461 avant JC Rome, Ciel embrasé, tremblement de terre, pluie de chair, boeuf parlant En réalité: aurore boréale, séisme, pluie végétale, mystification Attention, c'est du lourd! vers 9 avant notre ère, Tite Live rapporte en vrac, feu céleste, séisme, boeuf parlant et pluie de chair. Eo anno caelum ardere visum, terra ingenti concussa motu est. Bovem locutam, cui rei priore anno fides non fuerat, creditum. Inter alia prodigia et carne pluit, quem imbrem ingens numerus avium intervolitando rapuisse fertur; quod intercidit, sparsum ita iacuisse per aliquot dies ut nihil odor mutaret. Cette année le ciel fut vu en feu, la terre fut ébranlée de grandes secousses. On crut qu'un boeuf parla, ce à quoi on n'avait pas donné foi l'année précédente. Entre autres prodiges, il plut de la chair, pluie qui était dévorée par un grand nombre d'oiseaux y voltigeant. Ce qui tomba sur la terre y resta plusieurs jours, sans changer d'odeur. (Livius, liv III, ch X) vers 8 avant notre ère, Denys d'Halicarnasse mentionne des prodiges inouïes. Ces conjectures furent appuyés par des signes divins qui parurent d'autant plus terribles que quelques-uns n'étaient point marqués dans les registres publics, et que de mémoire d'homme on n'en avait jamais vu de semblables. Les feux qui couraient dans l'air, ou qui restaient dans l'endroit où ils s'étaient allumés, les mugissements et les continuels tremblements de terre, les spectres qu'on voyait voltiger, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, les voix effrayantes qu'on entendait de toutes parts et plusieurs autres prodiges, troublaient les cœurs des mortels. On trouvait néanmoins qu'il en était déjà arrivé autrefois de semblables, et qu'il n'y avait que du plus ou du moins. Mais ce qui suivit ces premiers signes, était absolument sans exemple : on n'avait jamais vu ni entendu rien de pareil: l'épouvante et l'alarme de répandirent partout. Il tomba d'en haut une quantité affreuse, non pas de neige, mais de morceaux de chair, les uns plus gros, les autres plus petits : on voyait dans l'air une bande d'oiseaux de toutes les espèces, qui fondant sur cette proie, en enlevaient une partie avec leur bec : ce qui tomba à terre, tant dans la ville, que dans les campagnes, y demeura longtemps, sans changer ni de couleur ni d'odeur, sans s'en aller par pourriture comme les vieilles chairs, et sans même sentir mauvais. (Denys, liv X, ch 1-4) Note: Détail intéressant: on commençait à s'habituer aux prodiges célestes, mais la pluie de chair était un prodige nouveau, et donc effrayant. Début du 1er siècle, Valère Maxime croit aux boeufs parlant et aux pluies de chair. Praecipuae admirationis etiam illa prodigia, quae C. Volumnio Ser. Sulpicio consulibus in urbe nostra inter initia motusque bellorum acciderunt: bos namque mugitu suo in sermonem humanum converso novitate monstri audientium animos exterruit. carnis quoque in modum nimbi dissipatae partes ceciderunt, quarum majorem numerum praepetes diripuerunt aves, reliquum humi per aliquot dies neque odore taetro neque deformi aspectu mutatum jacuit. C'est encore un sujet de grand étonnement que ces prodiges arrivés dans notre ville, sous le consulat de P. Volumnius et de Servius Sulpicius, aux approches et dans le trouble des guerres de cette époque. Un bœuf, au lieu de mugir, fit entendre le son de la parole humaine et, par l'étrangeté de ce phénomène merveilleux, épouvanta ceux qui l'entendirent. Des lambeaux de chair tombèrent dispersés comme une pluie. La plus grande partie fut enlevée par des oiseaux de bon augure, le reste demeura plusieurs jours sur la terre sans prendre une odeur infecte ni un aspect repoussant. (Valère, Liv.I, ch VI-5) vers 73 de notre ère, Pline confirme la pluie de chair. Praeter haec inferiore caelo relatum in monumenta est lacte et sanguine pluisse M- Acilio C- Porcio cos- et saepe alias, sicut carne P- Volumnio Servio Sulpicio cos-, exque ea non perputruisse quod non diripuissent aves. Il se passe encore d'autres phénomènes dans le ciel inférieur. Les monuments historiques rapportent qu'il est tombé des pluies de lait et de sang sous le consulat (an de Rome 640) de Manius Acilius et de C. Porcius, et dans beaucoup d'autre circonstances; des pluies de chair, sous le consulat (an de Rome 293) de P. Volumnius et de Servius Sulpicius, ce qui ne fut pas enlevé par les oiseaux ne se putréfia pas ; (Pline1, liv II, ch LVII) le pseudo Obsequens copie (mal) Tite Live CCXCIII 458 XVI. P. Volumnio Amentino, Servio Sulpitio Camerino, coss. Terra ingenti motu concussa, bos loquuta, et coelum iterum ardere visum, cui rei priore anno fides non fuerat data. Variae spectrorum facies, horrendaeque voces oculis et auribus hominum observatae sunt. Carne pluit, quae nivis instar e coelo, frustis majoribus et minoribus demissa, ab omni genere avium intervolantium direpta, priusquam terram attingeret; reliquum vero quod intercidit, in Urbe agrisque sparsum jacuit multo tempore, nec colore mutato, nec odore, contra morem veterascentium carnium. 