Pas de martien à Saint-Maudan
Voila encore un cas sorti des oubliettes par les patientes recherches de Michel Jeantheau.
Mais bien sûr, il n'y eut aucune contre-enquète, et nous ne devons pas avoir trop de remors à douter d'une histoire racontée par une fillette de 12 ans, qui venait de se réveiller en pleine nuit.
Le cas est raconté par Le Courrier Indépendant de l'époque
SAINT-MAUDAN
UNE FILLETTE DE DOUZE ANS AURAIT VU UNE SOUCOUPE
Jeudi matin de la semaine dernière, vers six heures, la petite Danielle Ponner, 12 ans,demeurant chez ses parents, à Bomel, en St-Maudan, fut réveillée par une vive lueur. Elle aperçut alors par la fenêtre, tout près de la maison, une sorte de barque étincelante reposant à terre et , autour de la barque, deux petits êtres poilus qui semblaient ramasser des pommes. Effrayée, elle appela ses parents, mais aussitôt la lumière et la barque disparurent. La fillette semble très catégorique dans ses déclarations.
(Le Courrier Indépendant, 27/11/1954, p. 3, communication de Michel Jeantheau)
|
Le cas refait surface en 1994
18 novembre, 6 h,
Bomel, Saint-Maudan, Côtes-du-Nord
La petite Danielle Ponner, 12 ans, demeurant chez ses parents, à Bomel, en Saint-Maudan, fut réveillée par une vive lueur. Elle aperçut alors par la fenêtre, tout près de la maison, une sorte de barque étincelante reposant à terre et, autour de cette "barque", deux petits êtres poilus, qui semblaient ramasser des pommes.
Efirayée, elle appela ses parents, mais aussitôt, la lumière et la barque disparurent.
La fillette se montra très affirmative dans ses déclarations.
source:
Le Courrier Indépendant, Loudéac, 27.11.54, p.3
(Lumières dans la nuit, n° 325, janvier-février 1994, page 36)
|
Puis en 1997, Jean Sider récupère ce cas. Il commence par copier le texte paru dans Lumières dans la nuit, tout en prétendant copier Le Courrier Indépendant, puis il ajoute:
Nota : Le lecteur aura encore relevé que le spectacle offert aux yeux du témoin "disparut". Comment ? On ne le saura probablement jamais. De plus, il "disparut" au moment où la fillette appelait ses parents. Une coïncidence qui n'en est pas forcément une pour le lecteur qui a bien suivi ma pensée exprimée à travers mes divers ouvrages. En effet, il semble que l'intelligence qui produit ces manifestations ait accès au cerveau des individus ciblés, qu'elle puisse lire dans les pensées, donc qu‘elle ait la possibilité de s'opposer à certaines de leurs initiatives.
Note: le lecteur peut remarquer aussi que Jean-Sider privilégie l'hypothèse un peu paranoiaque d'une action de l'objet sur la conscience du témoin, au lieu d'imaginer une hypothèse psychologique plus prosaïque. En fait, si les "occupants" de l'objet avaient pu agit sur la conscience du témoin, la petite n'aurait tout simplement rien vu du tout, puisque sa perception du phénomène aurait été bloquée, comme celle des autres témoins éventuels.
(Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, Ramuel, 1997, page 225-226)
|
En 2014, le témoin était probablement encore vivant, mais personne n'avait réenquété. Tant pis. Julien Gonzalez garde l'observation
Bomel, Saint-Maudan, Côtes d’Armor, 18 novembre 1954, 06 h 00.
Danielle Ponner, 12 ans.
La jeune fille est réveillée par une vive lueur. Elle aperçoit par la fenêtre, tout près de la maison, une sorte de barque étincelante reposant à terre et, autour de la barque, deux petits êtres poilus qui semblent ramasser des pommes. Effrayée, la fillette appelle ses parents, mais aussitôt la lumière et la barque disparaissent.
Sources: Le Courrier Indépendant du 27 novembre l954; Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, pages 225-226.
Note: Il est probable que l'auteur n'a lu que Sider, et pas l'article du Courrier Indépendant
(Julien Gonzalez, RR3 - Le Dossier des Rencontres du Troisième Type en France, Le Temps Présent, 2014, pp 163)
|
Conclusion
Encore une fois des ufologues se recopie les uns les autres, soit en enrichissant le récit, soit comme ici, en ne tenant pas compte des remarques de leurs prédécesseurs.
Et bien sûr, ni enquête, ni tentative de reconstitution objective des faits.
A Saint Maudan, il y a bien un hameau nommé Bomel, qui se trouve à 7 km au sud de Loudéac. Mais le 18 novembre, à 6h du matin, c'est la pleine nuit car le soleil ne se lève que vers 8 h 22.
La fillette a donc été réveillée en pleine nuit par une lueur insolite. Elle a vu ce qu'elle décrit, faute de mieux, comme une barque posée au sol, et deux petits être poilus qui semblaient ramasser des pommes. Elle n'a vu aucun engin atterrir, ni décoller, en sorte qu'un véhicule phares allumés, pourrait convenir. On peut aussi douter qu'à distance, et en pleine nuit, elle ait pu distinguer les poils des petits êtres.
Nous n'avons pas à invoquer un canular, car alors, la fillette aurait inventé quelque chose de plus conforme à la mythologie de l'époque qu'une barque et des petits êtres poilus.
Nous n'avons pas non plus à invoquer une hallucination, car on ne signale aucune séquelles, mêmes pas liées à la peur.
Nous n'avons donc pas à douter qu'il y ait bien eu un engin, et deux êtres. Mais une filette de 12 ans, réveillée en pleine nuit, ce n'est vraiment pas un observateur expérimenté, et c'est l'interprétation qui pose problème.
Comme le remarque Jean Sider, qui en profite pour placer une hypothèse très personnelle, dès que la fillette appela ses parents, tout disparut sans qu'on sache comment.
L'hypothèse, de loin la plus simple, est que, comme c'était en pleine nuit, la scène ne fut plus visible dès que la lumière s'éteignit, ce qui s'explique très simplement par un véhicule ayant éteint ses phares.
Une hypothèse plus tordue, est que, lorsque la fillette fut mieux réveillée, et eut assez de lucidité pour appeler ses parents, son interprétation de la scène changea, et qu'elle n'y vit plus rien d'insolite, mais ceci n'explique pas pourquoi la lumière s'éteignit.
Il ne reste donc que les deux "petits" êtres, vus quelques instants, sans qu'on sache quelle taille ils avaient vraiment, ni pourquoi ils lui ont paru velus.
Non vraiment, rien ne prouve que Saint-Maudan ait été visité par des martiens velus.
|