a aucun sens...
Ils m’ont également appris qu’ils avaient vécu sur Terre voici cinq cent mille ans et que notre planète existait déjà depuis plusieurs milliards d’années.
Note: Ils auraient vécu sur terre avant l'homme de Néanderthal, et n'auraient pas évolué? Heu...
Leur base spatiale a des dimensions énormes, de plusieurs kilomètres. Il s’agit d’un satellite artificiel habité.
Note: Alors, si elle orbite bien autour de la Terre, elle devrait être visible à l'oeil nu.
La pesanteur est identique à celle de la Terre.
Note: Et Paf! Je t'attendais au tournant Marius. Tu commet la même erreur qu'Adamski qui n'avait pas compris que dans l'espace, il n'y a plus de pesanteur, et que la seule pesanteur qui y règne est une microgravité due à la masse de la base.
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Ils m’ont alors dit qu’ils me grefferaient un nouveau bras.
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A l’heure où ces lignes sont rédigées, je suis allé deux fois sur cette base spatiale : la première fois en 1977, avant la mort de ma femme, et la seconde en 1978.
Je devrais y retourner bientôt pour y séjourner trois mois de temps terrestre, c’est le temps qu’il faudra, m’a-t-on dit, pour greffer mon nouveau bras.
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Si je retourne sur la base, si la greffe réussit, ce sera la preuve éclatante de ma sincérité, mais surtout la preuve qu’ils existent.
Note: Mais Dewilde est mort à Tours, en 1996, sans son nouveau bras.
J’aurais aimé parler de l’appareil qu’on plaça dans ma téte, à bord de l’engin, lors du deuxième atterrissage à Quarouble, mais ce n’est pas encore le moment.
Note: Voila la mythologie soucoupique des implants craniens
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Un dernier passage nous interpelle: Dewilde est il conscient qu'il est en train de prouver qu'il nous raconte des conneries?
Des précisions importantes
Le 11 septembre au matin, le train qui venait de Fresnes-sur-Escaut via Quievrechain, provoqua, comme je l’ai dit, un enfoncement de la voie ferrée, une sorte de cuvette allongée sur plusieurs metres : cet enfoncement résultait de l’intense chaleur dégagée par l’engin lors du decollage. Le journal Radar est venu sur les lieux quelques jours plus tard, mais les traverses qui comportaient les marques avaient mystérieusement disparu ! Fort heureusement, elles furent filmées au préalable.
Note: Le train ne risquait pas de passer par Quievrechain en venant de Fresnes sur Escaut. Il allait vers Quievrechain. Nous avons vu que la presse de l'époque n'a mentionné aucun enfoncement, et l'intense chaleur qu'aurait dégagé l'engin au décollage est contredite deux fois.
- Dewilde aurait du ressentir cette chaleur et la mentionner aux journalistes.
- Une chaleur capable de rendre le ballast friable, aurait aussi carbonisé le dessus des traverses.
Les traverses n'ont pas mystérieusement disparu, et le journal Radar, lui même en apporte la preuve:
- le numéro du 26 septembre contient une photo ou Dewilde montre les traces sur la traverse (voir plus haut la photo à gauche du dessin de Lob et Gigi.)
- Le numéro du 17 octobre montre Dewilde essayant de démonter cette traverse (voir plus haut "La légende en construction").
( Marius Dewilde/Roger-Luc Mary, ne résistez pas aux extraterrestres, Editions du Rocher 1980)
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Que reste-t-il de vrai dans tout ce livre? Que la première observation a eu lieu le 10 septembre 1954, et que Marius Dewilde est allé ensuite au commissariat d'Onnaing. C'est à peu près tout.
Nous en arrivons à cette situation étonnante: nous savons mieux que le témoin lui-même, ce qu'il a réellement vécu!
Ce passage au statut de contacté va en écoeurer plus d'un. Jacques Bonabot écrit notamment:
"Je crois qu'arrivé à ce stade du dossier de Quarouble nous roulons à tombeau ouvert vers l'incontrôlable, le rêve, et le produit d'une imagination sans frontière."
On peut d'ailleurs s'étonner, ou s'indigner, que le co-auteur n'ait relevé aucune des âneries proféré par Dewilde, quant à l'historique de ses observations. Si cet auteur croit aux contacts avec les extraterrestres, il est normal qu'il admette que Dewilde ait visité leur base spatiale, mais il aurait du se rappeler, qu'à Marc Thirouin, Dewilde n'a jamais dit être monté dans l'engin.
Et l'histoire de la voie qui s'effondre devant tout une foule est incompatible avec la presse de l'époque. Mais qu'importe, on réécrit le passé, exactement comme le faisaient les staliniens.