293 (de Rome) 458 (AC) 16 Publius Volumnius Amintinus et Servius Sulpicius Camerinus étant consuls. La Terre fut agitée de gigantesques mouvements, un boeuf parla, et le ciel fut de nouveau vu en feu, ce à quoi, l'année précédente on n'avait pas ajouté foi. Des spectres de formes diverses et des voix épouvantables frappèrent à la fois les oreilles et les yeux. Il plut de la chair, qui, tombant du ciel comme de la neige, en fragments plus ou moins gros, dévorée par toute sorte d'oiseaux volants, avant de tomber jusqu'à terre: le reste qui atteignit le sol, dans la ville et dans les champs, y git longtemps, sans changement de couleur, ni odeur, contrairement à l'habitude de vieilles chairs. (Obsequens2, p 47) Note: Le pseudo Obsequens, c'est Conrad Lycosthènes, qui a reconstitué ce passage perdu d'Obsequens, d'après Tite Live, qu'Obsequens copiait. Mais il a mal copié puisqu'avec lui c'est le ciel en feu qu'on n'avait pas cru, et non le boeuf parlant. 1555 Marc Fritsche ne s'intéresse qu'à la pluie de chair. Mundi 3505. Urbis 293 carne pluit Romae; Publio Volumnio et Servio Sulpitio Camerino consulibus. Dyonisius lib.10. An 3505 de la création du monde, an de Rome 293 Il plut de la chair à Rome, Publius Volumnius et Servius Sulpitius Camerinus étant consuls (Fristchius2) 1557 Lycosthenes se mélange les fiches.
Terra ingenti motu concussa, bos loquuta, et coelum iterum ardere visum, cui rei priore anno fides non fuerat data. Variae spectrorum facies, horrendaeque voces oculis et auribus hominum observatae sunt. Carne pluit, quae nivis instar e coelo, frustis majoribus et minoribus demissa, ab omni genere avium intervolantium direpta, priusquam terram attingeret; reliquum vero quod intercidit, in Urbe agrisque sparsum jacuit multo tempore, nec colore mutato, nec odore, contra morem veterascentium carnium. Livius. Dyonisius. Obsequens An 3505 de la création du monde, an 458 avant Jésus-Christ La Terre fut agitée de gigantesques mouvements, un boeuf parla, et le ciel fut de nouveau vu en feu, ce à quoi, l'année précédente on n'avait pas ajouté foi. Des spectres de formes diverses et des voix épouvantables frappèrent à la fois les oreilles et les yeux. Il plut de la chair, qui, tombant du ciel comme de la neige, en fragments plus ou moins gros, dévorée par toute sorte d'oiseaux volants, avant de tomber jusqu'à terre: le reste qui atteignit le sol, dans la ville et dans les champs, y git longtemps, sans changement de couleur, ni odeur, contrairement à l'habitude de vieilles chairs. Tite Live, Denys, Obsequens Lycosthenes, p 73 Note: Comme d'habitude Lycosthènes se trompe de trois ans, mais il se trompe aussi sur le prodige auquel on n'avait pas ajouté foi: c'est le boeuf qui parle, et non le ciel en feu. 1842, Victor Verger, entérine les erreurs de Lycosthenes. XVI Sous les consulats de P. Volumnius Amentinus et Servius Sulpicius Camerinus (3) La Terre fut agitée par de violentes secousses, une vache parla, et, ce que, l'année précédente on n'avait pas voulu croire, le ciel parut de nouveau tout en feu. Des spectres de formes diverses et des voix épouvantables frappèrent à la fois les oreilles et les yeux. Il plut de la chair, qui, tombant du ciel en matière de neige, et en fragments plus ou moins gros, était dévoré par toute sorte d'oiseaux volants parmi, avant de tomber jusqu'à terre: le peu qui atteignit le sol, soit dans les champs, soit dans la ville, y demeura longtemps épars, sans altération de couleur et sans odeur, contrairement à ce qui arrive d'ordinaire à de vieilles chairs. (3) An de R. 293 (Obsequens3, p 21) Note: Comme pour Lycosthènes, ce n'est pas le ciel en feu qu'on n'avait pas voulu croire l'année précédente, mais le boeuf parlant. 