L'arrivée des co(s)miques

Les "ummites" découvrent la terre

1934 fut vraiment une année historique pour les contacts extraterrestres. Cette année-là, "Emen Ys" découvrait dans des jarres des documents qui lui apprirent l'existence de la civilisation bâavienne.
Cette année-là aussi, partit de notre planète la première émission radio qui permit aux "ummites" de découvrir notre civilisation, du moins si l'on en croit une lettre "ummite" de janvier 1967

Donc, Entre le 4 et le 8 février 1934, un navire norvégien se dirigeant vers Terre-Neuve faisait des essais de transmission en morse sur 413,43877 MHz (ce qui correspond à 72.5 cm de longueur d'onde). C'était à peu près les plus hautes fréquences qu'utilisait Marconi à la même époque sur son yacht "Electra", sauf que lui n'escomptait pas des liaisons sur 2000 miles, mais sur 100 seulement. Et la puissance d'émission n'était que de quelques dizaines de watts. A cette fréquence, les ondes commencent à pouvoir traverser l'ionosphère terrestre, surtout en période de faible activité solaire. C'est pourquoi, après le délai réglementaire de 14 années de parcours, donc vers mars 1948, la Centrale de XANMODAIUVA des "ummites", un peu l'équivalent de notre radiotélescope d'Arecibo, aurait capté l'émission pendant 6.83 mn

planiciel réglable en latitude et longitude
planiciel 1963
Comment cela aurait il été possible? Tout simplement parce que la partie de la constellation de la Vierge ou était supposé se trouver la planète Ummo, se trouvait juste au dessus de l'horizon et dans une direction voisine de celle de la Norvège pour le cargo. Le cargo émis donc à son insu dans la direction qu'il fallait.
Certains en déduisent que c'est un argument contre l'hypothèse d'une mystification, car il eut fallu disposer d'ordinateurs pour faire les calculs nécessaires.
Que non pas!. Un simple "planiciel" suffit, or on disposait déjà en 1967 de planiciels réglables en longitude et latitude .
D'ailleurs, on n'a même pas besoin de planiciel, et si l'on est à la latitude de Terre Neuve, on peut se contenter de regarder dans quelle direction se lève la constellation de La Vierge

Le problème est ailleurs. Il est dans la puissance d'émission. Un cargo ne peut embarquer une station radio émettrice comparable aux stations de radiodiffusion. Il ne dispose ni de la puissance, ni des antennes nécessaires. En 1935 le paquebot "Normandie" disposait d'une puissance d'émission de 500 watts pour le trafic maritime, et de 2.5 kw en ondes longues et moyennes pour le trafic télégraphique des passagers, mais au prix d'une installation pesant 16 tonnes! (1)
Comme les émetteurs à ondes très courtes, tels ceux de Marconi, n'avait qu'une puissance de quelques dizaines de watts, on peut estimer que dans la direction d'émission, l'intensité énergétique ne dépassait pas 100 w/stéradian. Dans ces conditions, il ne subsiste plus à 14,3 années-lumière de là, qu'un éclairement énergétique de 5.4*10^-33 W/m², c'est-a-dire qu'avec une antenne de 300 m de diamètre, comme celle d'Arecibo, les" ummites" n'auraient capté que 3.9*10^-28 w, soit à cette fréquence, un quantum énergétique toute les 10 minutes (rappelons nous que la durée de l'émission n'est que de 6.83 mn). En fait, ils en auraient capté encore moins, puisque non seulement une partie du rayonnement initial était piégée dans l'ionosphère terrestre, mais en plus, il faut compter avec l'ionosphère de Ummo:
IUMMA provoque des altérations de son champ magnétique, difficilement prévisibles à longue échéance. L'intensité détectable de ce champ sur UMMO atteint des valeurs qui vous paraîtraient ahurissantes. Les niveaux extrêmes oscillent entre 3,8 gauss et 216 gauss.
Si vous considérez que le champ propre d'UMMO est plus faible que celui de la Terre, avec des maxima de 0,23 et des minima de 0,07 gauss, il est probable que vous-mêmes puissiez, en observant le spectre de notre IUMMA, noter le dédoublement de certaines raies dû à la polarisation provoquée par ces perturbations.
De si fortes altérations ont une influence très sensible sur notre OYAA. Par exemple, la structuration de notre atmosphère en couches fortement ionisées a préservé le milieu écologique des forts niveaux de radiations
( lettre D74 )
Donc c'est clair, même si cette histoire de cargo norvégien est vrai, les "ummites" n'ont rien pu recevoir du tout, et cette histoire de réception est inventée de toutes pièces.

