1741 Augustin Calmet résume le livre d' Agobard Dom Augustin Calmet, bien connu pour ses savantes dissertations bibliques, fut aussi l'auteur d'une Histoire universelle sacrée et profane. En parlant de l'époque carolingienne, il parle bien sûr de la vie et de l'oeuvre d'Agobard, qu'il ne se gène pas pour critiquer à propos de son apologie pour la sédition de ses fils. Il cite donc ses différents livres.
Dans un autre ouvrage intitulé de la gréle & du tonnére, il réfute l'opinion du peuple, qui croïoit que la grêle & le tonnére étoient causez par des enchantemens. Ils appelloient ces tempêtes aura levatitia: comme qui diroit, un vent, ou un air élevé par l'art des enchanteurs. Ils ajoûtoient qu'il y avoit un certain païs nommé Mangonie , d'où venoient des vaisseaux dans l'air qui chargeoient & emmenoient dans leur païs les fruits qui étoient abattus par la tempête, ou les grains qui périssoient par la même voïe, lesquels leur étoient vendus par les enchanteurs, qui excitoient les tempètes. Agobard dit qu’on lui présenta un jour trois hommes & une femme, qu'on disoit être tombez des nuës de-dessus ces vaisseaux , & qu’on les lui avoit amenez pour être lapidez , après qu'on les eût retenus quelques jours en prison. ll eut assez de peine-de détromper ceux qui les lui avoient présentez, & de détruire cette illusion. Il en réfute encore une autre qu’on racontoit de Grimoald Duc de Bénévent, qui avoit, disoit-on, envoïé des hommes dans une nuë de poussiére, pour faire mourir toutes les bêtes à cornes. Tout
cela fait voir quelle étoit la grossiéreté & la superstition des peuples de ce tems-la.
SOURCE: Dom Augustin Calmet, Histoire universelle sacrée et profane, Strasbourg, 1741, p. 351 Remarques: Dom Calmet résume à peu près correctement le livre d'Agobard, quoiqu'en l'interprétant un peu. Agobard dit qu'il fallu une longue discussion pour que la vérité prévale. On devine que ce ne fut pas sans peine, mais il dit aussi que ceux qui lui avaient présentés les prisonniers furent ensuite confus comme un voleur surpris, et non pas qu'ils s'étaient trompés de bonne foi. |
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