2060 avant JC
Perse, Zoroastre enlevé au ciel
En réalité: légende
Note: nous avons pris arbitrairement la date donnée par le premier auteur à la mentionner, c'est à dire Marc Fritsche, bien qu'elle soit manifestement absurde (mais de toutes façons, le fait n'a jamais eu lieu).

Pline l'ancien, expliquant l'origine de la magie, présente Zoroastre et s'étonne de son antiquité.

Pline l'ancien (camée)
II. Sine dubio illic orta in Perside a Zoroastre, ut inter auctores convenit. sed unus hic fuerit an postea et alius, non satis constat. Eudoxus, qui inter sapientiae sectas clarissimam utilissimamque eam intellegi voluit, Zoroastren hunc sex milibus annorum ante Platonis mortem fuisse prodidit; sic et Aristoteles. Hermippus, qui de tota ea arte diligentissime scripsit et viciens C milia versuum a Zoroastre condita indicibus quoque voluminum ejus positis explanavit, praeceptorem, a quo institutum diceret, tradidit Agonacen, ipsum vero quinque milibus annorum ante Troianum bellum fuisse. mirum hoc in primis, durasse memoriam artemque tam longo aevo, non commentariis intercedentibus, praeterea nec claris nec continuis successionibus custoditam. quotus enim quisque hominum auditu saltem cognitos habet, qui soli nominantur, Apusorum et Zaratum Medos Babyloniosque Marmarum et Arabantiphocum aut Assyrium Tarmoendam, quorum nulla exstant monumenta?
II. C'est dans l'Orient sans doute qu'elle a été inventée, dans la Perse, par Zoroastre; les auteurs s'accordent sur ce point : mais n'y a-t-il eu qu'un Zoroastre? y en a-t-il eu deux? C'est une question indécise. Eudoxe, qui a prétendu que parmi les sectes philosophiques la magie était la plus illustre et la plus utile, plaçait ce Zoroastre six mille ans avant la mort de Platon ; autant en faisait Aristote. Hermippe, qui a écrit avec beaucoup d'exactitude sur toutes les parties de cet art, et qui a commenté les deux millions de vers composés par Zoroastre, et mis des tables aux ouvrages de cet auteur, rapporte que Zoroastre a puisé sa doctrine chez Azonaces, et vécu cinq mille ans avant la guerre de Troie. Il faut d'abord s'étonner que ces souvenirs et cet art aient subsisté pendant tant de siècles sans que les monuments écrits aient péri, et en outre sans que la tradition ait été entretenue par des intermédiaires illustres et continus. En effet, est-il beaucoup de personnes qui connaissent, même par ouï-dire, les seuls dont les noms figurent, Apuscorus et Zaratus de Médie, Marmarus et Arabantiphocus de Babylonie, Tarmoendas d'Assyrie, tous hommes dont il ne reste aucun écrit?
(Pline1, Liv.XXX - ch II)
Note: excellente remarque de Pline, que beaucoup d'auteurs feraient bien de méditer. Mais Pline lui même se fie à une rumeur pour nous parler d'Aristote. C'est dans un livre nommé le magique, qu'Aristote aurait parlé de Zoroastre, mais c'est un livre apocryphe. Et pourtant Pline, est encore l'auteur antique qui parle de Zoroastre avec le plus de lucidité.