Faisons semblant de les croire, sinon l'histoire s'arrêterait là.

Comme il n'y avait que deux types de digit, ils crurent à un codage en binaire. L'interprétation la plus vraisemblable était l'expression analytique d'un carré. C'est pourquoi ils baptisèrent la Terre « Planète du carré» (Oyaagaa). Les autochtones ayant sans doute utilisé un code à base de figures géométriques simples.
L'étoile émissive était parfaitement visible. Mais de quelle planète venait l'émission? Autour, de notre étoile les "ummites" avaient déjà détecté 4 planètes: Neptune, Saturne, Jupiter et un quatrième astre qui n'était que la conjonction de Vénus et de Mercure. On pourrait croire qu'ils avaient de bons télescopes pour Voir Vénus à cette distance. Mais ils expliquent:
"la quatrième, à cause d'une erreur compréhensible dans nos calculs, correspond au groupe formé par VENUS et MERCURE, car l'existence de tels astres froids était seulement déductible en fonction des altérations observées sur l'OOYIA (SOLEIL)."

centre de gravité solaired'après L'astronomie de Lucien Rudaux
déplacements du centre de gravité solaire
A l'époque où fut écrite la lettre, les livres de vulgarisation enseignaient qu'on peut détecter des compagnons invisibles autour d'une étoile par les perturbations gravitationnelles qu'elles infligent à l'étoile centrale. En pratique il s'agissait de détecter des proto-étoiles (on dit aujourd'hui, des naines brunes). Ce n'est guère applicable au système solaire, où les grosses planètes doivent s'y mettre à plusieurs pour déplacer le soleil d'à peine son diamètre, et où il faudrait séparer l'effet des différentes perturbations. Quand à l'erreur commise à propos de Vénus et Mercure, elle n'est que trop compréhensible, messieurs les "ummites": Vous n'y connaissez rien. Vénus ne peut déplacer le soleil que de 265 km. A qui ferez vous croire que vous savez mesurer la position du soleil avec une précision meilleure que l'épaisseur de sa propre photosphère, et à 14 années lumière de distance?
Et puis pourquoi n'avez vous pas détecté Uranus, qui est aussi grosse que Neptune? Hein?

Le grand conseil ummite (Ummoaelewe) décida immédiatement l'exploration de notre système. Il fallu tout de même attendre 248 jours terrestres, pour que la distance (variable) de la terre, soit suffisamment réduite. Deux oawoolea uewa emportant 12 "ummites" chacune partirent en mission (cela devait donc être vers novembre 1948)

On peut s'étonner quand même, que, la terre étant sous surveillance, les "ummites" n'aient rien détecté d'autre en 8 mois que l'émission de ce cargo. Il n'y avait tout de même pas que les cargos norvégiens qui trafiquaient sur ondes courtes, et tout signal envoyé d'une antenne pour ondes courtes braquée vers l'Est-Nord-Est aurait pu tout aussi bien être détectée... si l'on admet que les "ummites" étaient capables de détecter un signal d'intensité nulle

Les "ummites" explorent notre système solaire

Arrivés en vue de Neptune, les "ummites" détectèrent une profusion d'émissions électromagnétiques en provenance de la Terre. Bizarre qu'ils aient pu détecté cette profusion sans une antenne spéciale de grand diamètre, mais ils venaient déjà de détecter l'émission d'un cargo à 14 années lumière de distance, et détecter les émissions terrestres sans antenne, c'était rien du tout à coté.
Par contre, ils ne remarquèrent ni Uranus, ni l'anneau de Saturne (la merveille du système solaire, vaut le voyage), ni, bien sûr, les anneaux de Neptune. Mais Il est tout de même exact qu'à cette époque, Neptune était sur leur chemin.

laboratoire de vie martienne (mécanique populaire, novembre 1965)
1965.cette créature résisterait sur Mars
Ils allèrent faire une petite promenade autour de Mars, qui doit avoir deux étoiles au guide Michelin ummite (URAAAYUIAXAABI, ou quelque chose comme ça). Il y trouvèrent des cratères (découverts par Mariner IV en 1965, donc deux ans avant la lettre "ummite") et une atmosphère propre à abriter des êtres pluricellulaires. Une exploration ultérieure leur permit de découvrir non seulement des protéines et des acides aminés, mais encore des êtres végétaux, uni et pluricellulaires. D'après les "ummites", nous en aurions bientôt la preuve ( No tardaran ustedes en comprobario)

Il semble que les "ummites" aient trop fait confiance aux articles de vulgarisation terrestres. Les livres d'astronomie des années cinquante couvraient Mars de lichens. On trouve en 1965 un résumé des croyances terrestres sur la vie et la végétation martienne dans les articles commentant la mission Mariner IV (3). On y évoque une future mission Voyager, doté d'une capsule devant se poser sur la planète pour y détecter la vie.

