215 avant JC
Lanuvium, Italie, mer en feu et pluie de pierres
En réalité: renseignements insuffisants + bombes volcaniques

vers 9 avant notre ère, Tite Live mentionne dela rumeur:
Mare arsit eo anno; ad Sinuessam bos eculeum peperit; signa Lanuvi ad Junonis Sospitae cruore manauere lapidibusque circa id templum pluit, ob quem imbrem nouendiale, ut adsolet, sacrum fuit; ceteraque prodigia cum cura expiata.
Cette année-là la mer s'embrasa. À Sinuessa un boeuf mit bas un poulain; à Lanuvium, du sang coula de la statue de Junon Libératrice, et autour du temple il plut des pierres. À cause de cette pluie, selon l'usage, fut fait le sacrifice novemdial, et les autres prodiges furent expiés avec soin.
(Livius, liv XXIII, ch XXXI)
Note: pour le prodige de Sinuessa, Titre Live dit bien un boeuf (bos), quand ses divers traducteurs traduisent vache ou génisse. Mais Vache se dit vacca, et non bos, et un boeuf qui met bas, c'est un prodige d'un autre calibre qu'une vache qui met bas un veau mal formé qui ressemble à un poulain. Ceci nous renseigne sur le type du prodige: il s'agit d'une rumeur, et non d'une monstruosité.

1552, Le pseudo Obsequens copie Tite Live.
DXXXIX 213
L.Posthumio Albino III, P.Sempronio Craccho, Coss
33
Mare arsit, ad Sinuessam bos equuleum peperit, signa Lanuvii Junonis Sospitae cruore manavere, lapidibus circa id templum pluit; ob quem imbrem, novendiale sacrum fuit, ceteraque prodigia cum cura expiata.

An 539 de Rome, 213 av JC
Lucius Posthumius Albinus III, Publius Sempronius Gracchus, consuls
La mer s'embrasa, a Sinuessa un boeuf mit bas un poulain, à Lanuvium, du sang coula de la statue de Junon Libératrice, autour du temple il plut des pierres. À cause de cette pluie fut fait le sacrifice novemdial, et les autres prodiges furent expiés avec soin.

(Obsequens2, p 56)
Note: Le texte d'Obsequens est perdu. Il s'agit ici de la reconstitution de Lycosthenes.

1555, Marc Fritsche résume en deux mots.
Mundi 3751: Urbis 539.
Mare arsit. Livius libro 23

Année de la création 3751. An de Rome 539.
La mer s'embrasa. Tite Live livre 233

(Fritschius2)

1557, Conrad Lycosthènes cite Obsequens, donc lui même

mer en feu (Lycosthènes)

pluie de pierres (Lycosthènes)
anno mundi 3751. ante Christum 213
Mare arsit,...
Signa Lanuvii Junonis Sospitae cruore manavere, lapidib. circa id templum pluit
Livius lib.23. Obsequens & alii.

Année de la création 3751. 213 avant Jésus-Christ
La mer s'enflamma...
à Lanuvium, du sang coula de la statue de Junon Libératrice, et autour du temple il plut des pierres.
Tite Live livre 23. Obsequens et autres

Lycosthenes, p 117

1842, Victor Verger traduit Obsequens, mais en fait Lycosthenes.
XXXIII. Sous les consuls L. Posthumius Albinos III et P. Sempronius Gracchus (2)
La mer jeta des flammes ; près de Sinuesse, une vache mit bas un poulain. A Lanuvium, les statues de Junon Sospita suèrent du sang, et il plut des pierres aux environs de son temple : cette pluie donna lieu à un sacrifice novemdial, et l'on ne négligea aucune expiation à l'égard des autres prodiges.
2 (An de R. 539)
(Obsequens3, p 39)

