Le boucher et la soucoupe

Comme l'affaire d'Hérissart, celle de Quend est une histoire de poursuite d'une voiture, par une soucoupe volante. Elle n'a eu droit qu'à une seule case dans Ceux venus d'ailleurs, de Lob et Gigi, mais elle a fait l'objet d'une polémique dans la presse locale de l'époque.

le Courrier Picard donne une version assez détaillée.

Dans l'arrondissement d'Abbeville
L'arrondissement d'Abbeville encore ue des milliers d'habitants ne s'en aperçoivent pas, est actuellement le centre d'apparitions mystérieuses de soucoupes volantes et de cigares - puisque chacun les appelle ainsi - qui défrayent la chronique en engendrant les commentaires les plus divers.

Un cigare en promenade
de Berck vers Rue

  M. Georges Galland, boucher rue Gaston Caudron à Rue, revenait en voiture automobile de Berck, dimanche soir, avec sa femme et son fils. Tous trois se virent suivis, bien avant Rue, par un engin mystérieux qui avait la forme d'un cigare.
  Légitimement inquiet, le conducteur ralentit l'allure de son véhicule et stoppa par deux fois. L'engin qui se rapprochait de plus en plus était toujours là.
  Il s'agissait d'une grosse boule, nous ont dit les intéressés, hier soir, au téléphone, mais de forme allongée et de couleur orange.
  Depuis le Pont-à-Cailloux jusqu'à Herre-les-Quend, M. Galland, son épouse et son fils, qui commençaient à s'inquiéter sur les suites de l'aventure, ont nettement aperçu le cigare-soucoupe qui ne se déplaçait pas plus, ont ils déclaré, à 50 km. à l'heure, leur voiture ne roulant, pour leur permettre de voir mieux le mystérieux engin, qu'à 20 ou 30 à l'heure.
  Les occupants de la voiture ont vu finalement l'engin disparaitre dans la direction de Saint-Quentin-en-Tourmont, vers la mer.

(Le Courrier Picard, 6 octobre 1954, page 3)

La Voix du Nord confirme.

Nouveaux témoignages
sur les soucoupes volantes
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Dimanche, vers 21 h., M. Georges Galand, boucher à Rue (Somme), revenait de Berck en automobile, accompagné de sa femme. Il se trouvait sur le territoire de Quend, au lieu-dit « Le Pont à Cailloux », lorsqu'il vit dans le ciel, un engin mystérieux ayant la forme d'un cigare. M. Galand ralentit la vitesse de sa voiture et continua à observer le cigare-soucoupe qui suivit la route nationale 40, se déplaçant à faible altitude et à une vitesse réduite.
  Pendant 8 kms, les automobilistes continuèrent à suivre l'engin, qui obliqua ensuite vers Saint-Quentin-en-Tourmont.
  Entretemps, M. Galand était descendu de voiture à deux reprises pour mieux obsever, et il ne perçut aucun bruit.

(La Voix du Nord, édition Somme, 6 octobre 1954, page 6)

Nord Matin donne la version qui sera reprise par Jimmy Guieu.

Il faut encore y ajouter celui d'un boucher de Rue (Somme) M.Galland, qui, avec sa femme et son fils revenait de Berck en auto. Eux aussi furent suivis, pendant un certain temps, par un engin mystérieux de forme allongée et de couleur orange.
  L'objet volait à basse altitude, à une vitesse ne dépassant pas 50 km./h. Il disparut finalement dans la direction de Saint-Quentin-en-Tourmont, vers la mer.

(Nord Matin, 7 octobre 1954, page 8)

Libre Artois ne fait que copier Nord Matin.

Abbeville Libre semble copier ses confrères.