Mais les expériences Viking de 1976 n'ont pas détecté la vie. Et les différentes sondes qui se sont succédées sur le sol martien nous ont toutes transmises des images d'un désert de cailloux.
Ils n'ont pas de chance, les "ummites". Ils ne prédisent pas mieux que de vulgaires astrologues terrestres
Enfin, ils peuvent se consoler en pensant que les mêmes sondes ont encore bien plus infirmé les élucubrations des Bâaviens à propos de Mars: lichens servant de chauffage par accumulation, gros lièvres blancs, jolies Martiennes à peau jaune...

Et les satellites de Mars? Silence radio.
Et la Lune? Pas vue. Elle est forte celle-là! La planète des "ummites" n'a pas de satellite, et le notre devrait donc les intriguer. Ben non.
Voila qui rappelle l'histoire que rapporte Arago:
(examinateur) - Monsieur, avez vous la lune?
(étudiant) - Non monsieur.
(examinateur) - Comment, vous dites que vous n'avez jamais vu la lune?
(étudiant) - Monsieur, je vous mentirais si je vous disais que je n'en ai jamais entendu parler, mais je ne l'ai jamais vu.
Les "ummites" n'ont pas vu la lune. Mais ils en entendirent parler, car ils envoyèrent un message de félicitations aux terriens pour le succès de la mission Apollo XI.

Les "ummites" étudient la terre

Le 7 janvier 1949, les engins "ummites" se placèrent sur une orbite terrestre hélicoïdale de 337 km de périgée et de 398 km d'apogée.
Notons que d'après la date, les vaisseaux "ummites" auraient alors parcouru plusieurs années lumières en moins de deux mois, et à la "vitesse maximum conseillée" de 118 000 km/s. Les "ummites" nous font déjà croire que le plissement du cosmos ramène la distance à franchir à la valeur que les terriens croyaient vrais en 1938, puis ils s'affranchissent purement et simplement des lois physiques connues (et même inconnues). De plus, ils ne distinguent pas une hélice d'une ellipse.

Ils commencèrent par survoler l'Amérique et l'Asie du sud. Les nuages leur permirent seulement de détecter les voies ferrées qu'ils prirent d'abord pour des canalisations.

Montreux. Chateau de Chillon
Montreux. "ils" n'ont vu ni lac, ni château

Durant les 86 UIW (Ndt:4 h 25') que dura l'analyse [on put descendre à une hauteur de 0,62 KOAE (5,394 kms) sur une zone identifiée ensuite comme étant le sud-ouest de la République Helvétique (SUISSE), on capta des images de centres urbains et industriels ainsi que des noeuds ferroviaires, concentration de flore (Forêts et plantations) , structures flottantes sur l'océan Atlantique et des fragments de cours d'eau et de multiples échantillons de gaz atmosphériques à différents niveau d'altitude. Nous conservons encore comme curiosité historique l'image obtenue d'une des rues de la petite ville de MONTREUX (SUISSE) sur laquelle on voyait les premiers individus humains captés par nos équipements. Les traits confus n'empêchèrent pas cependant l'analyse des éléments physiologiques fondamentaux et la morphologie du vêtement.

Devons nous comprendre que la Suisse est baignée par l'océan Atlantique? Non, en fait, il s'agit d'une erreur dans les fermetures de parenthèse. Mais on peut s'étonner qu'à Montreux, il n'aient remarqué ni le curieux château, ni même le lac Léman.

