Pas de soucoupes sur la Costa Brava
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C'est en 1972 que parut A IDENTIFIER ET LE CAS ADAMSKI, livre de feu jean-Gérard Dohmen, publié par son fils Guy.
La première partie défendait l'existence réelle des OVNI, contre les méchants sceptiques, avec des arguments aussi naïfs qu'éculés (du moins, vus de notre époque), et la deuxième tentait de réhabiliter George Adamski avec une merveilleuse candeur.
Mais ce qui frappait d'abord, c'était la couverture: noire, et illustré d'une splendide photo en couleur, qui nous changeait des clichés pourris en noir et blanc, où l'on ne voyait jamais que ce qu'on voulait y voir.
Cette photo aurait été prise en 1968, par un bruxellois, en vacances sur la Costa Brava, qui contacta l'auteur par télephone, après l'avoir entendu à la RTB, dans une émission consacrée aux OVNIs.
Bizarre cette photo! La première impression qu'on a n'est pas du tout celle d'une photo réalisée en plein jour, mais celle d'une photo de maquette, éclairée par des lampes à incandescence. En effet:
1) La température de couleur ne correspond pas du tout à 5500 K, mais plutôt à 2850 K (lampe classique à filament de tungstène) ou peut être 3200 k (quartz iode)
2) Seul le premier plan est net. les objets sont d'autant moins nets qu'ils sont plus lointains. Ce qui semble des arbres à l'arrière plan est complètement flou. Ceci correspond à une mise au point sur un avant plan à faible distance, associé à une grande ouverture de l'objectif, d'où une faible profondeur de champ
3) Il n'y a pas de paysage à l'arrière plan. Pourtant on s'attendrait bien à voir le paysage se continuer jusqu'à une ligne d'horizon, située vers le milieu de la photo.
4) Les ombres sont divergentes et ne correspondent pas du tout à un éclairement solaire, mais à un éclairement par une source de lumière située au dessus de la charrette
5) Les taches lumineuses, en haut de la photo évoquent tout à fait les "soucoupes de Salem", qui n'étaient qu'un reflet dans une vitre
6) A l'avant plan se voit comme une cloison de bois, qui serait logique pour séparer la maquette du public, et moins dans une scène de plein air.
Mais le photographe donne une tout autre version!
C'était au cours de vacances organisées avec déplacement en autocar. L'heure comme le lieu exact ne me sont pas restés en mémoire pour cette photo dont i'ignorais qu'elle serait si sensationnelle. C'était vers la mi-journée dans la région de LLIOURET près de TOSA. Lassés d'avoir randonné, nous nous promenions pour nous dégourdir les iambes ma femme et moi.
Près d'une maison qui pouvait être une grange, on déchargeait une charrette attelée; deux personnes transportaient de lourds paniers dans la remise. Le ciel était uniformément bleu, avec quelques nuages moutonneux, le cheval, affolé, se cabrait, l'homme tentait de le calmer.
Note: Ciel uniformément bleu? Le cheval qui s'est cabré? S'il s'était cabré, la charrette se serait levée avec lui, entrainant tout le chargement par terre, comme l'a remarqué Jean-Luc Vertongen.
Je pris un rapide cliché au 250ème, espérant saisir l'attitude du cheval, les pattes antérieures levées ! Jugez de ma stupéfaction lorsque, rentré de vacances, je reçus les diapositives développées. De tout le film, seule cette dia avait les couleurs dénaturées.
Note: Dame! C'était la seule qui avait été prise en intérieur à la lumière artificielle.
Dans le ciel d'un jaune étrange qui baigne toute la dia, étincelaient des boules lumineuses là où j'ai souvenance d'avoir vu quelques nuages groupés les uns au-dessus des autres. Notez que c'est sur la bête que je fis la mise au point ; or, c'est le muret en forme de contrefort qui a mon étonnement se détache le mieux. J'avais comme appui la clôture qui se voit à l'avant-plan.
Note: C'est à se demander si notre photographe ne s'amuse pas à donner des indices de la fausseté de ses propos: S'il avait pris appui sur la cloture, elle ne serait pas dans le champ de l'image.
L'animal difficile à calmer, est tenu par le fermier à l'aide d‘une sorte de cordage servant de bride. L'ombre de l'homme se trouve derrière lui ; celles des personnages les précédent dans la remise ; le cheval a son ombre sous le ventre comme s'il était éclairé de l'aplomb comme la charrette.
Note: Encore une fois, notre photographe nous donne des indices: effectivement l'éclairage correspond à celui d'une maquette éclairée par une lampe à incandescence située au dessus de la charrette.
La lumière solaire semble éclipsée sauf peut-être pour l'avant plan où le muret-contrefort laisse une ombre due à l'éclairement diurne.
Note: Si c'est une scène photographiée en intérieur, alors oui, la lumière solaire est "éclipsée" par les murs du batiment.
(J.G. Dohmen, A IDENTIFIER ET LE CAS ADAMSKI, éd Travox, 1972, p. 138)
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Croyez vous que Jean-Gérard Dohmen aurait remarqué ces anomalies? Que non pas, il les nia avec véhémence!.
1°) Ce témoin ne connait que superficiellement le problème des soucoupes volantes; sa sincérité, ses réponses sans apprêt sont évidentes. Excellent chasseur d'images, il a un sens artistique très développé et l'instinct de l'image à cadrer, à saisir. Ce dont témoignent ses collections et les autres vues tirées du même Film. Il ne se livre à aucun travail de laboratoire photographique. L'appareil, une L.Q.l7 était chargé d'un film Ferrania-Color. Nous avons à présent pour justifier un même genre d'accidents photographiques trois marques différentes de films ce qui exclut l'hypothèse d'un accident commun.
