404 avant JC
Grèce, une colonne de feu guide Thrasybule lors d'une marche de nuit.
En réalité: invention

Thrasybule est pour l'histoire grecque, le héros qui mit fin au régime odieux des trente tyrans" imposé par Sparte, après sa victoire sur Athènes à la fin de la guerre du Péloponèse. Aucun ufologue, jusu'à 2009, n'avait raconté qu'il ait pu être aidé par un OVNI, et aucun historien de l'antiquité ne cite un prodige à son sujet

vers 370 AC, Xénophon décrit la campagne de Thrasybule.
2. Sur ces entrefaites, Thrasybule partit de Thèbes avec environ soixante-dix hommes (72) et s'empara de la place forte de Phylè. Les Trente accoururent de la ville avec les trois mille et leur cavalerie par un temps magnifique. À peine arrivés, un certain nombre de jeunes gens s'enhardirent à donner l'assaut à la place; mais ils ne réussirent qu'à se faire blesser inutilement et ils se retirèrent.
3. Comme les Trente voulaient investir la place pour la réduire en lui coupant les vivres, la neige tomba en abondance pendant la nuit et la journée du lendemain; alors, couverts de neige, ils retournèrent en ville, non sans avoir perdu un grand nombre de leurs goujats enlevés par les gens de Phylè.
4. Prévoyant que ceux-ci feraient aussi des razzias dans les champs, s'ils n'y plaçaient pas de gardes, ils envoyèrent sur la frontière, à quinze stades environ de Phylè, la garnison lacédémonienne, à l'exception de quelques hommes, et deux tribus de cavaliers. Ces troupes campèrent dans un lieu boisé et gardèrent le pays.
5. Mais Thrasybule, qui avait déjà réuni à Phylè près de sept cents hommes, se met à leur tête et descend dans la plaine pendant la nuit; il fait halte à trois ou quatre stades des gardes et ne bouge pas.
6. À l'approche du jour, au moment où les ennemis se levaient et s'écartaient de la place d'armes pour se rendre où chacun d'eux avait affaire, et où les palefreniers faisaient du bruit en étrillant leurs chevaux, les gens de Thrasybule, saisissant leurs armes, fondent sur eux au pas de course; ils en culbutent un certain nombre, puis les mettent tous en fuite et les poursuivent l'espace de six ou sept stades, et ils leur tuent plus de cent vingt hoplites, et parmi les cavaliers Nicostratos, surnommé le beau, et deux autres, qu'ils avaient surpris encore au lit.
7. En revenant, ils dressèrent un trophée et empaquetant les armes et les bagages qu'ils avaient pris, ils regagnèrent Phylè. La cavalerie accourut d'Athènes à la rescousse, mais elle ne vit plus aucun ennemi, et, après avoir attendu que les parents eussent relevé leurs morts, elle s'en retourna à la ville.
8. Dès ce moment, les Trente, voyant chanceler leur situation, voulurent s'assurer d'Éleusis, afin d'y trouver un refuge en cas de besoin. Aussi, après avoir donné leurs instructions aux cavaliers, Critias et ses collègues se rendirent à Éleusis. Ils y firent, sous la protection des cavaliers, une revue des habitants, sous prétexte de connaître leur nombre et le renfort qu'il faudrait ajouter à la garnison, et ils ordonnèrent à tout le monde de s'inscrire. Après s'être inscrit, chacun devait sortir par la poterne qui donnait sur la mer. Ils avaient placé les cavaliers sur la plage à droite et à gauche de la poterne, et, au fur et à mesure que les habitants sortaient, les valets des Trente les enchaînaient. Quand ils se furent saisis de tous les habitants, ils ordonnèrent à l'hipparque Lysimachos de les emmener et de les livrer aux Onze.
9. Le lendemain, ils convoquèrent à l'Odéon (73) les hoplites qui étaient sur la liste et les cavaliers; puis Critias se leva et prit la parole : « Citoyens, dit-il, c'est dans votre intérêt tout autant que dans le nôtre que nous organisons le gouvernement. Vous devez donc, comme vous participerez aux honneurs, avoir aussi votre part des dangers. Il faut donc que vous votiez la condamnation des habitants d'Éleusis que nous avons rassemblés ici, afin que vous partagiez nos espérances et nos craintes. » Puis il leur indiqua un emplacement où il leur ordonna d'apporter leur vote à découvert (74).
10. Pendant ce temps les gardes lacédémoniens, armés jusqu'aux dents, occupaient une moitié de l'Odéon. Ces mesures furent approuvées aussi par ceux des citoyens qui n'avaient souci que de leur intérêt personnel. À la suite de ces événements, Thrasybule se mettant à la tête des troupes qu'il avait ramassées à Phylè et qui atteignaient déjà près de mille hommes, arrive de nuit au Pirée. Lorsque les Trente en furent informés, ils accoururent aussitôt avec les Laconiens, la cavalerie et les hoplites, et ils prirent la grande route qui mène au Pirée.
11. Ceux de Phylè essayèrent d'abord de les repousser : mais comme l'étendue de l'enceinte paraissait demander une grosse garnison et qu'ils étaient encore peu nombreux, ils se concentrèrent sur Munychie.

