1682 Pierre Bayle récupère Agobard L'indignation qu'éprouvait Agobard à propos des superstitions de son temps, ne pouvait que plaire à Pierre Bayle, qui dénonçait lui aussi la croyance qu'avaient les chrétiens à des superstitions issues du paganisme.
VIII RAISON Je trouve dans un Traitté de S.Agobard Evesque de Lion composé l'an 833 un passage qui m'est si favorable que je ne saurois m'empecher de le raporter. Ce savant Prelat composa ce livre, pour desabuser une infinité de gens de la fausse imagination qu'ils avoient conceuë, qu'il y avoit en ce tems là des Enchanteurs dont le pouvoir s'etendoit jusqu'à exciter la grele, la foudre & la tempête, toutes les fois qu'ils trouvoient bon de ruiner les biens de la terre; & qui faisoient trafic de cet art avec les habitans d'un certain pays appellé Magonie, qui venoient tous les ans sur des navires par le milieu de l'air, pour charger tous les grains, qui avoient été gâtez par la tempête, desquels ils payoient le prix aux Enchanteurs. On doutoit si peu de cela, qu'il falut un jour que cet Evesque se donnast beaucoup de fatigue pour délivrer 3. hommes & une femme des mains de la populace qui les vouloit lapider, comme étant tombez de ces Navires. Voicy le passage de question qui est à la fin de ce Traitté là : Tanta jam stultitia oppressit miserum mundum, ut nunc sic absurdè res credantur a Cbristianis, quales nunquam anteà ad credendum poterat quisquam suadere Paganis.
SOURCE: (Pierre Bayle), Lettre à M.L.A.D.C. Docteur de Sorbonne, à Cologne chez Pierre Marteau, 1682, p 250-251 Remarques: La date de 833 pour le traité, et la citation finale, en latin, montre que Pierre Bayle a connu le traité d'Agobard, non par l'édition d'Etienne Baluze mais par le livre de Naudé. |
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