Note: Mais qu'est ce que l'auteur nous raconte là? Il n'y a jamais eu qu'une photo, et pas trois prises avec trois marques différentes de films.
2°) Cette image de plein air, ne peut venir s'inscrire dans le cadre d'un bobard, d'un canular délibéré.
Note: C'est le photographe qui prétend que c'est une image de plein air, alors que son apparence montre tout le contraire.
Il faudrait des dizaines de puissants proiecteurs de cinéma pour obtenir ces diverses sources de lumières, ce dont attestent les ombres des personnages et des choses. Ces ombres vont en directions diverses provoquées par plusieurs sources et non pas par le seul éclairement solaire qui les projetteraient toutes dans une même direction.
Note: Ces ombres nous montrent, au contraire, qu'il n'y a qu'une seule source de lumière au dessus de la charrette.
L'accident photographique doit donc être éliminé avec d'autres causes naturelles envisagées.
Note: Il ne s'agit pas d'un accident photographique, mais de la photographie d'une scène d'intérieur.
3°) Les analogies (notre argument préféré), nos autres cas et ces photographies prises partout de par le monde attestent aussi que nos animaux domestiques sentent, voient ou devinent des présences que nous ne voyons pas et que la caméra en registre conjointement. Voyez Exéter, Coppoquin, etc... Sans ce qui se trouve dans la chronique du siècle. Bien souvent, des témoins photographient des nuages rectangulaires, des moutonnements inusités, des animaux affolés. Des boules lumineuses ou autres phénomènes inattendus qui apparaissent au développement ! On ne peut y voir à chaque fois un accident photographique.
Note: Le raisonnement par analogie conduit à des absurdités: Les ânes sont mortels. Or Jean-Gérard Dohmen était mortel. Donc Jean-Gérard Dohmen était un âne.
Voilà pourquoi certains critiques ne disposant d'aucune documentation analogique ou qui n'ont pas à assister à une réunion contradictoire avec des témoins, se précipitent tête baissée vers la première explication plausible, comme s'ils étaient les seuls à avoir un esprit critique et d'analyse ! C'est un décor de théatre ! C'est un tableau photographié dans un musée
etc... Bref de quoi satisfaire leur "bon sens" . Pauvre peintre qui ne sait comment orienter les ombres ; couteux décor (forcément connu comme ce tableau) où un cheval participe a la
comédie. Surimpression des six lampes d'un lustre allumé pour justifier ces disques et d'autres étincellements. Passons, c'est trop bête !
Note: C'est surtout trop malhonnète. C'en est même écoeurant. Que soupçonne-t-on en voyant cette image? Un diorama folklorique en modèle réduit éclairée par une lampe à incandescence placée au dessus de la charrette.
Mais l'auteur ne veut surtout pas évoquer cette hypothèse: non seulement elle élimine l'OVNI, mais elle est trop vraisemblable. Il lui faut donc en évoquer d'autres, suffisamment absurdes poir être immédiatement réfutables: décor de théatre, tableau, présence d'un vrai cheval. Bref, c'est le classique sophisme de "l'épouvantail"
...
ANALYSE AVEC FILTRE AU COBALT.
En iuillet 1969, nous avons bénéficié d'une analyse plus approfondie de cette diapositive grâce à MM. Delcorps et Bazzani du Laboratoire d'analyse et d'expérimentation technique de Ans-Liège. L'une des expériences consistait à projeter l'image sur écran en usant de filtres de diverses couleurs. Le filtre au bleu cobalt donne un résultat prodigieux . Nous
conseillons au propriétaire de diapositives étranges de faire procéder à de semblables analyses... Les disques se détachent à présent avec un étincellement fantastique (photo
page 139) ; une autre sphère qui se voit sous la série apparaît plus nettement. Les OVNI's projettent un rayonnement dont on voit l'impact violent dans le coin inférieur droit de l'image et le long du mur de la grange, une autre illumination entoure la tête du cheval puis encore le paysan et autres parties du décor en profondeur.
Nous avons à présent une série de photos en noir et blanc qui atteste, mais moins bien que sur l'écran, qu'il s'agit d'un document inimitable ! Quant à la nature du rayonnement émis qui devrait être "dangereux", il reste mystérieux. Formulons ici une Hypothèse qui recoupe les recherches effectuées par Mr. F. Lagarde. Ces rayons durs pourraient constituer un sondage du sol pour différentes analyses et notamment celle de failles géologiques.
Agrandissement tiré avec filtre au cobalt, faisant ressortir les prodigieux rayons durs. Les diffractions lumineuses inconnues émanent du sol et délimitent nettement la présence de plusieurs sources. |
Résultat obtenu en sélectionnant le canal bleu et en augmentant le contraste. La différence tient surtout à ce que ce filtrage est fait à partir de l'image imprimée, et non à partir de la diapositive. |
Note: Que faut il admirer le plus? L'ignorance, ou la profondeur de la rêverie?
L'ignorance: Faire de la spectroscopie sur une diapositive trichrome n'a aucun sens. Sélectionner la couleur bleu ne fait qu'obscurcir les parties de l'image qui ne contiennent pas de bleu. Les parties blanches, "brulées" ou délavées, sont seules à apparaître, comme elles apparaissent aussi sur l'image de droite. Où est le prodige?
La rêverie: A partir d'une constatation aussi simple, l'auteur imagine un document inimitable (l'image de droite prouve que non). De prodigieux rayons durs, et sans doute dangereux, ont un impact violent, ils pourraient constituer un sondage du sol pour déceler des failles géologiques.
C'est du lourd!
(J.G. Dohmen, A IDENTIFIER ET LE CAS ADAMSKI, éd Travox, 1972, p. 138-142)
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Mais cette même année 1972, où parut le livre, est aussi celle de la création de la revue INFORESPACE, publiée par la Société Belge d'Étude des Phénomènes Spatiaux (SOBEPS).
Et la première page de la revue nous annonce la couleur:
inforespace est dédié à la mémoire de Jean-Gérard Dohmen, Président du Groupe « D » et fondateur de la Fédération Belge d'Ufologie (FBU) |
Vu le respect du à la mémoire de Jean-Gérard Dohmen, et l'importance pour celui ci de la photo de la Costa Brava, dite du "cheval affolé", il était logique que la revue y consacre un de ses "dossiers photo".
Introduction
Vu le caractère exceptionnel de la diapositive que nous avons le plaisir de vous présenter dans ce dossier, il nous a paru indispensable de publier ce document en couleurs,
car il ne fait aucun doute qu’il prendra place parmi les plus importants en rapport avec le phénomène OVNI.
Note: Dans un sens oui.
Non seulement son aspect remarquable, mais surtout les analyses d’experts en photographie hautement compétents, dont nous publions ci-après le rapport détaillé, réussiront à vous en convaincre.
Note: En fait, c'est de l'incompétence des experts que nous allons être convaincus.
Les travaux d’analyse ne sont pas pour autant terminés, en particulier une étude est en cours pour tenter de déterminer la nature des rayonnements avec plus de précision. Mais d'ores et déjà nous vous soumettons les résultats acquis, en laissant le dossier ouvert, que nous compléterons dans un prochain numéro d’Inforespace, dès qu'un élément nouveau se présentera.
Note: Nous verrons plus loin qu'un élément nouveau, et percutant, s'est présenté, sans que la revue réagisse.
Le document et le témoignage de son auteur.
C'est un bruxellois, M. André Bernier, ancien facteur des postes, maintenant retraité, qui réalisa cette diapositive lors de ses vacances sur la Costa-Brava, en Espagne, en compagnie de son épouse en septembre 1968. M. et Mme Bernier avaient pris un autocar à Lloret-de-Mar pour se rendre en excursion à Tarragone, via Barcelone. En début d’après-midi, l’autocar fit une halte le long de la route qui borde la côte.
M. Bernier descendit du véhicule et s'en éloigna quelque peu, muni de son appareil photographique, toujours à l’affût de beaux paysages à fixer sur la pellicule, ce qui ne manque pas dans la région. Il arriva près d'une ferme où son attention fut attirée par un cheval, attelé à une charette, visiblement très excité et paraissant même affolé, qu’un homme qui le tenait par la bride tentait de maîtriser. Soudain l’animal se cabra. Frappé par la beauté et le pittoresque de la scène, M. Bernier en prit immédiatement une photographie. Il estima cependant qu’il l’avait « ratée », car au moment où il déclencha son appareil, le cheval retomba sur les pattes de devant comme on peut le voir sur le document (photo 17). Un peu déçu de n’avoir pas été assez rapide pour saisir l’animal lorsqu’il était dressé sur les pattes de derrière, et comme celui-ci semblait maintenant calmé, la scène perdant alors tout intérêt pour notre photographe, M. Bernier regagna l'autocar qui s’en alla quelques instants plus tard vers Tarragone.
Note: Tout ceci est une belle histoire, mais nous verrons plus loin qu'en réalité M. Bernier était entré dans le musée du vin de Vilafanca del Penedès, ou il prit la photo d'une scène viticole reconstituée dans une vitrine.
Dès son retour en Belgique, M. Bernier fit développer les films réalisés durant ses vacances, et lors de la première projection des diapositives, quelle ne fut pas sa surprise de
voir ce document qui ne correspondait bien entendu pas à ce qu'il attendait. Quelle était donc cette étrange coloration jaunâtre qui baignait toute la scène, et surtout quelles
étaient ces insolites taches lumineuses dans le ciel ? Ce ne pouvait être qu'un accident photographique, mais fort étonnant cependant car tout le reste du film était normal.
Note: Peut on admettre que M. Bernier ne se souvenait plus de sa visite au "musée du vin", et n'avait pas compris que la coloration de cette photo impliquait qu'elle ait été prise en intérieur?
Nous n’aurions jamais eu connaissance de ce cliché si au cours de l'année 1969, M. J.-G. Dohmen n'avait été invité par la R.T.B. à participer à une émission consacrée aux OVNI, durant laquelle il signala dans son exposé qu'il existait quelques cas où une pellicule photographique avait été impressionnée par « quelque chose » que l’œil humain n'avait pas observé (voir par exemple le document N“ 2 du Dossier Photo d’Inforespace No 1, janvier-février 1972, page 30).
Cette photo, mentionnée ci-dessus, montrerait un disque métallique suivi d'une importante zone elliptique, non vue par les témoins, et attribuée à une dégradation du film par un rayonnement de haute fréquence. Il n'est nullement question de soupçonner un artefact de développement |
En bas à droite, OVNI non observé visuellement sur cette photo d'étoiles du cocher début 1974, 200 mm, f/4, 800 ASA, pose 1mn; étudiée par Pierre Guérin, qui me demandait si j'étais sûr qu'il ne s'agissait pas d'un artefact photo. C'en était un par surdéveloppement local du voile de fond. |
M. Bernier qui était à l’écoute de l’émission songea immédiatement à sa diapositive et contacta M. Dohmen pour la lui soumettre (1).
(1) La diapositive du « cheval affolé » est également publiée dans le livre de J.-G. Dohmen : « A identifier et le cas Adamski », paru aux éditions Travox, Guy Dohmen éditeur. Le rapport d'analyse qui accompagne le document est hélas moins complet car les travaux n’en étaient qu’à leur début à l’époque de la rédaction du livre. |
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S’en suivirent de nombreuses séances de projection devant les membres du « Groupe D » et plusieurs photographes, et des heures d’interrogatoires du témoin. Les avis étaient bien entendu partagés, la majorité concluant à un trucage réalisé à l'aide d’une maquette, mais quelques-uns, convaincus par la bonne foi de M. Bernier et par l'étrangeté de la scène sur laquelle les ombres filaient dans des directions différentes, proposérent de faire analyser la diapositive par les experts en photographie des L.A.E.T.
