1865 Hatton Turnor invente "Jef le Ministre"
LATIN AUTHORS OF THE MIDDLE AGES
In two histories by Jef le Ministre and De Colonia, of the town of Lyons, the following account is given:-
Towards the end of Charlemagne’s reign, certain persons who lived near Mount Pilate in Switzerland, knowing by what means pretended sorcerens travelled through the air, resolved to try the experiment, and compelled some poor people to ascend in an aerostal. This descended in the town of Lyons, where they were immediately hurried to prison, and the mob desired their death as sorcerers. The Judges condemned them to be burned; but the Bishop Agobard suspended the execution, and sent for them to his palace, that he might question them. They answered, “ Qu’ils sont du pays meme, que des personnes de consideration les ont forces de se laisser conduire, leur promettant qu’ils verroient des choses merveilleuses; et qu’ils sont veritablement descendu par l'air.” Agobard, though he could not believe this fact, gave credence to their innocence, and allowed them to escape. On this occasion he wrote a work on the superstition of the time, in which he demonstrated the unpassibility of rising in the air ; that it is an error to believe in the power of magic; and that it has its existence in the credulity solely of the people. |
AUTEURS LATINS DU MOYEN-AGE
Dans deux histoires par Jef le Ministre et De Colonia, de la ville de lyon, on donne le récit suivant:-
Vers la fin du règne de Charlemagne, certaines personnes qui vivaient près du mont Pilate en Suisse, sachant par quels moyens les prétendus sorciers voyageaient dans les airs, résolurent de tenter l'expérience, et forcèrent quelques pauvres gens à monter dans un aerostat. Cela descendit dans la ville de Lyon, où ils furent immédiatement emmenés en prison, et la foule voulut leur mort comme sorciers. Les juges les condamnérent à être brûlés; mais l'évêque Agobard suspendit l'exécution, et les fit venir à son palais pour les interroger. Ils répondirent “ Qu’ils sont du pays meme, que des personnes de considération les ont forcés de se laisser conduire, leur promettant qu’ils verraient des choses merveilleuses; et qu’ils sont véritablement descendu par l'air.” Agobard, même s'il ne pouvait pas croire ce fait, donna de la crédibilité à leur innocence, et leur permit de s'échapper. À cette occasion, il écrivit un ouvrage sur la superstition de l'époque, dans laquelle il démontra l'impossibilité de s'élever dans l'air ; que c'est une erreur de croire au pouvoir de la magie; et qu'il a son existence dans la seule crédulité du peuple. |
SOURCE: Hatton Turnor, Astra Castra, London, 1865, p. 27
Remarques:
Mais qui peut bien être ce "Jef le ministre" dont même Google n'a jamais entendu parler? L'explication nous est donnée quand nous remarquons que cette version de l'histoire, totalement fausse, est en pratique celle d'A. G. Rozier, avec quelques erreurs de plus. Le Mont Pilat, dans le Lyonnais est devenu le mont Pilate, en Suisse, le reste étant tout aussi faux.
Mais l'erreur la plus savoureuse est dans la lecture des sources de Rozier: Dans la graphie de l'époque, on lit:
"Voyez les Histoires de la ville de Lyon par les Jèf. Le Méneftrier & de Colonia"
Et voila comment le Jésuite Ménestrier est devenu "Jef le Ministre".
Encore un peu, et il devenait "Jef, le ministre des colonies".
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