ET ENCORE UNE SOUCOUPE
DANS LA REGION DE RUE
ET DE QUEND
Dimanche, vers 21 h. 10, M. Georges Galand, boucher à Rue (Somme), qui pilotait une auto, et avait sa femme à ses cotés, se trouvait au lieu-dit « Pont à Cailloux », territoire de Quend, lorsqu'il aperçut, un engin bizarre ayant la forme d'un cigare.
  Ayant ralenti la vitesse de sa voiture pour mieux l'observer, il constata que cet engin volait à allure réduite et à faible altitude. C'est ainsi que les époux Galand ont pu le suivre durant huit kilomètres.
  Il obliqua ensuite vers Saint-Quentin-en-Tourmont.
(Abbeville Libre, 8 octobre 1954, page 1)

Le Journal de Rue ne se tient pas au courant.

Et voici que
SOUCOUPES VOLANTES
et CIGARES du même nom

se manifestent
dans notre région.
  Mais voici qu'à leur tour, les habitants de notre bonne ville de Rue ont vu, de leurs yeux vu, non pas une soucoupe, mais un cigare volant. Il s'agit de M. et Mme GALLAND, les bouchers bien connus de l'avenue Caudron.
  Dimanche dernier, dans la soirée, ils revenaient de Berck, en auto, avec leur fils Patrick.
  Vers 21 h 15, alors qu'ils se trouvaient sur l'ancien Pont à Cailloux, ils aperçurent dans le ciel un engin volant, de couleur orange, avant la forme d'un cigare.
  Cet engin descendit à environ 200 mètres du sol et longea la route de Quend à Rue jusqu'à Herre. Il volait silencieusement et semblait vouloir nous escorter, nous dit Mr Galland.
  Mais, parvenu à Herre, il bifurqua et disparut à notre vue. Nous avons eu l'impression qu'il s‘était posé au sol.
  Monsieur Galland ajoute: J'aurais bien voulu le rechercher et le retrouver pour le regarder de plus près; mais ma femme et mon fils n'étaient pas très rassurés. Et nour revînmes à Rue.
(Le Journal de Rue, 9 octobre 1954, page 2)

Le Journal de Rue n'a malheureusement pas tenu compte de la démystification parue dans La Croix du Nord du 6 octobre, et ses confrères ne vont pas lui envoyer dire.

Le réveil de Berck réveille les crédules

Soucoupes ou rayons de lune
Notre aimable confrère voisin, « Le Journal de Rue », relate la curieuse rencontre qu'ont faite deux de ses concitoyens dimanche soir, à Pont à Cailloux:
(Ici, citation de l'article du Journal de Rue, qu'on vient de voir plus haut)
Cherchons l'explication. Un professeur de la Faculté des Sciences de Lille, M. Antoine Bonte, ingénieur I.D.N. nous en donne une dans « La Croix du Nord »:
  « J'ai vu aussi, dimanche soir, des soucoupes volantes.
  Les descriptions qui en sont données concordent en tous points avec mes observations personnelles. Seulement je ne suis pas d'accord sur leur interprétation car en l'occurrence, il s'agissait tout simplement d'un coucher de lune.
  Dimanche, à la tombée de la nuit, la lune brillait par temps clair sous forme d'un beau croissant. Plus tard, elle disparaissait dans la zone brumeuse qui surmontait l'horizon, pour réapparaitre quelques instants, rougeatre et déformée - ce qui est normal à ce niveau - et barrée d'un trait en passant derrière un stratus. Enfin elle s'estompait définitivement en rentrant à nouveau dans les nuages.
  Il s'agit donc, dans ce cas particulier, d'un phénomène tout à fait banal et auquel nos pères n'auraient même pas prété attention.
  D'ailleurs, dans la plupart des autres cas, il s'agit de phénomènes analogues, ainsi que j'ai pu le constater à plusieurs reprises. La psychose des soucoupes volantes est un phénomène d'hallucination collective qui répond à un besoin naturel de merveilleux, entretenu par une presse à gros tirage, et alimenté par toute une catégorie d'illustrés pour enfants ou... adultes. Les descriptions des soi-disants martiens sont tellement proches des scaphandres à la Tintin qu'on ne peut s'empêcher d'en sourire. »
  Et M. Bonte de conclure, en plein accord avec nous sur ce point:
« Il est même de votre devoir (celui de journalistes) de lutter contre cet affaiblissement de l'esprit critique qui caractérise notre époque de culture universel mais par trop superficielle.
  90% sinon 99% des cas peuvent être expliqués. »
  A quand la photographie, indiscutable d'un de ces engins?
(Le Réveil de Berck, 10 octobre 1954, page 1)

Mais les témoins ne l'entendent pas ainsi! Non, mais sans blague!

