San Luis Obispo, Californie, 4 décembre 1896.
On venait d'apprendre que John A. Horen avait eu la chance de faire un voyage en airship à une vitesse fantastique, et voici qu'un autre heureux voyageur se fait connaitre: William Gordon, un marin, a lui aussi eu le privilège de voyager dans un airship!
THE WOMAN IN IT
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Strange and Circumstantial Story of a Sailor Passenger.
SAN LUIS OBISPO, Cal., Dec. 4 — "William Gordon reached this town this morning. He states that ne is a native of South Carolina and a truthful person, a graduate of Berkeley, but recently a sailor and just from New York.
His story is that yesterday evening about 9 o'clock, he was at Indio, and responded to the inquiries of a stranger who was looking for some one able to splice a rope. Gordon, being a sailor, offered his services, which were accepted, and he followed the man who claimed to have a haybaling outfit about a mile from town to a place where he found a cigar-shaped structure about 80 feet long and 25 feet in diameter. The structure was standing on projections, and had under it two propellers, five-bladed, say 15 feet across. There was a huge tail, which served as a rudder, of which the tiller-ropes had parted. Gordon spliced them.
The structure was of metal. There were a number of windows and two doors. The interior was divided into compartments and the motive power, which the captain stated was compressed air, seemed to operate machinery contained in a great case and controlled by levers.
Gordon was invited to come along and did so. He was given the rudder, operated by a wheel, and followed the courses given him as shown by compass. They rose in the air to a great height, probably 3000 feet, and took a northerly course and traveled at enormous speed. In a few hours they passed over Los Angeles, easily known by its great number of lights, and then sped over Ventura, Santa Barbara and other places, and about 3 o'clock this morning settled down in a place in the mountains about eight miles southeast of this city.
Here the manager of the airship announced his intention of stopping awhile and Gordon was sent for water, but after going a short distance he turned and discovered the strange vessel disappearing.
The airship man, Gordon says, was of swarthy appearance and spoke Spanish to the only companion he had, a woman.
(The San Francisco Call, December 5, 1896, p 2) |
LA FEMME DEDANS
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Histoire étrange et circonstanciée d'un marin passager.
SAN LUIS OBISPO,Cal., Dec. 4 — William Gordon a atteint cette ville ce matin. Il affirme qu'il est originaire de Caroline du Sud et une personne honnête, diplômé de Berkeley, mais récemment, un marin revenant juste de New York.
Son histoire est que, hier soir, vers 9 heures, il était à Indio, et a répondu aux questions d'un étranger qui était à la recherche de quelqu'un capable d'épisser une corde. Gordon, êtant marin, offrit ses services, qui furent acceptés, et il suivit l'homme qui prétendait avoir une botteleuse à environ un mile de la ville à un endroit où il a trouva une structure en forme de cigare d'environ 80 pieds de long et 25 pieds de diamètre. La structure était debout sur des pieds, et avait sous elle deux hélices, à cinq pales, de disons 15 pieds de diamètre. Il y avait une énorme queue, qui servait de gouvernail, dont les cordes de gouvernail étaient séparés. Gordon les épissa.
La structure était en métal. Il y avait un certain nombre de fenêtres et deux portes. L'intérieur était divisé en compartiments et la puissance motrice, que le capitaine indiqua être de l'air comprimé, semblait venir de machines contenues dans un grande boîtier et contrôlée par des leviers.
Gordon fut invité à venir à bord et il le fit. Il lui fut donné le gouvernail, actionné par une roue, et il suivit la route donnée comme indiqué par la boussole. Ils s'élevèrent à grande hauteur, probablement 3000 pieds, prirent une route au nord et voyageaient à une vitesse énorme. En peu d'heures, ils survolèrent Los Angeles, facilement reconnu par son grand nombre de lumières, puis filèrent sur Ventura, Santa Barbara et d'autres endroits, et à environ 3 heures ce matin ils descendirent dans un endroit dans les montagnes à environ huit miles sud-est de cette ville.
Ici, le responsable du dirigeable annonça son intention d'arrêter un moment et Gordon fut envoyé pour de l'eau, mais après une courte distance, il se retourna et vit l'étrange vaisseau disparaitre.
L'homme du dirigeable, dit Gordon, était d'apparence basané et parlait espagnol à l'unique compagnon qu'il avait, une femme.
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William Gordon aurait rencontré le pilote de l'airship à 9H du soir, aurait fait 1 mile, vu l'engin, fait les épissures, et serait monté à bord de l'engin qui serait ensuite parti, avec Willaim Gordon à la barre. L'enfin s'étant posé vers 3 H du matin, le voyage aurait pris un peu moins de six heures.
parcours de l'airship
Environ 430 km depuis Indio jusqu'à l'atterrissage. Et ceci en un peu moins de 6 heures, ce qui nous fait une vitesse moyenne de 72 km/h! On est loin des 371 km/h que nécessitait l'aller retour de John Horen à Honolulu en 20 H 45 mn.
Comparons ce récit avec celui de John Horen
John A. Horen
Il offre ses services à un inconnu qui en a besoin.
Il suit cet inconnu
Il découvre dans la nuit une grande structure de 163 pieds de long, et 23 pieds de haut
elle semblait être en aluminium.
Elle avait une rangée de fenêtres et une porte à quatre vantaux.
A chaque extrémité était une hélice, de 16 ou 20 pieds
la puissance motrice étant fournie par la machinerie cachée dans une boîte
Il fait la réparation
il reste à bord de l'airship qui décolle
Il découvre les lumières d'Honolulu.
Il se pose dans un endroit désert
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William Gordon
Il offre ses services à un inconnu qui en a besoin.
Il suit cet inconnu
Il découvre dans la nuit une grande structure de 80 pieds de long et 25 pieds de diamètre
Elle était en métal
Il y avait un certain nombre de fenêtres et deux portes.
Elle avait sous elle deux hélices, à cinq pales, de 15 pieds
la puissance motrice, semblait venir de machines contenues dans un grande boîtier
Il fait la réparation
il monte à bord de l'airship qui décolle
Il reconnait les lumières de Los Angeles
Il se pose dans un endroit désert
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La grosse différence dans les deux récits, est que l'aéronaute de Horen semblait être un américain jovial, qui garda le contact avec lui, alors que celui de Gordon était un homme basané, parlant espagnol, qui lui faussa compagnie.
Une autre différence est que la vitesse de l'engin de Horen est une belle galégeade, alors que celle de celui de Gordon est moins invraisemblable, quoiqu'encore trop élévée pour l'époque.
Néanmoins, alors que Horen s'était manifestement inspiré de l'airship du capitaine Smith, il serait étonnant que William Gordon ne se soit pas inspiré du canular de John. A. Horen, publié trois jours avant.
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