L'affaire de Quarouble entre dans l'histoire
Après avoir fait l'objet d'un livre entier, l'affaire de Quarouble est entrée dans l'histoire.
Elle est devenue une observation *** au guide Michelin ufologique.
C'est au point qu'à l'heure où nous écrivons, en cherchant sur Google: "quarouble (soucoupe OR Dewilde)", le moteur de recherche prétend avoir trouvé 44 000 résultats!
Un livre d'ufologie qui se respecte se doit donc de citer l'affaire de Quarouble avec d'autant plus de pages que le livre contient moins de cas.donc.
"Monsieur OVNI" raconte l'observation du 10 septembre:
Jean-Jacques Vélasco, responsable du GEPAN, puis du SEPRA, fut pendant 22 ans le monsieur OVNI français. trois ans après son départ, il publie "Troubles dans le ciel", et consacre une page à l'affaire de Quarouble.
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Marius Dewilde est un modeste ouvrier métallurgiste de trente-quatre ans qui travallle aux aciéries de Blanc-Misse-ron. Marié, il est père d'un petit garcon. Il vit dans une maison de garde-barrière à deux kilometres du petit village de Quarouble, non loin de la frontière belge (la ligne de chemin de fer qui passe devant son domicile relie Blanc-Misseron a Saint-Amand).
Note: En fait, c'est une ligne à voie unique qui relie les Ateliers de construction du Nord de la France à Odomez .
Comme chaque soir apres le diner, Dewilde s'installe près du feu pour lire son journal.
Note: D'après son logeur, Marius Dewilde ne lisait pas, tout au plus "des trucs comme Radar".
Sa femme regarde la télévision neuve que le couple vient tout juste de s’offrir.
Note: Détail qui semble sortir du livre de Dewilde, mais nous avons vu que c'est complètement faux.
Il est 22 h 30 environ. Le chien, Kiki, dans sa niche à l’extérieur, aboie de manière continue... Des rodeurs ? Dewilde sort et balaie les environs du faisceau de sa lampe torche. Surprise : à environ six mètres, posée sur la voie ferrée, une masse sombre. Elle mesure environ deux mètres de hauteur sur cinq de long.
Note: Ce n'est pas la dimension que donne les sources de l'époque, mais c'est à peu près celles d'un fourgon.
Peut-être une charrette de foin ou un wagon... Dewilde pense : « ll faudra que j'avertisse les agents de la gare demain dès la première heure pour qu'ils l’enlèvent, sinon il y aura un accident. » Le chien recommence à aboyer. il rampe et tire violemment sur sa chaine. Dewilde entend des bruits de pas derriere lui. ll se retourne et apercoit deux ombres. Braquant sa lampe dans leur direction, il découvre deux petits personnages en combinaison de scaphandrier.
Note: C'est une reconstruction. Il a découvert deux silhouettes derrière la palissade, et le faisceau de sa lampe s'est réfléchi "comme sur du verre".
Marchant l'un derrière l'autre. les « étres » casqués ne dépassent pas un mètre de haut. Leurs épaules sont « extremement larges ».
Note: Encore une reconstruction, L'enquète du commissaire a montré que ceci était illusoire.
Ils se dirigent rapidement vers la voie ferrée. L'ouvrier métallurgiste est stupéfié.
Dans un sursaut, il décide de couper leur fuite et, pourquoi pas, d’en capturer un. Il contourne une petite palissade.
Note: Dewilde n'a rien contourné, il est resté derrière la palissade.
il n'est plus qu'à deux mètres des créatures lorsqu’un rayon vert émerge de l'objet qui est sur les rails, l’aveugle et le paralyse de la tête aux pieds... Bien que conscient, il ne peut ni bouger ni crier. Les petits « scaphandriers » passent rapidement devant lui et entrent dans la « soucoupe » tandis que le « projecteur » s'éteint.
Note: Ce "rayon vert" est encore une reconstruction, faite à l'époque, à base de science fiction. Idem pour le passage des petits êtres que Dewilde à seulement entendu marcher sur la dalle de ciment.
