168 avant JC Macédoine, éclipse de lune prédite par Sulpicius Gallus En réalité: éclipse de lune expliquée par Sulpicius Gallus vers 140 AC, Polybe raconte comment l'éclipse fut prise pour un présage. Une éclipse de lune qui eut lieu sous le règne de Persée donna lieu à un bruit qui se répandit promptement au loin : on répéta qu'elle présageait la mort du roi. Le courage des Romains s'en accrut, tandis que celui des Macédoniens diminua, tant est vrai le proverbe que, le plus souvent, frivoles sont les choses d'où dépendent les succès de la guerre. Note: Des 40 livres de l'Histoire de Polybe, seuls les 5 premiers nous sont parvenus en entier, et le texte ci dessous est repris du fragment VI du livre XXIX, et est précédé d'une lacune. On peut se demander si le texte est complet, car il est peu cohérent. Comment les romains auraient ils pu prendre courage, quand ils ignoraient la rumeur qui courait dans le camp du roi Persée? En comparant avec les textes ci précis de Polybe dans ses premiers livres, on peut craindre qu'il s'agisse d'une paraphrase résumant le texte initial. (Polybe, liv. XXIX-VI) vers 54 AC, Ciceron raconte comment Sulpicius Gallus rassura les troupes romaines. (Scipio)[lacune]... fuit, quod et ipse hominem diligebam et in primis patri meo Paulo probatum et carum fuisse cognoveram. Memini me admodum adulescentulo, cum pater in Macedonia consul esset et essemus in castris perturbari exercitum nostrum religione et metu, quod serena nocte subito candens et plena luna defecisset. Tum ille cum legatus noster esset anno fere ante quam consul est declaratus, haud dubitavit postridie palam in castris docere nullum esse prodigium, idque et tum factum esse et certis temporibus esse semper futurum, cum sol ita locatus fuisset ut lunam suo lumine non posset attingere. Ain tandem? inquit Tubero; docere hoc poterat ille homines paene agrestes, et apud imperitos audebat haec dicere? (Scipio) ille vero, et magna quidem cum... [lacune de deux pages] (Scipio) (neque in) solens ostentatio neque oratio abhorrens a persona hominis gravissimi; rem enim magnam (erat) adsecutus, quod hominibus perturbatis inanem religionem timoremque dejecerat. (Scipion)... Parce que, et j'estimais cet homme, et j'avais compris qu'il avait été apprécié et aimé par mon père Paul Emile parmi l'élite. Je me souviens que, étant adolescent, alors que mon père était consul en Macédoine, et que nous étions dans les camps, nos troupes furent troublées par la superstition et la crainte, parce que, par une nuit claire, la lune pleine et éblouissante, s'obscurcit soudainement. Alors, lui qui était notre lieutenant, à peu près un an avant d'être nommé consul, n'hésita pas à expliquer le lendemain publiquement dans le camp qu'il n'y avait eu aucun prodige, que cet effet avait eu lieu par une cause qui se reproduirait toujours à certaines époques, quand le soleil était placé de sorte qu'il ne puisse atteindre la lune de sa lumière. Vraiment? réplique Tubéron; Il pouvait enseigner cela à ces hommes presque rustres? Il osait dire ces choses devant des ignorants? (Scipion) II l'a fait, et avec une grande... ... ni vaine ostentation, ni langage indigne d'un homme de la plus grande autorité; c'était certainement un grand résultat que de détourner ces hommes troublés d'une peur et d'une superstition absurde. Note: Le livre, pourtant si important de Ciceron sur la république, a été négligé par les copistes, en sorte que notre principale source en est un palimpseste, où tout n'a pu être retrouvé, d'où les lacunes. Contrairement à Tite Live, qui fera prédire l'éclipse par Gallus, Ciceron énonce, par la bouche de Scipion, que Gallus ne fit qu'expliquer le prodige après qu'il eut lieu. (Ciceron, liv. I, ch. 15) vers 9 avant notre ère, Tite Live prétend que l'éclipse fut prédite par Caius Sulpicius Gallus: Castris permunitis C- Sulpicius Gallus, tribunus militum secundae legionis, qui praetor superiore anno fuerat, consulis permissu ad contionem militibus uocatis pronuntiauit, nocte proxima, ne quis id pro portento acciperet, ab hora secunda usque ad quartam horam noctis lunam defecturam esse. id quia naturali ordine statis temporibus fiat, et sciri ante et praedici posse. itaque quem ad modum, quia certi solis lunaeque et ortus