1290
abbaye de Byland, Yorkshire, Disque volant argenté
En réalité: Canular

1953. Une lettre au Times évoque un vieux manuscrit.

la lettre au Times
Reports of "flying saucers " usually evoke a small crop of cynical replies that far sensational objects were seen towards the end of the last century, &c. While going to some early manuscripts pertaining to Byland Abbey, in Yorkshire, I came across materials for this sort of criticism which is surely unsurpassed. A document dated circa 1290 mentions a round flat silver object like a discus which flew over the monastery exciting " maximum terrorem " among the brethen.
Les rapports de "soucoupes volantes" évoquent généralement une petite récolte de réponses cyniques que des objets plus sensationnels ont été observés vers la fin du siècle dernier,&c. En consultant d'anciens manuscrits relatifs à l'abbaye de Byland, dans le Yorkshire, je suis tombé sur de la matière pour ce genre de critique qui est certainement inégalée. Un document daté d'environ 1290 mentionne un objet argenté rond et plat comme un disque qui a survolé le monastère excitant "la plus grande terreur" parmi les frères.
(Times, 9 février 1953, lettre de A.X.Chumley)
Note: En 1953, les plus anciennes observations connues de "soucoupes volantes" ne remontaient qu'au XVIIIe siècle. Trouver une observation remontant au moyen age était donc un "scoop".

1953. Desmond Leslie donne le texte du manuscrit.
We have on our right, Ladies and Gentlemen, an old manuscript discovered at Ampleforth Abbey in January 1953, which gives a very clear account of a flying saucer passing over the startled community of Byland Abbey in Yorkshire.

"oves a Wilfredo susceptos die festo sanctissimorum Simonis atque Judae assaverunt. Cum autem Henricus abbas gratias redditurus erat, frater quidam Joannes introivit, magnam portentem foris esse referebat. Tum vero omnes ecuccurrerunt, et ecce res grandis, circumcircularis argentea, disco quodam haud dissimilis, lente e super eos volans atque maximam terrorem exitans. Quo tempore Henricus abbas exclamavit Wilfredum adulteravisse (qua) de causa impius esse de ..."

A. X. Chumley, who supplied this information, gives the following translation:

"Took the sheep from Wilfred and roasted them on the feast of S.S. Simon and Jude. But when Henry the Abbott was about to say grace, John, one of the brethren, came in and said there was a great portent outside. Then they all ran out, and Lo ! a large round silver thing like a disk flew slowly over them and excited the greatest terror. Whereat Henry the Abbot immediately cried that Wilfred was an adulterer, wherefore it was impious to..."


Nous avons à droite, mesdames et messieurs, un ancien manuscrit, découvert en janvier 1953 à l'abbaye d'Ampleforth, qui donne un compte rendu très clair d'une soucoupe survolant la communauté surprise de l'abbaye de Byland, dans le Yorkshire.

"Le jour de la fête des très saints Simon et Jude, ils firent rotir les moutons fournis par Wilfred. Cependant, alors que l'abbé Henry allait donner les graces, un certain frère Jean entra, annonçant qu'il se passait une grande merveille au dehors. Alors tous sortirent, Et voici une grande chose argentée, circulaire tout autour, semblable à un plat, volant lentement au dessus d'eux provoquant la plus vive terreur. A ce moment l'Abbé Henry s'écria que Wilfred les avait trompé et que pour cela, il était impie ..."

AX Chumley, qui a fourni cette information, donne la traduction suivante:

Ils prirent les moutons de Wilfred et les rotirent pour la fète des très saints Simon et Jude. Mais quand l'abbé Henry allait dire les grâces, John, l'un des frères, entra et dit qu'il y avait dehors un signe grandiose. Alors ils sortirent tous en courant, et Voila! Une grande chose d'argent ronde comme un disque vola lentement au dessus d'eux et excita la plus grande terreur. Alors l'abbé Henry cria immédiatement que Wilfred était un adultère, c'est pourquoi il était impie de..."

(Leslie, ch. 2)
Note: On comprend déja mal pourquoi l'abbé Henry aurait déduit de l'observation de ce disque, que Wilfred leur aurait fourni des moutons frelatés. Mais voici que le traducteur transforme cette tromperie en adultère.
De plus, on se demande pourquoi le texte est tronqué. Le manuscrit était il déchiré, ou bien Desmond Leslie a-t-il volontairement omis la suite? et dans ce cas, pourquoi?
Néanmoins, ce livre est la première source pour ce cas, et toute information qui ne s'y trouverait pas ne peut qu'avoir été inventée.


