214 avant JC
Hadria, autel dans le ciel et apparences d'hommes en blanc
En réalité: nuage possible

vers 9 avant notre ère, Tite Live mentionne une série de prodiges pour crédules:
prodigia eo anno multa nuntiata sunt, quae quo magis credebant simplices ac religiosi homines, eo plura nuntiabantur: Lanuvi in aede intus Sospitae junonis corvos nidum fecisse; in Apulia palmam Viridem arsisse; Mantuae stagnum effusum Mincio amni cruentum Visum; et Calibus creta et Romae in foro boario sanguine pluvisse; et in Vico Insteio fontem sub terra tanta ui aquarum fluxisse ut serias doliaque quae in eo loco erant provoluta velut impetu torrentis tulerit; tacta de caelo atrium publicum in Capitolio, aedem in campo Volcani, Vacunae in Sabinis publicamque viam, murum ac portam Gabiis. jam alia volgata miracula erant: hastam Martis Praeneste sua sponte promotam; bovem in Sicilia locutum; infantem in utero matris in Marrucinis 'io triumphe' clamasse; ex muliere Spoleti virum factum; Hadriae aram in caelo speciesque hominum circum eam cum candida veste visas esse. quin Romae quoque in ipsa urbe, secundum apum examen in foro visum - quod mirabile est, quia rarum - , adfirmantes quidam legiones se armatas in Janiculo videre concitaverunt civitatem ad arma, cum qui in Janiculo essent negarent quemquam ibi praeter adsuetos collis ejus cultores apparuisse. haec prodigia hostiis majoribus procurata sunt ex haruspicum responso et supplicatio omnibus deis quorum pulvinaria Romae essent indicta est.
Cette année-là on annonça un grand nombre de prodiges, et plus les hommes simples et religieux y ajoutaient de confiance, plus on en annonçait. À Lanuvium, dans l'intérieur du temple de Junon Sospita, des corbeaux avaient fait leur nid; en Apulie, un palmier vert s'était embrasé; à Mantoue, l'étang que forme le Mincio avait paru ensanglanté; à Calès, il avait plu de la craie, et à Rome, dans le Forum Boarium, il avait plu du sang. Dans la rue Instéius, une source souterraine avait coulé avec tant d'impétuosité que des vases et des tonneaux, qui se trouvaient là, furent entraînés comme par un torrent impétueux. Le feu du ciel tomba sur l'atrium public au Capitole, sur le temple de Vulcain au Champ de Mars, sur une citadelle et sur la voie publique en Sabine, sur un mur et sur une porte à Gabies. D'autres miracles encore avaient été déjà rapportés. La lance de Mars, à Préneste, s'était mise d'elle-même en mouvement; en Sicile un boeuf avait parlé; chez les Marruciniens, un enfant dans le sein de sa mère, s'était écrié: "Io! Triumphe!". À Spolète, une femme avait été changée en homme; à Hadria, on avait vu dans le ciel un autel, et autour, des fantômes d'hommes vêtus de blanc; à Rome même, au sein de la ville, on vit un essaim d'abeilles dans le forum, et quelques personnes affirmèrent qu'elles avaient aperçu des légions armées sur le Janicule, et appelèrent les citoyens aux armes. Toutefois ceux qui étaient sur le Janicule déclarèrent que personne d'autre que ceux qui y habitaient ordinairement n'y avait paru. D'après la réponse des haruspices, on expia ces prodiges par des sacrifices solennels, et l'on adressa des prières à tous les dieux qui recevaient à Rome un culte particulier.
Note: la traduction précédente est de M.Nisard, en 1864. Nous avons gardé tout le texte, car il nous renseigne sur l'incompétence des témoins et la crédulité du peuple. Nous extrayons et retraduisons le passage qui nous intéresse le plus.
Hadriae aram in caelo speciesque hominum circum eam cum candida veste visas esse
A Hadria furent vus dans le ciel, un autel et autour de lui des apparences d'hommes avec des vètements blancs
(Livius, liv XXIV, ch X)

vers 1500, Sabellicus est bref
Romae sanguine pluit in foro Boario.
bos in Sicilia locutus.
Adriae ara in coelo visa, hominumque species circa eam in candida veste.