Septième siècle. La chronique, dite d'Alexandrie, introduit la légende.
Ex hujus ergo genere oriundus est etiam Zoroastres ille nobilis Persarum Astronomus, qui morituriens precatus est uti fulmine ictus interiret, Persisque denunciavit: ubi me coelestis ignis consumserit, crematorum ossium meorum cineres tollite & servate : nec regnum à vobis & hac regione tolletur, quandiu ossa mea custodietis: Invocato ergo Orione a coelesti flamma de pastus interiit.
Car de celui ci est encore issu Zoroastre, ce fameux astronome persan, qui, désirant mourir, pria pour disparaitre frappé par la foudre, et déclara aux perses: Où le feu céleste me dévorera, prenez et gardez les cendres de mes ossements: pour que la souveraineté de cette région ne vous soit retirée, aussi longtemps que vous garderez mes os. En conséuence, ayant invoqué Orion, il disparut, en pature à la flamme céleste.
(Chronique d'Alexandrie, édition de 1615, p 89)
Note: La chronique, dite d'Alexandrie, est une chronique byzantine de l'histoire du monde, depuis la création jusu'à l'empereur Héraclius, rédigée au VIIe siècle. Elle tire son nom de ce qu'elle commence par le nom "Pierre d'Alexandrie". On la nomme aussi "chronique paschale" parce qu'elle utilise un système de chronologie fondé sur le cycle pascal.

1553 Guillaume Rouillé associe l'an 1906, Ninus et Zoroastre.
NINUS, Beli filius, tertius Babyloniorum Rex fuit, anno mundi 1906. ante Christum natum 2056. Regnavit hic 52. annos , omnibus viribus suis sumptis, omnibus bellum inferens, nulli parcens, propter summam regnandi cupiditatem. Primus Babylonicum regnum propagavit, statuam in honorem patris Beli erexit, ad quam qui confugerent, omni crimine absolverentur. Hujus exemplo adducti multi, statuas in memoriam patrum erexêre. Inde idololatria initium cœpit: inde nomina haec, Bel, Baal, Bel-phegor, & Bel-zebub. Videto Hierony. to. 6. super Hoseam cap. 2 & Bero. lib. 5.
Ninus, fils de Bélus, fut le troisième roi des Babyloniens, l'an 1906 de la création, 2056 avant Jésus-Christ. Il régna 52 ans, mettant toute sa force à ses propres dépenses, portant la guerre partout, n'épargnant personne, en raison d'un désir maximal de régner. Il agrandit d'abord le royaume de Babylone, erigea une statue en l'honneur de son père Bel, et que ceux qui s'enfuient soient absous de toutes leur fautes. Beaucoup, influencé de cet exemple, érigèrent des statues à la mémoire de leur père. De là a commencé le début de l'idolatrie. De là ces noms, Bel, Baal, Bel-phegor, et Bel-zebub. Voir Jérome tome 6 sur Hosée ch.2 et Bérose livre 5.
Note: Cette opinion très personnelle sur l'origine de l'idolatrie ne fait pas honneur à l'esprit critique de l'auteur.


Zoroastre (Rouillé)
ZOROASTES, ut multi autumant, erat is ipse filius Noë nomine Cham. Fuit hic primus Bactrianorum Rex, primus item artis magicae inventor, atque septem artium liberalium, & cursus cœli ac stellarum. Sunt qui memoriae prodiderint eum simul ac natus est risìsse: quod nequaquam fertur bonum omen : cùm nascentes vulgò vagiant. Fuit itaque à Nino victus: fuit quoque ipse Ninus sagitta ictus, quo vulnere periit, haeredem filium relinquens, nomine Niniam. Ninus civitatem Niniven aedificavit, trium dierum circuitum habentem, quam Cyrus Assyriorum Rex evertit. August. lib. de civita. Dei 21. cap.14. Euse. Plin.. lib.30 .cap.7.
Zoroastre, comme de nombreux auteurs l'affirment, était ce fils de Noë nommé Cham lui même. Il fut ce premier roi de Bactriane, de même le premier découvreur de l'art de la magie, et des sept arts libéraux, et du cours du ciel et des étoiles. Il en est qui allèguent le souvenir qu'il ait ri dès sa naissance: Ce qui ne portait nullement un bon présage, alors que les nouveaux nés ordinaires vagissent. C'est pourquoi il fut vaincu par Ninus. Ce même Ninus fut aussi frappé d'une flèche , par laquelle blessure il mourut, laissant un fils, un héritier, du nom de Ninias. Ninus batit la cité de Ninive, ayant une enceinte de trois journées, que renversa Cyrus, roi des Assyriens. Augustin, La cité de Dieu, libre 21, ch.14. Eusèbe. Pline livre XXX, ch.7.
Note: Guillaume Rouillé ne s'embarrasse pas de cohérence. Si on s'en tient à la Bible, Cham partit repeupler l'Afrique, et si l'on suppose quand même qu'il fut le premier roi de Bactriane, alors, puisque la Bactriane avait été, comme les autres pays, vidée de ses habitants par le déluge, 250 ans plus tard, elle ne devait pas compter beaucoup de sujets. C'est pourtant à cette chronologie fantaisiste que Fritsche va faire confiance. Des chronologies plus vraisemblables font Zoroastre contemporain de Cambyse 1er.
(Rouillé, p 12)

