103 avant JC
Améria et Tudertum, Ombrie, Italie, combat d'armes célestes
En réalité: aurore boréale

vers 73 de notre ère, Pline mentionne un combat d'armes célestes.
LVIII tertio vero consulatu Mari ab Amerinis et Tudertibus spectata arma caelestia ab ortu occasuque inter se concurrentia, pulsis quae ab occasu erant.
58 Sous le troisième consulat de Marius les habitants d'Ameria et de Tudertum observèrent des armes célestes venir se heurter du levant et du couchant, et celles du couchant repoussées.
(Pline1, liv II, ch 58)
Note: Caius Marius fut consul pour la troisième fois avec Lucius Aurelius Orestesn l'an 651 de Rome, soit 103 av. JC.)

vers 100, Plutarque mentionne mentionne lances enflammés et boucliers.
Il apparut plusieurs signes avant la bataille, qui presque tous présentaient des caractères ordinaires. Mais on apprit d'Améria et de Tudertum, deux villes d'Italie, que, pendant la nuit, on avait vu au ciel des lances enflammées et des boucliers qui s'étaient d'abord partagés en deux bandes, et qui ensuite étaient tombés les uns sur les autres, offrant l'image et les mouvements de deux armées qui combattent ; et qu'à la fin, les uns avaient cédé, les autres les avaient poursuivis, et que tous s'étaient précipités vers le couchant.
(Plutarque1, Vie de Marius, ch 17)
Note: pour préciser, Améria et Tudertum, aujourd'hui Amelia et Todi, sont deux villes d'Ombrie, à une centaine de km au nord de Rome.

4ème siècle, Obsequens copie un passage perdu de Tite Live.
C. Mario C. Flavio coss. [A.U.C. 650 / 104 B.C.] 43 Arma caelestia tempore utroque ab ortu et occasu visa pugnare et ab occasu vinci.
C. Marius et C. Flavius étant consuls. (an 650 de Rome, 104 av JC)
43 On vit en chacun de ces temps combattre des armes célestes, de l'orient et de l'occident, et celles de l'occident vaincues.

(Obsequens1)
Note: Il y a un désaccord de date entre Obsequens, Pline et Plutarque. Selon Obsequens, c'était sous le second consulat de Marius, avec Gaius Flavius Fimbria. Selon Pline et Plutarque, c'est sous le troisième consulat de Marius, avec Lucius Aurelius Orestes. Obsequens recopie Tite Live, mais nous avons vu que Tite Live se trompe parfois d'un an, dans la date des prodiges. Le texte d'Obsequens, "tempore utroque", n'est pas clair. D'après le Gaffiot, "tempus" peut signifier instant, temps en général, occasion, circonstance, voire temps d'un verbe.

1549, Mizauld semble copier Plutarque.
8 jacula ardentia et scuta
Anno urbis 652 quo Marius Cymbrorum et teutonum copias ingentes fudit, ardentia jacula et scuta in coelo conspecta sunt

8 javelots ardents et boucliers
L'an de Rome 652 où Marius dispersa d'immenses troupes de Cimbres et de Teutons, on observa dans le ciel des javelots ardents et des boucliers

(Mizauld, p 214)

1555, Marc Fritsche résume Pline.
Mundi 3863. Urbis 651.
Arma coelestia hoc anno spectata sunt ab ortu occasuque inter se concurrentia, pulsis quae ab occasu erant. Plinius lib.2.cap.57.

Année de la création 3863. An de Rome 651
on observa des armes célestes venir se heurter du levant et du couchant, et celles du couchant repoussées. Pline livre 2, ch.57.

(Fritschius2)

1557, Conrad Lycosthènes copie Obsequens.
armes
armes célestes (Lycosthenes)
anno mundi 3861. ante Christum 102
Arma coelestia, tempore utroque ab ortu & occasu visa pugnare, & ab occasu vinci.