A Rome il plut du sang dans le Forum Boarium
En Sicile, un boeuf parla
A Adria un autel fut vu dans le ciel, et autour de lui l'apparence d'hommes vétus de blanc.

(Sabellicus, Enneade V, livre 3, folio 283)
Note: La source n'est pas clairement indiquée, mais la référence des prodiges des lignes précédentes est attribuée à Tite Live.

1552, Le pseudo Obsequens copie Sabellicus.
DXL 212
Q.Fabio Maximo Verrucoso IIII. M.Claudio Marcello III Coss.
34 ...Calibus creta, & Romae in foro Boario sanguine pluit.
bos in Sicilia locutus.
... Hadriae aram in caelo, speciesque hominum circum eam candida ueste uisae...

An 540 de Rome, 212 av JC
Quintus Fabius Maximus Verrucosus IV. Marcus Claudius Marcellu, consuls
34 ... A Rome il plut du sang dans le Forum Boarium
En Sicile, un boeuf parla
...A Hadria furent vus dans le ciel, un autel et autour de lui l'apparence d'hommes vétus de vètements blancs...

(Obsequens2, p 59)
Note: Le pseudo Obsequens c'est en réalité Lycosthènes qui copie Sabellicus, pour reconstituer les passages perdus d'Obsequens.

1557, Conrad Lycosthènes copie Sabellicus

autel céleste (Lycosthenes)
anno mundi 3751. ante Christum 212
Romae sanguine pluit in foro Boario.
bos in Sicilia loquutus est.
...Adriae ara in coelo visa, hominumque species circa eam in candida veste...
Sab.lib.3.Ennea.5.ex Livii lib.4.dec.3

Année de la création 3751. 212 avant Jésus-Christ
A Rome il plut du sang dans le Forum Boarium
En Sicile, un boeuf parla
A Adria un autel fut vu dans le ciel, et autour de lui l'apparence d'hommes vétus de blanc.
Sabellicus, livre 3, Ennéade 5, d'après Tite Live, livre 4, décennis 3.

Lycosthenes, p 119
Note: On ne sait pas pourquoi Lycosthènes copie Sabellicus, et pas directement Tite Live. Ce faisant, il se comporte comme un ufologue d'aujourd'hui, qui utilise la source la plus récente, et non la plus ancienne. Il se trompe de deux ans, mais c'est quand il ne se trompe pas qu'il faut s'étonner.

1842, Victor Verger traduit Obsequens, et donc Lycosthenes.
XXXIV. Sous les consuls Q. Fabius Maximus Verrucosus IV et M. Claudius Marcellus (1)
A Calès, il plut de la craie, et du sang à Rome, dans le marché aux boeufs.
En Sicile, un boeuf parla
... A Hadrie, on vit au ciel un autel autour duquel étaient des spectres vêtus de blanc. ...
(1) An de R. 540

(Obsequens3, p 41)
Note: le texte initial parle d'apparences (species) et non de spectres qui pourraient être interprétés comme des fantomes

1955 Harold T. Wilkins insiste sur la blancheur des vêtements.
B.C. 213: "At Hadria," (Gulf of Venice), "the strange spectacle of men with white clothing was seen in the sky. They seemed to stand round an altar, and were robed in white."
214 av JC: A Hadria (golfe de Venise), "l'étrange spectacle d'hommes en vêtements blancs a été vu dans le ciel. Ils semblaient se tenir autour d'un autel, et étaient vêtus de blanc.
Wilkins, p 166

1964 Raymond Bernard croit citer Obsequens.
B.C. 214: Men and Altar "At Hadria an altar was seen in the sky and about it the forms of men in white clothes." - Julius Obsequens, Prodigiorum Libellus, Ch. 66
214 av JC: Hommes et autel "A Hadria un autel a été vu dans le ciel et près de lui les formes d'hommes en vètements blancs."
Julius Obsequens, Prodigiorum Liber, Ch. 66

Bernard, ch. Conclusion

1970, Henry Durrant copie Bernard.
- 214 av. J.-C. : « A Hadria, un autel (plate-forme ?) a été vu dans le ciel, et près de lui des formes d'un homme en vêtements blancs. » (Tite-,Live, Histoire romaine, livre XXI, chap. 62).
Durrant, p 49
Note: Apparemment Durrant recopie Bernard, mais il rajoute l'hypothèse d'une plate forme volante. Il est probablement sous-entendu que les vètements blancs sont des scaphandres de cosmonautes

