Agobard ignoré: 10 siècles d'incurie
Agobard avait eu beau démontrer aux autres ecclésiastiques, que les hommes, prêtres ou sorciers, n'avaient aucun pouvoir sur la grêle, et que ce pouvoir n'appartenait qu'à Dieu, son livre fut superbement ignoré. La preuve en est que non seulement, on continua de condamner les fauteurs de grêle, mais aussi on pratiqua d'absurdes rites antigrêle, qui ne faisait jamais que prolonger les rites païens de l'antiquité sous une forme christianisée, en remplaçant les incantations païennes, par des incantations chrétiennes, et le sang par de l'eau bénite.
Et de fait, le site USUARIUM recense 75 sources, totalisant 92 pièces, de 826 à 1772, manuels, ordinaires, bréviaires, rituels, sacramentels, pontificaux, etc... contenant des pratiques pour agir sur le temps, en particulier contre la grêle, la foudre et la tempête. C'est à dire que ces pratiques para-superstitieuses (des superstitions qui n'osaient pas dire leur nom) ont perduré depuis l'époque d'Agobard, jusqu'à ce que la science s'en mêle, et qu'on commence à expérimenter des techniques para-grèles (qui, il est vrai, n'eurent guère plus de succès que les prières)
En récapitulant toutes ces pièces dans un histogramme, nous allons voir que ces pratiques sont devenus, au contraire, plus nombreuses après Agobard, et, après une accalmie, ont battu leur plein au seizième siècle.
Histogramme par siècle des rites météorologiques, selon le site USUARIUM