1954 Marc Thirouin consacre un récit précieux.

Marc Thirouin
Marc Thiroin, fondateur d'OURANOS, première revue d'ufologie au monde, s'intéressa beaucoup aux observations "pré-Arnoldiennes", dont Desmond Leslie avait compilé 182 cas. Il présente le plus ancien :

Mais l'un des témoignages les plus précieux que nous aient laissés les temps anciens est sans contredit celui que cite D. Leslie au début de son ouvrage, et qui nous vient d'un manuscrit découvert à l'Abbaye d'Ampleforth en janvier 1953 par Mr. A.X. Chumley. Ce document date de 1290 et nous raconte comment, le jour de la fête de St Simon et St Jude, un certain "frère Jean" de l'Abbaye de Byland (Yorkshire) accourut au milieu des moines occupés à faire rôtir une brebis, en criant au prodige: dehors un phénomène extraordinaire se produisait. Les moines, avec leur Abbé, se précipitèrent à l'extérieur, et voilà qu'ils virent "une grande chose circulaire et argentée assez semblable à un disque, volant lentement au dessus d'eux et leur causant une immense frayeur"; le texte latin dit: "res grandis, circumcircularis argentea, disco quodam haud dissimilis, lente e super eos volans atque maximam terrorem exitans...
Avouons que si nous avions à traduire en prose augustinienne certains rapports de pilotes d'avions qui ont rencontré des S.V. en l'air (frayeur mise à part, et encore pas toujours) il serait difficile de faire mieux! Quant au Dr Menzel, il y perdra sûrement son latin...

(OURANOS, Avril 1954, p 3)
Note: Marc Thirouin, ne peut pas savoir que ce texte est inventé, quoiqu'il aurait pu se renseigner pour savoir si la règle des moines leur permettait de manger de la viande. Mais il prend des libertés avec le texte initial qui dit que le frère Jean arriva quand l'abbé allait dire les graces et donc les moutons étaient déjà rotis.
De plus, il omet le dernier passage, dont le caractère absurde fait planer l'ombre d'un doute sur ce récit


1954. Harold Tom Wilkins invoque la chronique de Guillaume de Newburgh.
A.D. 1290: At Byland, or Begeland Abbey (the largest Cistercian abbey in England), in the North Yorkshire Riding, while the abbot and monks were in the refectorium, a flat, round, shining, silvery object - discus, in the record - flew over the abbey, and caused the utmost terror (maximum terrorem). (William of Newburgh's Chronicle).
An 1290. A l'Abbaye de Byland, ou de Begeland (la plus grande abbaye cistercienne en Angleterre), sise dans le Yorkshire du Nord, tandis que l'abbé et les moines étaient dans le réfectoire, un objet argenté, plat, rond, brillant, - discus, dans le manuscrit - survola l'abbaye, et causa la plus grande terreur. (maximum terrorem). (Chronique de William de Newburgh)
(Wilkins, p 185)
Note: Nous venons de voir que Leslie parle d'un ancien manuscrit de l'abbaye d'Ampleforth, et pas de la chronique de Guillaume de Newburgh. Cette référence a donc été inventée par Wilkins.

1955. Morris Ketchum Jessup y voit l'un des meilleurs rapports d'OVNI.
From this it is an easy jump to an obscure, but reliably documented case from England, A.D. 1290. It is one of the best reports on things in space that we call UFO’s.
Mr. A.X. Chumley, a British scholar, recently found a Latin document at Byland Abbey, in Yorkshire, describing a strange aerial object that terrified the monks in A.D. 1290. The document refers to a “Round, flat, silver object called a discus which flew over the monastery exciting maximum terrorem among the brethren.”

De là, il y a un saut facile à un cas obscur, mais fiablement documentée d'Angleterre, l'an 1290. C'est l'un des meilleurs rapports sur les choses de l'espace que nous appelons OVNIS.
M. A.X. Chumley, un chercheur britannique, a récemment trouvé un document latin à l'abbaye de Byland, dans le Yorkshire, décrivant un objet aérien étrange qui terrifia les moines l'an 1290. Le document fait référence à un "objet rond, plat, argenté appelé un disque qui a survolé la monastère, causant la plus grande frayeur parmi les frères."

