140 avant JC
Preneste et Cephalonie, pluie de drapeaux
En réalité: grélons portant des signes insolites

4ème siècle, Obsequens copie un passage perdu de Tite Live.
P. Caepione C. Laelio coss. [Anno ab urbe condita 614 / 140 av JC]
23. Praeneste et in Cephallenia signa de caelo cecidisse visa

Publius Caepio et Caius Laelius Sapiens étant Consuls (an 614 de Rome, 140 avant Jésus-Christ)
23 A Preneste et en Cephalonie, on vit des signes tomber du ciel

(Obsequens1)
Note: En réalité, les consuls s'appelaient Quintus Servilius Caepio et Caius Laelius Sapiens. Nous traduisons "signa" par "signes" car nous ignorons ce dont parlait exactement Obsequens, ce mot ayant 10 acceptions dans le Gaffiot. .

1557, Conrad Lycosthènes copie Obsequens sans le dire.
anno mundi 3824. ante Christum 139
Praeneste & in Cephalenia signa de coelo cecidisse visa

An 3824 de la création. 139 avant Jésus-Christ
A Preneste et en Cephalonie, on vit des signes tomber du ciel

Lycosthenes, p 167
Note: pas de source indiquée, mais il s'agit évidemment de Julius Obsequens.

1842, Victor Verger, traduit l'édition d'Obsequens par Lycosthenes.
[82] LXXXII. Sous les consuls Gn. Cepion et C. Lelius (2)
A Préneste et dans l'île de Céphalénie, on vit des étendards tomber du ciel.
(2) An de R. 614

(Obsequens3, p 93)

1977, Raymond Drake explique la chute par des vaisseaux de l'espace.
en 140 av. J.-C., des figures sculptées tombèrent du ciel. Tombèrent-elles de vaisseaux de l'espace? Quelqu'un ou quelque chose doit bien les avoir lâchées.
(Drake2, p 118)
Note: Admirons la légèreté avec laquelle Drake traduit d'office par "figures sculptées", puis suppose des "vaisseaux de l'espace" pour les lacher. Remarquons que si ces "vaisseaux de l'espace" étaient en orbite, ces "figures sculptées" auraient continué d'orbiter avec les vaisseaux. Quant à l'origine, on pourrait supposer avec autant de vraisemblance qu'il s'agissait du dieu Mercure, du prophète Elie, ou du père Noël.

1977 Christiane Piens fait confiance au traducteur d'Obsequens.
en -142, à Préneste et dans l'île de Céphalonie, on vit tomber du ciel des drapeaux.18.
18. J.O., LXXXII (21)

(Piens, p 33)

21ème siècle, Godelieve Van Overmeire copie Christiane Piens.
-142
ROME ANTIQUE, Préneste, Céphalonie
On vit tomber du ciel des drapeaux. (Christiane PIENS: "Les Ovni du passé" - Marabout 1977 - p. 33)
(Chronologie OVNI, sur le site actuellement fermé de Godelieve Van Overmeire.)
appelons que ce site est la source de presque tous les catalogues disponibles sur le web francophone.

21ème siècle, l'histoire de la pluie de drapeaux explose sur le web.
Préneste, Céphalonie - Rome antique ( 142 av. JC. )
On vit tomber du ciel des drapeaux.

(Une page web parmi les 56 qui citent ce texte)

Analyse:
Lycosthenes, copie Obsequens, qui copie Tite Live. Classique, mais il y a un problème: D'après le dictionnaire de Félix Gaffiot (qui s'y connaissait surement mieux en latin que Drake), signum, au pluriel signa, signifie marque, signal, mot d'ordre, enseigne, présage, indice, statue, sceau, constellation, et même sobriquet.
Une pluie de sobriquets, c'est absurde.
Une pluie de constellations ne l'est guère moins.
Une pluie de statues seraient vraiment un grand prodige, dont tous les bons auteurs auraient parlé, et qui aurait, au minimum, suscité la construction d'un temple, où les statues seraient restées des siècles.
Une pluie de signaux n'a pas de sens, car c'est la pluie elle même qui serait un signal.
Une pluie de mots d'ordre les suppose écrits sur un support qui n'est pas mentionné.
Une pluie de drapeaux ne serait pas impossible, s'ils avaient été enlevés par une tornade, mais les romains utilisaient des enseignes sculptées.
Une pluie d'indices réjouirait Sherlock Holmes, mais n'a guère de sens, on imagine bien plutôt l'indice d'une pluie

grélon tombé en 2007
dans le Dakota

grélons tombés en 1873
près de Clermont-ferrand
Reste une pluie de marques, de sceaux, de présages, ou de quelque chose qui ressemblerait à des marques, des sceaux, et seraient autant de présages. Or cela arrive parfois: les grélons offrent parfois des formes extraordinaires, ou montrent des signes bizarres.
Par exemple, Arago écrit:
"Pendant l'orage du 13 il tomba des grêlons en étoile de près de trois centimètres de diamètre."
(il s'agit du 13 juillet 1826)
Cette hypothèse suffit donc à expliquer la pluie de "signes" d'Obsequens, sans faire appel à des "vaisseaux de l'espace" (ni au père Noël).

Dernière mise à jour: 29/09/2014

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