An 3861 de la création. 102 avant Jésus-Christ
On vit en chacun de ces temps combattre des armes célestes, de l'orient et de l'occident, et celles de l'occident vaincues.

Lycosthenes, p 189

1557, Conrad Lycosthènes semble copier Plutarque.
anno mundi 3863. ante Christum 100
At ex Ameria & ex Tuderito Italiae urbibus renunciatum est, noctu per coelum hastas ardentes, & scuta principio errantia visa fuisse.

Année de la création 3863. 100 avant Jésus-Christ
Et d'Ameria et de Tudertum, ville d'Italie, on a signalé, qu'on vit la nuit, dans le ciel, des lances ardentes, et des boucliers d'abord errants.

Lycosthenes, p 191
Note: comme souvent, Lycosthenes ne se rend pas compte qu'il cite deux fois le même cas. Quant à la gravure, elle montre des armes qui n'existait pas dans l'antiquité, notamment les Hallebardes, car Lycosthenes réutilise la même gravure pour toutes les visions d'armes célestes, de l'antiquité au 16ème siècle.

1568, Garcaeus semble copier Mizauld.
VIII Anno urbis 652 quo Marius Cimbrorum et Teutonum ingentes copias fugat, ardentia jacula et scuta in coelo conspecta sunt.
VIII L'an 652 de Rome, où Marius met en fuite une armée nombreuse de Cimbres et de Teutons, on a vu dans le ciel des lances ardentes, et des boucliers.
(Garcaeus, fol 38 verso)

1842, Victor Verger se trompe de consul.
CIII. Sous les consuls C. Marius et C. Flaccus (2)
On vit au ciel, pendant le jour et pendant la nuit, des armes en orient et en occident les unes se battre contre les autres, et celles de l'occident céder la victoire.
(2) An de R. 650

(Obsequens3, p 111)
Note: Obsequens dit C. Flavius, et non C. Flaccus, c'est une erreur du traducteur Victor Verger. De plus, la traduction de "tempore utroque", pendant le jour et pendant la nuit, n'est pas sûre. Il faudrait avoir l'original de Tite Live.

1977 Michel Bougard cite les trois sources initiales.
  Pline l'Ancien relate comme beaucoup d'autres des scènes étonnantes lors de batailles: ...« Au cours du 3e consulat de Marius (-103), les habitants d'Ameria et de Tudertum (en Ombrie) eurent le spectacle d'une rencontre entre des armes célestes venant les unes de l'Orient, les autres de l'Occident. » 23
Julius Obsequens dans ses «Prodiges».... Il relate également le combat aérien au-dessus de l'Ombrie qui se serait terminé par la victoire de l'armée d'Orient, mais cette fois l'événement est daté du 2e consulat de Marius 25.
Plutarque, qui en parle aussi, ajoute que cela se produisit de nuit 26.
23. Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, livre II, 58.
25. Julius Obsequens, Prodiges, 103.
26. Plutarque, Vie de Marius, 18.

(Bougard, p 44)
Note: la numérotation des prodiges d'Obsequens dépend de l'édition. Dans l'édition de ce qui nous reste d'Obsequens, c'est le prodige 43, alors que dans la reconstitution de Lycosthènes, c'est le prodige 103.