Note: Admirons la naïveté de ces croyants, convaincus par la belle histoire, pourtant réfutable, du cheval qui s'est cabré, et qui ne se rendent pas compte que ces ombres divergentes prouvent l'existence d'une source de lumière juste au dessus de la charrette, ce qui s'accorde justement avec l'hypothèse d'une maquette
Nous avons tracé à droite, le trajet des rayons lumineux, qui se recoupent au dessus de la charrette.
Mais les prétendus experts s'obstineront ensuite à imaginer une source de lumière inconnue, au dessus de la charrette, responsable à la fois de la couleur à dominante orangée et du défaut de mise au point.
Comme disaient les shadoks: "pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?"
Les adversaires du document reprochaient à M. Bernier de ne pas se souvenir avec précision de la date et de l’endroit exact de la prise de vue ; que n’eût-il fait pour cela s'il avait pu prévoir le résultat !... Mais il ne vit rien de plus qu'un cheval affolé, et dans le ciel bleu, à l’endroit des taches lumineuses, il ne se souvient que d’avoir aperçu quelques petits nuages blancs, moutonneux, qui ne retinrent pas particulièrement son attention...
Note: M. Bernier ne vit jamais de cheval affolé puisqu'en se cabrant, il aurait flanqué le chargement de la charrette par terre.
Ce n’était pour lui qu’une diapositive, un souvenir de vacances, parmi bien d'autres et il n’y attacha pas plus d'importance. Peut-on dans ces conditions lui faire grief de n’avoir pas noté l’heure exacte et les coordonnées des lieux ? La seule précision que l’on peut apporter provient de l'examen par le témoin de l'ordre des diapositives précédant et suivant celle-ci ; en effet, les sujets ou les paysages filmés lui font dire que cette scène fut réalisée quelque part » entre Barcelone et Tarragone.
Note: Ce qui ne fait jamais que 83 km, à examiner maison par maison, pour retrouver la fameuse ferme, qui, de plus... n'existe pas.
La SOBEPS a pris contact avec le groupement espagnol « STENDEK » et son dirigeant M. Casas-Huguet, afin que ses enquêteurs tentent de retrouver l'endroit, ce qui serait une preuve supplémentaire de l’authenticité du document.
Note: C'est Jean-Luc Vertongen qui va retrouver l'endroit... et prouver la supercherie.
Nous remercions vivement M. Bernier pour sa patiente et aimable collaboration, ainsi que MM. Gaston Delcorps, responsable des Laboratoires d’Analyse et d’Expérimentation Technique (L.A.E.T.), et Bernard Bazzani, pour le magnifique travail qu’ils ont eu l’amitié d'accomplir pour nous.
Patrick Ferryn.
(INFORESPACE, Le dossier photo d'inforespace, 1972, n° 6, p. 20-21)
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Analyse de la diapositive par les L.A.E.T.
Caractéristiques de l’appareil photographique de M. Bernier : Marque : Canon, type Canonet Q.L. 17. Objectif f: 1/1,7 focale 45 mm. Mise au point télémétrique avec bague repérée sur 0,8 - 1 - 2 - 5 m - infini. Vitesses de 1 sec à 1/500e. Système à vitesses couplées au diaphragme. Filtre skylight (UV).
Film : Ferrania Color diapositives - DIA 28, sensibilité 50 ASA. Prise de vue : Selon le témoin le cliché a été pris soit au 1/60 à f: 1/11, soit au 1/125 à f: 1/8.
Note: Ces valeurs sont effectivement vraisemblables pour les prises de vue en plein air qu'a du faire M. Bernier avant et après la fameuse diapositive.
Possibilités de trucage:
Nous avons analysé les possibilités d’un trucage réalisé à l’aide d’un diorama folklorique, ou encore la reproduction d’un tableau avec réflexion du système d’éclairage ambiant sur une vitre en avant-plan, et. afin de mieux étudier les diverses anomalies apparaissant sur la photo, nous avons construit une maquette, dont la réalisation repose sur l’inversion de processus du principe de la photographie : une diapositive sur verre, agrandie trois fois par rapport à la dia originale, et observée à travers un œilleton situé sur l’axe optique et distant de 3 X 45 mm nous permet de réaliser une perspective dans l’espace réel. Nous précisons que le procédé est approximatif, surtout pour les plans lointains, mais reste suffisant pour les expériences à réaliser. Nos conclusions sont les suivantes :
Raisons qui éliminent une réflexion de lampes sur une vitre:
- L'intensité des spots dans le ciel démontre que l'endroit de prise de vue est plus éclairé que le sujet ; on devrait donc percevoir la réflexion des objets situés en-decà de la vitre (effet de miroir).
Note: Il y a peut être, sous les spots, un endroit plus éclairé que le sujet, mais si l'on suppose une vitre et des spectateurs derrière, ils seront à contre jour par rapport aux spots, et leur reflet ne se verra pas. On voit pourtant, sous les spots une tache lumineuse qui pourrait correspondre au reflet de quelque chose d'éclairé par les spots. Argument nul, donc.
- Dans le cas d’ampoules à filament de tungstène (forme arrondie des spots) la température de couleur est déplacée vers le rouge (2 800 à 3200 oK) et on obtient, sur le film couleur prévu pour enregistrer vers 5 600 À, une dominante rouge-orangé ou jaune-orangé au moins sur les bords des spots.
Note: On ignore la température de couleur des spots, et comme l'image est alors "brulée", l'argument ne vaut rien non plus.