Le boucher se rebiffe.

SOUCOUPES
OU RAYONS DE LUNE ?
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Sous ce titre, nos sympathiques confrères « Le Journal de Montreuil » et le « Journal de Berck » ont reproduit la déclaration qui nous a été faite la semaine dernière par Mr et Mme Georges GALLAND, bouchers à Rue, au sujet d'un engin volant vu par eux,le 3 octobre dans la soirée, à leur retour de Berck.
  Mais ces journaux publient en même temps, empruntés à « La Croix du Nord », une explication du phénomène des « soucoupes volantes ».
  Selon Mr Antoine Bonte, ingénieur I.D.N., professeur à la Faculté des Sciences de Lille, les soucoupes, cigares, ruches et autres engins volants aperçus depuis quelque temps par nombre de personnes, tant en France qu'à l'étranger, sont simplement des « couchers de lune ». Le professeur Bonte estime que « La psychose des soucoupes volantes est un phénomène d'hallucination collective qui répond à un besoin naturel de merveilleux, entretenu par une presse à gros tirage, et alimenté par toute une catégorie d'illustrés pour enfants ou... adultes. Les descriptions des soi-disants martiens sont tellement proches des scaphandres à la Tintin qu'on ne peut s'empêcher d'en sourire."
  Ayant eu connaissance de ce qui précéde, Mr et Mme Galland nous prient de dire que, quoiqu'en puisse penser M. l'ingénieur Bonte, ce n'est pas à un coucher de lune qu'ils ont assisté le dimanche 3 octobre à 21 heures 15, mais que c'est bel et bien un engin volant ayant la forme d'un cigare qu'ils ont découvert dans le ciel. Ils confirment que cet engin volait silencieusement à environ 200 mètres de hauteur et qu'il les escorta jusqu'au village de Herre.
  Ils sont bien entendu dans l'impossibilité d‘expliquer scientifiquement ce phénomène. S'agit-il d'un appareil nucléaire. comme le déclarait dimanche soir un autre ingénieur au cours de l'émission « soucoupes volantes »? L'avenir nous le dira. Mais Mr et Mme Galland refusent d'admettre, contrairement à l'opinion de M. le professeur Bonte, que ce qu'ils ont vu le 3 octobre en rentrant de Berck n'était qu'un ... coucher de lune. Nullement hallucinés et ne souffrant pas d'anémie cérébrale, ils maintiennent qu'il s'agissait bien d'un engin volant, lequel avait la forme d'un cigare et se déplacait silencieusement.
  Ils n'avaient pas la berlue, que diable, et c'est dépasser un peu les bornes que de tenter de faire croire qu'ils ont pris des rayons de lune pour une soucoupe volante!.

Note: En fait, le témoin n'a aucun argument objectif à présenter, et tout ce que nous apprend sa réaction, c'est qu'il n'aime pas être pris pour un con. Comme aurait dit Michel Audiard: "C'est à ça qu'on les reconnait".
(Le Journal de Rue, 16 octobre 1954, page 2)

Jimmy Guieu imagine un astronef.