1977, Christiane Piens pense tenir là le meilleur cas de l'antiquité.
L'historien grec Plutarque (vers 50-125 de notre ère) rapporte qu'en -102, pendant la guerre que le consul C. Marius dirigeait contre les Teutons, peu avant la bataille d'Aix-en-Provence, « à Amérie et Turderte, des villes italiennes, pendant la nuit on vit dans le ciel des javelots et des boucliers de flammes, qui, séparés d'abord, étaient ensuite tombés les uns sur les autres en prenant des dispositions et en décrivant les mouvements qu'affectuent les armées combattantes. A la fin, les uns cédant, les autres allant de l'avant, tous s'étaient précipités vers le couchant23. »
Ce fait fut tenu pour un présage de victoire. Julius Obsequens 24 et Pline l'Ancien rapportent également cet événement, mais ils le datent respectivement de -106 et - 103. Nous accordons plus de confiance au récit de Plutarque, car celui des deux autres auteurs est moins détaillé; ils parlent simplement d' « armes célestes» venues se heurter du levant et du couchant, celles qui étaient du côté du couchant ayant été mises en déroute. Plutarque est à la fois plus prudent dans ses termes - il indique bien que le mouvement des « armes» n'avait que l'apparence d'un combat et ne parle pas de victoire de l'un des deux camps - et plus précis: ces « javelots» et ces «boucliers» n'évoquent-ils pas irrésistiblement, ici encore, des cigaroïdes et des disques? Et les évolutions d'un groupe OVNI ne sont-elles pas parfois décrites aujourd'hui comme un « ballet aérien» ? Tout aussi caractéristique est la manoeuvre de regroupement: des engins arrivés séparément repartent tous ensemble. Avec ce passage de Plutarque, nous avons peut-être le meilleur récit d'observation d'OVNI qui nous soit parvenu de l'Antiquité.
23. Plutarque, Vie de Marius. Chapitre 17, traduction de B. Latzarus, Classiques Garnier, Paris, 1950.
24. J.O., CII (42), Pline l'ancien, Histoire naturelle, livre II, 58.

(Piens, p 34)
Note: C'est effectivement une description intéressante, sauf qu'il vaudrait mieux dire OCNI, Objets célestes Non Identifiés (par les témoins). Par ailleurs, un javelot évoque bien plus un rayon d'aurore boréale, qu'un engin cigaroïde, quand aux disques, il n'y en a pas puisque Plutarque parle de boucliers rectangulaire (thureous).

21ème siècle, Godelieve Van Overmeire copie Michel Bougard.
-103
ITALIE: OMBRIE
"...Au cours du 3e consulat de Marius, les habitants d'Améria et de Tudertum eurent le spectacle d'une rencontre entre des armes célestes venant les unes de l'Orient, les autres de l'Occident." (Michel BOUGARD: "La chronique des OVNI" - Delarge 1977 - p.44)

(Chronologie OVNI, sur le site actuellement fermé de Godelieve Van Overmeire.)
Note: Rappelons que ce site est la source de presque tous les catalogues disponibles sur le web francophone

21ème siècle, Godelieve Van Overmeire copie Christiane Piens.
-102
ROME ANTIQUE
Peu avant la bataille d'Aix-en-Provence à Amérie et Turderte, on vit pendant la nuit des javelots et des boucliers de flammes, qui d'abord séparés, tombaient ensuite les uns sur les autres en prenant des dispositions et en décrivant des mouvements qu'affectent les armées combattantes. A la fin, les uns cédant, les autres allant de l'avant, tous s'étaient précipités vers le couchant. (Christiane PIENS: "Les Ovni du passé" - Marabout 1977 - p. 33, 34)

(Chronologie OVNI, sur le site actuellement fermé de Godelieve Van Overmeire.)
Note: Il s'agit bien sûr du même cas, raconté d'après Plutarque, via Christiane Piens, alors que le précédent était raconté d'après Pline, via Michel Bougard

21ème siècle, la légende explose sur le web.
Ombrie ( Italie ) - Rome antique ( 103 av. JC. )
Au cours du 3e consulat de Marius, les habitants d'Améria et de Tudertum eurent le spectacle d'une rencontre entre des armes célestes venant les unes de l'Orient, les autres de l'Occident.

(Une page web parmi les 59 qui citent ce texte)

Rome antique ( 102 av. JC. )
Peu avant la bataille d'Aix-en-Provence à Amérie et Turderte, on vit pendant la nuit des javelots et des boucliers de flammes, qui d'abord séparés, tombaient ensuite les uns sur les autres en prenant des dispositions et en décrivant des mouvements qu'affectent les armées combattantes. A la fin, les uns cédant, les autres allant de l'avant, tous s'étaient précipités vers le couchant.