Et comme si ça ne suffisait pas, Roger-Luc Mary insiste en plusieurs endroits sur le parallèle avec l'affaire de Cergy-Pontoise (dont le canular sera avoué trois ans plus tard)
Mais relevons que les textes de Dewilde ont été rewrités par Roger-Luc Mary, et qu'après la parution du livre, Dewilde manifesta son désaccord avec cette présentation de son aventure. Du coup, on ne sait plus très bien ce qui est de Dewilde, et ce qui est de Roger Luc Mary.
Les ufomânes vont quand même aller jusqu'à reproduire ce livre saint, par copié-collé sur des sites web (vous pouvez les retrouver par Google).
Pire, ce passage au statut de contacté va ériger Marius Dewilde, au rang d'un saint et d'un martyr de la religion soucoupique. Ils vont même lui inventer une stature physique, qu'ils sont les seuls à voir en parlant de "ce colosse". Hé, oui, avec ses 75 kg de l'époque, Marius Dewilde est devenu un colosse...
Divers ufologues vont encore l'interviewer avec une grande vénération.
Dans une interview par Pascal Isoulet en 1990, Marius Dewilde en rajoute:
Donc je sors, je ne vois rien et je vais uriner tout près, sous la lumière du réverbère.
Note: Toutes les photos de l'époque montrent bien qu'il n'y avait pas de reverbère.
Et puis d'un coup j'entends des pas... Je vois alors deux petits êtres qui passent entre moi et le ruisseau, peut-être à trois, quatre mètres. En fait, j'ai pas trop réagi sur le moment.
Note: En fait il a réagi en braquant sa lampe torche vers eux.
D'un coup je me dis « merde, merde! » Et je pense « c'est peut être des martiens »
Note: Il n'a rien pensé de tel et s'en est expliqué aux actualités Pathé.
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Alors les petits êtres sont venus, ils m'ont touché, palpé, puis ils sont repartis
Note: Dewilde était dans la courette, et les petits êtres sont passés devant lui, et ont marché sur la dalle de béton.
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Quinze jours après mon départ, les gars de la SNCF sont venus et ils ont détruit mon ancienne maison!
Note: après le départ de Dewilde, le locataire légal est revenu, et la maisonnette existait encore en 1957.
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Un après-midi, des gendarmes sont venus me voir
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Donc je leur offre à boire. A un moment je vais uriner. Je leur ressers à boire et, subitement, me voilà complètement ivre... Ils m’avaient drogué ! Ils m’ont reposé les sempiternelles
questions, ont fouillé mon domicile. Après, ils m’ont donné des coups de pied, des coups de poing à m’en décrocher les mâchoires. J’ai eu quatre côtes cassées.
Note: Ce mot de "sempiternelles" nous met sur une piste. Il est totalement absurde que des gendarmes soient venus brutaliser Marius Dewilde pour lui reposer les mêmes questions 30 ans après. Par contre, nous savons qu'aussitôt après sa première observation Dewilde fut harcelé par une meute de journalistes qui l'ont harassé en lui reposant sans cesse les mêmes questions. Ainsi cette histoire de gendarmes parait n'être qu'une nouvelle reconstruction fantasmée, un faux souvenir cauchemardesque des "sempiternelles" questions des journalistes.
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Cela nous fait six nouveaux faux souvenirs, car nous ne comptons pas ceux qu'il avait déja raconté dans son livre.
Dans une autre interview, par Claude Burkel en 1994, il confirme:
on est venu m’assaillir chez moi. J’ai eu le bras coupé, et ils sont revenus, j’ai eu quatre côtes cassées et la mâchoire décrochée… Pour mon bras c’était en 1971, et c’est en 1982 ou 83 qu’ils m’ont cassé les côtes et la mâchoire.
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Et Claude Burkel ajoute:
Il me raconte alors qu’il a été soumis à la torture par les services secrets. Tout d’abord ce fut pour le faire parler, puis dans un second temps, ce fut pour le rendre fou et le faire passer pour quelqu’un de dangereux. Ces pratiques ont duré plusieurs années. Puis il y eut les menaces verbales, la surveillance, l’ouverture de son courrier. D’après ses dires, tout cela durait encore en 1994.
Et enfin Dewilde parle de son livre:
Je ne sais pas si vous avez lu le livre… c’est une véritable trahison qu’ils ont fait là. J’ai raconté quelques petites choses de ma vie, et le directeur… il a tout gardé pour lui… Tout ce que j’ai expliqué ne se trouve pas sur mon livre… Moi j’ai eu un petit tirage mais ils pris ce que j’avais dit et ils ont écrit un livre en Amérique et réalisé un film avec ça. Alors, je vous le demande, à qui voulez-vous que je fasse confiance maintenant ?
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A qui se fier, en effet?
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