- La tache diffuse sous les spots est peu explicable dans le cas de réflexion de lampes.
Note: Argument en contradiction avec le premier. S'il s'agit de quelque chose de clair et bien éclairé par les spots, il est logique qu'on en voit le reflet.
- Les irrégularités de grandeur et de forme des spots éliminent l’utilisation d’un lustre ou d‘une suspension. Il aurait donc fallu utiliser un ensemble assez complexe de lampes suspendues ou montées sur pieds.
Note: Encore un argument sans valeur. Ceux qui ont installé cet éclairage ont fait comme ils ont voulu sans demander l'autorisation de ces messieurs du L.A.E.T.
- Le plan de netteté étant déplacé vers l’avant, le reflet (qui multiplie par deux la distance de mise au point lampe/vitre) devrait donc être plus flou que le fond de la maquette. En effet, l’image virtuelle du reflet est située plus loin que la profondeur maximale de la maquette, d’un tableau ou d’une autre reproduction plate.
Note: L'image des spots est "brulée", et floue comme devrait l'ètre l'image d'objets en deça de la vitre
Il ne reste finalement rien de tous les arguments précédents. Ces objets lumineux peuvent parfaitement être le reflet de spots dans une vitre.
Raisons qui éliminent une photo de maquette:
- L’extrême véracité et la minutie des détails apparaissant à l’examen ne peuvent être que l’œuvre de professionnels. A la suite des entretiens que nous avons eus avec M. Bernier, nous éliminons la possibilité de la confection d’une maquette de ses propres mains. Dans le cas d’une maquette, nous n’expliquons pas la nécessité de l’éclairage surgissant du sol (voir photo A).
Note: Encore le sophisme de l'épouvantail. Personne n'a jamais dit que M. Bernier aurait fabriqué cette maquette en deux temps trois mouvement durant la halte de son autocar.
Quant à la raison de l'éclairage surgissant du sol, il faudrait le demander aux concepteurs de la maquette.
- En cas d'absence de vitre devant la maquette nous ne comprenons pas non plus la présence de taches lumineuses dans le ciel. Ce fait joint à l’impossibilité de réflexion sur une vitre (voir plus haut) élimine la possibilité d’une maquette, d’un tableau ou de toutes autres reproductions graphiques. Nous continuerons donc l’analyse sur l’hypothèse raisonnée que la photo représente bien un paysage réel.
Note: Voila pourquoi ces messieurs on tenté vainement de réfuter la présence d'une vitre: pour pouvoir ensuite réfuter la maquette.
Les anomalies photographiques, et hypothèses sur leur formation:
1) La coloration dominante, située entre le jaune et le jaune-vert, est la plus importante anomalie photographique et ne correspond à aucune source d’éclairage classique (incan-
descence, fluorescence, spots photo etc...) susceptible de former cette distortion chromatique sur un film couleur pour lumière du jour.
Note: La coloration dominante, est plutôt située entre le jaune et l'orage, et nos "experts" viennent de nous expliquer plus haut que c'est ce qu'on doit observer dans le cas d’ampoules à filament de tungstène.
Cette dominante correspond à des longueurs d’ondes principales situées entre 5 750 et 6000 angstrôms avec fort filtrage des rouges et oranges, et élimination des bleus et violets. Une projection de la dia, avec filtrage de ses couleurs dominantes par l’interposition d'un filtre bleu-violet transmettant à 4300 angstrôms fait ressortir les zones blanches (voir photo B).
Note: Nous avons vu plus haut ce que valait l'argument du filtrage bleu: Il laisse passer la lumière blanche. Quelle brillante découverte!
Hypothèses:
- Interposition d’un filtre jaune ou jaune-vert à la prise de vue ; bien que l’effet que l'on obtient de cette façon ne corresponde pas aux couleurs de la dia, nous retiendrons surtout que cela n'explique pas la diffusion lumineuse émanant du sol, ni les spots dans le ciel.
Note: Et allons y pour imaginer n'importe quelle hypothèse, sauf la bonne.
- Action d'un rayonnement de longueur d’onde et de nature indéterminées, directement sur les copulants des couches sensibles. Ces copulants agissent ensuite sur les halogénures d’argent. On obtient ainsi une image « différée » qui se superpose à l’image « directe » produite par l'action directe de la lumière sur les sels d’argent. (exemple pour photographier en infrarouge et en ultraviolet, on ajoute à la couche sensible des éléments chimiques spécifiques, qui réagissent directement à ces longueurs d'ondes invisibles et transmettent ensuite l’énergie ainsi acquise aux grains d'halogénure d'argent avoisinants. Ce ne sont donc pas les sels d'argent qui réagissent directement aux lumières invisibles).
Dans le cas présent, il semblerait que la nature physico-chimique des copulants couleurs de la couche sensible au bleu, et peut-être un peu de !a couche sensibilisée au rouge, leur a permis de jouer ce rôle de récepteur-transmetteur d’énergie. Des expériences très spécialisées sur ces copulants couleurs pourraient certainement amener la connaissance de la nature du rayonnement en cause.
Note: Houla, la! Merci les gars, ça c'est de la science.
Mais, heu..., vous n'avez vraiment jamais vu une photo prise à la lumière artificielle avec un film pour lumière du jour?
reésau ferroviaire miniature, photographié à la lumière du jour (dans un grenier) |
La même maquette éclairée par une lampe spot à 2800 k.
Et sans rayonnements inconnus s'il vous plait! |
2) Défaut de netteté généralisé, très accentué pour les plans situés à plus de 15 m.
Hypothèses
- Défaut de mise au point : nos essais démontrent qu‘une mise au point sur 1,6 m avec un diaphragme de f: 1/8 produit sensiblement le même effet de flou que sur la dia analysée. Cependant, cela n'explique pas la netteté apparemment beaucoup plus grande des taches lumineuses dans le ciel.
