Vivrons nous à l'heure de Moscou?

Vous ne savez que trop que, deux fois par an, nous devons modifier l'heure de nos horloges. D'abord fin mars pour les mettre à l'heure dite d'été, puis fin octobre pour revenir au système précédent.
Et vous savez probablement aussi qu'à chaque fois, des millions de citoyens ne savent pas s'ils doivent ajouter ou retirer une heure, et font le siège de l'horloge parlante.
Mais savez vous qu'en procédant ainsi, nous avions mis, de fin mars à fin octobre, nos horloges à l'heure de Kiev? Oui, l'heure du méridien de Kiev, en Ukraine. Non, la guerre en Ukraine n'y est pour rien. Il se trouve simplement que la ville de Kiev est la capitale la plus proche du méridien 30° est.
Et savez vous qu'en hiver, nous vivons à l'heure du méridien de Prague, en Tchéquie?
C'est pourtant ce qu'indique la carte suivante, sachant qu'en hiver nous sommes décalés de 1 H, par rapport à Greenwich, et de 2 H, en été.

Hé oui! Il est loin le bon vieux temps de l'heure du méridien de Paris...

La petite histoire de l'heure locale

Dans l'antiquité, on divisait les 24 heures en 12 heures diurnes, du lever au coucher du soleil, et 12 heures nocturnes. Ces heures avaient donc une durée variable selon la durée du jour et de la nuit.

Avec la généralisation des horloges, on utilisa des heures de durée uniforme, mais réglées sur le midi vrai, c'est à dire le midi solaire. Un midi, en avance ou en retard sur le midi moyen, du fait de l'ellipsicité de l'orbite terrestres, qui, en faisant se déplacer le soleil à une vitesse variable dans les constellations, met son passage au méridien en avance ou en retard par rapport à la rotation terrestre, quasi uniforme. Ce décalage entre le midi solaire, ou midi vrai, et le midi moyen peut atteindre environ un quart d'heure, et est régi par "l'équation de temps".

Au 17ème siècle les horloges devinrent suffisamment précises pour mettre cette inuniformité en évidence, au point que les horlogers avaient pris cette devise "Solis mendaces arguit horas", c'est à dire: Du soleil menteuses elle prouve les heures, ou plutôt: Elle prouve que les heures du soleil sont menteuses (belle marquise, etc...).

canon
le canon et sa lentille
Cependant, le temps local resta le temps solaire vrai jusqu'au début du dix-neuvième siècle, même à Paris.
A Paris, justement, à partir de 1786, les habitants du quartier du palais royal réglèrent leurs montres sur le canon, installé par l'horloger Rousseau, qui tonnait chaque fois que, le soleil passant au méridien, sa lumière, concentrée par une lentille, enflammait la poudre. Il continua de tonner ainsi chaque jour de beau temps jusqu'en 1914.
Il portait cette légende en latin: HORAS NON NUMERO NISI SERENAS
Qu'on a prétendu traduire: Je ne compte que les heures heureuses.
Mais en fait, il faut lire: Je ne compte pas les heures non sereines, c'est à dire, sans soleil. Et pour cause...

Mais en 1816 le préfet Chabrol imposa le temps solaire moyen à Paris, c'est à dire le temps des horloges.
Le canon du palais royal, qui indiquait le midi solaire, ne fut plus alors qu'une curiosité.

On se mit donc, dans les villes, à adopter le temps moyen du lieu, mais bientôt le développement des chemins de fer amena une discordance. En effet, le temps du chemin de fer se devait d'être identique sur tout le réseau. En conséquence, l'heure de la gare était celle de la gare centrale, à Paris, donc l'heure de Paris.
Le résultat fut que, dans les communes desservies par le chemin de fer, il y avait l'heure de la ville, c'est à dire le temps solaire moyen du lieu, et l'heure de la gare. Malheur aux distraits qui l'oubliaient.

Le 1 janvier 1890, Lyon et Marseille s'alignèrent sur le temps du chemin de fer, qui était en pratique le temps solaire moyen de Paris.
Le 14 mars 1891, une loi imposa le temps moyen de Paris sur tout le territoire français. Voila enfin toute la France à la même heure, celle du méridien de Paris. Il n'y a plus de temps local, mais un témps "légal".