(Jessup2, p 125)
Note: Jessup s'est mélangé les fiches, Puisque Chumley n'a jamais dit qu'il avait trouvé ce document à l'abbaye de Byland (en ruines depuis longtemps), mais qu'il concernait cette abbaye.

1956. Charles Garreau copie Desmond Leslie.
Un peu plus tard, en 1290, « une grande chose argentée et ronde comme un disque vola lentement » au dessus de l'abbaye de Bayland, dans le Yorkshire.
(Garreau1, p 238)
Note: les guillemets et le texte montre que l'auteur a copié le texte de la traduction française du livre de Leslie.

1962. Paul Misraki est bref.
dans le Yorkshire, en 1290, un disque plat aux reflets argentés survola le monastère de Byland;
(Paul, p 21)
Note: C'est bref, mais c'est néanmoins ce passage, qui, une fois traduit en anglais, nous fera connaitre, par une note du traducteur, que ce cas est un canular.

1965. Jacques Vallée constate que le cas de Byland est déjà un classique.
The observation made in 1290 at Byland Abbey, Yorkshire, of a large silvery disk flying slowly is a classical one and can be found in a number of books.
L'observation faite en 1290 à l'abbaye de Byland, Yorkshire, d'un grand disque argenté volant lentement est classique et peut être trouvé dans nombre de livres.
(Vallée1, p 8)

1967. Gabriel Green fait un scénario de série B.
As the brothers assembled for their evening meal, they heard a noise in the doorway. Brother John stood in the doorway with a terror-stricken look on this face.
"What happened, Brother John?" inquired the abbott.
"I was walking towards the abbey from the fields and thinking about the roast mutton dinner. A strange noise overhead scared me. I looked up in the sky. A large silver plate is up there in the sky."
The monks forgot their dinner and dashed into the yard.
"There it is", shouted Peter
"Mother of god!", said a brother.
Henry the Abbott and Brother John stepped from the dining room. A giant flying disc hovered in the sky and drifted slowly in the clouds. The monks were panic-stricken.
They fell to their knees with shouts of "Judgment Day", and " 'tis the end of the world" punctuating their frantic prayers.
The shaken monks turned to Henry the Abbott for clarification. "What does the appearance of this mean?" they inquired.
"Wilfred is an adulterer and must be punished," snapped the abbot.

Comme les frères se réunirent pour leur repas du soir, ils entendirent un bruit à la porte. Frère Jean se tenait à la porte avec un regard épouvanté.
Que se passe-t-il, frère Jean? demanda le père abbé.
Je marchais vers l'abbaye depuis les champs en réfléchissant sur le dîner de rôti de mouton. Un étrange bruit au dessus de moi m'a fait peur. Je levai les yeux au ciel. Il y a un grand plat d'argent là-haut dans le ciel.
Les moines oublièrent leur dîner et se précipitèrent dans la cour.
Il est là, cria Peter
"Mère de Dieu!", Dit un frère.
L'abbé Henry et Frère John sortirent de la salle à manger. Un disque volant géant planait dans le ciel et dérivait lentement dans les nuages. Les moines étaient pris de panique.
Ils tombèrent à genoux avec des cris de "Jour du Jugement", et "c'est la fin du monde" ponctuant leurs prières frénétiques.
Les moines, secoués, se tournèrent vers l'abbé Henry pour des éclaircissements. "Qu'est-ce que cette apparition signifie?" demandèrent-ils.
"Wilfred est un adultère et doit être puni," dit sèchement l'abbé.

(Green)
Note: Ce texte, bon pour une série américaine, ne sort évidemment pas d'une chronique médiévale. Mais il faut savoir que Gabriel Green se prétendait en contact avec de nombreuses races d'extraterrestres, et pronait un gouvernement mondial sous l'égide des extraterrestres.

