Pas de martien à "Les Egots"

Au départ de cette affaire, il y a une observation par une fillette de 10 ans, enquêtée assez soigneusement par les journalistes du journal local.

A SAINTE-CATHERINE-SUR-RIVERIE
Janine SEON (10 ans) a vu dimanche
une benne/volante (à vitres)

et un martien rouge aux yeux de boeuf !
RIVE-DE-GIER. - De plus en plus se multiplie le nombre de personnes ayant ou prétendant avoir vu des engins interplanétaires. Celles-ci s'empressent de le proclamer dès l'événement. Cependant, dans les campagnes, il semble que l'on soit moins prolixe, on se méfie et on hésite à ébruiter la nouvelle. C'est ainsi que dimanche dernier, 24 octobre, vers 17 h. 30, une fillette de dix ans, Janine Séon, domiciliée dans une ferme, au lieudit "Les Egots", commune de Sainte-Catherine (Rhône), rentrait précipitamment chez ses parents, après avoir vu et entendu parler ... l'occupant d'un cigare volant.
La nouvelle, que l'on avait pris soin de ne pas ébruiter, nous parvenait seulement hier, et grâce à l'amabilité de M. Pierre Bonjour, aviateur, que ces histoires passionnent - nous le comprenons - nous gagnions, vers 12 heures, ce coquet village avant d'escalader un chemin rocailleux qui devait nous conduire à la ferme habitée par la petite Janine.
Dominant les rares fermes du coin, un coteau boisé surmonté d'une haute croix: la Croix du Chatelard. C'est là que la fillette vit atterrir et s'envoler le mystérieux engin et son non moins mystérieux occupant...
LA PETITE ETAIT TOUTE
«REVOLUTIONNEE!»...
  A la ferme, nous ne trouvons qu'une dame jeune et sympathique, la tante de la petite Janine, cette dernière étant à l'école du village. C'est elle qui devait la première nous conter le retour de l'enfant, dimanche soir, après cette vision qui l'avait bouleversée.
"Janine arrive en courant et nous comprîmes qu'il venait de se passer quelque chose de pas ordinaire. Elle était toute pâle et ne parvenait pas à s'expliquer. Elle était toute "révolutionnée"!...
"Alors, nous l'avons mise au lit après l'avoir purgée, et le lendemain, nous ne l'avons pas envoyée à l'école."

«UN HOMME TOUT POILU
AVEC DES YEUX
COMME CEUX DES BOEUFS...»
  Nous frappons ensuite à l'école où l'institutrice, Mlle Lombardin, nous accueille très aimablement. La petite Janine déjeune en compagnie de l'institutrice et de deux autres élèves qui, comme elle, habitent trop loin de l'école pour rentrer à la ferme durant midi.
  Nous essayons, en nous rapportant aux déclarations de la tante de l'enfant, de changer la version et de tromper Janine. Pas une seule fois nous n'avons réussi à la prendre en défaut. Ces déclarations faites posément, concordent en tous points avec celles qu'elle a déjà faites à ses parents.
« J'étais dans mon champ, occupée à faire «tourner» mes vaches, lorsque je vis dans le ciel, une «affaire» toute blanche, de forme ovale, qui descendait. Le coteau la masqua à ma vue et je me dirigeais vers elle. »
  Et l'enfant nous raconta ensuite qu'elle vit un appareil ressemblant à une benne, quoique plus grand, avec des vitres. Elle se rapprochait de celui-ci lorsque, soudain, un homme qui était appuyé à un fagottier et qu'elle n'avait pas vu jusqu'ici, s'approcha comme pour l'empêcher d'aller vers l'appareil.
  Cet homme était vêtu de rouge, mais ses vêtements avaient l'apparence du fer. Il marchait les jambes raides - Janine nous mime la démarche de l'homme - et gesticulait. Il avait de grands cheveux et un visage poilu. Il était légèrement plus grand qu'elle et on peut penser qu'il mesurait 1 m 40 environ.
« Ce qui m'a fait peur, ce sont ses grands yeux qui étaient... comme ceux des boeufs! Il m'a parlé d'une voix grave, mais je n'ai pas compris. Alors il m'a montré quelque chose de vert qu'il tenait à plat dans sa main, s'est approché encore de moi, m'a touché l'épaule et il est remonté dans son appareil. Il a ouvert une porte qui se trouvait en bout du cigare, l'appareil a tourné sur lui-même puis est monté tout droit dans le ciel.
  "Il ne faisait pas plus de bruit qu'une machine à coudre. Arrivé à une certaine hauteur, il m'a semblé voir comme des flammes sortie de l'appareil, j'ai vu des couleurs bleues, rouges et vertes, et puis plus rien..." »