Note: Horreur! Ils ont failli trouver la solution. Vite, un argument bidon pour l'évacuer.
- Décalage photo-mécanique du plan de formation de l'image : ce phénomène se produit lors de la prise de vue (avec une optique normale) dans les longueurs d’ondes situées en dehors du spectre visible. Par exemple, lors de l’enregistrement de photos en infrarouge ou en ultraviolet, le plan de formation de l'image est déplacé vers l’arriére pour l’infrarouge et vers l’avant pour l’ultraviolet, par rapport à la mise au point visuelle. Cette hypothèse de décalage du plan-image vers l'avant, comme dans le cas de radiations de courtes longueurs d’ondes, est renforcée par la disparition des lointains et l’éclaircissement du ciel. Dans ce cas, la netteté des spots dans le ciel et leur extréme intensité actinique s’expliqueraient par le fait qu'il s'agit de sources de radiations dont les longueurs d'ondes ont créé les phénomènes mentionnés ci-avant.
Note: Ben voyons! Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué? (bis). Mais outre que cela n'explique pas la disparition des plans lointains, nos auteurs oublient que le verre est opaque aux ultraviolets..
3) Dispersion angulaire des ombres : à l’examen, on constate que les ombres projetées par le cocher, le cheval et la charrette, l’un des deux personnages porteurs, le chambranle de la porte et les interstices des gros moellons à l'avant-plan gauche, présentent des dispersions angulaires inexplicables si elles sont causées par le Soleil, même allié aux spots dans le ciel.
Note: Dans le même ordre du choix des hypothèses les plus inappropriées, cela ne s'explique pas non plus par un éclairement lunaire, mais, horreur, cela s'explique dans le cas d'une maquette.
Hypothèse vérifiée expérimentalement:
Sur la maquette, nous parvenons à reproduire la disposition de ces ombres dispersées, si on place une source de lumière de faible diamètre, juste à l’aplomb du cheval et de la charrette, et à faible hauteur. Ce fait est vérifiable sur la photo C en tenant compte du déplacement des plans de perspective.
- Nous devons donc en conclure que la source principale des radiations affectant la photo se situe au-dessus du cheval et à faible distance du sol, peut-être une dizaine de mètres. Nous estimons que cette source est responsable des anomalies Optiques et chromatiques que nous avons passées en revue.
Il est fort probable que si l'auteur de la dia avait utilisé un obiectif grand-angle, cette source de radiations invisibles aurait été inscrite sur la photo, comme les autres taches
lumineuses dans le ciel.
Note: Il n'y avait même pas besoin d'une maquette puisque nous avons plus haut qu'un simple traçage des rayons lumineux aboutissant aux ombres suffisait. Et comme ce ne peut être une maquette, la source est à une dizaine de mètres, et inonde la scène de rayonnements durs, tout en restant invisible. C'est tout de même plus savant qu'une banale maquette éclairée par une simple lampe à incandescence placée au dessus, non?
4) lllumination de l'horizon : Sur la photo B (la photo noir et blanc avec filtrage bleu, vue plus haut) on aperçoit nettement la diffusion d‘une forte lumière qui silhouette les sujets et se porte sur le coin du mur. Nous rappelons que le renforcement des parties blanches de la dia a été obtenu par l’interposition d’un filtre bleu-violet transmettant à 4600 angstrôms. Cette couleur étant complémentaire de la dominante générale du cliché, celle-ci est complètement absorbée et seules les plages blanches apparaissent.
Note: Nous abons déja vu ce que cela apportait. Cela renforce surtout l'idée que, derrière la maquette, il y a un mur blanc.
Hypothèse
Une telle intensité lumineuse de source artificielle, en plein jour, n'est pas réalisable techniquement sur une aussi grande échelle.
Note: Si l'on suppose que ce n'était pas une maquette.
Nous l’apparentons au même type de rayonnement que celui émanant des spots dans le ciel. Peut-être s'agit-il d’une de ces sources posées au sol.
Une tentative de reproduction des anomalies a été réalisée, par l’emploi de la maquette, avec interposition d'une vitre en avant-plan et reflets d'une lampe munie d'un cache ajouré (voir photo D).
Note: où l'on s'est arrangé pour que cela ne soit pas trop convaincant.
Conclusions générales :
Il reste évident que l’on peut toujours organiser volontairement un trucage sur une maquette pour réaliser un tel cliché. Cependant, l'accumulation des techniques destinées à obtenir un tel résultat photographique est totalement hors de portée d’un photographe amateur de la catégorie du témoin.
Note: Encore une fois, le sophisme de l'épouvantail. Personne n'a jamais dit que le témoin avait fabriqué cette maquette lui même. On le soupçonne simplement d'avoir photographié un diorama folklorique rencontré en route.
Nous garderons comme preuve principale la distortion chromatique, que nous ne pourrions réaliser qu’en combinant difficilement des sources de lumière de températures de couleur différentes et des filtres spéciaux.
Note: Mais que le premier amateur venu peut réaliser avec des lampes à 2800 K
En ce qui concerne la mise au point également, il faudrait disposer d'un appareil du type reflex direct, qui seul permet de juger des plans de netteté du sujet et des reflets, et de doser les différentes intensités lumineuses pour éviter les réflexions indésirables.
Note: N'importe quoi. La mise au point eut été facile à faire si la scène s'était trouvée à une dizaine de mètres, mais elle était plus difficile dans le cas d'une maquette, avec un éclairage nécessitant une plus grande ouverture.
D’autre part, il faut signaler que cette diapositive s'insère dans un film dont les autres clichés sont normaux.
Note: Ben oui. Cest le seul qui ait été fait en intérieur, à la lumière artificielle.