1954, Harold Tom Wilkins raconte n'importe quoi. Charles Fort would have been amused with the following story of an event said by the Roman poet Livius to have happened in B.C. 461: "In the skies of Italy, there was a rain of flesh, and numerous birds flying about in the air are said to have seized the flesh as it lay in rain water. And it happened that, as this flesh from the skies was thrown down and scattered about the fields and streets for several days, no odour changed it, nor was any bad smell emitted from it." The learned German meteorologist, Dr. R. Hennig (of the Imperial Prussian Institute of Meteorology) was sorely puzzled by this story. He said, in 1904: "It is uncertain what we may understand by it." But a precisely similar phenomenon happened near old Rome, in B.C. 58, when, says Lycosthenes: "Lights were seen in the sky, and strange noises heard. Flesh rained like snow from heaven, which in great gobbets were caught by all kinds of birds flying to and fro, and they caught it in their beaks and talons in the air, before it reached the ground. The residue, which fell down and lay a long time abroad in the city and fields, was found to have neither its colour nor odour changed, which is contrary to the wont of stale flesh or meat." B.C. 58: "The earth shook ... the air was again seen on fire, which thing was not believed by many. The year before, strange lights were seen in the air ... flesh rained from the sky as it were snow. It fell in small pieces which were caught by all the birds in the air, before the pieces of flesh touched the ground. Yet the residue on the ground had neither colour nor smell, and it remained in the streets of Rome and the country around, and did not decay or stink, as is the wont of stale flesh." Charles Fort aurait été amusé par l'histoire suivante d'un événement que le poète romain Livius dit s'être produit en 461 av JC: "Dans le ciel de l'Italie, il y eut une pluie de chair, et de nombreux oiseaux volants dans l'air, dit-on saisi la chair comme si elle reposait dans l'eau de pluie. Et il arriva que, comme cette chair était renversé et dispersé du haut des airs sur les champs et les rues pendant plusieurs jours, aucune odeur n'a changé, pas plus qu'une quelconque mauvaise odeur émise par elle. " Le savant météorologue l'allemand, Dr R. Hennig (de l'Institut impérial prussien de météorologie) a été cruellement embarrassé par cette histoire. Il a dit, en 1904: «Il n'est pas certain que nous puissions la comprendre." Mais un phénomène exactement semblable s'est produit près de l'ancienne Rome, en 58 av JC, quand, dit Lycosthenes: "Des lumières ont été vus dans le ciel, et des bruits étranges entendus. de la chair plut du ciel comme de la neige, qui, à grandes becquées était attrapée par toutes sortes d'oiseaux volant çà et là, et ils la prenait dans l'air dans leurs becs et griffes, avant qu'elle n'atteigne le sol. le reste, qui tomba et resta longtemps parmi la ville et les champs, a été trouvé sans couleur ni odeur changées, ce qui est contraire à l'habitude de la chair rance ou de la viande. " 58 av JC: "La terre trembla ... l'air a de nouveau été vu en feu, chose qui n'avait pas été cru par beaucoup. L'année précédente, des lumières étranges ont été observés dans l'air ... de la chair tomba du ciel comme de la neige. elle tomba en petits morceaux qui furent attrapés par tous les oiseaux de l'air, avant que les morceaux de chair ne touchent le sol. Pourtant, le résidu au sol n'avait ni couleur, ni odeur, et il resta dans les rues de Rome et le pays alentour, et n'a pas pourri ou pué, comme c'est l'habitude de la chair rance. " Wilkins, p 171 à 173 Note: D'abord, Titus Livius n'était pas un poête, mais un historien. Ensuite, si le phénomène décrit par Lycosthène est exactement semblable, c'est que c'est le même. Lycosthènes qui se trompe systématiquement de trois ans, place l'évènement en 458 av JC. Wilkins, qui ne l'a probablement pas lu lui même, se trompe de 400 ans et le place en 58. D'ailleurs la traduction qu'il a lu est incorrecte, puisque "l'année précédente" appartient, en fait, à la phrase précédente. Après quoi, ne s'étant peut être pas relu lui même, il la raconte une troisième fois. Et le fait qu'on n'avait pas cru la chose est relatif au boeuf parlant, et non au ciel en feu. On se demande aussi pourquoi Wilkins cite ce cas dans Des soucoupes volantes sur la lune, puisqu'il n'a aucun rapport, ni avec les soucoupes volantes, ni avec la lune 1977, Yves Naud ne mentionne que la pluie de chair. pluie de chair sous le consulat de Volumnus et de S. Sulpitius; (Naud, vol 2, p 105) Analyse:
Pour le tremblement de terre, il n'y a rien là que de classique, hélas Pour la "pluie de chair", les renseignements donnés prouvent que ce n'en était pas, puisque ce qui est tombé ne s'est pas corrompu, et que cela devait tomber assez doucement, comme des flocons, ce qui donnait le temps aux oiseaux de les attraper au vol. Cela devait donc être assez peu dense, rougeatre, et plutôt végétal qu'animal Pour le boeuf qui parle, Tite Live en cite plusieurs cas, meuuuh oui, mais ne cite qu'une fois les paroles du boeuf. Quel dommage. L'hypothèse de la mystification parait tout de même assez probable. |
Dernière mise à jour: 10/06/2014
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