1807 L'Athenaeum cite le récit d'Agobard.
L'Athenaeum, revue littéraire fondée par John Aikin en 1807, ne doit pas être confondu avec le magazine britannique du même nom, fondé en 1828. L'Athenaeum de John Aikin a d'ailleurs cessé sa publication en 1809. Ce fut suffisant pour y voir insérée cette intéressante lettre d'un lecteur.
A REMARKABLE SUPERSTITION.
To the Edttor of the Athenaeum.
Sir,
If you think the following narrative worth adding to the curious account of popular superstitions given in your last number, it is at your service.
Agobard, archbishop of Lyons, in the reign of Charlemagne, and his son, has the following passage in his book, " De Grandine.” "In these districts, almost all persons, noble and plebeian, townsmen and rustics, old and young, believe that hail and thunder may be produced at the will of man, that is, by the incantations of certain men who are called Tempestarii." He proceeds: " We have seen and heard many who are sunk in such folly and stupidity, as to believe and assert, that there is a certain country, which they call Magonia, whence ships come in the clouds, for the purpose of carrying back the corn which is beaten off by the hail and storms, and which those aerial sailors purchase of the said Tempestarii." Agobard afterwards affirms, that he himself saw in a certain assembly four persons, three men and a woman, exhibited bound, as if they had fallen from these ships, who had been kept for some days in confinement, and were now brought out to be stoned in his presence; but that he rescued them from the popular fury. He further says, that there were persons who pretended to be able to protect the inhabitants of a district from tempests, and that for this service they received a payment in corn from the credulous countrymen, which payment was called canonicum.
If air-balloons had been invented in that period, what a confirmation of their superstitious notions would the arrival of one of them in that country have been to the inhabitants!
N.N.
|
|
UNE SUPERSTITION REMARQUABLE.
Au rédacteur en chef de l'Athenaeum.
Monsieur
Si vous pensez que la narration suivante mérite d’être ajoutée au curieux récit des superstitions populaires donné dans votre dernier numéro, elle est à votre disposition.
Agobard, archevêque de Lyon sous le règne de Charlemagne et de son fils, a le passage suivant dans son livre "De Grandine". "Dans ces contrées, presque toutes les gens, nobles et roturiers, citadins et paysans, jeunes et vieux, croient que grêle et tonnerre peuvent être produits à la volonté de l'homme, c'est-à-dire par les incantations de certains hommes appelés tempestarii." Il poursuit: "Nous avons vu et entendu beaucoup de gens qui sont plongés dans une telle folie et stupidité au point de croire et d'affirmer qu'il existe un certain pays qu'ils appellent Magonia, d'où des navires viennent dans les nuages, dans le but d'y rapporter le blé qui est abattu par la grêle et les tempêtes et que ces marins aériens achètent aux dits Tempestarii." Agobard affirme ensuite avoir lui-même vu dans une certaine assemblée quatre personnes, trois hommes et une femme, exhibés ligotés, comme s'ils étaient tombés de ces navires, maintenus en isolement pendant quelques jours, et en sortaient maintenant pour y être lapidés en sa présence, mais qu'il les a sauvés de la fureur populaire. Il dit ensuite qu'il y avait des gens qui prétendaient être capable de protéger les habitants d'une contrée des tempêtes et que, pour ce service, ils reçevaient un paiement en blé des paysans crédules, lequel paiement s'appelait canonicum
Si les montgolfières avaient été inventées à cette époque, quelle confirmation de leurs notions superstitieuses aurait été l'arrivée de l'une d'entre elles dans ce pays pour les habitants!
|
SOURCE: John Aikin, The Athenaeum, tome II, 1807, p. 121-122
Remarques:
La remarque finale de cet érudit lecteur n'est pas vraiment à mettre au compte de l'hypothèse précursoriste de A.G.Rozier. Elle est simplement due à ce qu'en 1807, les montgolfières et les ballons sont encore d'invention récente.
Ce texte a été plagié, avec sa remarque finale, en 1824 dans The litterary magnet, de Tobias Merton, par un lecteur qui signait Ludovicus.
|