Dewilde retrouve sa faculté de mouvement et reprend progressivement ses esprits. ll ne peut que regarder, impuissant, la masse sombre qui s'élève en se balancant. Un « hublot carré » se referme.
Note: Le hublot carré n'apparait pas dans les premières dépositions.
Un sifflement est perceptible ainsi qu’un souffle tiède, très agréable à respirer, comme l'odeur des foins fraichement coupés. L'objet s'illumine tout en prenant de l’altitude puis disparait vers l’ouest (d’autres témoignages, une dizaine en tout, feront état pour cette nuit-la d‘un disque laissant échapper une trainée de feu dans la ciel).
Note: Mais Dewilde décrit lui aussi une boule de feu à grande vitesse.
En état de choc, Dewilde va réveiller sa femme puis se rend immédiatement en vélo au commissariat d'Onnaing, une localité distante de quatre kilometres.
Note: Jean-Jacques Vélasco est un des rares à parler d'un vélo, et à avoir bon, mais peut-être est-ce un lapsus remplaçant vélomoteur par vélo.
( Jean-Jacques Vélasco, Troubles dans le ciel, Presses du Châtelet 2007)
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Plus c'est vivant, mieux ça se vend!
Il faut reconnaitre qu'on aurait bien aimé être avec Marius Dewilde, pour voir ce qu'il a vu, qu'on aurait bien aimé l'accompagner pour voir ce qu'il a vécu.
Hé bien, grace à la magie du journalisme, qui invente ce qu'il ignore, c'est possible!
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Une heure plus tard, sur le coup de 23 h 30, une mobylette bleu clair traverse Quarouble endormi en pétaradant. Son conducteur s’accroche au guidon de sa Mobymatic. Il s’agit de Marius Dewilde qui fonce tête baissée.
Note: Ce n'est il pas vivant, ça? On a l'impression de voir la scène, de sentir le vent frais. Sauf que:
- hors le modèle de luxe, la mobymatic n'était pas encore sorti à l'époque, et la couleur bleue viendra plus tard.
- Dewilde n'a pas traversé Quarouble, mais suivi la voie ferrée qui allait vers Blanc-Misseron.
- Il n'avait pas de vélomoteur, mais un vélo de couleur claire.
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Arrivé a Quiévrechain, Marius Dewilde met pied à terre et sonne à la porte de la gendarmerie. En attendant qu’on vienne lui ouvrir la porte, le Quaroubain relève le col de sa veste enfilée à la hate par-dessus son bleu de travail, car l’air rafraichit drolement la nuit.
Note: Ca aussi, c'est vivant! Bien sûr rien de tout cela n'est mentionné par les sources d'époque, mais on s'y croirait!
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Caron prend la responsabilité de réveiller son supérieur qui loge au-dessus du poste de police. Le commissaire Gouchet grogne, vocifère. On ne l’a jamais sorti de son sommeil pour une crétinerie, une débilité pareille ! Qu’il soit réveillé en pleine nuit pour un meurtre, il l’admet tout à fait. Ce qui serait tout à fait normal d’ailleurs ! Mais pour un péquenaud, un clampin, un pochetron qui prétend avoir fait la rencontre de deux « Martiens » dans son jardin... il ne faut tout de même pas exagérer ! Le sous-brigadier tient bon, insiste. Tant et si bien que Gouchet finit par descendre l’escalier. C’est en pyjama rayé, avec ses charentaises aux pieds, que le flic se présente devant Marius Dewilde fourbu avec sa casquette sur la téte.
Note: Il est exact que le policier Caron a raconté que le commissaire avait été réveillé et descendit interroger Dewilde.