et occasus sint, nunc pleno orbe, nunc senescentem exiguo cornu fulgere lunam non mirarentur, ita ne obscurari quidem, cum condatur umbra terrae, trahere in prodigium debere. nocte, quam pridie nonas Septembres insecuta est dies, edita hora luna cum defecisset, Romanis militibus Galli sapientia prope diuina uideri; Macedonas ut triste prodigium, occasum regni perniciemque gentis portendens, movit nec aliter uates. clamor ululatusque in castris Macedonum fuit, donec luna in suam lucem emersit. Lorsque les Romains eurent achevé leurs retranchements, C. Sulpicius Gallus, tribun militaire de la seconde légion, qui avait été préteur l'année précédente, convoqua les soldats avec l'autorisation du consul, et les prévint "de ne point regarder comme un présage l'éclipse de lune qui aurait lieu la nuit suivante, depuis la seconde heure jusqu'à la quatrième. C'était, dit-il, un phénomène périodique et dû à des causes toutes naturelles, qu'on pouvait d'avance calculer et prédire aussi sûrement que le lever et le coucher de la lune et du soleil. Puisque les phases diverses de la lune, tantôt dans son plein, tantôt sur son déclin et réduite au simple croissant, ne leur causaient aucune surprise, ils ne devaient pas regarder comme un prodige qu'elle s'obscurcît tout à fait, quand la terre la couvrait de son ombre. Cette éclipse arriva à l'heure indiquée, dans la nuit qui précéda le premier jour des nones de septembre, et fit regarder, par les soldats romains, Gallus comme un sage inspiré des dieux. Les Macédoniens, au contraire, y virent un présage funeste, annonçant la ruine du royaume et l'anéantissement de leur nation. Ce prodige s'accordait d'ailleurs avec les prédictions de leurs devins. Aussi, leur camp ne cessa-t-il de retentir de cris et de hurlements, jusqu'à ce que le disque de la lune eût reparu. (Livius, liv XLIV, ch XXXVII) Note: C'est la traduction de M. Nisard, en 1864. La date indiquée par Tite live, pridie nonas Septembres, soit le 4 septembre, ne correspond pas du tout avec celle calculée, qui est le 21 juin. La suite du texte de Tite Live place encore la bataille au mois de Septembre, en la situant 13 jours avant le 10 des calendes d'octobre, qui est en fait le 21 septembre, ce qui placerait la bataille le 8 septembre, et l'éclipse le 7. Il ne faut pas accuser Tite Live, mais le calendrier fantaisiste des pontifes de l'époque qui plaçait le début de septembre au moment du solstice d'été. Cependant, s'il est logique que Suspicius Gallus, qui connaissait le phénomène des éclipses, ait rassuré les troupes, il est beaucoup moins sûr qu'il ait pu prédire l'éclipse elle même. Et s'il l'avait fait, on ne comprend pas pourquoi les romains se seraient inquiétés, comme le raconte Plutarque. vers 73 de notre ère, Pline mentionne aussi la prédiction. Et rationem quidem defectus utriusque primus Romani generis in vulgum extulit Sulpicius Gallus, qui consul cum M. Marcello fuit, sed tum tribunus militum, sollicitudine exercitu liberato pridie quam Perses rex superatus a Paulo est in concionem ab imperatore productus ad praedicendam eclipsim, mox et composito volumine. Le premier Romain qui exposa publiquement la théorie des éclipses du soleil et de la lune est Sulpicius Gallus, qui fut consul avec Marcellus, mais qui alors était tribun militaire. La veille du jour où Persée fut défait par Paul-Émile il parut par ordre du général, afin de prévenir les alarmes de l'armée, devant les troupes assemblées pour annoncer l'éclipse qui allait survenir; peu de temps après, il composa un livre sur ce sujet. (Pline1, liv II, ch 9) vers 100, Plutarque raconte l'éclipse sans prédiction. Quand la nuit fut venue, et que les soldats, après le souper, se disposaient au sommeil et au repos, la lune, qui était dans son plein et déjà haut dans le ciel, se mit tout à coup à noircir : elle perdit peu à peu sa lumière, et, après avoir changé plusieurs fois de couleur, elle s'éclipsa complètement. Les Romains frappaient avec grand bruit, comme c'est leur coutume, sur des vases d'airain pour rappeler sa lumière, et ils élevaient vers le ciel une grande quantité de torches et de flambeaux allumés. Les Macédoniens ne firent rien de semblable ; leur camp était en proie à l'horreur et à l'épouvante ; un bruit