  Dans le courant de le même soirée, un boucher de Rue, (Somme) qui, avec sa femme et son fils revenait de Berck en auto, furent eux aussi pendant un certain temps suivis par un engin mystérieux, oblong, de couleur orange (donc comme le précédent). L'astronef volait à basse altitude, à une vitesse ne dépassant pas 50 km./h. Il disparut finalement dans la direction de Saint-Quentin-en-Tourmont, vers la mer. De nombreuses personnes observèrent également ce manège.
  Ces facéties n'ont-elles pas pour but - de la part des Ouraniens - de nous démontrer qu'il s'agit bien d'engins pilotés et non de ballons-sondes, météores et autres « dadas » scientifiques?
Note: Jimmy Guieu, qui ne connaît pas plus le syndrome de la "boule suiveuse", que celui de l'objet lointain observé simultanément par plusieurs témoins, ne comprend pas que le comportement de l'objet n'est que le reflet de celui de la voiture, qui est effectivement un engin "piloté". Ce report du mouvement de l'observateur sur celui de l'objet est d'ailleurs analogue à celui du mouvement de la Terre sur celui des planètes à l'aide d'épicycles. En croyant faire de la science futuriste, Jimmy Guieu a plusieurs siècles de retard .
( Jimmy Guieu, Black Out sur les Soucoupes Volantes, Fleuve Noir 1956, page 160)

Aimé Michel aligne les confirmations.

Waben - Rue A ce moment précis, M. Georges Galland, commerçant à Rue (Somme), sa femme et son fils roulaient en voiture sur la nationale 40, entre Waben et Rue, 65 kilomètres plus à l'ouest. Et la même scène recommença.
  Comme les trois automobilistes d'Amiens, ceux de Rue aperçurent tout à coup dans le ciel un objet orange.
  Comme eux, ils virent bientôt que cet objet les suivait. A cet endroit, la route, quasi déserte, court dans une région de sables et de marécages. Ils ne purent donc se livrer à l'expérience faite par Mme Mansart pendant la traversée des villages. Mais M. Galland ralentit jusqu'à 50 kilomètres à l'heure et put voir que l'objet en faisait autant, les suivant au ras du sol à quelques centaines de mètres. Enfin, peu avant Rue, après 8 kilomètres de poursuite, l'objet accéléra soudain, vira sur la droite et disparut au-dessus de Saint-Quentin-en-Tourmont en direction de la mer.
-A la même heure, ce 3 Octobre. on trouve un autre cas signalé à Quend (Somme). Or, Quend est un petit hameau à 100 mètres de la nationale 40, et 5 kilomètrres ao nord de Rue. Les habitants de Quend ont donc vu passer un objet à l'endroit et à l'heure mêmes où la famille Galland dit avoir été poursuivie. Les deux témoignages se confirment

(Aimé Michel, Mystérieux Objets Célestes, Arthaud 1958, p 193)

Jacques Vallée orthographie de travers.

185) 3 octobre 1954, 21 h 10. Quend (France)
  Moins de 3 heures après le cas 184, un objet orange poursuivit une voiture sur 8 kilomètres, puis s'éloigna vers la mer. M. Georges Galant, boucher, en fut témoin. (P. 35, M 116) (France-Soir, 7 octobre 1954).

(Jacques Vallée , Un siècle d'atterrissage UFO, in Chronique des apparitions extraterrestres, Denoel 1972, page 289)

Dans son catalogue de rencontres rapprochées, Michel Figuet classe l'observation de Quend avec les méprises lunaires. Il se base sur l'analyse des cas du 3 octobre paru dans les Bulletins du GNEOVNI n° 5, 6 et 7. Interprétation qui le fera classer par Jean Sider parmi les mécréants sceptiques.

Lob et Gigi se documentent mal

L'affaire de Rue, ou de Quend, n'est pas aussi bien cotée que celle d'Hérissart au guide Michelin de l'ufologie, puisqu'elle n'a eu droit qu'à une image dans la bande dessinée de Lob et Gigi Ceux venus d'ailleurs.


  (Lob et Gigi, Ceux venus d'ailleurs,
Dargaud 1974, page 13)

Contrairement à l'affaire d'Hérissart, il n'y a qu'une seule image, mais on voit bien que les auteurs ne sont pas mieux renseignés.

La voiture est une 4CV Renault, véhicule qui parait modeste pour un boucher installé dans l'avenue principale de de la ville.