1977, Raymond Drake projette ses fantasmes.
à Adria, on vit un autel dans le ciel avec, autour, des formes d'hommes en vêtements blancs. Sûrement était-ce un vaisseau de l'espace avec des hommes de l'espace!
(Drake2, p 117)
Note: On remarque que ce qui était - peut être - une plate-forme chez Durrant, est surement, un vaisseau de l'espace, chez Drake, 7 ans plus tard. Encore quelques années et on nous aurait dit de quelle planète il venait.

1977 Michel Bougard réduit le nombre d'hommes célestes.
Tite-Live raconte également comment en -214, à «Hadria, un autel a été vu dans le ciel, et près de lui, des formes d'un homme vêtu en blanc. » 31.
31. Tite-Live, Histoire Romaine, livre XXI, 62.

(Bougard, p 45)
Note: Des apparences d'hommes, et non d'un seul

21ème siècle, Godelieve Van Overmeire copie Henry Durrant.
-214
ITALIE: ROME ANTIQUE
"A Hadria, un autel a été vu dans le ciel, et près de lui des formes d'un homme en vêtements blancs" (Henry DURRANT: "Le livre noir des S.V." - Laffont 1970, p.49)

(Chronologie OVNI, sur le site actuellement fermé de Godelieve Van Overmeire.)
Note: Rappelons que ce site est la source de presque tous les catalogues disponibles sur le web francophone

21ème siècle, la légende explose sur le web.
Hadria -Rome antique ( 213 av. JC. )
L' historien romain Titus Livius, né en 59 av. JC et mort en l'an 17 de notre ère ) rapporte une observation faite en 213 av. JC à Hadria, dans le golfe de Venise en Italie, et parle de la présence dans le ciel de ce qui ressemblait à un autel, entouré " de l'étrange spectacle d'hommes vêtus de blanc ".
(Une page web parmi les 75 qui citent ce texte)
Note: Quel étrange spectacle que des hommes vétus de blanc dans la Rome antique! Aussi étrange qu'aujourd'hui des jeunes en blue-jean ou des hommes politiques en costume cravate...

2006, Jean Sider extrapole sur Wilkins.
- 213 - sdp - République Romaine:
Notre source est très avare d'informations sur ce cas.
C'est Adria qui fut le théâtre de l'incident. Dans cet ancien port, qui a donné son nom à la mer Adriatique, apparut dans le ciel un étrange spectacle d'hommes vêtus de robes ou de tuniques blanches. Ils paraissaient se tenir en cercle autour d'une sorte d'autel. (Wilkins, p. 157, snc).
Une vision d'ancienne cérémonie rituelle? Wilkins libelle « Hadria ».

(Sider, p 44)
Note: Comment Sider peut-il ne citer que Wilkins? Nous savions déja qu'il n'avait pas lu Tite Live ou Julius Obsequens, mais voila qu'il n'a même pas remarqué que Durrant ou Bougard citent ce cas. Encore heureux qu'il ne mette pas ses hommes en blanc autour d'une charrue, comme Vallée pour le cas de Cannes en 216 av JC, mais il les met en cercle, ce que ne dit pas Wilkins, qui est avare d'information au sens ou il ne dit pas que l'autel fut un engin spatial, ni les hommes en blanc des extraterrestres (pour une fois!).

2007, Richard Stothers ne sait pas ce que pouvait être cette craie.
Other falls in which a solid whitish substance was involved include two "rains of chalk," one at Cales in 214 BC and another at Rome in 98 BC. No other information is offered about the physical nature of this chalk.29

29 Liv. 24.10.7; Obsequens 47; August. C.D. 3.31. Rains of "wool" were also reported: Liv. 42.2.4; Plin. Nat. 2.147; Obsequens 12, 52; Orosius 7.32; Jerome Chronica AA 2383; Lyd. Ost. 6.
D'autres chutes dans lesquelles une substance solide blanchâtre était impliquée comprennent deux "pluies de craie," une à Cales en 214 AC et une autre à Rome en 98 AC. Aucune autre information n'est offerte sur la nature physique de cette craie.
29 Tite Live 24.10.7; Obsequens 47; August. C.D. 3.31. Des pluies de "laine" ont aussi été rapportées: Tite Live 42.2.4; Pline, Histoire Naturelle livre II, ch.147; Obsequens 12, 52; Orosius 7.32; Jerome Chronica AA 2383; Jean le Lydien, De Ostentis livre 6.