Munis de ces précieux documents, ils rentrèrent sur Ummo où le récit de leurs investigations fut reçu avec l'émotion qui convient. Les savants ummites analysèrent l'image qui montraient les premiers Terriens et discutèrent pour déterminer à quoi on reconnaissait les hommes des femmes et comment ils s'habillaient. C'était important car les Ummites auraient à s'habiller comme eux.
La précision des photos était telle qu'elle permit de faire une analyse spectrale de la fumée de nos cheminées. (Si vous n'y connaissez rien en analyse spectrale, sachez qu'ici, ceux qui s'y connaissent éclatent de rire). Ces cheminées les intriguaient. Rejetaient elles de l'oxyde de carbone et des aérosols de goudron pour rendre l'air plus respirable? (maintenant, vous pouvez rire vous aussi). Y avait-il une civilisation souterraine?
En tout cas, l'atmosphère terrestre était finalement respirable par les Ummites. Quel hasard merveilleux!
L'analyse des signaux reçus, vu la multiplicité des langues, mit les Ummites dans l'embarras, d'autant qu'ils essayèrent de décrypter les émissions télévisées comme des signaux radiophoniques. Apparemment les "ummites" n'ont pas lu "la télévision, mais c'est très simple", d'Eugène Aisberg, autrement ils auraient remarqué la différence de modulation, de fréquence de la porteuse, et la présence récurrente de signaux de synchronisation.

Il fallait retourner sur Terre. Bien entendu, l'attitude serait pacifique, sauf en cas d'attaque.
Une nouvelle expédition partit pour entrer dans l'histoire en établissant les premiers contacts avec les Terriens.
Les glorieux explorateurs étaient:
. Oedee-95, fils de Oedee-91, âgé de 31 ans terrestres, biologiste, chef de l'expédition
. Uurio-79, fils de Iyia-55, 18 ans, neurologue
. Inndo-33, fille de Inndo-29, 18 ans, physicienne
. Oddioa-1, fils d'Isaao 132, 78 ans (?), ingénieur des télécommunications
. Adaa-66, fils de Adaa-65, 22 ans, sociologue
. Uorii-19, fille de Obaa-7, 32 ans, spécialiste du système digestif.

Remarquons que le texte "canonique" de la lettre dit qu'Oddioa-1 est fils d'Adaa-65 et donc frère d'Adaa-66. Mais alors comment Adaa-66 ppourrait il avoir un frère de 56 ans son aîné? Encore un mystère qui n'a pas l'air d'avoir ému les ummologues, qui pourtant ont pieusement compilé la généalogie ummite, en un document qui évoque la litanie des patriarches bibliques. Ou la copie "canonique" est altérée, ou les "ummites" ont diffusé plusieurs versions, en ayant lu trop de romans de Ponson du Terrail (grand spécialiste du cafouillage chronologique).

Les "ummites" débarquent sur terre

les 3 Uewas
Les uewas descendent à Mach 1 !
Le 28 mars 1950, à 4 h 16 mn 42 s GMT, les trois caravelles, pardon les trois uewas, se stabilisèrent dans notre espace au-dessus d'un point situé à 7 336 m au-dessus du sommet d'un contrefort alpin, à peu de distance de La Javie, près de Digne. Les trois engins descendirent et touchèrent le sol à. 4 h 17 mn 3 s GMT
Heu... 7336 m descendus en 21 s? Ca fait 1258 km/h, manifestement, "ils" continuent à dire des conneries pour voir si nous suivons
Une fois au sol, et apparemment intacts, les expéditionnaires attendirent une heure (c'était bien la peine d'être si pressés) devant leurs détecteurs infrarouges qui devaient les prévenir de l'éventuelle arrivée d'humains. Comme rien ne se passait, quatre valeureux "ummites" mirent le pied dehors (c'était un petit pas pour eux, mais un grand pas pour l'ummanité). Ils passèrent une demi-heure à sonder le sol pour détecter d'éventuelles habitations souterraines, recueillirent quelques plantes et insectes, puis ils entreprirent de creuser un abri, sous forme d'une galerie de quatre mètres de long, à huit mètres de profondeur. Pour ne pas signaler leur présence par des déblais... ils les transmutèrent tout simplement en un isotope de l'azote!

Hé ho! Doucement avec l'environnement! En supposant une masse spécifique de 3 tonnes au mètre cube, et une galerie cylindrique de 2 mètres de diamètre, ce qui parait un minimum, les "ummites" ont du transmuter environ 37 tonnes de roches en 29600 mètres cubes d'azote, en consommant en quelques heures autant d'énergie qu'une centrale nucléaire pendant toute sa durée de fonctionnement. Vous imaginez la radioactivité! Tchernobyl, à coté c'est de la rigolade. Et tout ça avec un réacteur nucléaire portable, sorti de la boite à outil de leur uewa!

