Donnons un exemple en nous bornant aux secondes rondes. Trouver l'heure sidérale d'un événement survenu à Paris le 1er août 1951, à 13 h. 52 min. exactement, heure française.
Le régime d'heure d'été étant en vigueur, et Paris appartenant au fuseau zéro, l'heure T. U. de l'événement est 12 h. 52 min.
Le 1er août 1951, à 0 heure T. U., l'heure sidérale est 20 h. 35 min. 11 sec. (donnée prise dans un annuaire). L' événement a lieu 12 h. 52 min. de T. U. plus tard, c'est-à-dire 12 h. 54 min. 7 sec. de temps sidéral plus tard. (L'addition de 2 min. 7 sec. tient compte de la différence entre temps solaire et temps sidéral: nous avons signalé l'écart quotidien de quatre minutes environ.) .
Cela étant, l'événemènt s'est produit à 20 h. 35 min. Il sec. + 12 h. 54 min. 7 sec. = 9 h. 29 min. 18 sec. en temps sidéral de
Greenwich (24 h. ayant été retranchées).
Comme Paris se trouve à 9 min. 21 sec. de longitude à l'Est du méridien de Greenwich, l'heure sidérale locale de l'événement, que nous cherchons est, finalement, 9 h. 38 min. 39 sec.
On voit que ce calcul fait intervenir la longitude du lieu et la connaissance de l'heure sidérale à 0 heure T. U. au jour considéré.
En réalité, si l'on considère comme négligeable une erreur de plusieurs minutes, on peut abréger notablement l'opération.
Tout d'abord l'heure sidérale à 0 heure T. U. est toujours à peu près la même à une date donnée. Sa valeur passe de 0 heure à l'équinoxe d'automne (vers le 23 septembre) à 12 heures pour l'équinoxe de printemps et à 24 heures (0 heure) pour l'équinoxe d'automne suivant, croissant d'environ 3 min. 57 sec. par jour. Seules les discontinuités de notre calendrier et les incommensurabilités des périodes célestes entre elles introduisent un écart annuel qui peut ne pas dépasser ± 2 minutes. A cet écart près on peut donc se servir d'une
petite table perpétuelle au lieu d'un annuaire.
D'autre part, la conversion de l'heure T. U. de l'événement en temps sidéral peut être négligée puisque la correction peut ne pas dépasser non plus ± 2 minutes (d'où la
règle).
II. - Table des valeurs approchées du temps sidéral à 0 heure de dix en dix jours
| T | | | T | | | T | | | T | |
|
1er janvier | 6h.40 | | 11 avril | 13h.14 | | 20 juillet | 19h.49 | | 28 octobre | 2h.23 |
11 janvier | 7h.19 | | 21 avril | 13h.54 | | 30 juillet | 20h.28 | | 7 novembre | 3h.02 |
21 janvier | 7h.59 | | 1er mai | 14h.33 | | 9 août | 21 h. 07 | | 17 novembre | 19h.09 |
31 janvier | 8h.38 | | 11 mai | 15h.13 | | 19 août | 21 h. 47 | | 27 novembre | 19h.09 |
10 février | 9h.18 | | 21 mai | 15h.52 | | 29 août | 22 h. 26 | | 7 décembre | 5h.00 |
20 février | 9h.57 | | 31 mai | 16h.31 | | 8 septembre | 23h.06 | | 17 décembre | 5h.40 |
2 mars | 10h.37 | | 10 juin | 17h.11 | | 18 septembre | 13h.45 | | 27 décembre | 6h.19 |
12 mars | 11h.16 | | 20 juin | 17h.50 | | 28 septembre | 0h.25 | | (6 janvier) | 6h.59 |
22 mars | 11h.55 | | 30 juin | 18h.30 | | 8 octobre | 1h.04 | | | |
1er avril | 12h.35 | | 10 juillet | 19h.09 | | 18 octobre | 1h.43 | | | |
III. - Maisons
Le mouvement diurne fait décrire à tout astre un parallèle céleste suffisamment défini par sa déclinaison .
En un lieu de latitude connue , si l'horizon coupe ce petit cercle, l'astre se lève et se couche: un arc D de sa trajectoire est diurne, le reste N est invisible en ce lieu (arc nocturne). On peut calculer l'arc D en degrés, et par suite la durée de la visibilité de l'astre, par la formule
[1] cos(D/2) = - tg tg
La définition classique des maisons, suivant Ptolémée, est la suivante:
« Chaque maison contient D/6 ou N/6 selon qu'elle est diurne ou nocturne.»
Fig. 14 |
La figure (14) montre les limites des maisons qui correspondent à cette définition. Autrement dit, un astre quelconque demeure le même temps, 1/6 de sa durée de visibilité, dans chacune des six maisons diurnes (12, 11, 10, 9, 8. 7) et 1/6 de la durée de son coucher dans les maisons nocturnes (6, 5, 4, 3, 2, 1). Mais le séjour dans chaque maison diurne (D/6) est en général très différent du séjour dans chaque maison nocturne (N/6) : cette différence est uniquement fonction du 8 de l'astre considéré (formule 1). Seuls les astres qui décrivent l'équateur passent deux heures dans toutes les maisons diurnes ou nocturnes : chaque maison contient 30° d'équateur.
