137 avant JC
Preneste, Latium, torche céleste, tonnerre mystérieux
En réalité: bolide + mistpoeffer


4ème siècle, Obsequens copie un passage perdu de Tite Live.
M. Aemilio C. Hostilio Mancino coss. [Anno ab urbe condita 617 / 137 av JC]
Praeneste fax ardens in caelo visa, sereno intonuit.

(Obsequens1)

1557, Conrad Lycosthènes copie Obsequens.

torche céleste (Lycosthenes)
anno mundi 3819. ante Christum 134
Praeneste fax ardens in coelo visa. Sereno intonuit

Année de la création 3819. 134 avant Jésus-Christ
A Preneste, on vit une torche ardente dans le ciel. Il tonna par un ciel serein

Lycosthenes, p 171
Note: pas de source indiquée, mais il s'agit, bien sûr d'Obsequens.

1842, Victor Verger, traduit l'édition d'Obsequens par Lycosthenes.
[83] LXXXIII. Sous les consuls M. Émilius et C. Hostilius Mancinus (3)
A Préneste, on vit dans le ciel un météore igné. Il tonna par un temps serein.
(3) An de R. 617

(Obsequens3, p 93)

1955 Harold T. Wilkins s'intéresse aux torches célestes.
B.C. 137: "A thing like a burning torch (fax) was seen in the sky over Praeneste" (a city 2l miles from Rome).
137 av JC: "Une chose comme une torche ardente (fax) fut vue dans le ciel au dessus de Preneste (une ville à 21 miles de Rome)
Wilkins, p 167

1977 Christiane Piens copie la traduction du texte d'Obsequens.
Sous le consulat de M. Emilius et C. Hostilius ( -139), on observa à Préneste une torche ardente et il y eut des coups de tonnerre dans un ciel sans nuages 19.
19. J.O., LXXXIII (22).

(Piens, p 33)

Analyse:
ette fois, rien que du banal: Une torche céleste, ça s'appelle un bolide, et un coup de tonnerre par un ciel serein est un phénomène déja signalé. Dans les années 1950 et 1960, on y était même habitué: c'était des bangs soniques d'avions militaires en exercice. Mais, diront les ufologues, il n'y avait pas d'avions supersonique en l'an 137 av. JC. Ne serait ce donc pas plutôt un engin extraterrestre?
En fait, il n'y a pas besoin d'engin supersonique pour faire un bang. Un explosion suffit tout aussi bien. En juillet 1980, tôt le matin, un bang secouait le vieux Lille, sans qu'on entende ensuite le bruit caractéristique d'un réacteur. Une demi heure après, passant dans la rue qui menait vers le centre, je pus constater qu'elle était obstruée par les débris d'un immeuble: la salle du cinéma le Ritz avait explosé, soufflant tout, enfonçant la façade d'en face, comme si un V2 était tombé dessus. On apprit ensuite que c'était un incendie criminel (à Lille la rénovation immobilière se faisait à coup d'incendies). Mais les incendiaires avait eu la main lourde et les vapeurs d'essence avaient fini par créer un mélange détonant. Voila un bang qui n'est resté mystérieux que quelques dizaines de minutes.
Mais, diront encore les ufologues, dans l'antiquité, on ne connaisait pas l'essence, ni les explosifs. Certes, mais les coups de tonnerre sans éclair sont un phénomène connu depuis l'antiquité, bien que peu étudiés par la suite.

Dans le livre II de ses Questions naturelles, Sénèque cite Anaximandre:
XVIII. Anaximandre attribue tout au vent. « Le tonnerre, dit-il, est le son produit par le choc d'un nuage. Pourquoi ce son est-il plus ou moins fort? Parce que le choc a plus ou moins de force. Pourquoi tonne-t-il même par un ciel serein? Parce qu'alors aussi le vent traverse l'air, qu'il agite et déchire. Mais pourquoi tonne-t-il quelquefois sans éclair? C'est que le vent, trop ténu et trop faible pour produire la flamme, a pu du moins, produire le son.»
Aujourd'hui nous savons que l'explication d'Anaximandre, qui ignorait l'électricité, est fausse. Mais les faits qu'il cite n'en sont pas infirmés.

Arago, dans sa Notice sur le tonnerre, cite des exemples:
A la date d'Octobre 1751, Thibaut de Chanvalon écrivait, à la Martinique, dans son registre d'observations météotologiques: « De huit jours qu'il a tonné dans ce mois, il y en a eu deux sans éclairs.»
En novembre je lis: « Tonnerre un seul jour; trois coups un peu forts, mais sans éclairs. »

Par la suite on compara ce tonnerre mystérieux à une salve d'artillerie, et Charles Fort s'intéressa à ce phénomène alors baptisé "canons de Barisal":
upon June 17, 1881, sounds like cannonading were heard at Gabes, Tunis, and that quaking of the earth was felt, at intervals of 32 seconds, lasting about 6 minutes.(9)
July 30, 1883 — a somewhat startling experience — steamship Resolute alone in the Arctic Ocean — six reports like gunfire — Nature, 53-295.(10)
9. "Tremblements de terre." Nature (Paris), 1881 v. 2 (July 23): 126.
(note: Charles Fort confond les revues Nature et La Nature. Il s'agit d'une communication à l'académie des sciences)
10. "Barisal guns and similar sounds." Nature, 53 (January 30, 1896): 295-6, c.v. Hy. Harries.

Enfin, le phénomène pris le nom de "mistpoeffers" et mis en relation avec les séismes. En 2001, dans le cas de l'explosion de 200 tonnes de nitrates à l'usine AZF de Toulouse, on a pu vérifier, que l'onde de choc de l'explosion transmise par le sol, causait un bang qui précédait celui normalement transmis par l'atmosphère. Donc une explosion ébranlant le sol produit bien un bang, et si l'ébranlement se produit sous le sol, comme dans un séisme, il n'y aura pas de deuxième bang produit par l'atmosphère.
Quoiqu'il en soit le phénomène est terrestre et naturel.

Dernière mise à jour: 27/09/2014

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