Note: Nous avons dans ces passages deux marches de nuit. Xénophon ne mentionne de colonne de feu dans aucune. Pourtant Xénophon sait de quoi il parle. Il a été contemporain des faits. Il y a même, semble-t-il, participé.
(Xénophon2, livre II, ch 4)

4ème siècle avant notre ère, Aristote résume la campagne de Thrasybule.
L'hiver était déjà commencé quand Thrasybule occupa Phylé avec les émigrés. Les Trente, ayant échoué dans l'expédition qu'ils conduisirent contre eux, résolurent d'enlever les armes à tous les citoyens et de perdre Théramène.
Voici comme ils s'y prirent. Ils présentèrent au Conseil deux lois qu'ils soumettaient à son approbation : l'une donnait aux Trente le droit absolu de mettre à mort ceux des citoyens qui ne seraient pas sur la liste des Trois Mille ; l'autre refusait tous droits politiques dans la Constitution actuelle à tous ceux qui avaient détruit le mur d'Éétionéia ou fait acte quelconque d'opposition aux Quatre Cents, fondateurs de la première oligarchie. Or, Théramène avait fait l'un et l'autre, de sorte qu'une fois les deux lois ratifiées, il se trouva hors la cité et à la merci des Trente, qui avaient le droit de le faire périr.
Après la mort de Théramène, ils enlevèrent les armes à tous les citoyens, excepté aux Trois Mille, et, dans toute leur conduite, se laissèrent aller davantage à leur cruauté et à leurs pires instincts.
Sur ces entrefaites, les Athéniens de Phylé prirent Munichie et battirent l'armée de secours que les Trente avaient amenée.

Note: Deux phrases seulement nous parlent des émigrés de Phylé, et cette fois plus de marche de nuit.
(Aristote, Constitution d'Athènes, ch 37)