1968. Samuel Rosenberg découvre le canular.
Then, in Paul Thomas's Flying Saucers through the ages (1965), we read the following: "... in Yorkshire, a flat shining disk flew over the monastery of Byland. (Translater's note: There are grave doubts on the genuineness of this. Two Oxford undergraduates admitted to me in 1956 that they forged this document for a joke - but there is nothing to prove that they really did so!) (emphasis-SR).
  After wondering why the translator did not, in the nine years between 1956 and 1965, seek to verify the ancient manuscript by means of a visit, letter or phone call to "Ampleforth Abbey", I began my own investigation. The British Information Service in New York verified the existence of Ampleforth Abbey, now a Benedictine College, in York, England. Then, I cabled a friend, Mr. John Haggarty, in London, and asked him to verify the existence and contents of the "Byland Abbey manuscript." Haggarty cabled promptly:
HAVE CHECKED WITH COLLEGE STOP AMPLEFORTH DOCUMENT A HOAX PERPETRATED BY TWO SIXTH FORM BOYS IN LETTER TO TIMES (LONDON) REGARDS

Alors, dans Flying Saucers through the ages (1965), de Paul Thomas, nous lisons ce qui suit: "... dans le Yorkshire, un disque plat brillant survola le monastère de Byland. (note du traducteur: Il y a de grave doutes sur l'autenticité de ceci. Deux élèves d'Oxford ont admis devant moi en 1956 qu'ils avaient fabriqué ce document pour une farce - mais il n'y a rien qui prouve qu'ils l'aient réellement fait.) (accentuation de Samuel Rosenberg)
  Après m'ètre demandé pourquoi le traducteur n'a pas, dans les neuf annnées entre 1956 et 1965, cherché à vérifier l'ancien manuscrit au moyen d'une visite, lettre ou appel téléphonique à "l'Abbaye d'Ampleforth", je commençais ma propre enquête. Le Service britannique d'information de New York a vérifié l'existence de l'Abbaye d'Ampleforth, maintenant un collège bénédictin, à York, en Angleterre. Alors j'ai télégraphié à un ami, M. John Haggarty, à Londres, et lui a demandé de vérifier l'existence et le contenu du "manuscrit de l'abbaye de Byland". Haggarthy télégraphia promptement:
AI VERIFIE AVEC LE COLLEGE STOP LE DOCUMENT D'AMPLEFORTH EST UN CANULAR PERPETRE PAR DEUX GARCONS DE SIXIEME ANNEE DANS UNE LETTRE AU TIMES (DE LONDRES) CORDIALEMENT

(Condon, p 494)
Note: Ce passage est de Samuel Rosenberg, qui a conduit l'étude Historical aspect of Ufo Phenomena pour le rapport Condon. Il est remarquable que ce soit un simple traducteur qui détenait la clé du problème. La conclusion n'a pas convaincu nombre d'ufologues qui, pourtant, n'avaient jamais cherché à retrouver l'original, ni même à vérifier si l'abbaye de Byland existait bien

1970. Henry Durrant invente la date.
- 3 août 1290 : L'abbé Henry, prieur de l'abbaye de Byland (Yorkshire), entouré de ses moines, vit « avec une très grande terreur» un énorme disque argenté passer lentement au-dessus d'eux.
(Durrant, p 56)
Note: La seule date donnée dans l'original est celle de la fête de Saint Simon et Saint Jude. Or cette fête a lieu le 28 octobre

1972. Lob et Gigi se croient bien renseignés.

écoutons Jean-Michel Charlier, rédacteur en chef de la revue Pilote:
Quant aux dessins d'une remarquable fidélité, ils ont été exécutés d'après des documents puisés aux meilleures sources officielles, et avec un minutieux souci d'authenticité et d'exactitude
(Lob1, p 29 de l'édition en album)
Note: En réalité, ce dessin de Robert Gigi est entièrement fait d'imagination, puique Gigi doit imaginer le fameux manuscrit, qui, en fait, n'a jamais existé.

1977. Pierre Vieroudy copie Durrant.
En 1290, l'abbaye cistercienne de Byland fut survolée par un disque plat et rond, brillant comme de l'argent, qui provoqua la terreur.
(Vieroudy, p 34)

1977. Christiane Piens fait confiance à Wilkins, mais pas à Condon.
En 1290, pendant un bel après-midi, un grand disque est apparu au-dessus de l'abbaye de Bylant en Angleterre. Il était de couleur argentée et passa lentement au-dessus de la tête des moines. Il sema la panique avant de se dissiper 14. La commission Condon s'intéressa à ce cas et affirma qu'il s'agirait d'un faux fabriqué par des étudiants. Une fois encore, le Dr Condon ne nous parait guère convaincant avec le peu d'arguments qu'il met à notre disposition. Il est de nouveau prouvé, comme dans le cas du papyrus Tulli, que l'équipe du professeur Condon cherchait à démystifier par n'importe quelle matière. Il aurait ainsi pu démontrer, preuves à l'appui, de fausses analyses d'encre. Il se contenta seulement de donner cette explication peu plausible qui met sérieusement en doute l'honnèteté avec laquelle le rapport fut rédigé.
14) H.T. Wilkins, op.cit., p.181
(Piens, p49, d'après H.T.Wilkins)
Note: op. cit. c'est à dire Flying saucers from the moon, Peter Owen, 1955, p. 167.
Christiane Piens est bien mal inspirée de nier le canular, puisque celui ci fut avoué dès 1956, et vérifié sur place par John Haggarty. D'autre part, ni dans le cas du papyrus Tulli, ni dans celui du manuscrit d'Ampleforth, la commission Condon ne pouvait analyser l'encre d'un document... qui n'avait jamais existé.