Mais à cette époque, le méridien de Paris n'était déjà plus la référence des longitudes. En effet, si, sous Louis XIV, il n'était pas question, pour les français, d'en utiliser un autre, au XVIIIe siècle, les américains et les britanniques utilisaient le méridien de Greenwich. Il fallut bien s'entendre sur le choix d'un méridien origine internationalement reconnu. Parmi de nombreux méridiens proposés, comme celui de l'île de fer, ou celui de Jérusalem, c'est le méridien de Greenwich qui fut adopté en 1884.
En 1891, donc, on se basa sur un méridien décalé de 9 minutes 21 secondes par rapport au méridien origine. Voila qui augurait mal d'un système international de fuseaux horaires, tel que celui proposé en 1876 par Stanford Fleming, et basé sur le méridien de Greenwich. On peut se consoler en se rappelant qu'à l'époque où, en France, l'heure de la gare était celle du méridien de Paris, aux Etats Unis, chaque compagnie de chemin de fer avait sa propre heure, et ceci alors que plusieurs compagnies se partageaient les services d'une même gare!

Finalement, la France finit par se rallier au système international, et la loi du 9 mars 1911 énonce:
"L'heure légale en France et en Algérie, est l'heure, temps moyen de Paris, retardée de 9 minutes, vingt et une secondes"
Cocorico! Les apparences sont sauves, et il n'est dit nulle part qu'on s'aligne, en fait sur le temps moyen de Greenwich.
Cela faisait l'affaire des normands pour qui le nouveau temps était voisin de leur temps moyen local.

Les aléas du fuseau horaire français

Allions nous enfin jouir d'une heure uniforme, validé par des décisions internationales? C'était compter sans l'ingéniosité perverse de nos gouvernements.

En 1784, Benjamin Franklin avait déja proposé de décaler l'heure pour économiser l'énergie, mais cette idée révolutionnaire ne fut pas suivie. Il fallut attendre 1916 (en pleine guerre mondiale) pour que, tant les allemands que les britanniques et les français, se décident, pour la même raison, à avancer leurs horloges d'une heure pendant l'été, tout en revenant à l'heure "normale" l'hiver.
Cet état de fait subsista jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, mais entretemps, l'invasion de la France par l'armée allemande, en juin 1940, et la création d'une "ligne de démarcation" avait rajouté de la confusion. En effet, en juin 1940, les allemands mirent, dans la zone occupée, les horloges françaises à l'heure de Berlin. Elles passèrent donc de l'heure d'été française à l'heure d'été allemande, soit, comme dit plus haut, de l'heure de Prague à l'heure de Kiev.
A la libération, bien sûr, l'heure de Berlin fut abandonnée, mais le changement d'heure le fut avec, et comme, en aout 1945, nous nous étions à l'heure d'été, c'est cette heure qui devint l'heure "normale". Pendant 30 ans nous allions vivre à l'heure de Prague.
On peut comprendre que, puisque les communications avec l'europe de l'ouest étaient plus faciles qu'avec les îles britanniques, il était plus intéressant de s'aligner sur l'heure de l'europe de l'ouest plutôt que sur celles de Londres. La carte des fuseaux horaires montre ainsi une identité des heures utilisées, de l'Espagne à la Pologne, alors que géographiquement, il serait plus logique que l'Espagne et la France soient alignés sur le fuseau de Greenwich.

les fuseaux horaires européens

L'aberration de l'heure d'été

Allions désormais jouir d'une heure uniforme? C'était compter... (voir plus haut)
Le 28 mars 1976, à la suite du "choc pétrolier" de 1973 (c'est à dire de l'augmentation brusque du prix du pétrole), le système, dit de "l'heure d'été", est rétabli : officiellement, il s'agit d'effectuer des économies d'énergie en réduisant les besoins d'éclairage en soirée. Le résultat est là. Des magasins ouverts en "nocturne" jusqu'à 20 H, ferment alors que le soleil n'est pas encore couché.
Cependant, il ne s'agit plus d'une heure d'été puisque nous y étions déjà. En pratique, nous sommes revenus à l'heure de Berlin, au système des heures sombres de l'occupation, mais sans les occupants.