Les engins allèrent se cacher dans un petit bois (dont les arbres étaient assez clairsemés cependant, pour laisser passage à 3 engins de 12 mètres. Mais rappelons que le seul engin ummite jamais photographié ne faisait que 25 cm). Le jour se leva révélant le paysage terrestre aux yeux des explorateurs. C'est ainsi qu'ils comprirent l'origine des mystérieuses lumières vues la nuit, et qui venaient de Digne et de La Javie. Leurs instruments d'optique leur révélèrent la cathédrale de Digne et les premiers êtres humains.

Le 29 mars à 11 h, les astronefs repartirent vers Ummo, laissant sur Terre quatre hommes et deux femmes. Comment repartirent-ils puisque, si nous savons compter, il n'y avait plus personne pour les piloter? Eh bien, c'est là qu'on apprend l'existence d'un équipage de trente membres, ce qui avec les explorateurs, faisaient douze personnes par engin! Douze personnes qui devaient passer plusieurs mois dans leurs baignoires thixotropiques anti-g, c'est à dire dans une véritable boîte à sardines, surtout si l'on tient compte du fait que la taille réelle de l'engin est d'environ 25 cm! "Ils" continuent de nous prendre pour des...

Après avoir poursuivi l'aménagement de la galerie, les explorateurs commencèrent à étudier leur environnement immédiat. Une des premières choses que découvrit Adaa-66, le sociologue, fut un vieux journal. sali de matières fécales et environné de mouches. Il ramena aussitôt son trésor dans la galerie, où l'on entreprit son examen, analysant la texture du papier, l'encre... et la matière fécale, dont la présence constituait une énigme. l'hypothèse la plus crédible lui attribuait un caractère rituel. Ce détail, (qui a fait éclater de rire le si pondéré Evry Schatzman) est visiblement un clin d'oeil à ceux qui n'auraient pas encore compris qu'"ils" se payent nos tètes...
Le journal était un exemplaire du Figaro du 25 mars 1950. Mais comment le déchiffrer? Même les photos n'étaient d'aucun secours.
Le lendemain, nos explorateurs rencontrèrent leur premier Terrien: un enfant de 11 ans, qui, en les voyant mis la main à hauteur de son front (ils étaient à contre-jour). Prenant ce geste pour un salut ils firent de même..
. Le jeune Pierre (c'était son prénom) a droit à la reconnaissance éternelle des Ummites. Il leur ouvrit la porte de notre civilisation en leur apprenant à déchiffrer les mystérieux signes du journal et à nommer différents objets usuels.

Les "ummites" volent les terriens!

La nuit du 24 au 25 avril 1950, l'histoire vire au fait divers de dernière catégorie: les Ummites cambriolèrent une ferme, située à environ 17 km de leur galerie. A côté de l'inventaire des objets volés, celui de Prévert fait presque pâle figure:
Furent dérobés soixante dix mille francs (anciens) approximativement, des vêtements, des pièces d'identité (à partir desquelles nous en fîmes de fausses), deux stylos billes, un hygromètre représentant une religieuse, des clefs, des timbres-poste, un paquet de lettres et factures payées se rapportant à un tracteur, plusieurs journaux périmés. Des livres spécialisés sur l'élevage du bétail, un texte expliquant les caractéristiques d'une moissonneuse et la notice d'un tracteur. Une encyclopédie enfantine, un rouleau de papier hygiénique, un peu de désinfectant pour plaies, un réveil matin, deux ampoules incandescentes ( que vous, en Espagne, vous appelez "bombillas"), un morceau de savon. Nous arrachâmes un interrupteur électrique et le compteur électrique. En plus, quelques pièces détachées du tracteur, des tubes de médicaments sous forme de dragées, un cartable avec des devoirs scolaires, six paires de chaussures d'homme et deux de femme (tout ce qu'il y avait), le poste de radio, une bouteille de jus de citron, deux pommes de terre, un calendrier mural, un sécateur et un quinquet.
(non, pas de raton laveur).
Bien sûr, ces « prélèvements » étaient à fin d'analyse. D'ailleurs, les "ummites" nous rassurent
Nous comprenons fort bien que les graves extorsions que nous avons pratiqué dans cette famille française pacifique soulèvent chez vous l'indignation, bien que cette famille fut largement indemnisée ultérieurement.