1977. Michel Bougard a lu une chronique qui n'existe pas.
On peut lire dans les chroniques de William de Newburgh qu'en 1290, le 3 aout ou le 28 octobre selon les auteurs qui le citent (il s'agit en fait de la fête de St-Simon et St-Jude, difficile à situer), l'abbé Henry, prieur de l'abbaye de Byland, (la plus grande abbaye cistercienne du Yorkshire et même d'Angleterre) ainsi que plusieurs autres moines se trouvaient au réfectoire quand soudain « un disque brillant comme de l'argent, plat et rond, passa lentement au-dessus de l'abbaye et provoqua une incroyable terreur »
(Bougard, p 70)
Note: On ne peut pas le lire, justement: la chronique de William de Newburgh s'arrète en 1198

1993. Richard Nolane copie l'invention de Durrant.
Le 3 août 1290, le prieur et plusieurs moines de la grande abbaye cistercienne de Byland (Yorkshire) voient soudain « un disque brillant comme de l'argent, plat et rond (qui) passa lentement au dessus de l'abbaye et provoqua une incroyable terreur (William de Newburgh, Chroniques)
(Nolane1, p 222)

1998. Michael Todd publie le cas dans une revue garantie fausse.

DES MOINES ONT VU DES OVNIS IL Y A 800 ANS
In 1290, the abbot and monks of Byland Abbey in north Yorkshire reported seeing a flat silver disk fly over the abbey. They reported the object struck terror in those who saw it.
En 1290, l'abbé et les moines de l'abbaye de Byland, dans le Yorkshire du nord, ont rapporté avoir vu un disque d'argent plat survoler l'abbaye. Ils ont signalé que l'objet frappa de terreur ceux qui l'ont vu.
(Weekly World News, 7 juillet 1998)
Note: Le cas de Byland est ici à sa juste place, puique Weekly World News est un tabloïd de fakes, qui ne publie que de l'information garantie 100% fausse.

21ème siècle, Godelieve Van Overmeire copie Durrant.
L'abbé Henry, prieur de l'abbaye de Byland, au réfectoire, entouré de ses moines, vit "avec une très grande terreur" un énorme disque argenté passer lentement au-dessus d'eux.
(Chronologie OVNI, sur le site actuellement fermé de Godelieve Van Overmeire.d'après Durrant)
Note: pour fermé qu'il soit, ce site a permis à des dizaines de copieurs-colleurs de faire l'intéressant sur leurs sites, à peu de frais.

2009, Chris Aubeck vérifie que c'est bien un canular.
1290, England
The disk that flew over Byland Abbey


In 1254, "the perfect form and likeness of a mighty great ship," was said to have been seen in the sky by "certain monks of St. Albans," in England. In the classic flying saucer book Flying Saucers Have Landed, Desmond Leslie and George Adamski published the translation of a document called the "Ampleforth Abbey manuscript," allegedly a 13th century document. They had come across the story in a letter to The Times on February 9th 1953 that ran as follows:
  "Sir - Reports of "flying saucers" usually evoke a small crop of cynical replies that far more sensational objects were seen towards the end of the last century, &c. While going through some early manuscripts pertaining to Byland Abbey, in Yorkshire, I came across material for this sort of criticism which is surely unsurpassed. A document dated circa 1290 mentions a round flat silver object like a discus which flew over the monastery exciting "maximum terrorem" among the brethren.

