La triste histoire du "Mars Coco Project" John O'Range vire au rouge La couleur du sol martien selon la Nasa C'est bizarre, se disait John O'Range, en regardant pour la quatrième fois la photo du sol martien que le service de presse de la Nasa, venait de mettre en ligne. C'est même vraiment dingue, je suis presque sur que ces couleurs ont été encore plus rougies que la dernière fois. Qu'est ce ce qui peut les inciter à rougir cette planète chaque fois davantage? Si ça continue, il vont finir par faire Mars aussi rouge que nos capsules... Capsules?... Bon sang! Mais oui... Et John O'Range bondit vers la clavier de son PC pour pondre un email de félicitations dans les régles de l'art de passer la brosse à reluire ...Car John O'Range était le chef du département publicité de la firme Coco-Cola, et il ne ratait jamais une occasion d'accrocher à l'actualité John O'Range n'était pas tombé de la dernière pluie. Avant d'entrer chez les "Cocos", il avait déja vendu des bureaux pliants, des poupées gonflables, et même des préservatifs pour chiens! Autant dire qu'il connaissait son métier: La couleur fait vendre. Surtout la couleur rouge, et il était bien placé pour le savoir. Sa firme n'aurait jamais couvert la planète de ses capsules si elles avaient été couleur caca d'oie. Si la Nasa, continuait de rougir ses photos, Mars allait bientôt ressembler à une capsule de Coco Cola Et c'est là qu'il fallait profiter de cette opportunité. En matière de publicité, on avait récupéré à peu près tout et n'importe quoi. On avait déja récuperé tous les animaux sympathiques connus, et même fictifs. On avait récupéré les personnages historiques, les personnages de Science-fiction. Mais on n'avait encore jamais récupéré une planète, du moins une planète comme Mars, et Coco-cola devait ètre le premier à récupérer la planète Mars. Pas question de laisser Mars à une marque de tomate pelée! Comme tous les américains, John O'Range avait lu beaucoup de "comics", quand il était petit, mais pour l'aider à apprendre le français, ses parents lui faisait lire des bandes dessinées belges. C'est ainsi qu'il avait découvert les catastophes de Gaston Lagaffe, et le duel des deux génies: Zorglub et Pacome de Champignac Or Zorglub, génie sans scrupule et mégalomane, avait rien moins que tenté de faire de la publicité sur la lune... pour Acoc Aloc... Car tous ses subordonnés était des hommes reprogrammés, des Zorglhommes qui ne parlaient que la Zorglangue: Du français lu à l'envers. Aussi avaient ils programmés l'opération pour écrire le nom de la firme en Zorglangue. Aaaarrgh... Mais l'idée était géniale! Pourquoi ne pas faire sur Mars, ce que Zorglub voulait faire sur la lune? Aussitôt le contact pris avec la NASA, John O'Range déploya les trésors d'ingéniosité, qu'il avait déja employés pour persuader les américains de mettre des préservatifs à leur toutous. Mais il manquait passablement de connaissances scientifiques, et son correspondant de la Nasa - qui pourtant n'avait jamais vendu de préservatifs canins - dut lui aussi déployer des trésors d'ingéniosité pour réussir à lui faire comprendre que la réalisation de ce projet couterait plus que tout les budgets spatiaux terrestres depuis 1957. Tout ce que voulut bien proposer la NASA, c'était de réserver la couleur rouge à Coco Cola pour ses publicités. Hum! Ce n'était pas à la hauteur de ce qu'avait prévu John O'Range. La NASA accepte le "Mars coco project" Dans le cadre de la discussion avec son partenaire de La NASA, John O'Range avait parfaitement compris une chose: La NASA avait cruellement besoin de dollars frais. Elle aurait vendu son ame au diable pour cela. Alors pourquoi pas à Coco Cola? John O'Range changea de stratégie et de partenaire. Il fallait maintenant convaincre sa firme de soutenir financièrement la NASA, dans le grand projet de la conquète Martienne, dont la gloire retomberait sur Coco Cola. Coco Cola avait du batailler durement avec les autres marques de soda pour conquérir le marché mondial. Mais Coco Cola serait le premier à quitter la planète. Il n'y avait pas de marché sur Mars, mais qu'importe! Pour le symbole, pour la gloire, on boirait du coco sur Mars! Rassuré par la certitude que l'argent ne manquerait pas, la NASA conclut le pacte. Ce serait le "Mars Coco Project". Pour mener à bien cette