2007, Richard Stothers compare les observations d'Hadria et du père Gill.
According to Livy, in 214 BC "at Hadria an altar was seen in the sky; around it were forms of men dressed in shining white." The nature of the altar (ara) is not specified. But four years earlier, "in the district of Amiternum, in many places, forms of men dressed in shining white were seen at a distance; they did not approach anyone."30 Except for this report, entities unassociated with a UFO will not be a subject of investigation here, as problems of identification and verification present insurmountable obstacles even in modern cases, as Hynek and others have shown. The incident of 214 BC nonetheless strikingly recalls the classic observation of UFO occupants on a hovering, overhead craft seen by Father Gill and his companions in 1959 off Papua New Guinea.31
30 Liv. 21.62.5; 24.10.10. See also n. 10, above.
31 Vallee (1965) 145-8; Hynek (1972) 167-72; Herbison-Evans (1977).

selon Tite Live, en 214 AC, "à Hadria un autel a été vu dans le ciel; autour de lui étaient des formes d'hommes vêtus de blanc brillant." La nature de l'autel (ara) n'est pas spécifié. Mais quatre ans plus tôt, "dans le district de Amiternum, dans de nombreux endroits, des formes d'hommes vêtus de blanc brillant ont été observées à distance; ils n'ont approché personne." 30 Sauf pour ce rapport, les entités non associée à un OVNI ne seront pas l'objet de recherches ici, comme les problèmes d'identification et de vérification présentent des obstacles insurmontables, même dans les cas modernes, comme Hynek et d'autres l'ont montré. L'incident de 214 AC rappelle néanmoins de façon frappante l'observation classique d' occupants d'OVNI sur un engin aérien en vol stationnaire, par le Père Gill et ses compagnons en 1959 au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.31
30 Tite Live. 21.62.5; 24.10.10. voiir aussi note 10, ci dessus.
31 Vallee (1965) 145-8; Hynek (1972) 167-72; Herbison-Evans (1977).

(Stothers, p 82)
Note: Savant discours pour dire qu'on ne sait pas ce que c'est. Mais au moins l'autel d'Hadria ne revenait pas tous les soirs au même endroit, comme dans le cas du père Gill, qui, bien que mal documenté laisse entrevoir un phénomène astronomique. Nous verrons qu'il y a tout de même une explication possible pour celle d'Hadria.

2009, Jacques Vallée joue au critique.

Fig. 3: An interpretation of the Hadria sighting
"At Hadria an altar was seen in the sky and about it the forms of men in white clothes."
This illustration attempts to capture the scene, which suggests an event remarkable enough for historians to have noted it, and for a record to have been preserved. We suspect, however, that a confusion of locations may exist with the case of 218 BC in Amiterno.
White clothes are indicative of sacerdotal garments.
Source: Lycosthenes, Julii Obsequentis Prodigiorum Liber...per Conradum Lycosthenem Rubeaquensem integrati suae restitutus (Basel, 1552).

"A Hadria un autel fut vu dans le ciel et auprès de lui des formes d'hommes en vètements blancs"
Cette illustration tente de rendre la scène, ce qui suggère un événement assez remarquable pour que les historiens l'aient noté, et qu'un enregistrement en ait été préservé
Nous soupçonnons toutefois qu'une confusion de lieux puisse exister avec le cas de 218 avant JC à Amiterno.
Des vêtements blancs sont révélateurs de vêtements sacerdotaux.

(Vallée2, cas n° 11)
Note: Jacques Vallée cite la reconstitution du livre d'Obsequens par Conrad Lycosthènes, alors qu'il aurait pu citer Tite Live. Il insiste sur "un événement assez remarquable pour que les historiens l'aient noté." On voit que Vallée n'a pas lu Tite Live. Dans le même passage, il cite un nid de corbeaux, plusieurs chutes de foudre, un essaim d'abeilles. Tous ces faits divers étaient des prodiges que les chroniqueurs consignaient et que Tite Live a recopié. Il n'y a aucune raison de soupçonner une confusion avec le cas d'Amiterna, ou les apparences d'hommes n'ont pas été vues dans le ciel.