L’accident de développement peut donc être aussi éliminé. Nous croyons que la solution du problème causé par les anomalies chromatiques peut se trouver par une étude approfondie des réactions physico-chimiques des copulants couleurs utilisés dans les couches sensibles du film.
Note: Vous pensez bien que des experts estampillés, ne vont pas évoquer une hypothèse aussi banale qu'une maquette photographiée à la lumière artificielle. Il leur faut du technique, du savant, de l'ésotérique.
De toute manière, nous pensons pouvoir conclure à la parfaite authenticité du document.
Note: Le document est parfaitement authentique, c'est la compétence des experts qui ne l'est pas.
Fait à Liège, le 3 juin 1972.
Pour les L.A.E.T.
Gaston Delcorps.
(INFORESPACE, Le dossier photo d'inforespace, 1972, n° 6, p. 21-24)
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Mais d'où sortaient donc ces Laboratoires d'Analyse et d'expérimentation Technique (L.A.E.T.), qui n'étaient pas fichus de reconnaitre une photo faite à la lumière artificielle?
Marc Hallet nous l''explique:
Le LAET, qui ne fut jamais autre chose qu’une simple association d’individus, fut constitué, au départ, par trois chimistes appartenant à l’Université de Liège. Les deux premiers (Gaston Delcorps et Bernard Bazzani) s’intéressaient tout spécialement aux OVNI et le troisième (Jules Noiroux)
uniquement aux Templiers. Les deux premiers seuls, qui se disaient à la tête du «département OVNI» du LAET, prétendaient pouvoir faire, avec le matériel de l’Université qu’ils utilisaient à leurs propres fins, des «expertises» physiques et chimiques. Un seul des deux était, de surcroît, photographe amateur.
Ce LAET ne produisit pour la SOBEPS qu’une seule véritable expertise photographique. Elle concerna une photographie prise en Espagne sur laquelle des objets lumineux paraissaient effrayer un cheval qu’un homme tentait de retenir. Cette photo, qui illustra jadis la couverture du livre de Jean Gérard Dohmen, fut jugée authentique par le LAET après moult études prétendument complexes.
En fait, elle n’était qu’un trucage particulièrement grossier qui fut découvert par hasard quelques années plus tard par un des membres éminents du groupe. Aucun rectificatif ne fut jamais publié par peur sans doute du ridicule. L’existence du LAET fut éphémère puisque son principal protagoniste, qui avait rêvé de créer une Fédération Belge d’Ufologie qui ne fut jamais davantage qu’un sigle pompeux (FBU), fut soudainement attiré par les sirènes de la secte rosicrucienne AMORC dans laquelle il s’engouffra en abandonnant tout intérêt pour les OVNI et le LAET qui sombra dans l’oubli le plus total..
Note: Ce n'était pas vraiment un trucage, mais il y avait bien eu mystification de la part du témoin.
(Marc Hallet, UN PEU D’HISTOIRE UFOLOGIQUE BELGE, LES MYSTÈRES DE L'EST, n° 9)
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Curieusement, malgré "le caractère exceptionnel de la diapositive" qui devait prendre place parmi les plus importants documents en rapport avec le phénomène OVNI, on en retrouve guère de trace sur le Web. Tineye n'en trouve pas de trace, alors qu'il en trouve 47 pour la soucoupe d'Adamski, vue de coté, et 94 quand elle est vue de dessous. Une recherche par mots clé avec "costa brava" ou "cheval affolé" ne déchaine pas non plus l'enthousiasme de Google.
Par contre l'affaire a fait l'objet de plusieurs articles dans LES MYSTÈRES DE L'EST, dont l'un donnait le coup de grace... en ayant retrouvé la maquette!
Une première tentative de démystification tentait d'expliquer les disques dans le ciel.
Et c’est ici que nous intervenons. Pourquoi chercher si loin ? Et soyons de mauvaise foi en ne pensant surtout pas à un truquage incluant une maquette quelconque ! Est-il possible qu’un simple agrandissement du coin inférieur droit de la diapositive de M. Bernier n’ait pas été envisagé alors ?
Regardons de plus près, et nous constatons immédiatement que la filiation y trouve son terrain et que l’origine des lueurs dans le ciel est parfaitement visible ! |
Les lumières rasantes responsables
des reflets dans le ciel ! |
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Ci-contre, nous traçons les lignes d’axes optiques et leur correspondance. Les fortes luminosités que nous trouvons dans l’angle inférieur droit et inscrites sur la diapositive, si elles restent inconnues (lumières allumées afin de vérifier les ampoules ou d’éclairer la supposée scène ? allusion à une maquette) se retrouvent reflétées sur la vitre et non sur les nuages moutonneux qu’avait noté notre témoin.
Les reflets et leurs origines...
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(Francine CORDIER & Patrice SERAY , L’affaire du « Cheval affolé », LES MYSTÈRES DE L'EST, n° 9, p 31-33) |
Malheureusement, tout heureux d'avoir trouvé la solution, nos auteurs avaient oublié de réviser leur cours d'optique, et c'est Thierry Rocher qui va corriger le tir.
Je remercie Patrice et Francine pour m'avoir rafraîchi la mémoire à propos de la fameuse photographie belgo-espagnole, en pages 31 à 33 des Mystères de l'Est n° 9. Tout à fait d'accord avec eux pour conclure à un ensemble groupé de reflets.
Je suis également largement enclin à pencher pour l'hypothèse d'une maquette, comme support involontaire ou volontaire à ces taches lumineuses. Michaël Lecomte et Eric Maillot donnent d'ailleurs plusieurs arguments dans ce sens, dans leurs e-mails du 28 septembre 2004 diffusés sur le site Internet ALEPH
Mais je ne partage pas l' avis de Francine et Patrice quant à l'origine donnée à ces reflets (les luminosités disposées au sol, derrière le petit arbre situé à l'extrême droite de la photographie) pour les raisons suivantes.
