450 A.C. La loi des douze tables contre les jeteurs de sort
La croyance à la possibilité d'agir sur les éléments remonte manifestement à la nuit des temps, et avec elle la crainte de ceux qui s'en servirait pour nuire. On peut donc penser que des chatiments ont été prévus dès l'antiquité contre ceux qui utilisaient la magie pour perdre les récoltes de leurs ennemis, en y faisant tomber le grêle, ou en les frappant de maladie. Nous allons voir qu'à Rome, dès le cinquième siècle avant notre ère, la loi avait prévu ce genre de délit, bien qu'il ne s'agisse pas explicitement de punir ceux qui font tomber la grêle.
Vers 62, Sénèque évoque les condamnations d'ordre météorologique. |
VII... At Cleonaei judicia reddebant in illos quibus delegata erat cura providendae tempestatis, quod neglegentia eorum vineae vapulassent aut segetes procidissent. Et apud nos in XII tabulis cavetur "ne quis alienos fructus excantassit". |
VII... A Cléone, on rendait des jugements contre ceux qui étaient chargés de prévoir l'orage, quand par leur négligence, les vignes avaient été ravagées ou les moissons renversées. Et chez nous, dans les douze Tables est prévu "que personne ne jette un sort les récoltes d'autrui". |
SOURCE: Sénèque, Questions naturelles, livre IV
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Vers 73, Pline rappelle la loi contre les jeteurs de sort. |
Quid? Non et legum ipsarum in duodecim tabulis verba sunt? "qui fruges excantassit". Et alibi, "qui malum carmen excantassit"
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Quoi? Les mots ne sont ils pas dans les lois mêmes des Douze Tables: "qui jettera un sort sur les récoltes?" et ailleurs: "qui prononcera un maléfice" |
SOURCE: Pline, Histoire naturelle, livre XXVIII, ch. 4
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Remarques:
La loi des douze tables date de l'an 450 avant notre ère. Nous n'en avons malheureusement plus le texte complet, les tables de bronze sur lesquelles elles étaient gravées ayant disparu depuis longtemps. On a évoqué leur disparition dans le sac de Rome, en l'an 390 avant notre ère, par les gaulois de Brennus, mais les objets sacrés, et donc probablement les tables, avaient été mis en sureté. Par ailleurs, Aulu-Gelle en parle au deuxième siècle de notre ère, comme si elles existaient encore de son temps. Peut être ont elles disparu à l'époque des grandes invasions.
Ce qu'on en connait aujourd'hui vient surtout d'auteurs antiques, comme précisément Pline ou Sénèque.
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