LES CHIENS SE SONT SAUVES
Lorsque la petite Janine se dirigea vers l'appareil, ses deux chiens la suivirent, mais arrivés à proximité du cigare, ils se sauvèrent sans même aboyer. Pourtant habituellement ils le font lorsqu'ils voient des chasseurs.
Une autre fillette qui se trouvait par là, mais qui ne pouvait voir l'appareil, devait affirmer avoir aperçu les vaches et les chiens, dans le champ d'un voisin.
L'INSTITUTRICE CROIT
EN LA VERACITE DES DIRES
DE JANINE
Quel crédit peut-on accorder au récit de la petite Janine? N'est-il pas le fruit d'une imagination fertile? Celle-ci n'a-t-elle pas inventé cette histoire de toute pièce pour se donner une certaine importance?
Mlle Lombardin, l'institutrice de Janine, questionnée, est persuadée que la fillette a dit la vérité.
« Jamais, nous dit-elle, Janine n'a inventé des histoires. C'est une élève très positive, qui apprend bien - elle est sixième en classe - et dont nous n'avons qu'à nous féliciter. Ce n'est pas elle qui aurait été inventer pareille histoire et, personnellement, je crois en la véracité de son récit... »
... Et nous avons quitté Sainte-Catherine, laissant la petite Janine à ses devoirs d'écolière...
H. MEILLAND.
(La Dépêche-La Liberté, 28 octobre 1954, page 3)

Les grands journaux régionaux ne semblent pas avoir répercuté ce cas, alors qu'ils rapportaient d'autres cas, également observés par des enfants. Il semble n'y avoir eu qu'une dépèche AFP, dont le texte finira par atterrir dans le catalogue de Jacques Vallée, à travers une source qu'il ne mentionne pas.

24 octobre 1954, Les Egots (France), près de Sainte-Catherine:
  Un enfant a vu un homme sortir d'un engin étrange. « Ses vêtements étaient rouges et avaient l'aspect du fer. Il marchait avec les jambes raides, avait de long cheveux et un visage poilu. Ses yeux étaient aussi grands que ceux d'une vache » (Personnel).
(Jacques Vallée , Un siècle d'atterrissage UFO, in Chronique des apparitions extraterrestres, Denoel 1972, page 299)

Pas de source indiquée, et le département n'est même pas précisé.
C'est pourtant ce résumé de Jacques Vallée qui va faire foi dans le petit monde ufologique jusqu'à ce que l'article original soit retrouvé.
C'est d'abord Garreau et Lavier qui citent Vallée.

  Les-Egots - Sainte-Catherine (Rhône), le 24 octobre 1954, vers 17 h 30. Référence: catalogue Vallée, n° 305.
  Renseignements succints : Un enfant déclare avoir vu un être sortir d'un engin étrange : « Ses vêtements étaient rouges et avaient l'aspect du feu. Il marchait avec les jambes raides. Il avait un visage poilu. Ses yeux étaient aussi gros que ceux d'une vache ».
Note: Ici il est question de l'aspect du feu, et non du fer, comme chez Vallée et dans l'article original. Mais c'était peut être une coquille du typographe, car l'aspect du feu est bien plus compatible avec la couleur rouge, que l'aspect du fer, et Garreau, qui était journaliste, devait avoir l'habitude de ce problème.
(Charles Garreau, Raymond Lavier, Face aux extraterrestres, Jean Pierre Delarge 1975, p 112)

Puis en 1978, Eric Zurcher, place le cas dans son catalogue.

095 24.10.54 17h30  Les Egots-St Catherine    69 G3   Un enfant
Note: 69 est, bien sûr, pour "Rhône", et G3 pour ufonaute du groupe 3, c'est a dire velu.
(Eric Zurcher, Les apparitions d'humanoïdes, Alain Lefeuvre 1978, page 313)

En 1979 Michel Figuet reprend Vallée, Garreau et Lavier.

24 10 1954 17 h 30 Les Egots, près de Sainte-Catherine 69116 C8.

TÉMOINS. Un enfant.

OBSERVATIONS.
  a) Un engin étrange (pas de précisions).
  b) Un être portant des vêtements rouges qui avaient l’aspect du fer. Il marchait avec les jambes raides, avait de longs cheveux et un visage poilu. Ses yeux étaient aussi grands que ceux d’une vache.

