1547 bataille céleste et croix blanche en Suisse

1552 das Augsburger Wunderzeichenbuch décrit le prodige en couleurs.

1547 Jahre nch Christi Geburt, am 22 Juli, ist ein solches erignis am hellen Himmel in Land Glarus gesehen worden, dan dann noch ganz bis in die Nacht angedauert hat.
1547 années après la naissance du Christ, le 22 juillet, cet évènement fut observé dans un ciel clair dans le pays de Glarus, et il dura jusque tard dans la nuit.
das Augsburger Wunderzeichenbuch, folio 157

1556. Job Fincel décrit le combat de deux lions, puis de deux armées.

Im selben Jar 1547, Ist inn Schweiz gesehen worden am hellen tage / ertslich eine rute / und ein Kreuz am Himel stehen. Darnach zween Löwen / da einer den andern im kampf beim kopff ergriffen / und den kopff vom leybe rabe gerissen hat . Das es eben geschienen / als fielen blutstropffen von des Löwens leib auff die erden. Es sind auch zwey heer gegeneinander streytende gesehen worden.
La même année 1547, on aperçoit en Suisse en plein jour une verge et une croix dressée dans le ciel. Ensuite, deux lions / parce que l'un prit l'autre par la tête dans le combat / et arrachèrent la tête du corps. C'était comme si des gouttes de sang tombaient du corps du lion sur le sol. On a également vu deux armées se battre l’une contre l’autre.
Job Fincel, Wunderzeichen, Das MDXLVII jar.

1557. Conrad Lycosthènes mentionne la bataille puis la croix.

In Helvetiis in aere conspecti duo exercitus, duo etiam leones inter se graviter concertantes, quorum alter alteri caput mordicus avulsit.
En Suisse, on vit deux armées dans les airs, et aussi deux lions, se battant avec acharnement, l'un mordant la tête de l'autre.

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Alba praeterea crux in longitudinem extensa, in cujus extrema parte erat virga, quasi flabellum referens.
De plus, il y avait une croix blanche étendue en longueur, au bout de laquelle se trouvait une tige, comme un éventail.
Note: Lycosthènes n'a pas vu que ce prodige est mentionné par Fincel, mais celui ci classe chronologiquement très mal les prodiges qu'il cite.

1620. Simon Goulart copie Lycosthènes.

L'on vid aussi en l'air au pays de Suisse deux armees attaquees au combat: item deux lions rampans pour s’entredeschirer, dont l’un arracha des dents la teste à l’autre. Dessus eux paroissoit une croix blanche estendue en long, ayant le bout d'embas formé comme un fouët.
(Simon Goulart, Thresor d'histoires admirables et mémorables de notre temps, Geneve, Samuel Crespin, 1620, p. 55)

1981. Olivyer et Boëdec ne se souviennent que de la croix.

SG 50  L'on vit aussi en l'air au pays de Suisse une croix blanche étendue en long, ayant le bout d'en bas formé comme un fouet.
(I.L. Olivyer et J.F. Boëdec, Les soleils de Simon Goulart, Les runes d'or, 1981, p. 29)

Analyse

Nous sommes au milieu du XVIe siècle et en pleine fantasmagorie. Deux armées célestes qui se combattent, et deux lions. La croix est presque un accessoire. Le prodige de 1545 sortait d'un occasionnel. Ici, nous n'avons pas retrouvé l'occasionnel, mais il y a de bonnes chances qu'il ait existé, car ce genre de prose ne se trouve guère que dans les occasionnels. Une bataille céleste s'explique souvent par une fantasmagorie nuageuse, où une aurore boréale, observée par des gens sans lunettes. Quant à la croix, le récit initial ayant été probablement très déformé par son passage dans un occasionnel, ce n'est même plus la peine de chercher.

Dernière mise à jour: 20/01/2024

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