154 avant JC
lieu inconnu, Comète visible 9 jours
En réalité: Invention

1579, Georgius Caesius prétend voir une comète dans le livre des Macchabées.
Anno 3809.ante Christum 154.Cometa 9.noctes in Tauro fulsit...
Huc pertinent historiae capitum 9.10.11. lib.1.Mach. Vide etiam commentaria Funccii Bellum Punicum Tertium anno Mundi 3817

L'an 3809, 154 avant Jésus Christ, une comète brilla 9 nuits dans le Taureau...
Sur ceci s'étendent les chapitres de l'histoire, 9,10 et 11, premier livre des Macchabées. Voyez encore les commentaires de Funccius de la troisième guerre punique pour l'an 3817

(Caesius, non paginé)
Note: rien dans le livre des Macchabées, ni dans la chronologie de Funccius. aucune comète visible 9 jours dans le taureau, de mémoire de cométographe, sauf pour ceux qui ont copié Caesius. On peut largement supposer que Caesius a froidement inventé cette comète. Cette hypothèse est d'autant plus probable qu'on ne trouve aucune référence pour les premières comètes de son catalogue, et qu'il les a donc très probablement inventé. Celle ci est donc sa dixième fausse comète.

1602, Abraham Rockenbach, copie Caesius, comme toujours.
Anno mundi, ter millesimo, octingentesimo nono, ante natum Christum, centesimo, quinquagesimo quarto, Cometa, per spatium novem dierum in signo Tauri visus est...
Huc quoque referri possunt res gestae quae lib.1 cap.9.10.11,Machab.dicuntur.

L'an 3809 de la création, 154 avant Jésus Christ, une comète fut vue dans le signe du Taureau dans l'espace de neuf jours
pour cela aussi, on peut se référer aux choses accomplies dont parlent les chapitres 9, 10 et 11 du premier livre des Macchabées.

(Rockenbach, p 121)
Note: Rockenbach, qui prétendait puiser aux sources les plus anciennes et les plus sûres, puisait en réalité dans Lycosthènes et Caesius, et ne vérifiait pas leurs sources. La crédibilité lui importait peu, pourvu qu'il remplisse son catalogue.

1668, Johannes Hévélius s'en()mèle:
Ante Christum 154
Anno mundi 3809, ante NC 154 Cometa per spatio 9 dierum in signo visus est...
Rockenbach
Anno Mundi 3798, & 3800, ante Christum 150 & 148 juxta Calvisium
cometa brevissima durationis

154 avant Jésus Christ
L'an 3809 de la création, 154 avant Jésus Christ, une comète fut vue dans le signe du Taureau dans l'espace de neuf jours
Rockenbach
L'an 3798 et 3800 de la création, 150 et 148 avant Jésus Christ, selon Calvisius
comète d'une durée très brève

(Hévélius, p 799)
Note: Hévélius mélange joyeusement ses notes en mélant une comète imaginaire à deux comètes réelles observées à quelques années de là.

1681, Lubienietski fait aussi confiance à Rockenbach:
XXXI Anno Mundi 3809. Ante Christum Natum 154. Cometa per spatium 9. dierum in signo Tauri visus est... Rockenbachius.
XXXI. L'an 3809 de la création, 154 avant Jésus Christ. On vit pendant 9 jours une comète dans le signe du taureau... Rockenbach.
(Lubienietski, p 34)
Note: En recopiant fidèlement Rockenbach, l'auteur ne fait que recopier l'invention de Caesius.

1696, Johann Zahn, continue de résumer (pour rien).
28) M.3809. A.C.N. 154. in signo Tauri Cometes per dies 9. appar. Rockenb.
28) An 3809 de la création, 154 avant Jésus Christ. on vit dans le signe du Taureau une comète pendant 9 jours. Rockenbach.
(Zahn, p 164)

1783, Alexandre Guy Pingré, ne s'y retrouve plus.
Elle parut pendant neuf jours dans le Taureau, en 154 ou en 153, disent nos cométographes modernes: mais où on ils puisé ces circonstances?
Lub. Hévél. Rock. Zahn.
(Pingré, p 268)
Note: Pingré a beaucoup de mal à s'y retrouver dans les catalogues des "cométographes modernes" qui mélangeaient tout. Lubienitski et Hévélius citent Rockenbach, qui ne citait pas sa source. La source ou "ils" ont puisé ces circonstances est Caesius, que Pingré n'a pas lu et ne cite que d'après les tables astronomiques de Berlin

Analyse:
Encore un exploit de Georgius Caesius, qui réussit à embrouiller Pingré, à travers Rockenbach.
S'il existe une source antérieure, elle est vraiment bien cachée, puisqu'aucun auteur n'a trouvé de traces de cette comète, que même Lycosthènes ne cite pas. Caesius avait d'ailleurs fait mieux avec sa comète du déluge, que Lycosthènes ne cite pas non plus. Et en plus, il se retranche derrière l'autorité de la Bible, irréfutable à son époque.
Bravo Georgius! Ca, c'est de l'imposture.

Dernière mise à jour: 11/11/2014

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