A NOTER. L’être marchait avec les jambes raides (fait remarqué dans de nombreuses observations) ainsi que ses longs cheveux et son visage poilu.
SOURCES. Catalogue Vallée, cas n° 305. - C. Garreau et R. Lavier: Face aux E. T., p. 112..

(Michel Figuet, OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France., Alain Lefeuvre 1979, p 197)

Tous les autres ufologues ne feront que reprendre les informations de Vallée, à travers l'une ou l'autre des sources précédentes.
Mais "les Egots" à Ste Catherine, c'est un peu vague. Barthel et Brucker le reproche vivement à Jacques Vallée, qui n'y est probablement pour rien.

Jacques Vallée, (et lui seul à notre connaissance) retient dans sa liste comme lieux d’apparitions « d’extra-terrestres » « les Egots, près de Ste-Catherine »: - 24 octobre 1954 - 17 h 30
« Un enfant a vu un homme sortir d'un engin étrange. Ses vêtements étaient rouges et avaient l’aspect du fer. Il marchait avec les jambes raides, avait de longs cheveux et un visage poilu. Ses yeux étaient aussi grands que ceux d'une vache. »
A la lecture de ce récit, nous pensons logiquement que « les Egots » est un petit hameau près de la commune de Sainte-Catherine. Ayez la curiosité de regarder sur un dictionnaire des communes le nombre de localités appelées Sainte-Catherine! Nous remercions Monsieur Vallée pour l'extrême rigueur de son travail qui met presque tous les chercheurs dans l'impossibilité de contre-enquêter sur un tel cas, car de plus, étant signalé « origine personnelle » aucun recoupement n’est possible!
Nous avons enjambé ses embûches en quelques semaines: « Les Egauts » se situe près de Sainte-Catherine-sous-Riverie dans le département du Rhône. On se souvient très bien dans cette localité de la fanfaronnade montée par les enfants du village. La mère d'une des gamines nous l'a reprécisé avec un sourire. Riait-elle d'un bon souvenir, ou est ce la crédulité sans limite des ufologues qui la mettait dans une telle joie ?

(Gérard Barthel et Jacques Brucker, La grande peur martienne, Nouvelles éditions rationalistes, Paris 1979, page 78-79)

Bien évidemment le preux Jean Sider enfourche son fougueux destrier pour pourfendre les deux mécréants.

Note: Jean Sider parle d'abord de la prétendue découverte de Barthel et Brucker.
Cette "découverte" est intéressante à double titre. En effet:
1°) - Elle prouve que, quand ils ont réellement vérifié le nom des lieux, ils ont tenu à signaler l'insuffisance des précédentes enquêtes, ce qui corrobore ce que j'ai porté à l'attention du lecteur sur le même genre de carence relevé chez B & B dans des cas cités précédemment. Autrement dit, ils reprochent aux chercheurs, des fautes qu ’ils commettent eux-mêmes, ce qui ne manque pas de piquant!
Note: Mais sur ce dernier point, Jean Sider fait la même chose.
2°) - Elle démontre qu'ils n'ont pas vérifié aux sources de l’information, ce qui leur aurait évité d'accuser Vallée d'une bévue que l'on ne peut lui imputer, car il n'a fait que répéter ce qui fut signalé dans la presse parisienne, laquelle a repris une dépêche de l'AFP qui, une fois n'est pas coutume, a respecté les vrais noms. Voici d'ailleurs la version locale de La Dépêche-La Liberté du 28 octobre 1954, page 3 : "Dimanche dernier, 24 octobre, vers 17h30, une fillette de dix ans, ]anine Séon, domiciliée dans une ferme au lieu-dit Les Égots, commune de Sainte-Catherine (Rhône), rentrait précipitamment chez ses parents après avoir vu et entendu parler l'occupant d'un cigare volant” (Voir au chapitre 6, RRS n°91 qui révèle des détails inconnus jusqu'ici).
Note: chapitre qui reprend l'article que nous avons vu au début de cette page.
  De plus, le Dictionnaire des Communes de 1963, Albin Michel, page 1023, indique Sainte-Catherine tout court, la seule localité à porter ce nom dans le Rhône ! Même constat dans la brochure de la Poste, Code Postal, édition de 1995, page 204...
  Ceci étant dit, voilà ce que nos magouilleurs écrivent page 79 : "On se souvient très bien dans cette localité de la fanfaronnade montée par les enfants du village. La mère d'une des gamines nous l'a précisé avec un sourire..."
  La preuve de cette fallacieuse affirmation va être donnée dans les lignes qui vont suivre. Tout d'abord, distinguer un sourire par téléphone, cela relève de la perception extrasensorielle! Ensuite, Joël Mesnard et Roger Chéreau ont enquêté séparément sur place, l'un en 1989, l'autre en 1990, et ils ont pu s'assurer des points suivants:
-Janine Séon était la fille adoptive de Mme Séon, cette dernière résidant encore au village. Elle s'était mariée et avait suivi son mari à Belleville-sur-Saône où elle mourut en 1983 d'une crise cardiaque alors qu'elle était en voiture.
-Janine Séon était le seul témoin. Elle fit son observation alors qu'elle était seule, occupée à garder les vaches de la ferme.
-Mme Séon confirma l'incident, précisant que Janine était bouleversée par ce qu'elle avait vu et, devenue adulte, elle maintint toujours la version des faits qu'elle rapporta en 1954.
Enfin, last but not least, Mme Séon certifia n'avoir jamais été contactée par qui que ce soit depuis l'événement, jusqu'à la venue des enquêteurs cités auparavant !
Note: Ce qui prouve seulement que ce n'est pas Mme Séon que Barthel et Brucker ont contacté.
(Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, Ramuel, 1997, page 37-39)