vers 200, Clément d'Alexandrie prouve la colonne de feu de l'exode par celle de Thrasybule
Bien plus, lorsque Thrasybule ramenait avec lui de Phylé les Athéniens de l'exil, et que, voulant cacher sa marche, il suivait des chemins non frayés, la nuit, sous un ciel sans lune et couvert de sombres nuages, une colonne de feu lui servait de guide, et marchait devant lui ; et après l'avoir conduit sain et sauf, ainsi que ses compagnons, jusqu'à Munichie, elle les quitta à l'endroit même où s'élève maintenant l'autel de Lucifer. Que les Grecs, par cette tradition, empruntée à leurs annales, apprennent donc à respecter les nôtres ; à croire, par exemple, qu'il a été possible au Dieu tout-puissant de faire marcher pendant la nuit devant les enfants d'Israël une colonne de feu qui leur servit, à eux aussi, de guide.
(Clément d'Alexandrie, Stromates,libre I, ch XXIV)
Note: Clément d'Alexandrie écrivait six siècles après les faits, alors que Xénophon en était contemporain. Il semble ici parler de la deuxième marche de nuit que Thrasybule fit vers le Pirée, en la confondant avec la marche suivante qui devait conduire les exilés à Munychie. Mais on voit bien que Clément d'Alexandrie n'a jamais fait de marche de nuit dans l'armée. Non seulement l'éclairage d'une colonne de feu est inutile pour qui connaît le chemin, mais c'est le meilleur moyen de signaler sa présence à l'ennemi, alors que Thrasybule voulait cacher sa marche. Cette histoire de colonne n'est donc qu'une fable absurde. Une fable dont l'auteur soigne la mise en scène: les chemins étaient non frayés, la nuit sombre et sans lune, alors que Xénophon ne dit rien de tel. Une fable dont le but est avoué: il s'agit de faire admettre aux grecs que les israélites ont pu être guidés par une colonne de feu, sur la foi de prétendues "annales" grecques.

2009, Jacques Vallée récupère Clément d'Alexandrie et ignore Xénophon.
"When Thrasybulus was bringing back the exiles from Phyla, and wished to elude observation, a pillar became his guide as he marched over a trackless region...The sky being moonless and stormy, a fire appeared leading the way, which, having conducted them safely, left them near Munychia, where is now the altar of the light-bringer."
  Note: We have found no comet recorded for that period, and the observation remains unexplained.

Source: Clement of Alexandria, Stromata, Book I, Chapter 24. Cited in The Ante-Nicene Fathers, translations of the writings of the Fathers down to AD 325, by Rev. Alexander Roberts and James Donaldson (eds.) revised and arranged by A. Cleveland Coxe, Vol. II: Fathers of the Second Century (Edinburgh reprint, 2001).

Quand Thrasybule ramenait les exilés de Phylé, et voulait échapper à l'observation, un pilier est devenu son guide comme il marchait sur une région sans chemin...Le ciel étant sans lune et orageux, un feu apparu montrant le chemin, qui, après les avoir conduit en sécurité, les laissa près de Munychie, où se trouve maintenant l'autel du-porteur de lumière.
  Nous n'avons trouvé aucune comète enregistré pour cette période, et l'observation reste inexpliquée..

Source: Clément d'Alexandrie. Stromates Livre I, ch 24. Cité dans The Ante-Nicene Fathers, traduction des écrits des Pères jusu'à 325 après JC, par Mgr Alexander Roberts et James Donaldson (eds.) revu et arrangé par A. Cleveland Coxe, Vol. II: Fathers of the Second Century (Edinburgh reprint, 2001).

Note: Clément d'Alexandrie ne dit pas que le ciel était orageux, mais sombre, ce qui suffit à son propos. Mais même en supposant que le fait ait eu lieu, il ne correspond évidemment pas à une comète, qui n'est pas assez lumineuse pour être comparée à du feu, suit le mouvement de la sphère céleste, réapparait chaque nuit, et est invisible à travers un ciel nuageux. Et puis, pour chercher une apparition contemporaine de comète, il faudrait encore connaître la date, que Vallée ne cite pas.
Enfin, plutôt que de se fier à un auteur contemporain, Vallée préfère se fier à la fable absurde d'un auteur postérieur de six siècles.

(Vallée2, cas n° 6)

Analyse:
Pour Clément d'Alexandrie, il s'agissait d'un prodige à but apologétique, pour prouver la véracité de la Bible. Pour Jacques Vallée, il s'agit de prouver l'antiquité des observations d'objets inconnus. Mais dans un cas comme dans l'autre, la manoeuvre est malhonnète. Clément d'Alexandrie fabrique une preuve, et Jacques Vallée choisit la source qui l'arrange, et qui est justement la plus fausse. Cette sixième observation d'OVNI du catalogue de Vallée ne vaut pas plus que les cinq précédentes, c'est à dire rien.

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