Surtout l'engin qu'il a dessiné est le même que celui qu'il a dessiné pour l'affaire d'Hérissart, c'est à dire la soucoupe méduse prétendument observée par Mme Mansart. Ceci est logique dans l'optique de Jimmy Guieu et d'Aimé Michel, pour lesquels c'était la même soucoupe qui poursuivit M. Galland après avoir poursuivi Mme Mansart. Mais cela ne correspond pas à la description du témoin, qui parle d'une boule allongée orange, ou d'un cigare.

De plus, le dessinateur commet la même erreur que pour la poursuite d'Hérissart: La soucoupe suit la voiture. En réalité, comme pour l'affaire d'Hérissart, la soucoupe précédait la voiture.

Barthel & Brucker l'avaient pressenti: C'était la lune.

C'est peut-être une de ces visions rarissimes qui est à l'origine de la soirée du 3 octobre. C'est grâce aux travaux du Groupement Nordiste d’Etude des Ovni, et plus particulièrement à ceux de Monsieur Caudron qu’il nous est possible d'avancer de telles conclusions. C'est lui en effet, qui a déterminé que notre satellite naturel, vu dans des conditions exceptionnelles nous le répétons, serait la cause de nombreuses observations dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne.
C’est au bulletin N° 3 4 5 du GNEOVNI que nous nous référons pour expliquer des cas aussi célèbres que Chereng, Marcoing, Liévin, Hérissart, La Chapelle-d'Armentières... et bien d'autres. Nous avions pressenti le fait, sans oser l’admettre, à la lecture de certains récits:
...

Entre Waben et Rue, 21 h 05.

« M. Georges Galland, commerçant à Rue, sa femme et son fils roulaient en voiture sur la nationale 40, entre Waben et Rue, ils aperçurent tout à coup dans le ciel un objet orange, l'objet les suivit, lorsque M. Galland ralentissait, l'objet qui les suivait au ras du sol, en faisait autant. Enfin après 8 kilomètres de poursuite, l’objet accéléra soudain, vira sur la droite et disparut en direction de la mer. »
« A propos des soucoupes volantes » d'Aimé Michel, p. 144.

Et pourtant c'était la lune !

(Gérard Barthel et Jacques Brucker, La grande peur martienne, Nouvelles éditions rationalistes 1979, p 184)

Jean Sider: B & B abusent !

  25 - Cas de la D. 940, entre Waben et Rue, côté Somme.

  Le 3 octobre, Mr. Georges Galland, sa femme et son fils, roulent en voiture. Soudain, ils remarquent qu'un objet orange les suit, alors qu'ils traversent une zone déserte constituée de sable et de marécages. Après 8 km de "poursuite", l'objet accélère soudain, vire sur la droite, et disparaît en direction de la mer. Dans Le Journal de Rue, Somme, du 9 octobre 1954, page 2, Mr. Galland, boucher a Rue, précise qu'il a vu un engin en forme de cigare descendre a 200 mètres, longer la route qu'il suivait, puis bifurquer comme s'il voulait se poser.
Note: Seul Le Journal de Rue a dit que l'objet était descendu à 200 m, les autres journaux disent que M. Galland vu l'objet l'accompagner à basse altitude. M. Galland n'a pas dit que l'objet le suivait, ni que l'objet avait accéléré avant de disparaitre. L'objet a semblé virer sur la droite au moment ou M. Galland virait sur la gauche, et la direction de sa disparition est le sud-ouest, celle à dire celle de la lune.
  On aurait pu penser que B & B avaient tenté de joindre Mr. Galland plus facile a retrouver que Mlle Fin.. Que non point! lls préfèrent de loin se fier à Radar, hebdomadaire parisien qu'ils accusent d'exagération dans d'autres pages ! Car Radar, dont ils exploitent le reportage dans le sens de leurs idées réductrices, divulgue l"extraordinaire" témoignage d'une fillette de trois ans, Nadège Mansart, dont la maman, Mme Nelly Mansart, fit une observation sensiblement identique a celle de Mr. Galland et de sa famille, mais dans un autre secteur de la même région. La fillette, interrogée par un reporter parisien, aurait répondu "J'ai vu la grosse lune".
Note: Ici, c'est "n'importe quoi, pourvu que ce soit méchant". Nadège Mansart n'a jamais été interrogée par des reporters parisiens, et Barthel et Brucker ne se sont pas basés sur Radar mais sur les bulletins du GNEOVNI, également consultés par Michel Figuet.
(Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, Ramuel 1997, page 94)