  I am, Sir, yours faithfully, A. X. Chumley, Ampleforth College, York"

  The controversial fragment itself was in Latin and read as follows:
  "...took the sheep from Wilfred and roast them in the feast of SS. Simon and Jude. But when Henry the Abbot was about to say grace, John, one of the brethren, came in and said there was a great portent outside. Then they all went out and LO! a large round silver thing like a disk flew slowly over them, and excited the greatest terror. Whereat Henry the Abbott immediately cried that Wilfred was an adulterer..."
  The story came apart when two boys confessed to having written the passage as a joke. In January 2002 one of us (C.A.) contacted the archivist at Ampleforth Abbey, who prefers not to be named, in order to discover the identities and motives of the hoaxers. He replied that he had been at school with them himself. One of the boys had been killed in an accident in the mid-1950s, he said, while "the other half is a distinguished academic, now in retirement," who preferred to remain anonymous.
  "It was done on purpose in order to bring out the folly of the credulous," he added. As for the name "Chumley," which had been attached to the letter in The Times, it "was a known local name, spelt more usually as Cholmondly."
  When asked if he knew how the surviving hoaxer felt about the fuss made by the prank - a prank that was (and still is) cited by ufologists the world over, the archivist replied: "I think he finds it rather tiresome. Consider to what extent you wish to dwell-or rather be pursued about- the japes of your youth!"


1290, Angleterre
Le disque qui survola l'abbaye de Byland

En 1254, on dit que "la forme et à la ressemblance parfaite d'un puissant grand navire" a été vu dans le ciel par "certains moines de Saint-Albans, en Angleterre". Dans le classique livre soucoupiste les soucoupes volantes ont atterri, Desmond Leslie et George Adamski ont publié la traduction d'un document appelé le «manuscrit de l'abbaye Ampleforth", prétenduement un document du 13ème siècle. Ils étaient tombés sur l'histoire dans une lettre au Times le 9 Février 1953, dont la teneur suit:
  Monsieur - Les rapports de "soucoupes volantes" évoquent généralement une petite récolte de réponses cyniques que des objets plus sensationnels ont été observés vers la fin du siècle dernier,&c. En consultant d'anciens manuscrits relatifs à l'abbaye de Byland, dans le Yorkshire, je suis tombé sur de la matière pour ce genre de critique qui est certainement inégalée. Un document daté d'environ 1290 mentionne un objet argenté rond et plat comme un disque qui a survolé le monastère excitant "la plus grande terreur" parmi les frères.
  Je suis, monsieur, votre dévoué, A. X. Chumley, Ampleforth College, York

  Le document controversé lui même était en latin, et se lit comme suit:
  "Ils prirent les moutons de Wilfred et les rotirent pour la fète des très saints Simon et Jude. Mais quand l'abbé Henry allait dire les grâces, John, l'un des frères, entra et dit qu'il y avait dehors un signe grandiose. Alors ils sortirent tous en courant, et Voila! Une grande chose d'argent ronde comme un disque vola lentement au dessus d'eux et excita la plus grande terreur. Alors l'abbé Henry cria immédiatement que Wilfred était un adultère,"
   L'histoire fut dévoilée lorsque deux garçons ont avoué avoir écrit ce passage comme une blague. En Janvier 2002, l'un d'entre nous (Chris Aubeck) a contacté l'archiviste à l'abbaye d'Ampleforth, qui préfère ne pas être nommé, afin de découvrir les identités et les motivations des farceurs. Il a répondu qu'il avait été à l'école avec eux. Un des garçons avaient été tués dans un accident au milieu des années 1950, at-il dit, alors que "l'autre est un universitaire distingué, maintenant à la retraite," qui a préféré rester anonyme.
  "Il a été fait dans le dessein de faire ressortir la sottise des crédules," at-il ajouté. Quant au nom "Chumley," qui avait été joint à la lettre dans le Times, "c'était un nom local connu, orthographié plus habituellement comme Cholmondly."
  Lorsqu'on lui a demandé si il savait comment le mystificateur survivant ressentait le cinéma fait par la blague - une blague qui était (et est toujours), cité par les ufologues du monde entier, l'archiviste a répondu: "Je pense qu'il trouve cela plutôt fastidieux. Voyez dans quelle mesure vous souhaitez assumer - ou plutôt être poursuivi pour - les frasques de votre jeunesse! "

(Vallée2, Part II)
Note: La messe est dite. Mais le canular était connu, dès 1956, du futur traducteur de Paul Thomas, dès 1965, par les lecteurs de la traduction anglaise de ce même Paul Thomas, dès 1969 par les lecteurs du rapport Condon. De même que Samuel Rosenberg s'est demandé pourquoi le traducteur de Paul Thomas n'a pas cherché à en savoir plus de 1956 à 1965, on peut se demander pourquoi Jacques Vallée qui citait ce cas comme classique en 1965, et avait lu le rapport Condon, n'a pas cherché à en savoir plus de 1969 à 2002