(Une page web parmi les 61 qui citent ce texte)

2006, Jean Sider copie Bougard.
-106/ -86 -sdp - République romaine:
  Cet incident se situa durant le consulat de Caïus Marius et de C. Flaccus, soit entre -106 et - 86 selon le Quid 2005, p. 1180.   « On aperçut dans le ciel des armes qui, nuit et jour, s'entrechoquèrent du côté de l'Orient et du côté de l'Occident; et celles de l'Occident furent vaincues. » (Obsequens, CIII, 42, citant Pline, II, 54).
  Il est possible que ces scènes aient eu aussi un caractère prophétique sur l'issue d'une bataille future locale.

(Sider, p 46)
Note: Admirons l'érudition de l'auteur qui, au lieu de consulter les fastes consulaires qui permettent de retrouver l'année exacte, va chercher dans le Quid. C'est apparemment ce qu'il possède de plus savant avec le petit Larousse. Obsequens qui recopie Tite Live, ne cite absolument pas Pline. Sider, qui n'a lu ni l'un ni l'autre, a pris le texte chez Bougard, en s'embrouillant.

2006, Jean Sider copie Christiane Piens, la critique, et s'embrouille.
- 102 - sdp - République Romaine:
  C'est Plutarque qui rapporte cet incident.
  « Pendant la guerre que le consul C. Marius dirigeait contre les Teutons, peu avant la bataille d'Aix-en-Provence, on vit la nuit dans le ciel des villes italiennes d'Amérie et de Turderte, des javelots et des boucliers de flammes qui, d'abord séparés, se jetèrent les uns sur les autres en prenant des dispositions et en décrivant des mouvements qu'effectuent les armées combattantes. A la fin, les uns cédant, les autres allant de l'avant, tous se précipitèrent vers le couchant. » (Piens, p. 34, citant Plutarque, Vie de Marius, XVll).
  À noter que Julius Obsequens et Pline l'Ancien situent cet incident à des dates différentes qui correspondent dans notre calendrier à respectivement - 106 et - 103.
  Enfin, Christiane Piens voit dans ce spectacle, une manifestation d'ovnis ce qui, à notre humble avis, est très loin d'être le cas.

(Sider, p 46)
Note: Toujours cette belle arrogance de Jean Sider, qui n'a toujours pas compris que OVNI signifie Objet Volant Non Identifié, et non engin extraterrestre. Par ailleurs la date d'Obsequens correspond à 104 av JC, et non 106, et Plutarque situe l'évènement sous le troisième consulat de Marius, donc 103 av JC, comme Pline. Et donc, Sider n'a pas compris qu'il rapporte deux fois le même prodige.

2007, Richard Stothers comprend qu'il s'agissait d'une aurore boréale.
In 104 BC "the people of Ameria and Tuder observed weapons in the sky rushing together from east and west, those from the west being routed." Thus Pliny (Nat. 2.148) who uses the term arma; Obsequens' (43) version is essentially the same. Plutarch (Mar. 17.4) calls the weapons "flaming spears and oblong shields," but may be merely glossing and expanding; since he noted the time as night, the phenomenon in question might be the streamers of an aurora borealis.
En 104 av. J.C. "les gens d'Ameria et de Tuder observérent des armes dans le ciel se précipiter ensemble de l'est et de l'ouest, ceux de l'ouest étant boutés. Ainsi Pline (Questions Naturelles, livre II, ch.148) qui utilise le terme arma ; la version d'Obsequens (43) est essentiellement la même. Plutarque (vie de Marcellus, livre 17,4) appelle les armes "lances enflammées et boucliers oblongs," mais peut être simplement luisantes et en expansion; puisqu'il a noté l'heure comme nocturne, le phénomène en question pourrait être les rayons d'une aurore boréale.
(Stothers, p 83)
Note: on ne sait pas très bien pourquoi Stothers voudraient que les armes aient été luisantes (comme du métal poli), mais finalement il trouve la bonne explication.

2009 Jacques Vallée veut ignorer l'aurore boréale.
103 BC, Amelia and Todi, Italy
Shields clashing in the sky
During the War with the Cimbri, "from Amelia and Todi, cities of Italy, it was reported that at night there had been seen in the heavens flaming spears, and shields which at first moved in different directions, and then clashed together, assuming the formations and movements of men in battle, and finally some of them would give way, while others pressed on in pursuit, and all streamed away to the westward." The description of the objects' behavior is puzzling, radically different from what would be expected in the case of a meteor shower. Nor does it fit well with an aurora borealis. Note that Obsequens locates the sighting at Rimini in the Emilia-Romagna region of Italy.
Source: Plutarch, Plutarch's Lives, trans. Bernadotte Perrin (Harvard University, 1950) v.9, 509. Also see: Lycosthenes, Julii Obsequentis Prodigiorum Liber...per Conradum Lycosthenem Rubeaquensem integrati suae restitutus (Basel, 1552).

103 avant JC, Amelia et Todi, Italie
Boucliers s'entrechoquant dans le ciel
Pendant la guerre avec les Cimbres, on rapporta d'Amelia et de Todi, villes d'Italie, que la nuit, on avait vu dans le ciel, des javelots enflammés, et des boucliers qui d'abord se déplacérent dans différentes directions, et ensuite s'entrechoquèrent, en adoptant les formations et les mouvements d'hommes dans une bataille, et, enfin, certains d'entre eux auraient céder, tandis que les autres les pressaient dans une poursuite, et tous disparurent à l'ouest ". La description du comportement des objets laisse perplexe, radicalement différente de ce qui serait attendu dans le cas d'une pluie d'étoiles filantes. Pas plus qu'elle ne cadre bien avec une aurore boréale. Notez qu'Obsequens localise l'observation à Rimini dans la région d'Émilie-Romagne en Italie.

(Vallée2, cas n° 15)
Note: Pline parle seulement d'armes célestes, donc vraisemblablement de lances et de glaives, les armes de l'époque. Plutarque parle de lances enflammées et de boucliers. Curieusement Vallée ne retient que les boucliers, en supposant sans doute qu'il s'agit de boucliers ronds, assimilables à des soucoupes. Mais il n'en est rien. Plutarque parle de "thureous", c'est à dire de boucliers rectangulaires (scutum en latin), et non de "arpis", qui est le bouclier rond (clypeus en latin).
Quant à Rimini, tout ce qu'Obsequens y mentionne pour cette période, c'est un chien qui parle, l'année précédente. Ouaf! L'erreur vient de ce que Lycosthènes lie cette phrase avec la suivante qui parle du prodige céleste.


Analyse:
Pour ce qui est de l'année, Pline et Plutarque sont d'accord pour la placer sous le 3ème consulat de Marius, Obsequens indique l'année précédente, mais nous savons qu'il se trompe parfois d'un an

ombrie
Améria et Tudertum, en Ombrie
Pour ce qui est du lieu, ce prodige n'est rapporté que d'Améria et Tudertum, aujourd'hui Amélia et Todi, deux villes à une centaine de km au nord de Rome, mais cela n'implique pas que le phénomène fut local, car le ciel était peut être couvert à Rome, et dans le sud.

Pour ce qui est de la durée, personne n'en dit rien. On devine seulement qu'il a fallu plus que quelques minutes pour observer toute cette fantasmagorie.

Pour ce qui est des objets décrits, Pline et Obsequens parlent simplement d'armes célestes, mais Plutarque précise: des lances enflammées et des boucliers. Cette précision est importante, car elle nous aiguille vers l'explication réelle du phénomène.

