La légende du vélomoteur de Marius Dewilde Comment on a représenté Marius Dewilde allant prévenir les autorités. Tous les livres, revues ou reportages divers actuellement disponibles, ainsi que les sites internet sur l'observation du 10 septembre à Quarouble, sont formels: Marius Dewilde est parti sur son vélomoteur prévenir les autorités. Ce n'est pas autrement que Robert Gigi dessine la scène, ci contre. Mais, curieusement, on ne trouve aucune trace de ce vélomoteur dans les articles de presse parus les premiers jours. Les hebdomadaires qui aiment l'information haute en couleurs nous en diraient ils plus? Non. Rien dans Radar, Nord France ou Semaine du Nord. Rien dans Le Soir Illustré. Les livres, alors? Non plus. Ni "Black Out sur les Soucoupes volantes", ni "Mystérieux Objets Célestes" ne mentionnent un vélomoteur. Il faut bien chercher pour découvrir, dans Nord Eclair, du 16 septembre cette petite phrase: "Et, enfourchant son cyclomoteur, il part pour Quiévrechain - distant de plus de 3 kilomètres - en longeant la voie ferrée" Ensuite il faut attendre 1959 pour lire dans l'enquète de Marc Thirouin: "Je suis parti dans la nuit, à vélomoteur, à la gendarmerie". Mais ensuite, l'autorité de Marc Thirouin faisant foi, tout le monde écrit que Dewilde est parti prévenir les gendarmes en vélomoteur. On va même en donner la marque et la couleur! Mobymatic 1954 Une heure plus tard, sur le coup de 23 h 30, une mobylette bleu clair traverse Quarouble endormi en pétaradant. Son conducteur s’accroche au guidon de sa Mobymatic. Il s’agit de Marius Dewilde qui fonce tête baissée. (Dominique Loison, Des OVNIS sur le nord, Pôle Nord éditions 2013) Bien sûr, Marius Dewilde n'a pas traversé Quarouble, puisqu'il longeait la voie ferrée allant vers Quiévrechain. Bien sûr, Il ne risquait pas d'avoir une mobylette bleu clair, couleur qui n'est apparue qu'en 1959. Bien sûr, il est douteux qu'il ait eu une mobymatic, dont seul le modèle de luxe était déjà sorti en 1954. Mais surtout, son engin ne risquait pas de pétarader: regardons bien l'engin de Dewilde, sur les différentes photos disponibles, récupérées dans les revues et les films de l'époque. On n'y voit ni moteur, ni réservoir, ni garde-boue de mobylette: ce n'est qu'un simple vélo.