La position des pointes (intersections de l'écliptique et des limites des maisons) découle de la définition ci-dessus et du temps sidéral considéré. Il est assez facile de la calculer. Mais il existe des tables qui, pour diverses latitudes rondes q> et pour toutes les valeurs du temps sidéral (de quatre en quatre minutes par exemple) fournissent les positions des pointes. Il ne reste qu'à interpoler doublement (pour la latitude exacte et pour l'heure exacte).
IV. - Sur la vraisemblance de certains écarts
Considérons n épreuves, où la réussite d'un événement ait à chaque fois pour probabilité p (p, pourcentage, nombre compris entre 0 et 1).
Posons q = 1 - p.
Le nombre moyen des réussites est np (moyenne).
Si l'événement survient x fois,le nombre algébrique h = x - np s'appelle l'écart. Le nombre u = v2npq s'appelle unité d'écart.
La probabilité pour qu'un écart h observé dépasse, en valeur absolue, u, puis 2 u, 3 u, 4 u est donnée par le tableau suivant:
|h| | Probabilité de dépassement |
|
u | 0,16 |
2 u | 0,005 |
3 u | 0,0002 |
4 u | 0,000.000.015 |
Donc il y a seize chances sur cent cas pour qu'on observe un écart (en plus ou en moins par rapport à la moyenne) supérieur à
u
5 chances sur 1.000 pour que l'écart dépasse 2
u
2 chances sur 10.000 pour que l'écart dépasse 3
u
15 chances 1 milliard pour que l'écart dépasse 4
u
Autrement dit, les grands écarts (par rapport à
u) deviennent vite invraisemblables, impossibles à attribuer au hasard pur. Mais inversement, il n'y a lieu de chercher une cause, autre que le hasard, que si l'écart est
grand par rapport à u.
Exemple. - On joue à pile ou face. Dans ce cas:
p = 1/2, q = 1/2
1er cas. - Pour une partie de deux cents coups, la moyenne est cent et
u = 10.
La plupart des parties de deux cents coups auront un résultat (
face, par exemple) compris entre quatre-vingt-dix et cent dix. Cependant, il ne sera pas étonnant qu'un résultat déborde ces limites, en direction de quatre-vingts ou de cent vingt, car cela arrivera encore seize fois sur cent parties (résultats normaux).
Un résultat entre 70 et 80 (ou entre 120 et 130), serait déjà
rare. En jouant
une partie chaque jour, cela n'arrivera guère qu'une fois par an.
Mais un résultat dépassant 130 ou inférieur à 70 serait exceptionnel (une fois en trente ans).
Quant à un résultat dépassant 149
ou inférleur à 60, il faudrait vivre plus de cent mille ans en jouant chaque jour une partie, pour espérer le voir survenir.
Un seul résultat de cette nature rend le
truquage de la pièce certain (pièce plombée d'un côté).
Autrement dit, certains résultats s'expliquent par le hasard seul; d'autres, au contraire, suggèrent le besoin d'une explication différente: leur caractère n'est plus fortuit; il devient
systématique.
Résumons cette discussion des résultats
Face, par exemple, des parties de 200 coups.
exc. - résultats exceptionnels; Invr. - résultats invraisemblables
Les pourcentages des résultats normaux ont été arrondis (les fréquences minimes des autres colonnes étant négligées).
2e cas. - Considérons maintenant une partie de vingt mille coups. Moyenne 10.000 et
u = 100.
Voici la fréquence avec laquelle le résultat d'une partie tomberait entre les limites suivantes:
exc. exceptionnels; invr. invraisemblables
En comparant les
écarts exceptionnels et invraisemblables du cas n° 2 à ceux du cas n° 1, on s'aperçoit qu'ils sont devenus seulement
dix fois plus grands (300 au lieu de 30, 400 au lieu de 40) alors que le nombre des parties est devenu
cent fois plus grand.
Cela montre le danger d'une statistique trop courte:
Cas n° 1 (deux cents parties) : les écarts atteignant 30 à 40 % de la valeur
moyenne peuvent encore se rencontrer;
Cas n° 2 (vingt mille parties) : les écarts dépassant 4 % de la valeur moyenne sont « impossibles ».
V. - Textes divers intéressant l'astrologie
ISAIE 47, versets 1, ..., 12, 13, 14
1) Descend.. et assieds-toi dans la poussière, vierge, reine de Babylone: tu n'as plus de trône, fille des Chaldéens.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12) Parais donc, avec tes enchantements, avec la multitude de ces sortilèges auxquels tu t'exerças dès ta jeunesse.
Peut-être pourras-tu en tirer profit.
Peut-être pourras-tu te rendre redoutable.
13) Tu t'es fatiguée à consulter tous les devins, qu'ils paraissent donc, ces astrologues, ces contemplateurs d'étoiles, ces pronostiqueurs à la Lune, et qu'ils te sauvent du malheur qui va fondre sur toi.
14) Les voici devenus comme du chaume; le feu va les consumer, ils ne préserveront pas leurs vies des atteintes de la flamme; ... ; nul ne pourra te sauver.
LA FONTAINE, L'horoscope (fable XVI, Liv. VIII)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je ne vois point que la Nature
se soit lié les mains, et nous les lie encor
jusqu'au point de marquer dans les cieux notre sort: