A en croire les livres d'ufologie, les sites web du même métal, les conférenciers du paranormal et les amateurs d'OVNI en général, le phénomène OVNI remonte à la nuit des temps, c'est à dire qu'on a prétendu retrouver des observations d'OVNI dans l'antiquité, la haute antiquité, et même la préhistoire. Mais comme l'acronyme OVNI est un mot dont l'apparition remonte aux années 1970, il est évident qu'on ne les appelait pas ainsi autrefois. On parlait il y a cinq siècles de monstres célestes, et dans l'antiquité de prodiges. Ces prodiges, quand ils étaient célestes étaient bien analogues aux Objets Volants Non Identifiés, mais leur interprétation n'était pas du tout la même. Ceci est bien normal, puisque la culture populaire de cette époque admettait des êtres auxquels nous ne croyons plus, et en ignorait d'autres dont la croyance a cours aujourd'hui. En règle générale, les prodiges de l'antiquité étaient perçus comme des manifestations divines, alors que les OVNIs d'aujourd'hui sont perçus comme des manifestations de civilisations extraterrestres.
Mais il est remarquable que chaque culture réinterprète les prodiges avec ses propres mythes, voire ses propres dieux. On pouvait s'attendre à ce qu'un certain nombre de prodiges de l'antiquité, surtout les prodiges célestes, soient récupérés par les maniaques de l'OVNI extraterrestre, et réinterprétés. comme des observations d'engins. Nous avons donc mis les choses au point en faisant une étude de tous les prodiges célestes survenus depuis la plus haute antiquité, jusqu'à "l'étoile des mages" supposée avoir annoncé la naissance de Jésus de Nazareth.

Cette liste de prodiges ne contient que les prodiges céleste allégués et datés de la culture occidentale. Nous appelons prodiges les phénomènes autrefois réputés prodigieux, c'est à dire inattendus et perçus comme non naturels, même s'il s'agit d'éclipses ou de comètes. On n'y trouvera pas de prodiges hindous ou précolombiens, parce qu'ils ne sont guère vérifiables. Quant aux prodiges chinois, il n'y sera fait appel que comme controle de prodiges occidentaux, ou s'ils sont utilisés par un auteur connu. Pas davantage de prodiges tirés d'ouvrages poêtiques ou religieux, sauf s'il s'agit d'un cas d'école, comme ceux tirés de la Bible. Pas de "vimanas", donc.
Mais nous citons parfois l'ensemble des prodiges mentionnés par Tite Live, pour une année, afin de montrer l'invraisemblable crédulité des romains, à laquelle font écho les remarques sceptiques de Tite Live, jamais mentionnées par les ufologues. Nous mentionnons pour cette raison toutes les histoires d'animaux parlants que nous avons pu trouver. Meuh oui.
Nous avions d'abord choisi de commencer aux plus anciens cas mentionnés par les historiens, c'est à dire en pratique, à ceux mentionnés par Conrad Lycosthènes dans sa tentative de reconstitution du livre des prodiges de Julius Obsequens. Puis nous avons étendu la liste en commençant avec les premiers prodiges mentionnés par les prodigiographes du seizième siècle.

On peut remarquer que, pour s'en tenir aux phénomènes historiques, les catalogues d'OVNI récupérant les prodiges d'autrefois, ont remonté progressivement de plus en plus loin dans le temps.
En 1950, Donald Keyhoe remonte à 1762.
En 1951, dans un article du magazine Fate, Harold T.Wilkins remonte à 1707.
En 1953, Desmond Leslie remonte à 1290, mais le cas de 1290 est un canular récent, et la vraie série de prodiges remonte à 1619.
En 1954, Harold T.Wilkins remonte à 461 avant J.C., mais en se trompant dans les dates, puis en 1955, prétend remonter vers 1600 avant J.C., mais sur la base d'un document faux.
En 1970, Henry Durrant ne remonte qu'à 223 avant J.C., et Maurice Santos à 1561 seulement.
En 1977, Chritiane Piens remonte à 480 avant J.C., alors que Michel Bougard remonte à la disparition de Romulus en 715 avant J.C., en se basant tous les deux sur des textes historiques.
Enfin, en 2009, Jacques Vallée remonte, comme Wilkins, au 16ème siècle avant notre ère, mais comme Wilkins, les cas qu'il présente sont démystifiables.

Les dates suivies de AC (Ante Christum) reprèsentent des dates avant J.C. et différent d'un an des dates négatives des astronomes, ainsi une éclipse survenue en -479 pour les astronomes est mentionnée pour 480 AC
Nous donnons autant que possible les textes originaux, sauf s'ils sont en grec (pour des raisons de polices de caractères, qui ne sont pas standardisées sur toutes les machines). Les textes originaux sont en noir quand ils sont en français, et en bleu dans une autre langue. Les textes en ocre sont des traductions. Nos propres commentaires sont en rouge
Les textes cités sont rangés par ordre chronologique, qui permet bien de voir comment une histoire se déforme avec le temps.
Le type de prodige souligné est le lien qui donne accès à chaque dossier
Pour l'interprétation, nous avons mis:
En vert, les cas où le phénomène allégué est réel ou probable
En jaune, les cas où le phénomène allégué est possible
En pourpre, les cas où le phénomène allégué est mésinterprété
En rouge, les cas où le phénomène allégué est imaginaire
En gris, les cas inconclusifs: rens. ins.= renseignements insuffisants
En regardant la liste qui suit, on remarque que plus les prodiges sont anciens, plus ils sont imaginaires. En fait, le premier prodige céleste ayant historiquement eu lieu est le bolide observé par Thoutmès III en 1460 av JC, suivi par l'éclipse observée par Mursili II en 1312 av JC. Ensuite, il faut attendre 650 av JC.