2009. M. R. Fluet semble copier Wilkins.
1290 England, Yorkshire: The Abbot and monks of Byland Abbey, (the largest Cistercian abbey in England), were about to commence a meal when one of the brethren ran in to announce a great portent outside. They all ran outside and saw a large silver disc fly slowly overhead and caused the utmost terror.
1290 Angleterre, Yorkshire: L'abbé et les moines de l'abbaye de Byland, (la plus grande abbaye cistercienne en Angleterre), étaient sur le point de commencer un repas quand un des frères courut pour annoncer un signe grandiose à l'extérieur. Ils coururent tous dehors et virent un grand disque d'argent voler lentement au dessus d'eux et causa la plus grande terreur.
(M. R. Fluet, Our Brothers in the Skies The Hidden Truth Revealed, p 44 )

2013. David L. Richards invite la ville voisine.
A manuscript dating from 1290 that was found in Byland Abbey in the English county of Yorkshire described how monks at the abbey observed a slow disc shaped object flying slowly over them, the ancient manuscript reading. "There was a great portent outside. A large round silver thing like a disc flew slowly over them and excited the geatest terror." The manuscript goes on to describe how people in the nearby town, at the time feasting in commemoration of the Saint's Simon and Jude, rushed out into the night to witness this mysterious flying object.
Un manuscrit datant de 1290 qui a été trouvé dans l'abbaye de Byland dans le comté anglais du Yorkshire a décrit comment des moines de l'abbaye ont observé un objet lent en forme de disque volant lentement au dessus d'eux, lecture de l'ancien manuscrit. " Il y avait un signe grandiose à l'extérieur. Une grand chose d'argent ronde comme un disque vola lentement au dessus d'eux et excita la plus grande terreur." Le manuscrit continue pour décrire comment les gens de la ville voisine, festoyant à ce moment en commémoration de Saint Simon et Saint Jude, se sont précipités dans la nuit pour assister à ce mystérieux objet volant.
(David L. Richards, UFO Wales, Rossendale books, 2013, p 15)
Note: Aucun manuscrit n'a été trouvé dans l'abbaye de Byland, en ruines depuis des siècles. Le texte initial dit que ce sont les frères qui sortirent, et non les habitants de la ville voisine, et ne dit absolument pas que c'était la nuit.

2015. Paul Gater évoque une vitesse énorme.
in 1290 the Abbot and his monks at Byland Abbey, Yorkshire, told how 'a large, round silver disc' flew over them at tremendous speed.
en 1290 l'abbé et ses moines à l'abbaye de Byland, Yorkshire, dirent comment "un grand et rond disque d'argent" les survola à une vitesse énorme.
(Paul Gater, Ghost reporter, Anecdotes, 2015, p 78)
Note: Paul Gater doit être le seul à évoquer une vitesse énorme (comme celle alléguée des soucoupes volantes), alors que tous les autres auteurs disent que l'objet volait lentement.

2015. Jason Colavito essaye de disséquer le canular.
Adamski, and his coauthor Leslie Desmond, accepted this text at face value and concluded that a flying saucer had buzzed the abbey, giving the scheming abbot an excuse to persecute Wilfred for sexual immorality!
Adamski, et son co-auteur Desmond Leslie, ont pris ce texte pour argent comptant et ont conclu qu'une soucoupe volante avait survolé l'abbaye, donnant à l'intrigant abbé une excuse pour persécuter Wilfred pour immoralité sexuelle!
Note: En fait, Adamski n'a rien à voir dans ce chapitre, qui est de Desmond Leslie. Quant à l'immoralité sexuelle, elle n'est que dans la traduction alléguée de A. X. Chumley, qui traduit "adulteravisse" (avoir altéré, falsifié, frelaté) par "was an adulterer" (était adultère).