En 2014 Julien Gonzalez reprend les éléments du dossier.

Sainte-Catherine, Rhône, 24 octobre 1954, 17 h30.
Mlle Janine Séon, 10 ans.
Note: Ici le récit le l'observation rapporté par le premier journal puis par Jean Sider.
Remarques:
1. Lorsque le témoin s’avança vers l’appareil, ses deux chiens la suivirent, mais arrivés à proximité du « cigare » ils se sauvèrent sans même aboyer. Pourtant, habituellement, ils le font lorsqu’ils voient des chasseurs.
2. Mme Lombardin, l’institutrice de Janine Séon, était persuadée de la sincérité de son élève. Elle déclara notamment aux journalistes venus enquêtés sur place: « Jamais Janine n’a inventé des histoires. C’est une élève très positive, qui apprend bien - elle est sixième en classe - et nous n’avons qu’à nous féliciter. Ce n’est pas elle qui aurait pu inventer pareille histoire et, personnellement. je crois en la véracité de son récit ».
3. Le témoignage de la tante de Janine qui assista au retour de la fille suite à sa curieuse rencontre tend à confirmer la sincérité du jeune témoin: « Janine arrive en courant et nous comprimes qu’il venait de se passer quelque chose de pas ordinaire. Elle était toute pâle et ne parvenait pas à s’expliquer. Elle était toute « révolutionnée »! Alors. nous l’avons mise au lit après l’avoir purgée et. le lendemain. nous ne l’avons pas envoyée à l’école ».
Note: la sincérité du témoin n'est pas à mettre en doute, c'est l'interprétation des journalistes et des ufologues qui peut l'être.
4. En 1979. MM. Barthel et Brucker affirmèrent dans La Grande Peur Martienne que cette observation était une « fanfaronnade montée par les enfants du village » et que « la mère d’une des gamines [leur] a reprécisé avec un sourire ». Or. en 1989 et en 1990, MM. Joël Mesnard et Roger Chéreau ont enquêté séparément sur place. lls retrouvèrent Mme Séon, mère adoptive de Janine Séon. qui leur apprit que Janine était décédée en 1983 d’une crise cardiaque alors qu’elle était en voiture. La mère adoptive leur confirma que Janine avait été le seul témoin de l’observation alors qu’elle était occupée à garder les vaches de la ferme. En outre, elle précisa que Janine avait été bouleversée par ce qu’elle avait vu et que, devenue adulte, elle avait toujours maintenu ses déclarations initiales concemant cette observation. Pour finir, Mme Séon leur certifia qu’elle n’avait jamais vu d’enquêteur, ni reçu d’appels téléphoniques concernant l’observation de sa fille adoptive.
Note: Mais tout ceci est sans objet si Barthel et Brucker se sont renseignés -sans le savoir- sur une autre histoire.
(Julien Gonzalez, RR3 - Le Dossier des Rencontres du Troisième Type en France, Le Temps Présent, 2014, pp 155-156)

Analyse

Le dictionnaire national des communes de France de 1972, recense huit "Ste Catherine", dont une commune dans le Rhone.

Les renseignements donnés par le premier article de journal sont cohérents, sauf qu'il faut lire "Sainte-Catherine-sous-Riverie" et non "sur-Riverie". "sous" s'appliquant à la proximité d'une ville plus importante, et "sur" à la situation de la commune sur un cours d'eau qui est ici "La Platte", ce qui donnerait "Sainte-Catherine-sur-Platte". Mais la commune est bien dans le département du Rhone, et il y a bien, au sud de la commune un coteau boisé surmonté de "la croix du Chatelard".