1555 Marc Fritsche imprime la légende.
Anno mundi 1906
Zoroastres primus artis magicae author, quas in Persia invenit, absumptus est igne coelesti.

Année 1906 de la création
Zoroastre, premier auteur des arts magiques, qu'il inventa en Perse, fut consumé par le feu du ciel.

(Fritschius2)
Note: Marc Fritsche, ne cite pas sa source, Et nous ignorons par quel cheminement il a connu ce qu'il raconte. Ce n'était pas par une édition de la chronique d'Alexandrie, qui n'était pas encore imprimée en 1555. Nous n'avons pas trouvé de source imprimée antérieure, mais il est probable que la date de 1906 de la création vient de la chronologie de Guillaume Rouillé parue deux ans auparavant.

1557 Conrad Lycosthenes copie Fritsche.
Anno Mundi 1906, 2057 ante Christum
Zoroastes primus Bactrianorum rex, qui primus artes magicas invenit, quadringentis ante bellum Trojanum annis, hoc anni igne coelesti absumptus est. Marcus Fritschius in Meteoris.

Année 1906 de la création, 2057 av JC
Zoroastre premier roi des Bactriens, qui découvrit le premier les arts magiques, quatre cents ans avant la guerre de Troie, fut consumé cette année par le feu du ciel. Marc Fritsche dans ses Météores

(Lycosthenes, p 63)
Note: Lycosthènes se trompe systématiquement de trois ans dans sa chronologie.

Pierre Bayle compile des légendes.
ZOROASTRE, en Latin Zoroastres, Roi des Bactriens, fut vaincu par Ninus, & à passé pour l'Inventeur de la Magie . Eusebe pose sous l'an 7 d'Abraham cette victoire de Ninus , & il y a bien des Auteurs qui font Zoroastre beaucoup plus ancien. Quelques-uns aussi le font beaucoup plus moderne; tout est plein de variations sur ce chapitre de l'Histoire de ce fameux personnage , & l'on ne s'accorde guere mieux fur le reste. Ainsi mes Lecteurs ne doivent s'attendre qu'à trouver ici un ramassis d'incertitudes, & de contes bigarrez. On rapporte
...
(d) qu'il souhaita d'être frappé de la foudre, & d'être consumé du feu du Ciel, & qu'il ordonna aux Perses de recueillir ses os après qu'il auroit été brûlé de cette façon , & de les garder & vénérer comme un gage de la conservation de leur Monarchie; qu'ils eurent en effet pour ses reliques une grande vénération, mais qu'enfin étant tombez dans la négligence à cet égard-là, ils déchurent aussi de la Royauté. La Chronique d'Alexandrie ajoûte qu'après leur avoir tenu ce discours, il invoqua Orion, & fut consumé d'un Feu céleste.
(d) Cedrenus & Suidas

Note: Les oeuvres de Cedrenus et Suidas datent du XIème siècle, et dérivent ici de La Chronique d'Alexandrie. Bayle cite sur Zoroastre, des dizaines d'opinions toutes plus bizarres et mal fondées les unes que les autres, ce qui justifie son appréciation de "ramassis d'incertitudes", qui se comprend sous la plume d'un auteur critique.
(Bayle2, tome 4, p 555)