colossale entreprise, il fallait bien entendu se libérer des contraintes de l'astronautique de papa. Plus de trajectoires de Hohman, mais des trajectoires directes, avec des moteurs à poussée constante. Seule l'énergie nucléaire fournissait la solution. Un moteur "atomique", quoi. Quand il entendit le mot de "moteur atomique", John O'Range se crut transporté en Syldavie auprès du professeur Tournesol. Mais oui, un moteur atomique: Les plans de la fusée étaient déja faits. Il les avait vu quand il était petit. Et la fusée du professeur Tournesol était au couleurs de Coco Cola! John O'Range perdit ses couleurs à force de se priver de sommeil, mais il persuada son état major de s'impliquer à fond dans la collaboration financière avec la NASA. On rachéterait les droits d'Hergé afin de donner à l'engin Martien le "look and feel" de la fusée de Tintin. Ainsi il serait la plus magnifique publicité jamais faite pour la firme. Pendant que la NASA se préoccupait des problèmes techniques et logistiques, John O'Range préparait déja l'exploitation médiatique du futur succès. Il faudrait le moment venu imprimer une brochure relatant l'exploit, à des centaines de millions d'exemplaire, ainsi qu'enregistrer des vidéos, sortir des millions de CDrom et de DVD. Il fallait aussi prévoir les moindres détails. Pour que les astronautes puissent boire, malgré leur scaphandre, et la pression réduite à l'extérieur, il fallait un opercule, par ou passerait une paille. Mais comment empécher la pression interne de refouler l'air par la paille? En cherchant sur Google, John O'Range finit par trouver la solution: Un français avait inventé la paille à valve... Evidemment, développer un tel projet n'alla pas sans mal. Passons sur les quelques "problèmes de communication" qui firent confondre des litres d'eau lourde avec des gallons du même liquide, un wagon de transport spécial avec sa réduction au 1/87ème ou un programme de simulation d'amarsissage avec sa version ludique sous Windows95. Il fallait faire rentrer Un équipage, sa zone vie, un générateur nucléaire, une protection anti radiation, un moteur ionique à grand débit, et tout ça dans un engin conçu selon des études vieilles de plus d'un demi-siècle... Mais pour respecter le contrat avec les "Cocos", il fallait que l'engin ait cette apparence là, et pas une autre. Par contre le contrat ne prévoyait pas qu'on verrait Tintin en sortir. Ce qui interessait surtout Coco Cola, c'est qu'on puisse filmer la scène de l'amarsissage, donc d'envoyer d'abord une sonde dont la seule mission serait de filmer la suite des événements, puis l'engin lui même, qui se poserait juste à coté, en essayant de na pas écraser la sonde. Pour les aréonautes (ne pas confondre), on verrait plus tard. Cette simplification allait permettre de tenir les délais. Pour rassurer la direction de Coco Cola, on fit une simulation très soignée du résultat final: Une splendide fusée rouge Coco, resplendissait dans le ciel rose. La direction de Coco Cola fut tellement convaincu, qu'elle donna son accord à John O'Range pour qu'il achète 1/4 d'heure de temps d'antenne aux principales chaines mondiales de télévision. Le monde entier assisterait en direct au triomphe de Coco Cola! Le Désastre... Pour tenir les délais, on dut précipiter certaines opérations... C'est ainsi que les techiniciens s'aperçurent, quand la sonde qui devait tout filmer fut parti, qu'on avait oublié dans le logiciel de traitement des images, un module d'aquilibrage des couleurs, qui devait provilégier le rendu du fameux rouge coco. Il fallut télécharger un nouveau module en catastrophe, on n'eut pas le temps de le vérifier... cliquer pour voir le désastre... Le grand jour, à l'heure H, une formidable campagne publicitaire ayant annoncé l'évènement, John O'Range et l'équipe dirigeante de Coco Cola, attendait fébrilement dans les confortables fauteuils de la salle du conseil d'administration devant un écran géant... En voyant l'image sur l'écran, John O'Range devint blanc... A la NASA, on rit jaune, mais Chez Coco, on vit rouge. Aujourd'hui John O'Range travaille toujours dans la publicité, mais à son compte. Il fait la promotion des parasols qui s'obscurcissent au soleil, et des crèmes solaires parfumées au chocolat ...Et qu'on ne lui parle plus de rouge: il devient écarlate!