En effet, une explication inadéquate, est présentée sur Wikipédia, à la date de janvier 2013, en se basant sur le seul texte de Pline:
« Sous le troisième consulat de Marius les habitants d'Ameria et de Tudertum virent des armés célestes venir se heurter du levant et du couchant, et celles qui étaient du côté du couchant furent mises en déroute. On a vu plusieurs fois le ciel lui-même en feu ; cela n'est pas étonnant : ce sont les nuages qui s'enflamment dans une grande étendue. »
— Pline l'ancien, Histoire naturelle traduit par Émile Littré, Firmin Didot et Cie, 1877
Ce genre d'apparitions d'armées dans les airs, qui s'affrontent puis se retirent, est en réalité une occurrence récurrente dans les récits anciens. Flavius Josèphe mentionne dans sa Guerre des juifs des armées apparues en l'air, la même chose est décrite dans le livre II, Chapitre VII des Macchabées, des apparitions d'armées de spectres invoquées par les Huns lors du règne de Caribert Ier, etc. Ces armées qui violemment s'affrontent pourraient très bien être des fata morgana, mirages tremblotants et scintillants qui apparaissent à l'horizon.

Le dernier mot du texte, est le point sensible: l'horizon. Ces phénomènes de mirage ayant lieu à l'horizon ne peuvent être observés que là où l'horizon est bien visible, au bord de la mer, ou en plaine. Or Améria et Tudertum, en bordure des Apennins, ne sont pas dans ce cas. De plus, en lisant le texte de Plutarque, nous apprenons que le phénomène eut lieu de nuit. Nous pouvons donc abandonner l'hypothèse du mirage.

tortue
légionnaires formant la tortue
avec leurs boucliers
La description par Plutarque de lances enflammées, quoiqu'en dise Jacques Vallée, dont on ignore s'il a déja été témoin de ce genre de phénomène, évoque bien une sarabande de rayons couleur de feu, c'est à dire une aurole boréale. Bien que la durée ne soit pas indiquée, celle d'une aurore boréale (quelques minutes à quelque dizaines de minutes) serait compatible.
Quant aux boucliers, ce n'étaient pas des boucliers grecs, ronds et soucoupisables, mais des boucliers romains, allongés, soit rectangulaires, comme ceux qui servaient aux romains à former la "tortue", soit a extrémités arrondies. Comme ils étaient vraisemblablement vus debout, on peut imaginer qu'en fait, il s'agissait de rayons courts et agglutinés.

La fantasmagorie, venait à la fois de l'aspect d'armes (rayons évoquant glaives et javelots), de la couleur de feu, et du mouvement incessant et évoquant un combat. Or ces trois choses apparaissent bien dans une aurore boréale. Pour bien en juger, il suffit de regarder quelques unes des nombreuses vidéos actuellement disponibles sur le web. Sur la vidéo ci dessous les couleurs sont verdâtres, car la vidéo est prise dans le nord de la Russie.

L'impression de combat est due à ce qu'initialement, il y avait deux groupes de rayons, qui se sont ensuite rapprochés, et l'impression de défaite d'un des partis, à ce que les deux groupes se sont déplacés vers l'ouest, le plus à l'ouest s'évanouissant le premier. Ci dessous une aurore prise en Allemagne, ou les aurores sont rouges, montre le mouvement qu'ont observé les habitants d'Améria et Tudertum: impression d'affrontement, puis déplacement de l'ensemble hors du champ de vision.

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Ainsi, personne n'a été capable de reconnaître ce qui se voit à première lecture d'après l'ensemble de la description.
Bougard n'y voit que du feu (si j'ose dire), Piens trouve que c'est le meilleur récit d'observation d'OVNI que nous ayons de l'antiquité (ce qui n'est pas vraiment faux), Vallée déclare que cela correspond mal à une aurore boréale, et Sider en est resté au caractère prophétique.
Or ces ufologues sont considérés (Vallée surtout), comme étant parmi les plus compétents.
Donc, si ce cas est considéré comme le meilleur de l'antiquité, par les meilleurs ufologues, on comprend ce que peuvent valoir les autres.

Dernière mise à jour: 14/11/2014

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