Valeur des données précedentes

Quoiqu'en disent les ufologues, les données disponibles ne tiennent qu'à la certitude du témoin et... à son ignorance. Non seulement il ignore l'illusion de la "boule suiveuse", mais c'est tout à fait arbitrairement qu'il prend l'objet pour un engin, et estime son altitude à 200 mètres (selon Le Journal de Rue). Il ne réfléchit pas d'avantage malgré la mise en garde du professeur Bonte, à ce que, si des nuages cachent une partie de la lune, elle peut prendre l'aspect d'un cigare. Encore moins à ce qu'il n'a pas vu la lune, et que l'objet à disparu au sud-ouest. Et ce n'est pas le fait qu'il habitait avenue des frères Caudron (les constructeurs d'avion), ni qu'il "pilotait" sa voiture (selon Abbeville Libre) qui le rend expert en aéronautique. Ces données ne valent donc que l'opinion d'un boucher sans la moindre connaissance scientifique. On ne peut donc pas lui faire confiance pour son estimation d'altitude, et encore moins pour son identification d'un engin, mais seulement pour ses estimations de direction, de couleur et de comportement de l'objet.

géographie de la poursuite.

D'après le témoin, l'objet longeait la route à faible altitude et à vitesse réduite. Le témoin ralentit et le suivit jusqu'à Here. Ceci laisse penser que l'objet se situait vers l'avant. Dans le cas contraire, le témoin aurait probablement accéléré. D'autre part, a aucun moment, le témoin n'a vu l'objet traverser la route. Il est donc resté du même coté pendant toute la poursuite, et comme il a disparu vers Saint-Quentin-en-Tourmont, donc sur la droite du témoin, c'est que l'objet paraissait à l'avant droit du véhicule, comme pour Mme Mansart.

En reportant sur la carte le trajet du véhicule, nous voyons que lors de la découverte, la voiture sortait d'une zone boisée, puis, entre le Pont à Cailloux et Here, suivit un axe à peu près nord-sud. Donc l'objet se trouvait au sud-ouest.
Pour la fin de la poursuite, les cartes actuelles comportent une ambiguité, car la route qu'empruntait M. Galland a été coupée et remplacée par une déviation. Nous avons du retrouver l'acien tracé sur une photo aérienne prise quelques mois après l'observation.

Nous voyons que l'objet à semblé bifurquer quand la route obliquait elle-même vers le sud-est. Tout ceci est caractéristique de l'illusion de "la boule suiveuse".

Identification.

Reportons tout ceci sur une carte qui porte Saint-Quentin-en-Tourmont.

Nous voyons que les témoins ont vu l'objet disparaitre dans la direction de la lune. Une lune qui était resté au sud-ouest pendant toute la poursuite, semblant accompagner la voiture. Une lune qui s'est écarté vers la droite quand la voiture a obliqué vers la gauche. Une lune qui s'abaissait lentement sur l'horizon, au point de disparaitre comme si elle avait voulu atterrir.

Le témoin, qui ne signale pas avoir vu la lune, a donc vu dans la direction de la lune, un objet qui avait le comportement apparent de la lune, et l'aspect que d'autres témoins ont décrit à la lune ce soir là.

Conclusion: quoique puisse en dire Jean Sider, c'était bien la lune que M. Galland a vu ce soir là.

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Dernière mise à jour: 15/09/2021