Quant aux lieu-dit "Les Egots", sur le site Territoires-fr, on trouve 4 "les Egots", mais aucun dans le Rhone, 2 "les Egauts", mais toujours aucun dans le Rhone, et 68 "Les Egaux", dont 2 dans le Rhone, mais aucun à Ste Catherine.
Qu'à cela ne tienne. Nous nous sommes renseignés à la mairie de Ste Catherine. On n'y connaissait pas "les Egots", mais on nous a conseillé de nous renseigner auprès d'une charmante vieille dame qui connaissait bien la commune, et d'ailleurs, s'intéressait à l'histoire des lieux-dits. Elle nous a avoué ignorer encore l'étymologie du mot, mais elle nous a confirmé que le lieu-dit "Les Egots" existait bien, et se trouvait juste derrière le camping, en venant du village, donc en contrebas de la croix du Chatelard.

Nous n'avons donc pas de raison de douter de l'article de H. Meilland. Mais que peut on en déduire?
Janine Séon a vu atterrir un objet blanc (ou peut être d'un éclat métallique mat), comme une benne, mais plus grand, avec des vitres. Déjà, ceci évoque un hélicoptère.
Ensuite, elle a vu un homme avec un vétement rouge feu (nous suivons la correction de Garreau), chevelu, au visage poilu, et avec de gros yeux. Ceci est compatible avec un pilote barbu, en combinaison rouge, portant des lunettes.
L'homme a ouvert une porte, l'appareil a tourné sur lui même, puis est monté vers le ciel où il ne faisait pas plus de bruit qu'une machine à coudre. Tout ceci est encore compatible avec un hélicoptère, surtout quand on sait que les machines à coudre de l'époque étaient nettement plus bruyantes qu'aujourd'hui, et que la propagation du son dépend du gradient de température de l'air.
Et voila! compte tenu du fait que le témoin est une fillette de 10 ans, la description correspond assez bien avec un hélicoptère pour qu'on n'ait pas besoin d'imaginer une soucoupe volante, ni une affabulation.

Bien sûr, tout de suite viennent les questions: Quel pouvait être cet hélicoptère, et d'où pouvait il venir? La description du témoin, "comme une benne avec des vitres" fait penser à un hélicoptère Sikorsky S 51, comme celui qu'avait vu Eliane Bertiaux, à Villers-le-Tilleul. Il se trouve que quelques Sikorsy S 51 furent transférés en 1954, à la Base école 725, au Bourget du lac, pour servir à l'entrainement des élèves pilotes. Or il n'y a que 100 km entre Sainte Catherine et le Bourget du Lac.

Maintenant pourquoi Barthel et Brucker parlent ils d'une fanfaronnade? Il semblent qu'ils se soient renseignés dans la bonne commune, mais puisqu'ils n'ont pas contacté Mme Séon elle même, il est bien possible que la réponse qu'on leur a faite concernait une autre affaire. Une fanfaronnade des enfants inspirée par l'histoire de Janine, justement. Ce ne serait pas la seule fois où une observation réelle génère un canular quelques jours plus tard. Ainsi la première observation d'un atterrissage de soucoupe, le 7 septembre, fut suivie dès le 8, d'un canular qui s'en inspirait. Et comme l'histoire de Janine a eu peu d'écho en dehors du journal local, il est probable que le canular, lui n'en a eu aucun, surtout s'il a été éventé avant qu'un journaliste n'arrive. Il est donc bien possible que Barthel et Brucker n'aient rien inventé, mais ont omis de vérifier qu'il s'agissait bien de la même histoire.

Comme souvent, tout le monde a faux! Un probable atterrissage d'hélicoptère avec un pilote en combinaison rouge, devient celui d'une benne volante avec un martien rouge, puis celui d'un engin étrange d'où sort un homme non moins étrange, puis devient une fanfaronnade, avant que, par la magie du site Web "UFODNA", il devienne carrément un récit d'enlèvement selon Patrick Gross dont la page montre que personne n'a pensé à un hélicoptère. Pourtant ce n'était pas la première fois qu'une filette de 10 ans qui gardait les vaches assistait à l'atterrissage d'un hélicoptère: La jeune Eliane Bertaux en avait vu un trois semaines plus tôt, mais là non plus personne n'avait pensé à un hélicoptère, même pas les gendarmes.

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Dernière mise à jour: 28/04/2018