Analyse:
Ce que dit Tite Live, à chaque fois qu'il cite une bordée de prodiges, et qui n'apparait pas chez les compilateurs, montre bien qu'il y voit plus une manifestation de la crédulité populaire, qu'une intervention des dieux, à fortiori des extraterrestres: plus les hommes simples et religieux y ajoutaient de confiance, plus on en annonçait. Et de fait, les prodiges qu'on annonçait était de plus en plus grotesques. Passe encore qu'en 218, un enfant de six mois, de condition libre, avait crié "Triomphe!" dans le marché aux herbes. Mais voici maintenant qu'un autre crie la même chose dans le sein de sa mère! Il tombe une pluie de sang, qui n'est que la première, et par dessus le marché, un boeuf parle. Ce n'est aussi que le premier, une dizaine d'autres suivront.
Mieux, il nous prouve que les témoins de l'époque voyaient des prodiges qui n'existaient que dans leur tête: quelques personnes affirmèrent qu'elles avaient aperçu des légions armées sur le Janicule... Or il n'y avait rien sur le Janicule. Et c'est entre ces deux prodiges que s'intercale celui d'Hadria. Comment croire que des habitants d'Hadria aient vu un autel dans le ciel, alors qu'à Rome même, où l'on pu vérifier, il n'existait pas plus de légions sur le Janicule que de beurre en broche.
Mais les compilateurs de prodiges sélectionne ce qui les intéresse, se recopient les uns les autres, et n'ont lu, ni le texte original de Tite Live, ni ses commentaires. Non seulement ils prennent l'observation pour argent comptant, mais ils commencent à l'interpréter. L'autel se transforme en plate forme dans le ciel, puis en vaisseau de l'espace.


autel antique (Gaffiot)
Ce détail de la plate-forme nous met cependant sur la voie.
En admettant que l'observation ait bien eu lieu, si les habitants d'Hadria ont comparé ce qu'ils voyaient à un autel, c'est que le dessus en était plat. Or des objets célestes plats, il y en a qui n'ont rien de mystérieux. Ce sont les nuages tabulaires, en forme d'enclume: les cumulonimbus incus.
Qu'on ne dise pas que les habitants d'Hadria auraient reconnu un simple nuage, car quand bien même certains témoins n'auraient effectivement vu qu'un nuage, ce ne sont pas eux qu'on aurait écouté. Ce sont les mauvais témoins, ceux qui ont cru voir un autel. La preuve en est que qu'à Rome, quand des témoins affirmèrent avoir vu des légions armées sur le Janicule, ce ne sont pas les témoins qui habitaient sur le Janicule - et qui n'avaient rien vu - qu'on consulta. Et les haruspices considérèrent comme un prodige, justifiable d'expiation céremonielle, le fait que des témoins aient cru voir sur le Janicule des légions qui n'existaient pas.
Ceci nous confirme le paradoxe de Monnerie: "Moins un témoin sait reconnaître un objet, plus il est pris au sérieux."


cumulonimbus incus
D'ailleurs les nuages, surtout quand il en apparait une combinaison de divers types, sont capables de bien des fantasmagories: dédoubler le soleil, ou le présenter en forme de cigare orange, faire défiler une troupe de cavaliers dans le ciel (pour nous limiter à des observations personnelles!).
Et ceci, rien qu'avec des nuages de forme banale. On devine ce qui peut se produire avec des nuages se prétant à la pareidolie, comme ceux qui évoquent des animaux. Pour bien juger des formes étranges des nuages, le mieux est de consulter le site Polar images, qui regorge de photos de nuages aux formes étranges.

Pourquoi alors chercher midi à quatorze heures? Au mieux, les habitants d'Hadria ont vu un nuage tabulaire, et d'autres types de nuage ont complété le tableau, pour donner des apparences d'hommes en blanc. Au pire ils n'ont pas plus vu d'autel qu'un enfant n'a crié dans le sein de sa mère. En aucun cas, ils n'ont vu de plateforme volante.

Dernière mise à jour: 11/03/2015

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