Mais il a dit aussi qu'il n'était pas au commissariat ce soir là. Il ne l'a su que par ses collègues, et son témoignage date d'au moins 20 ans après. La source la plus fiable est l'article de Nord Eclair du 16 septembre, le journaliste ayant interrogé le commissaire lui même:
" Les agents de service sont aussi frappés par son attitude: « Il était pâle, m'ont ils dit, et tremblait comme un homme qui vient d'avoir une grande frayeur.» Toutefois les policiers refusent de réveiller le commissaire mais ils promettent que celui ci se rendra chez M. Dewilde le matin de bonne heure.
Celui ci regagne donc son domicile, à environ 4 kilomètres, et boucle sa randonnée nocturne.
Après son départ les agents changent d'avis et préviennent tout de même le commissaire, M. Gouchet."
Donc:
Caron n'a pas réveillé le commissaire et n'était tout simplement pas là.
Le commissaire ne risquait pas de vociférer pour cette histoire de « Martiens » puisque Dewilde n'a jamais parlé de martiens.
Marius Dewilde étant parti, le commissaire n'est pas descendu en pyjama avec ses charentaises.
Mais avouez que ça fait vivant! Il n'y manque qu'une cafetière avec de la chicorée.
( Dominique Loison, Des OVNIS sur le nord, Pôle Nord éditions 2013 )
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Ces charmantes inventions servent de liaison entre des passages plus documentés. Dominique Loison consacre 13 pages à la seule observation du 10 septembre, presqu'entièrement inspirées du livre de Roger-Luc Mary, dont 3 pages et demi de copié collé, avec cette conséquence qu'il n'y a pas grand chose de vrai.
Mais curieusement, en page 4, nous lisons: Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation écrite de l'éditeur.
Diable! L'éditeur sait il que l'ouvrage contient de nombreux copié-collés que l'auteur doit à Marius Dewilde ou à Jean-Marie Bigorne?
Jean-Marie Bigorne ne mâche pas ses mots!
A l'inverse des écrivains en chambre, Jean-Marie Bigorne est un ufologue de terrain chevronné (44 ans d'enquètes au compteur). En 2014 il termine sa carrière en publiant "Chasseur d'OVNI", où il raconte en détail les cas qui l'ont le plus intéressé. Il consacre ainsi 26 pages aux deux affaires de Quarouble, et n'est pas tendre avec ceux qui se sont moqués, ou ont profité de Marius Dewilde.
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Peu après il fut soumis à une pression médiatique intense qui tendait à le ridiculiser et frisait parfois le harcélement de mauvais aloi.
Note: comme le second reportage des actualités Pathé intitulé LE POINT DE VUE DU "MARTIEN"
L’enquéte privée d’Ouranos, un peu tardive (printemps 1957), fut suivie, bien plus tard d’une véritable prise en mains, de manipulations de la part de pseudo soucoupistes et d’auteurs à sensations.
On connait son parcours, sa personnalité et les problèmes qu’il a pu avoir à cette époque. Il s’est laissé entrainer puis il a participé à des élucubrations sensationnalistes, espérant sans doute en tirer quelque avantage financier dont il avait le plus grand besoin.
Il n’a vraisemblablement pas trouvé la prétendue boite. Il n’a sans doute été ni séquestré, ni molesté et rien ne prouve qu’Allen Hynek est venu le voir.
Note: On aurait bien plutôt des preuves du contraire, et nous avons vu que les brutalités subies, et la soucoupe montrée, ne sont probablement qu'une reconstruction fantasmée des harassantes questions des enquèteurs.
Aucune information sérieuse concernant des bovins anormalement morts n’a été confirmée. Ses nombreuses declarations faites tardivement semblent de pures affabulations. Il faut s’en tenir aux éléments de base, solides car issus d’enquétes officielles.
( Jean-Marie Bigorne, Chasseur d'OVNI, Le temps présent 2014 )
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Jean Marie Bigorne, qui se méfie des explications toute faite, préfère conclure prudemment que "nous n'y étions pas". Certes, mais face à un témoin qui "n'y était plus", nous nous retrouvons paradoxalement à savoir mieux (ou moins mal) que le témoin lui même ce qui s'est réellement passé.
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