Ben voyons! Une fois de plus, les "ummites" nous prennent pour des c....
Partons de l'hypothèse qu'ils voulaient faire des prélèvements dans une habitation humaine à fin d'analyse. Où seraient ils allés? Dans une maison isolée suffisamment proche (il y en avait plusieurs dans un rayon de 3 km). Et qu'auraient ils emporté? Quelques objets de type très divers: par exemple une écharpe, une soucoupe, une cuillère, une pomme de terre, une bouteille, une lampe électrique, ... mais pas tout l'argent trouvé (plusieurs mois de salaire d'ouvrier), mais un billet seulement, et pas toutes les chaussures, mais une paire seulement. De plus ,comment auraient-ils pu arracher le compteur sans provoquer de court-circuit, puisqu'ils ignoraient sa fonction électrique?
Les "ummites" s'excusent ainsi:
"Dès que nous eûmes la possibilité de disposer d'argent, sans avoir à le voler, de falsifier des papiers d'identité et de connaître les caractéristiques de quelques armes, nous décidâmes d'arrêter de tels actes..."
Mais comment savaient ils que ces papiers imprimés, c'était de l'argent?

la ferme prétendument cambriolée
les ummites n'ont pas cambriolé ici
Ce cambriolage a-t-il bien eu lieu? Cette histoire, comme bien d'autres de ce dossier, avait un parfum de chasse au trésor. Elle a tenu en haleine le petit monde ufologique pendant des années

Claude Poher, fit des recherches dans les archives de la gendarmerie. Il crut trouver la trace d'un vol de compteur électrique dans la bergerie du Défend, près de Tartonne. Quand à ses habitants on les aurait retrouvé dans des villas de la cote d'azur, mystérieusement enrichis...
Seulement voila, ce vol de compteur n'était qu'une légende, basée à l'origine sur un branchement "sauvage" sur le réseau de distribution d'électricité.

les enquêteurs espagnols du groupe U3 lurent la presse de l'époque, se renseignèrent auprès de l'Edf, des archives départementales, de la gendarmerie de La Javie, de la mairie. Ils ne trouvèrent pas trace de "La dépense de La Javie". leurs recherches les menèrent à "La Pommeraie", près du sommet de Pompe, mais le cambriolage qui y avait eu lieu n'avait rien à voir avec le vol d'un compteur électrique en 1950. Ils revinrent bredouilles

C'est finalement les bavardages d'un coiffeur, qui aurait permis de retrouver la bonne piste. Il se souvenait d'une maison cambriolée vers 1950, dont le propriétaire était arrivé au village pieds nus: on lui avait volé une liste invraisemblable d'objets, dont le compteur électrique. Mais voila, le brave homme mourut sans qu'on ait pu le questionner

Donc cet invraisemblable cambriolage aurait bien eu lieu tel que les "ummites" l'ont décrit. Et de plus, la ferme en question se trouve effectivement à environ 17 km du prétendu lieu d'atterrisage (la montagne du Martignon). Mais que cela prouve-t-il? Qu'il connaissaient, comme le connurent les habitants du village, l'inventaire des objets volés. Les objections sur la nature et les circonstances du vol demeurent. On a plutôt l'impression que si les "ummites" ont du situer leur histoire si loin, et endosser un cambriolage si farfelu, c'est qu'ils avaient besoin de prouver ultérieurement leur arrivée. Ce cambriolage insolite non élucidé venait à point nommé.

Il y a des gens pour prétendre que les "ummites" n'ont aucun sens de l'humour. Ce n'est vrai que si on prend leurs textes au premier degré (de vrais extraterrestres, à la philosophie aride et à la technique absconse).
Mais au second degré (un mystificateur qui raconte volontairement des énormités) quel festival de cocasserie!
On croirait lire l'aventure d'un Simbad le marin devenu astronaute, qui se serait pris pour Christophe Colomb, et racontée par l'équipe des Monty Python!


Notes et références

Cette histoire, jusqu'à la "transgression" commise, est racontée dans cinq lettres reçues par Enrique Villagrasa, de Madrid, du 23 janvier au 27 mars 1967. ( lettre D 57-1 à D 57-5 )

(1) "L'équipement radioélectrique du paquebot Normandie", La Nature n° 2968, 1 janvier 1936, p 25

(2) Radio Communications by Very Short Electric Waves, Nature n° 3305, 4 mars 1933, p 292

(3) Mécanique Populaire, novembre 1965

Dernière mise à jour: 28/04/2019

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