courait sourdement à travers la multitude, que le phénomène annonçait la chute du roi. Paul Emile n'était pas entièrement neuf sur cette matière : il avait entendu parler des anomalies de l'écliptique, qui précipitent la lune, après certaines révolutions réglées, dans l'ombre de la terre, et la font disparaître à nos yeux, jusqu'à ce qu'ayant traversé l'espace obscurci, elle resplendisse de nouveau à la lumière du soleil. Note: Ce passage de Plutarque s'accorde assez bien avec celui de Cicéron, sauf qu'il n'est pas dit que Paul Emile fit appel à Gallus. (Plutarque1, Vie de Paul Emile, ch 17) 1545 Johann Funck se trompe d'année. Olympiade 153 année 2, mundi 3797 Eclipsis ) totalis facta in fine aestatis. Plutar. in Aemilio Paulo. Hanc eclipsim Sulpiti Gallus tribun militum postea Cos, primus inter Rom: reddita causa, praedixit. Plin.lib.2.ca.12 la 2ème année de la 153ème olympiade, l'an 3797 de la création Il se fit une éclipse totale de lune à la fin de l'été. Plutarque, dans la vie de Paul Emile. Sulpitius Gallus, tribun militaire, puis consul, prédisit cette éclipse, premier des romains à en donner la cause. Pline, livre II, ch. 12. (Funccius, fol 61) Note: la 2ème année de la 153ème olympiade, correspond en fait au 2ème semestre de l'an 167 AC et au premier de l'an 166. 1555, Marc Fritsche a lu Plutarque, Pline et Tite Live. Mundi 3798. Urbis 586. Eclypsis Lunae totalis facta in fine aestatis, de qui Plutarchus in vita Pauli Aemilii pluribus verbis agis. Hanc Sulpitius Gallus Tribunus militum, postea consul primus inter Romanos reddita causa praedixit. Plinius lib2.cap.12. Facta est autem haec Eclypsis, quem admodum ex Livio et Plinio conijci potest, 4.die mensis Septemb. Année de la création 3798. An de Rome 586 Une éclipse totale de Lune eut lieu à la fin de l'été, dont Plutarque parle en un assez long discours. Sulpitius Gallus, tribun militaire, plus tard consul, le premier parmi les romains la prédisit et en donna la cause. Pline livre II, ch. 12. Aussi cette éclipse eut lieu, ce qu'on peut exactement conjecturer de Tite Live et de Pline, le quatrième jour du mois de septembre. (Fritschius2) Note: cette date conjecturée "exactement" (admodum) d'après Tite Live, est malheureusement aussi fausse que le calendrier qu'elle utilise. L'éclipse a eu lieu à la fin du printemps, et non de l'été. 1557, Conrad Lycosthènes copie Fritsche
Eclypsis lunae totalis facta in fine aestatis, de qua Plutarchis in vita Pauli Aemilii pluribus verbis agit. Hanc Sulpitius Gallus Tribunus militum, postea consul primus inter Romanos reddita causa praedixit. Plinius lib.2.cap.12.Facta est autem haec Eclypsis, quem admodum ex Livio et Plinio conijci potest, quarto.die mensis Septemb. Année de la création 3798. 165 avant Jésus-Christ Une éclipse totale de Lune eut lieu à la fin de l'été, dont Plutarque parle en un assez long discours. Sulpitius Gallus, tribun militaire, plus tard consul, le premier parmi les romains la prédisit et en donna la cause. Pline livre II, ch. 12. Aussi cette éclipse eut lieu, ce qu'on peut exactement conjecturer de Tite Live et de Pline, le quatrième jour du mois de septembre. Lycosthenes, p 161 Note: Lycosthenes recopie textuellement Fritsche, et son erreur de date, sans le citer. Sa représentation de la lune éclipsée est conventionnelle, mais absurde. Analyse:
Les dates calendaires indiquées par Tite Live sont manifestement fantaisistes, mais les indications astronomiques sont cohérentes. Au chapitre 36, il indique qu'on était au solstice d'été, ce qui est exact. Si le solstice d'été survenait au début de septembre, la faute en est au calendrier romain d'avant Jules César, devenu passablement chaotique au grè des décisions des pontifes. beaucoup d'auteurs, dans le domaine de l'histoire de l'astronomie, ont écrit, sur la foi de Tite Live, que Sulpicius Gallus avait prédit l'éclipse, quelques heures avant qu'elle ne survint. Mais une étude d'Henri Martin fait justice de cette légende. Il est très probable qu'en réalité, Sulpicius Gallus, à l'initiative de Paul Emile, expliqua le prodige aux troupes romaines, après qu'il se fut produit, pour rassurer les troupes juste avant la bataille. |
Dernière mise à jour: 27/10/2018
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