La création et la régression de la mer morte

La création de la mer morte est un épisode similaire à celui de l'actuelle mer noire, mais plus ancien. A l'origine les deux bassins ne devaient abriter qu'un lac servant d'exutoire aux fleuves qui s'y jetaient. Puis des mouvements tectoniques, combinés aux variation du niveau océanique, ont créé une communication avec la méditerranée, directement pour la mer morte, à travers la mer de Marmara pour la mer noire. La grosse différence c'est que l'envahissement de la mer noire par les eaux de la méditerranée est récent à l'échelle des temps géologiques: il date d'il y a environ 7500 ans, bien qu'il n'y ait pas de consensus sur la vitesse avec laquelle le phénomène s'est produit. C'est suffisamment récent pour que son souvenir ait pu être utilisé dans l'Épopée de Gilgamesh, puis dans le récit du déluge biblique L'envahissement de la mer morte est beaucoup plus ancien: Il daterait d'il y a 3 millions d'années. Cette fois c'est suffisamment vieux pour que le passage ait eu le temps de se refermer: mouvement tectonique ou reglaciation, le relief fait maintenant obstacle d'une vingtaine de mètre. La carte ci dessous tente de reconstituer la situation après la coupure avec la méditerranée

En bleu clair, les eaux juste après la séparation avec la méditerranée. En bleu moyen la répartiion des eaux depuis l'antiquité jusqu'au vingtième siècle. En bleu foncé, ce qui reste de la mer morte en 2016. On voit qu'à l'origine, le lac de Tibériade n'existait pas. Il s'est formé quand le niveau de l'eau est descendu plus bas que le bord de la cuvette du lac. A ce moment, le lac était encore un lac salé. Alimenté par l'eau douce du Jourdain, au nord, et rendant son eau dans la partie sud du Jourdain, il s'est progessivement dessalé pour n'ètre plus qu'un lac d'eau douce. Dans le même temps, l'évaporation, en diminuant le volume d'eau augmentait sa concentration en sel. Après avoir perdu plus de 90% de son volume, la mer morte, quand son niveau s'est stabilisé n'était plus qu'un lac de saumure. Les mensurations données par Diodore de Sicile et par Pline l'ancien sont compatibles avec celles de la fin du dix-neuvième siècle, en sorte que ce lac de saumure n'a pas varié avant qu'on ne se mèle de récupérer l'au du Jourdain pour l'irrigation.