1968 Raymond Drake se raconte des histoires.
In his home Zoroaster had celestial visions and held conversations with Archangels, whom we may regard as Teachers from Space. It is significant that he chose as the divine emblem of Ahura-Mazda the winged disk of Asshur, the God of Assyria, which is stylised prominently in the famous Behistun cliff-sculptures of Darius. The teachings of Zoroaster were witten down in the Zend-Avesta and spread to neighbouring countries even to India. The worship of fire is probably a form of ancient sun worship, said to be the religion of the Space People. Ahura Mazda (Ormuzd), Lord of heaven, led Seven Amshaspends, heavenly hosts, in cosmic conflict against Angra Manyu (Ahriman) tend bis Demons of Darkness. This eternal war between the Gods of Light and the Lords of Evil, parallels the struggle between Horus and Set, and may be an allegory of chat actual War in the Heavens waged by Spacemen, so vividly described in the Hindu, Chinese and Greek Classics. Zoroaster is said to have ascended to 'heaven' to receive 'God's' instructions; we think of Enoch, Elijah, Romulus, even Adamski, and we wonder?
Chez lui, Zoroastre eut des visions célestes et tint des conversations avec les Archanges, que nous pouvons considérer comme des instructeurs de l'espace. Il est significatif qu'il ait choisi comme emblème divin d'Ahura Mazda-Le disque ailé d'Assyrie, le Dieu d'Assyrie, qui est stylisée en bonne place dans les célèbres bas-reliefs de Darius à Behistun. Les enseignements de Zoroastre ont été écrits dans le Zend-Avesta et se propagèrent aux pays voisins, même à l'Inde. Le culte du feu est probablement une forme de l'ancien culte du soleil, qu'on dit être la religion du peuple de l'espace. Ahura Mazda (Ormuzd), Seigneur du ciel, conduit Sept Amshaspends, les hôtes célestes, en conflit cosmique contre Angra Manyu (Ahriman) et ses démons des ténèbres. Cette guerre éternelle entre les dieux de la lumière et les seigneurs du Mal, est parallèle à la lutte entre Horus et Seth, et peut-être une allégorie de cette guerre réelle dans les cieux menées par les hommes de l'espace, si vivement décrite dans les classiques Hindous, chinois et grec. On dit que Zoroastre serait monté au "ciel" pour recevoir des instructions "de Dieu"; nous pensons à Enoch, à Elie, à Romulus, et même à Adamski, et nous nous interrogeons?
(Drake3, p 205)
Note: Pour Raymond Drake, tout ce qui a été écrit est réel, et tout ce qui est prodigieux, fantastique ou simplement insolite, est l'oeuvre des hommes de l'espace (comme d'autres voyaient le diable partout). Il est donc normal qu'il pense qu'Enoch, Zoroastre, Elie et Romulus aient réellement été enlevés au ciel, et bien sur, dans des engins extraterrestres. Par contre il est moins normal qu'il cite Adamski, notoirement connu comme affabulateur, et qui, lui, revint de son prétendu voyage dans l'espace.

Analyse:
Nous n'avons cité Pline que comme exemple, car d'autres auteurs de l'antiquité mentionne Zoroastre, avec tellement de variantes qu'on a souvent cru qu'il y avait plusieurs Zoroastre. Mais aucun ne mentionne cette disparition par le feu du ciel avant la chronique dite D'Alexandrie. Or cette chronique, qui prétend remonter à la création du monde, a tout de même été écrite environ onze siècles après Zoroastre, si l'on s'en tient aux chronologies vraisemblables qui placent Zoroastre au temps de Cambyse 1er, et vingt-six, si l'on retient la date de Fritsche. Autant de siècles de silence. Nous pouvons donc être sûr qu'il s'agit d'une légende. D'autant que le fait invoqué n'est pas compatible avec nos connaissances: un homme mort foudroyé n'en est pas consumé pour autant. Mais la légende va s'enrichir, et Raymond Drake finit par écrire que Zoroastre, confident des grands instructeurs de l'espace, est monté au ciel.

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