Premièrement, les lignes d'axes tracées entre les luminosités et leurs reflets « aériens » ne me semblent pas suivre la symétrie attendue avec l'axe optique de l'objectif de 1'appareil photographique. La recherche montrée à ce sujet par Eric Maillot dans les Mystères de l'Est n° 4 m'apparaît beaucoup plus solide et simple à appliquer. (Les pages 80 et 81 sont consacrées aux reflets sur la photographie de nuit du Capitole, à Washington, aux Etats-Unis, en 1952 ).
Deuxièmement, le nombre de reflets n'est pas clairement identique au nombre de luminosités au sol.
Troisièmement, l'emplacement des luminosités terrestres est différent de 1'emplacement des reflets aériens.
Quatrièmement, les luminosités au sol sont d'une intensité largement inférieure à celle des reflets aériens. Sur ce point, je me réfère évidemment à la photographie publiée en couverture de l'ouvrage de J.G. Dohmen, paru en 1972. Cette photographie est en couleur et d'un format plus grand. Ces luminosités me paraissent plutôt être des zones reflétant un éclairage dont l'origine serait en contrebas des blocs situés au pied de l'arbre, du côté opposé à notre vue.
(Thierry Rocher , Petit retour sur l'affaire du « cheval affolé », LES MYSTÈRES DE L'EST, n° 10, p 130)
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Et finalement C'est Jean Luc Vertongen qui solutionne le mystère:
Toujours inspiré par ce cher Sherlock, c'est au cours de vacances passées au-delà des Pyrénées en 1986, que j'ai tenté de reconstituer le voyage en autocar qu'avait entrepris notre témoin entre Lloret de Mar et Taragonne.
Il me semblait logique qu'en début de journée l'autocar dut emprunter la route de la corniche de la Costa Brava jusque Barcelone qui offre les plus beaux paysages sauvages (Brava) et accidentés le long de la mer. Après la traversée de cette magnifque capitale de la Catalogne, j'imagine que 1'excursion abandonna la route en bordure de mer (Costa Dorada) qui ne présente plus qu'une longue plage de sable fin et « doré » avec comme seul attrait touristique éventuel Sitges, et encore... pour grimper plutôt dans les Cordillères catalanes. A mi-parcours ainsi qu'à mi-journée, l'autocar dut très vraisemblablement faire halte pour un arrêt casse-croûte et la meilleure étape, à ce stade du voyage, allait être Vilafanca del Penedès.
Au centre de la ville on déouve une grand'place où se garent les voitures (très appréciée des autocaristes ! )
d'un côté, le palais des rois d'Aragon, de l'autre une ancienne abbaye qui accueille aujourd'hui le Musée du Vin (Museu del Vi). A peine avais-je mis les pieds dans l'entrée du musée que, sur ma droite, j'apercevais déjà ce cher cheval et sa carriole d'une vitrine au fond du couloir menant au salles d'exposition consacrées à la vigne et toute l'alchimie du vin (ill. 2 et 3). Le Penedès est une importante région viticole produisant des vins et alcools réputés.
Je découvrais enfin la boiserie bien lustrée qui formait 1'encadrement d'un ensemble de trois dioramas encastrés dans un mur courbe ; la vitre cintrée de chaque petite vitrine reflétait les spots accrochés au milieu du plafond de cette petite rotonde par laquelle débutait la visite du musée (6).
Trop content d'avoir débusqué la mystification, je revins de vacances avec dans mes valises la preuve irréfutable qu'aucun OVNI n'avait épouvanté ce pauvre cheval mais la démonstration ne souleva pas un enthousiasme débordant à la SOBEPS qui ne jugea pas impératif de publier une mise au point radicale sur cette affaire. J'avais pourtant bien lu dans 1'introduction du « dossier photo d'lnforespace » cette remarque tout à fait explicite : « Mais d'ores et déjà nous vous soumettons les résultats acquis, en laissant le dossier ouvert, que nous compléterons dans un prochain numéro d'inforespace, dès qu'un élément nouveau se présentera ». Irrécusable, l'élément nouveau était là, très clairement étalé... mais ce n'était pas celui qu'on attendait (7)!
Jean-Luc Vertongen
Notes et références :
(6). Accessoirement, je tiens à faire remarquer que les six ou sept taches lumineuses qui apparaissent dans le ciel sont bien les reflets de spots qui se trouvent au plafond de la rotonde, ils sont donc devant la vitre cintrée qui fait, ici, office de miroir. Il est pratiquement impossible d'obtenir des reflets aussi nets avec des spots qui se trouveraient derrière cette même vitre ; les zones illuminées au sol, du côté droit, ont pour origine 1'éclairage intérieur des vitrines.
(7). Petite anecdote amusante : à l'époque où P. Ferryn rédigea son article, il était bien jeune et devait, si je m'en souviens bien, encore être étudiant. Quelques années plus tard, il décrocha brillament un diplôme de photographe et entra de plain pied dans la profession mais entre-temps je suppose que ces histoires de clichés qui attrapent la « jaunisse » ont dû complètement lui sortir de la tête.
Au "Museu del Vi", au fond du couloir... |
...la preuve de la supercherie. |
(Jean-Luc Vertongen, Retour à l'écurie d'un cheval qui n'affole plus personne, LES MYSTÈRES DE L'EST, n° 10)
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CONCLUSION
Hé oui!
Au départ, notre première impression était celle d'une maquette éclairée par des lampes à incandescence.
... Et à l'arrivée, c'était bien une maquette éclairée par des lampes à incandescence.
C'est là que se vérifie l'adage: méfiez vous de votre première impression: c'est la bonne!
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