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1480 prétendue Croix lumineuse à Rhodes
1771, Voltaire mentionne une croix que sa source ne mentionne pas.
Chalcondyle, dans son Histoire des Turcs, vous dit que les assiégeants, en montant sur la brèche, virent dans l’air une croix d’or entourée de lumière, et une très-belle femme vêtue de blanc ; que ce miracle les alarma, et qu’ils prirent la fuite saisis d’épouvante. Il y a pourtant quelque apparence que la vue d’une belle femme aurait plutôt encouragé qu’intimidé les Turcs, et que la valeur de Pierre d’Aubusson et des chevaliers fut le seul prodige auquel ils cédèrent. Mais c’est ainsi que les Grecs modernes écrivaient.
(Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations, tome 3, 1771, p. 126)
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Analyse
Ce récit ne figure pas dans la première édition de l'Essai sur les moeurs. Non, Chalcondyle ne parle absolument pas de cette apparition, ni même du siège de Rhodes dans son Histoire de la décadence de l'empire grec. Voltaire a mélangé ses fiches. Le siège de Rhodes de 1480 est aujourd'hui bien oublié des livres d'histoires, et traité de façon anecdotique, quand il l'est.
Voir Le siège de Rhodes par les Turcs et sa médiatisation européenne. Ce site nous apprend qu'il a existé un occasionnel (cote IA 10650, à la British Library) relatant les miracles survenus pendant le siège. C'est probablement, même indirectement, la source de Voltaire.
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