1718, le 8 septembre. Croix céleste à Tsinan
1722. Lettre du père Jacques à l'abbé Raphaelis.
On a gravé depuis peu à la Chine une estampe représentant quatre croix qui ont paru en l'air dans différens temps et en différens lieux de cet Empire. Je vous envoie cette estampe avec l'explication des caractères chinoïs, qui marquent le lieu où ont paru ces phénomènes, leur durée , et le nombre de personnes qui en ont été témoins.
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L'année de Kanghi 57. le 24 de la 8e Lune c'est à dire le 8 Septembre 1718 on vit entre 7 et 9 heures du soir dans la même ville de Tsinan, et au milieu de l'air une autre Croix plus grande que l'autre et d'une blancheur à éblouir, elle étoit de toute part environnée d'une Nuée très deliée. Dans un quart d'heure la Croix étant inclinée, commença à marcher du Midi au Nord, et dans un autre quart d'heure s'étant redressée elle alla de l'Est à l'Ouest.
Tous les Habitans de cette Ville sont témoins du Phénomène qui arriva le jour de la Nativité de Notre Dame.
(Lettres édifiantes et curieuses, Mémoires de la chine, tome dixième, Lyon, 1819, p. 436)
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Analyse
Cette croix aurait été plus grande que celle du 20 aout, et manifestement plus brillante. Si le dessin fait penser à une crois parhélique, l'heure ne correspond pas, car le soleil était déjà couché. D'autre part, cette croix s'incline, marche du sud au nord, puis se redresse et marche de l'est à l'ouest. Mais comme précédemment, on ne connait, ni la direction, ni la hauteur, ni la taille, ni la vitesse, ni la luminosité. Et là aussi, il est peu probable que le dessinateur ait vu la croix lui même. Donc, là aussi, les renseignements sont insuffisants, et nous nous demandons même s'ils ne sont pas un peu fantaisistes.
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