1955 Harold T. Wilkins prétend que les anciens connaissaient bien le volcanisme.
B.C. 214: "The sea threw out flames near Sinuessam". (A maritime town, south of Rome, in Campania. As the old Romans were well acquainted with vulcanism, was this phenomenon caused by something that had fallen from the sky into the sea?)
214 av JC: "La mer jeta des flammes près de Sinuessa". (une ville cotière, au sud de Rome, en Campanie. Comme les anciens Romains connaissaient bien le volcanisme, ce phénomène fut il causé par quelque chose qui serait tombé du ciel dans la mer?)
Wilkins, p 166
Note: Wilkins n'a visiblement pas lu Obsequens, ni Lycosthène, ses sources prétendues, sinon il aurait vu que Sinuessa n'est pas le lieu du prodige marin. Quand à dire que "les anciens Romains connaissaient bien le volcanisme", c'est de l'ignorance crasseusse. Du volcanisme, les anciens romains ne connaissaient que les éruptions périodiques de l'Etna. Ils furent étonnés par les pluies de pierres du mont Albain, et surpris par l'éruption du Vésuve, à laquelle même Pline ne comprit rien

Analyse:
Il y a deux prodiges pouvant - peut-être - être classés célestes:

éruption de 1831
La mer s'embrasa.
Mais quelle mer s'embrasa? La mer Adriatique? La mer Ionienne? La mer de Sicile? La mer Tyrrhénéenne? On ignore où eut lieu ce prétendu phénomène.
Les physiciens chercheront une explication par l'inflammation de pétrole, ou de gaz méthane, en surface.
Les vulcalogues feront remarquer qu'il existe un groupe de treize volcans sous-marins, appelé "Champs Phlégréens de la mer de Sicile", et que le prodige pourrait correspondre à une éruption. Du moins si c'est bien la mer de Sicile qui sembla s'embraser. Encore qu'une éruption montre surtout un épais panache de cendres, comme sur l'image ci contre, montrant l'éuption, en mer de Sicile, du Ferdinandea, et qu'il n'est donc pas sûr que la description corresponde.
Mais il faut se rappeler qu'il ne s'agit que de la rumeur de l'apparence d'un prodige. On a pu croire que la mer s'embrasait au loin, en sorte que ce pourrait aussi bien être une aurore boréale, Ou un rougissement du à la poussière (mais pas d'apparence de flammes dans ce cas), voire un simple coucher de soleil, avec une bande de brume empéchant de distinguer la mer du ciel, ce qui arrive parfois sur la cote. Qu'on ne dise pas que les témoins auraient su reconnaitre un lever ou coucher de soleil: On a ce genre de prodige en 212 av JC: "À Réate on vit ...le soleil, plus rouge qu'à l'ordinaire, se teindre d'une couleur de sang". En janvier 2010, dans le cambrésis, on vit le soleil atteindre l'horizon rouge comme une tomate, fait banal en méditerranée, mais exceptionnel ici, car d'habitude il disparait dans la brume avant de toucher l'horizon. Pour les anciens, c'eut été un prodige. Et enfin, à notre époque, on voit parfois de braves témoins "dignes-de-foi" prendre le soleil couchant pour un OVNI (cas qui existe dans les archives du GEIPAN).
Nous avons donc trop d'explications possibles, faute de renseignements. Il est plus que probable qu'il s'agisse d'un phénomène naturel, mais on ne sait pas lequel


carte géologique du Latium
autour du temple il plut des pierres.
Quand on sait qu'il avait plu des pierres en 218,217, et 216, et qu'il en pleuvra encore en 212 (deux jours d'affilée), 210, 207 (plusieurs fois), on remarque qu'à cette époque, les années avec pluie de pierres sont aussi nombreuses que les années sans pluie de pierres. A Préneste, en 217 av JC, ç'aurait peut être pu être des météorites. Sur le mont Albain, on peut invoquer le volcanisme. Ici, Lanuvium est situé sur des terrains pyroclastiques, au sud du Mont Albain, et ce ne fut pas la seule pluie de pierres alléguée à Lanuvium. Donc, si le phénomène a bien eu lieu, le volcanisme est envisageable.

Dernière mise à jour: 20/07/2014

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