Les avantages de ce système ont été discutés. On a fait valoir par exemple, que si ce système nous faisait (prétendument) économiser 200 000 tonnes de pétrole par an, cela correspondait au pétrole perdu dans l'échouage du pétrolier "Amoco Cadiz". On calcule aussi que le chauffage est au moins aussi important que l'éclairage, et que le gain sur l'éclairage n'est plus guère d'actualité à une époque où les lampes à haut rendement se sont généralisées, et où les villes sont éclairées "a giorno" indépendamment du système d'heure employé. Enfin, l'augmentation de la consommation de carburant des véhicules lors des soirées estivales réduit encore les supposées économie d'énergie.

Par contre, les inconvénients du système sont régulièrement dénoncés. Bien que le changement se fasse à une heure de faible activité, la période de 02 H à 03 H est compté deux fois lors du passage à l'heure d'hiver et n'existe pas lors du passage à l'heure d'été. A chaque changement d'heure, des quantités d'usagers, ne sachant plus s'il doivent avancer ou reculer l'heure, sont régulièrement "perdus", ce qui submerge d'appels l'horloge parlante.
De plus, il y a des choses pour lesquelles le changement n'a aucun sens. Quelque soit l'heure, L'éclairage urbain s'allume automatiquement en dessous d'un certain seuil d'éclairement. Quant aux animaux, qui ne connaissent que leur horloge biologique, ils ne comprennent pas pourquoi on bouleverse leurs habitudes. Les vaches s'attendent à être traites, et les animaux domestiques à être nourris, toujours à la même heure (la leur).
Pire, il faut accepter de perdre une heure de sommeil lors du passage à l'heure dire d'été. Cela va d'ailleurs bien plus loin, puisqu'on aurait noté statistiquement une augmentation du nombre de suicides et d'accidents cardiaques, sans compter les accidents de circulation dus à une baisse de la vigilance. Cette augmentation des accidents est, bien sûr, contestée par les tenants du maintien du système actuel, qui ne veulent pas se préoccuper de chronobiologie.
La chronobiologie, rappelons le, est la science de l’organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui en assurent la régulation, et de ses altérations. En pratique, elle traite de l’étude des rythmes biologiques. C'est déjà une science assez ancienne, puisque la première étude des rythmes circadiens, c'est à dire des rythmes biologiques d'une durée d'environ 24 heures, date du XVIIe siècle. Elle vient d'ailleurs d'être mise à l'honneur par un prix Nobel attribué en 2017 à trois généticiens américains.
Indépendamment des recherches scientifiques, les inconvénients de modifier artificiellement le rythme circadien sont largement connus chez les voyageurs qui doivent subir un important décalage horaire, et chez les travailleurs en "trois fois huit", quand ils changent d'horaire. Les critiques du passage à l'heure d'été ne manquent donc pas d'un point de vue médical.

La lente prise de conscience des autorités

Il ne fallait pas trop compter sur la science et la médecine, pour émouvoir les autorités, plus soucieuses d'argument économiques et politiques. Dès 1997, en France, un rapport remis au sénat concluait que les avantages du système de "l'heure d'été" ne compensaient pas suffisamment ses inconvénients. Mais c'est surtout le désaccord horaire entre pays voisins qui créait un réel inconvenient: Les trains franchissant la frontière arrivaient une heure trop tôt, ou au contraire une heure trop tard. Ils fallait donc que tous les pays changent leur heure en même temps. Ce qui fut fait en 2002, quand une directive européenne, rendit le changement homogène dans toute l'Europe. Ce n'était encore qu'un "lissage" du problème.

Par la suite, la question de la suppression totale du changement d'heure est réapparu périodiquement, mais s'est heurté à la pusillanimité du monde politique. En dehors de l'Europe, divers pays, comme l'Argentine ou la Russie, ont déja renoncé définitivement au changement d'heure, mais d'autres, comme l'Ukraine ou le Chili y ont renoncé pour y revenir ensuite.

En Europe même, l'idée a tout de même fait son chemin. En 2018, un sondage demandé par la commission Européenne a révélé que 83% des sondés étaient favorables à la suppression du changement d'heure. En même temps, le parlement européen a souhaité la suppression du changement d'heure, sans que ce souhait ait valeur légale. Le président de la commission Européenne a alors incité les états membre a supprimer le changement saisonnier, mais en précisant que c'est heure d'été qui devrait être la régle, c'était, du moins, son opinion.
Aux dernières nouvelles, les états membres et le parlement européen s'étaient d'abord mis d'accord pour repousser à 2021 l'abandon du changement d'heure saisonnier, alors qu'on l'espérait pour 2019. Mais voilà que le pandémie dite Covid-19, rend cet abandon moins urgent, en sorte qu'il sera probablement repoussé une nouvelle fois à une date ultérieure. Oserons nous dire"aux calendes grecques" ?

Mais quelle sera alors l'heure "normale"? L'heure d'été ou l'heure d'hiver? Jusqu'ici, il était entendu que l'heure "normale" était l'heure dite d'hiver, mais le parlement européen n'a pas voulu imposer le choix, et a déclaré: « Les États membres garderont le droit de décider de leur fuseau horaire ». Dans ces conditions, il est à craindre que la carte des fuseaux horaires ressemble à un patchwork bigarré, à l'inverse de la belle unité, de l'Espagne à la Pologne, qu'elle affiche actuellement. Pour l'éviter, la commission européenne planche sur le problème de l'harmonisation. C'est à se demander si ces gens savent seulement que l'heure dite d'hiver est en réalité l'heure d'été.

Qu'en pensent les français?

Un sondage a été effectué en France, du 4 février au 3 mars 2019. 2.1 millions de personnes ont répondu, dont 59% auraient préféré l'heure d'été.
Mais d'abord, ont ils bien compris la question? Car "préférez vous être à l'heure d'été ou à l'heure d'hiver?", peut être compris comme "préférez vous l'été ou l'hiver?", ce qui fausse complètement la réponse. On peut aussi se demander aussi si les sondés était bien conscient que l'heure, dite "d'hiver", était déjà en réalité l'heure d'été.
Ensuite, et surtout, il s'agissait d'une consultation en ligne, et non d'un sondage respectant des quotas de population. On retombe exactement sur le biais qui fut fatal au Literary Digest, quand il prédisit la victoire du candidat républicain, Alfred M. Landon, avec 55% de voix, alors que ce fut Roosevelt qui fut réélu avec 61%, comme il ext expliqué sur cette page. Le Literary Digest avait sondé des abonnés au téléphone, et des propriétaires de voitures, comme le sondage en ligne avait sondé des abonnés à internet, propriétaires d'ordinateur. Cette consultation en ligne ne représente donc pas du tout l'opinion réelle de la population. Il est curieux que nos édiles puissent ignorer ce biais de sélection connu depuis 1936.
D'autre part, quand on voit les commentaires des articles de journaux en ligne, ou simplement les opinions exprimées sur les forums, on comprend que les internautes qui font le plus de "bruit" ne sont pas les plus lucides, mais ceux qui ont l'opinion la plus arrétée, ou, pour reprendre une expression populaire, qui ont "la plus grande gueule". Dans ces conditions, on peut douter que ceux qui ont répondu au sondage en ligne étaient ceux qui connaissaient le mieux les données du problème.
Il y a même pire: Selon l'UFC Que choisir, aucun contrôle n'était prévu pour empècher un internaute de voter plusieurs fois. On pouvait même voter de n'importe quel pays européen. Cette fois, c'est de l'amateurisme éhonté. Nos responsables politiques ne font pas mieux que les piliers du café du commerce.
Pour bien connaitre l'opinion des français, il eut d'abord fallu qu'ils soient bien informés, quitte à distribuer des brochures, puis effectuer un sondage sur 10000 personnes représentatives de la population, en vérifiant qu'elles connaissaient les données du problème. Alors oui, on aurait eu l'opinion du citoyen moyen, et pas surtout celles des plus "dominants".

Ainsi, si nos édiles font confiance aux données biaisées dont ils disposent actuellement, ils vont nous mettre à l'heure de Kiev, contre l'avis des médecins, et probablement celui de la majorité de la population. Pourtant, il serait si simple de revenir au système d'avant 1976, tel qu'il est montré sur la carte des fuseaux horaires. Mais il parait qu'il serait compliqué de simplifier. Comprenne qui pourra.

La dérive vers l'heure de Moscou

Rappelons nous:
En 1891, nous vivions à l'heure de Paris.
En 1911, nous vivions à l'heure de Greenwich.
De 1916 à 1945, nous vivions selon la saison à l'heure de Greenwich ou à celle de Prague, avec un intermède en 1940, où la zone occupée vivait, selon la saison, à l'heure de Prague ou à celle de Kiev.
De 1945 à 1976, nous vivions à l'heure de Prague.
De 1976 à nos jours, nous vivions selon la saison à l'heure de Prague ou à celle de Kiev.
Si nous faisons confiance aux consultations en ligne, nous allons vivre désormais toute l'année à l'heure de Kiev. Au solstice d'hiver, à Paris, le soleil se lèvera à 9 h 43 pour se coucher à 17 h 52. A Brest, il se lévera à 10 h 9 pour se coucher à 18 h 23. Bonjour les économies d'éclairage matinales.

Mais rappelons nous encore: Deux fois de suite on nous a imposé un changement d'heure saisonnier. Si, plus tard, on nous l'impose une troisième fois, alors que nous aurons choisi "l'heure d'été" comme heure "normale", alors, nous vivrons l'hiver à l'heure de Kiev, l'heure "normale", et l'été... à celle de Moscou!
Un alignement sur l'heure de Moscou peut nous paraitre absurde. Jusqu'ici, on ne l'avait guère vu qu'au cinéma, quand dans Le retour de Don Camillo, Peppone le maire communiste de Brescello, réglait sa montre à l'heure de Moscou.


Don Camillo et Peppone, qui devaient parler aux enfants à une heure différente, se retrouvent dans la classe au même moment. Ils comparent l'heure de leurs montres, mais celle de Don Camillo est réglée sur l'heure de Rome, et celle de Peppone sur celle de Moscou.

Pourtant, nos édiles n'ont pas trouvé absurde d'utiliser l'heure d'été en hiver, et pas davantage d'instaurer une heure d'été "au second degré", en avançant l'heure par rapport à ce qui était déjà l'heure d'été. S'ils ne trouvent pas absurde non plus de choisir comme heure "normale" une heure d'été qui n'en avait plus que le nom, alors, l'heure de Tchernobyl, pardon, l'heure de Kiev étant devenu le standard, nous ne pourront plus trouver absurde l'idée de se mettre l'été à l'heure de Moscou.

Peppone sera devenu un précurseur!

Au fait, qu'en pense-t-on à Moscou? Nous avons vu que la Russie avait abandonné le changement saisonnier d'heure. C'était en 2011, sous la présidence de Medvedev. Mais en 2011, la Russie avait choisi de garder en permanence l'heure d'été, comme nous l'avions fait en 1945. Or en 2014, après trois ans de ce régime, sous la présidence de Poutine, la Russie choisit de revenir à son heure naturelle, celle liée à la longitude, qu'on appelle malencontreusement l'heure d'hiver. En Russie l'heure dite d'été n'est plus qu'un souvenir.
N'est il pas étrange que, alors qu'à Paris et Bruxelles, notre heure semble dériver vers l'heure russe, les Russes eux mêmes fixent leur heure sur le système le plus logique? Nos décideurs de Bruxelles et d'ailleurs avaient jusqu'à 2021 pour y réfléchir. La pandémie leur a offert - hélas - un nouveau délai. La guerre en Ukraine leur en offre un second.
Il faut reconnaitre que mettre toute l'Europe à l'heure de Moscou arrangerait bien le Kremlin.
L'Europe arrivera-t-elle à revenir au système d'avant 1976? Le suspense dure toujours.

Dernière mise à jour: 30/03/2024

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