Le sexisme est un fléau. Mais s'il est vigoureusement combattu, du moins dans nos démocraties occidentales, on ne se rend pas compte à quel point il gangrène notre société: il nous est tout simplement invisible. Il est sbsolument partout: Dans nos moeurs, dans notre langage, et même dans nos institutions les plus respectées.
En effet, si aujourd'hui on trouve normal qu'une femme puisse accéder au grade de général, on n'imagine pas son mari porter le même titre, alors qu'on a déja vu appeler "générale", la femme d'un général, et surtout "maréchale", la femme d'un maréchal.
C'est flagrant au niveau du chef de l'état: l'époux d'une reine n'a pas droit au titre de roi, et doit se contenter d'être appelé "prince consort", alors que la femme d'un roi est communément appelée reine, ce qui nous valut de voir trois reines aux obsèques du roi Georges VI (sa mère, sa femme et sa fille).
De même l'épouse d'un empereur a droit au titre d'impératrice, alors que la réciproque n'est pas vrai.
On pourrait croire que cette faveur accordée aux dames est un acte de galanterie, mais en fait c'est un acte de sexisme: on ne reconnait pas aux femmes le pouvoir de donner à leurs conjoints le même rang qu'elles, alors qu'on le reconnait aux hommes.
Nous allons voir que le sexisme est aussi très ancré dans notre langue. Voyez plutôt:
Un aventurier, c’est un homme débrouillard qui parcourt le monde; une aventurière, c’est une pute.
Un coureur, c’est un joggeur; une coureuse, c’est une pute.
Un courtisan, c’est un homme proche du roi; une courtisane , c’est une pute.
Un entraîneur, c’est un homme qui entraîne des sportifs; une entraîneuse, c’est une pute.
Un gagneur, c’est un battant; Une gagneuse ; c’est une pute.
Un gars, c’est un jeune homme; une garce, c’est une pute.
Un gueux, c'est un pauvre bougre; une gueuse, c'est une pute.
Un homme à femmes, c’est un séducteur; une femme à hommes, c’est une pute.
Un homme de petite vertu, ça ne se dit pas; une femme de petite vertu, c’est une pute.
Un homme facile, c’est un homme agréable à vivre; une femme facile, c’est une pute.
Un homme galant, c'est un homme prévenant avec les dames; une femme galante, c’est une pute.
Un homme léger, c'est un homme insouciant; une femme légère, c'est une pute.
Un homme public, c’est un politicien; une femme publique, c’est une pute.
Un homme qui fait le trottoir, c’est un paveur; une femme qui fait le trottoir, c’est une pute.
Un homme sans moralité, est un homme à qui ne rien confier; Une femme sans moralité, c'est une pute.
Un masseur, c’est un kinésithérapeute; une masseuse, c’est une pute.
Un péripatéticien, c’est un philosophe de l’école d’Aristote ; une péripatéticienne, c’est une pute.
Un procureur, c'est un magistrat; une procureuse, c'était une pute.
Un professionnel, c’est un sportif de haut niveau; une professionnelle, c’est une pute.
Un racoleur, c'est un homme qui appate le chaland; une racoleuse, c'est une pute.
Un rouleur, c'est un cycliste; Une roulure : c'est une pute.
Un sauteur, c'est un sportif, une sauteuse, c'est une pute.
Un turfer, c'est un homme qui prend les paris; Une turfeuse, c'est une pute.
Et voila! Le simple fait de mettre un nom au féminin le prostitue. Comment refuser l'évidence après cela. Le problème du sexisme, c'est qu'il est tellement incrusté dans notre société, que nous ne nous en rendons même pas compte. Pour nous, c'est la normalité.