177 avant JC
Crustuminum, Italie, pierre tombée du ciel
En réalité: confusion

vers 9 avant notre ère, Tite Live donne deux versions de la chute d'une pierre
lapidem in agro Crustumino in lucum Martis de caelo cecidisse; et in Campania bos alenda publice data.
Dans la contrée de Crustuminum, une pierre était tombée du ciel, dans le bois sacré de Mars; et en Campanie le boeuf fut nourri aux dépens du trésor public.
(Livius, liv XLI, ch IX)
in Crustumino avem sanqualem, quam vocant, sacrum lapidem rostro cecidisse, bovem in Campania locutam,
à Crustuminum, un oiseau qu'on appelle orfraie, avait renversé de son bec une pierre sacrée; en Campanie, un boeuf avait parlé;
(Livius, liv XLI, ch XIII)

1552, Le pseudo Obsequens exagère et s'embrouille.
C. Claudio Pulchro, Ti. Sempronio Graccho coss.
en marge: DLXXVII. 175.
[63] Lapis ingens in agro Crustumino in lacum Martis de caelo cecidisse;
...
in Crustumino, avis quam sanqualem vocant, sacrum lapidem rostro portavit. Bos in Campania loquutus.
et in Campania, bos alenda publicè data.

Caius Claudius Pulcher et Tiberius Sempronius Gracchus étant consuls
An 577 de Rome, 175 avant Jésus-Christ
Dans la contrée de Crustuminum, une énorme pierre tomba du ciel dans le lac de Mars
à Crustuminum, un oiseau qu'on appelle orfraie, emporta une pierre sacrée dans son bec. En Campanie un boeuf parla.
et en Campanie le boeuf fut nourri aux dépens du trésor public.

(Obsequens2, p 75)
Note: Le texte d'obsequens étant perdu, Lycosthène l'a reconstitué à partir de Tite Live, avec un ajout: ingens (énorme), une coquille, lacum (lac) au lieu de lucum (bois sacré), et une erreur (portavit)

1557, Conrad Lycosthènes persiste et se cite lui même.

énorme pierre tombant du ciel (Lycosthenes)

boeuf parlant (Lycosthenes)
Mundi 3789. ante Christum 174.
Lapis ingens in agro Crustumino in lacum Martis de coelo cecidit
...
in Crustumino, avis quam sanqualem vocant, sacrum lapidem rostro portavit. Bos in Campania loquutus.
et in Campania, bos alenda publicè data.
Livius, Julius Obsequens cap.63

Année de la création 3789. 174 avant Jésus-Christ
Dans la contrée de Crustuminum, une énorme pierre tomba du ciel dans le lac de Mars
à Crustuminum, un oiseau qu'on appelle orfraie, emporta une pierre sacrée dans son bec. En Campanie un boeuf parla.
et en Campanie le boeuf fut nourri aux dépens du trésor public.
Tite-Live, Julius Obsequens ch 63

(Lycosthenes, p 153)

1842, Victor Verger, consacre les erreurs de Lycosthenes.
[63] LXIII. Sous les consuls C. Claudius Pulcher et T. Sempronius Gracchus (1)
Au territoire de Crustumine, une grosse pierre tomba du ciel dans le lac de Mars.
...
A Crustumine, un oiseau appelé sanquale emporta dans son bec une pierre sacrée. En Campanie, un boeuf parla.
et en Campanie, le boeuf fut nourri aux dépens du trésor public.
(1) An de R. 577
(Obsequens3, p 77)
Note: Victor Verger traduit à peu près correctement Lycosthènes, mais consacre ses erreurs. On s'attendrait à ce qu'un renard recupère la pierre, en faisant ouvrir un large bec à l'oiseau, d'une habile flatterie.

Analyse:
Une lecture rapide d'après la traduction du pseudo-Obsequens, pourrait faire croire qu'une météorite est tombée dans un lac. En se basant sur Lycosthènes et sa gravure, cette météorite est même géante. Mais en réalité, elle serait tombée dans un bois sacré. Un bois où, vraisemblablement, seuls les prètres avaient accès. Dès lors si on suppose qu'on a cru voir une pierre tomber du ciel dans le bois, on n'a pas pu l'y retrouver. Et il est invraisemblable que des prètres dans le bois, l'aient vu tomber du ciel, près d'eux. Présentée toute seule, cette histoire ne tient pas debout.

Ajoutons l'histoire de l'orfraie et du boeuf qui parle (le cinquième), et nous ne sommes pas loin d'obtenir:
A Crustuminum, une énorme pierre étant tombée dans le lac de Mars, un rapace l'emporta, et rencontra un boeuf dont les paroles lui firent ouvrir un large bec et laisser tomber sa proie, que les prètres récupérèrent en demandant de nourrir le boeuf au frais de l'état.
Mais qui croirait une fable pareille?

Heureusement Tite Live nous donne la clé de l'enigme: Le bois de Crustuminum contenait des pierres sacrées, et l'une d'elle fut renversée par un rapace qui la heurta de son bec, après avoir vraisemblablement piqué du ciel sur elle. Dès lors l'affaire s'explique par une confusion: C'est l'oiseau qui tombait du ciel dans le bois, et qui y fit tomber la pierre, qui s'y trouvait déja.

Dernière mise à jour: 18/11/2014

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