However, already at this early date there were questions about the story. Ampleforth Abbey was not nearly old enough to have such a manuscript, for example; its monastery was built between 1890 and 1897, and the order of monks claims to have been founded only during the Reformation. It is therefore of little surprise that the next iteration of the story moved the events from Ampleforth Abbey to the more picturesque and age-appropriate ruins of Byland Abbey, a Cistercian abbey from the Middle Ages left for ruin when Henry VIII closed the monasteries. We see this version of the story occur in Paul Thomas’s Flying Saucers through the Ages (1965), where Thomas (a pen name for the French musician Paul Misraki) relocates the story to Byland

Cependant, déjà au début se posaient des questions sur cette histoire. L'abbaye d'Ampleforth n'était pas assez vieille pour avoir un tel manuscrit, par exemple; son monastère a été construit entre 1890 et 1897, et l'ordre des moines prétend n'avoir été fondée que pendant la Réforme. Il est donc peu surprenant que la prochaine apparition de l'histoire ait déplacé les événements de l'abbaye d'Ampleforth aux ruines plus pittoresques et plus appropriés en âge de l'abbaye de Byland, une abbaye cistercienne du Moyen Age laissée en ruine quand Henry VIII ferma les monastères. Nous voyons cette version de l'histoire apparaitre dans Flying Saucers through the Ages (1965) de Paul Thomas, où Thomas (un nom de plume pour le musicien français Paul Misraki) déménage l'histoire à Byland.
Note: La lettre au Times disait déja que le manuscrit était relatif à l'abbaye de Byland, et personne n'a donc déplacé le lieu de l'observation. Cette erreur est d'autant plus curieuse que la lettre au Times est citée par Vallée et Aubeck, que l'auteur a lu.
Jason Colavito nous avait habitué à de meilleures investigations

(Jason Colavito, The Byland Abbey UFO Sighting, 4 Mai 2015)

21ème siècle. La légende explose sur le web.
Au 30 novembre 2015, une recherche sur Google nous donne un résultat instructif:

Byland 1290 "silver disc"
Environ 218 résultats (0,51 secondes)

Analyse:
On ne connait, pour le cas de Byland, aucune source antérieure à 1953. La première version connue est celle de Desmond Leslie. Or elle est manifestement fausse: Il est question de moutons rotis, que l'abbé prétend impropres à consommer après le passage du disque (quel rapport?), alors que les cisterciens de l'époque ne mangeaient pas de viande.
Par la suite, on invoque la chronique de William de Newburgh. Or cette chronique s'arrète à 1198, et son auteur est mort vers 1208
La magistrale enquête de Jérome Beau a montré que, ayant fréquenté l'école d'Ampleforth, Leslie l'avait revisité à l'époque du canular, ce qui explique qu'il ait pu se procurer le texte de la prétendue chronique, qui n'apparait pas dans la lettre publiée par le Times.
De plus, Jérome Beau a trouvé un ouvrage renseignant les supérieurs des abbayes de l'époque, qui nous apprend qu'à l'époque, l'abbé de Byland s'appelait John et non Henry.
Tout ceci confirme la conclusion du rapport Condon: Le cas de Byland est bel et bien un canular. Mais ce canular nous serait resté inconnu si Desmond Leslie n'avait pas fréquenté l'école d'Ampleforth. Et si ce canular a été immédiatement recopié dans les livres d'ufologie, c'est qu'à l'époque de sa parution, c'était la plus ancienne observation d'OVNI connue.
Il est remarquable qu'en 1956, un simple traducteur savait déjà que l'affaire était un canular, alors qu'en 1972 on reproduisait allègrement le prétendu manuscrit, et avec des garanties de sérieux, en plus !
Il est également curieux qu'en cette même année 1953, soient apparus deux autres grands canulars de l'ufologie: le papyrus Tulli, et le cas Adamski qui figure également dans le livre de Leslie.
Par ailleurs, comme toutes les belles histoires qu'on se refile de moine copiste en moine copiste, on voit l'histoire s'embellir. C'est d'abord Wilkins qui fait sortir cette histoire de la Chronique de Guillaume de Newburgh. Puis Jessup qui fait de Chumley un chercheur ayant trouvé l'un des meilleurs rapports d'OVNI. Puis Durrant qui place l'histoire le 3 aout, Lob et Gigi qui donnent une reproduction du manuscrit, Christiane Piens qui situe l'affaire un bel après midi, David L. Richards qui fait rappliquer les habitants de la ville voisine... et nous oublions le scénario hollywoodien de Gabriel Green.
Ou comment créer une belle légende, à partir de la lettre de deux jeunes farceurs.

Dernière mise à jour: 15/10/2016

Accueil Paranormal OVNI Canulars