Les sondages nous mentent ils? Il est à la mode de se méfier des sondages. Ca vous pose son homme sérieux, "à qui on ne la fait pas". On a même entendu un ancien ministre déclarer: "Bah... Je me suis toujours demandé à combien les instituts facturaient le point supplémentaire" Si des écoutes de l'opinion publique ont eu lieu dès le 18ème siècle, les premières tentatives de connaître l'opinion à l’occasion d’une élection sont probablement les « votes de paille » (straw votes) organisés aux Etats-Unis dès le début du 19ème siècle. Mais ces votes avaient plutôt pour but de faire vendre un journal, éventuellement de promouvoir les idées politiques de ses propriétaires. La technique moderne des sondages dérive des méthodes de recherche marketing développées dans les années trente. En 1935 E. Roper, ex-représentant de commerce, publie une enquête portant sur l'attitude des américains vis-à-vis de sujets d’actualité, menée auprès d'un échantillonnage représentatif de 3 000 personnes. George H. Gallup, journaliste et publiciste, fonde quelques mois plus tard l’American Institute of Public Opinion. L'utilisation des sondages est aujourd'hui monnaie courante, au point qu'on n'imaginerait pas une élection sans sondages. Mais on en use et on en abuse. Il est bon de savoir que l'évolution de la cote d'un candidat est souvent fictive, et que certains écarts n'ont aucun sens. La raison en est principalement la petitesse de l'échantillon des personnes sondées, car les instituts de sondages se contentent généralement d'un échantillon de 1000 sondés, ce qui permet de trouver des différences de 3% entre deux sondages, utilisant la même méthodologie, et posant la même question, le même jour. La ligne rouge représentant la moyenne, on remarque qu'il y a souvent plus de 10% d'écart entre les valeurs les plus hautes et les plus basses, à la même date. Mais il faut se rappeler que tous ces sondages ne se référent pas aux mêmes questions. On a interrogé les sondés sur leur opinion, leur confiance, leur satisfaction ou leur approbation de l'action du président, ce qui doit logiquement appeler des réponses corrélées, mais pas rigoureusement identiques. A voir ceci, on comprend combien les journalistes sont ridicules de parler d'une "Légère embellie" de la cote du président, quand elle vient de passer de 13% à 14%
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Dernière mise à jour: 05/11/2014
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