49 avant JC
Italie et Chine, comète
En réalité: comète

vers 73 de notre ère, Pline discourt des comètes.
sed cometes numquam in occasura parte caeli est, terrificum magna ex parte sidus atque non leuiter piatum, ut ciuili motu Octauio consule iterumque Pompei et Caesaris bello,
Mais une comète n'est jamais dans la partie du ciel au couchant, astre terrible pour une grande part, et à ne pas expier légèrement, ainsi les troubles civils sous le consulat d'Octavius, et derechef la guerre de Pompée et de César.
(Pline1, Liv.II ch XXIII)
Note: On se demande où Pline a trouvé qu'une comète ne se trouve jamais à l'ouest. Pline admet sans analyse les terribles présages des comètes que Cicéron réfutait déjà au siècle précédent. Mais on peut alors remarquer que si la comète parut être le présage de la guerre Pompée/César, elle lui fut probablement antérieure de quelques mois. Or le conflit entre César et Pompée commence réellement au début de l'an 49 av. J.C., quand César franchit le Rubicon, mais les batailles de leurs armées n'auront lieu qu'en 48. On peut donc admettre que si comète il y eut, elle parut vraisemblablement en 49 av. J.C.

vers 62 de notre ère, Lucain décrit une fantasmagorie céleste.
Ignota obscurae viderunt sidera noctes,
Ardentemque polum flammis, caeloque volantes
Obliquas per inane faces, crinemque timendi
Sideris, et terris mutantem regna Cometem.

les nuits obscures, on vit des astres inconnus, et le ciel brulant de flammes, et des flambeaux volant de biais dans le ciel, et la chevelure de l'astre effrayant, et la comète changeant les souverains dans les royaumes
(Lucain, pharsale, livre 1)
Note: Marcus Annaeus Lucanus, dit Lucain, n'avait que 23 ans quand il composa la Pharsale, récit de la guerre entre César et Pompée. Compromis dans la conjuration de Pison, il ne pu la terminer car Néron le fit se suicider. Ce qui nous intéresse ici c'est que de nombreux cométographes vont prendre son texte comme argent comptant, alors que ce n'est qu'un poème épique, peu soucieux de vérité scientifique. Nous n'avons donc qu'une allusion de Pline comme élément à peu près sûr

1549, Mizauld prétend copier Pline et Lucain.
en marge:10 Cometae Caesariani.
Ante bellum civili Pompeii et Caesaris aliquot Cometae flagarunt, teste Plinio et Lucano, quod mutationem sempiternam toti imperio Romano attulit.
10 Avant la guerre civile de Pompée et de César, qui apporta un changement éternel à tout l'empire romain, quelques comètes brillèrent, au témoignage de Pline et de Lucain.
(Mizauld, p 217)
Note: Ni Pline ni Lucain ne parlent de plusieurs comètes, mais cette pluralité de comètes va se retrouver chez les cométographes ultérieurs.

1553, Kaspar Peucer cite les vers de Lucain.
Ante civile bellum Caesaris et Pompeii aliquot conspectos cometas Plinius autor est et Lucanus, cujus noti sunt versus,
Ignota obscurae viderunt sydera noctes ardentemque polum flammis coeloque volantes Obliquas per inane faces, crinemque timendi Syderis et terris minitantem bella cometem, vel ut alii mutantem regna cometem.

Avant la guerre civile de Pompée et de César, quelques comètes furent observées aux dires de Pline, et de Lucain dont les vers sont connus
(Peucer, de meteorologia, fol 253 verso)
Note: la deuxième phrase est celle de la Pharsale de Lucain, dont la traduction est plus haut.

1568, Garcaeus copie Mizauld.
X Ante bellum civile Pompeii et Caesaris, aliquot Cometae flagrarunt, teste Plinio et Lucanio, quod mutationem sempiternam toti imperio Romano attulit.
10 Avant la guerre civile de Pompée et de César, qui apporta un changement éternel à tout l'empire romain, quelques comètes brillèrent, au témoignage de Pline et de Lucain.
(Garcaeus, fol 38 verso)

1579, Georgius Caesius falsifie Lucain.
Ante civilum bellum Julii Casearis et Pompeii, quod exarsit anno mundi 3917.ante Christum 46. aliquot Cometas conspectos esse, Plinius autor est et Lucanus: cujus noti sunt versus:
Ignota obscurae viderunt sidera noctes,
Ardentemque polum flammis, caeloque volantes
Obliquas per inane faces, crinemque timendi
Sideris, & terris minitantem bella Cometem, vel mutantem regna Cometen.

Avant la guerre civile de Jules César et de Pompée, qui s'alluma l'année 3917 de la création, 46 avant J.C, quelques comètes furent observées aux dires de Pline, et de Lucain dont les vers sont connus.
Note: Voir plus haut pour la traduction du texte de Lucain, dont le dernier vers est ici falsifié. La date est fausse, mais qu'attendre de bon d'un auteur capable d'inventer douze comètes?
(Caesius)

1651, Riccioli invoque deux poètes.
Ante necem autem Julii Caesaris, qui occisus est in Senatu, anno ante Christum 44. apparuisse non unicum sed plures Cometas, canit Virgilius 2.Georgicorum.
en marge: Ann. 47. 46. aut 45.
Non alias caelo ceciderunt plura sereno Fulgura , nec diri toties arsere Cometa Ergo inter se se paribus concurrere telis Romanas acies iterum videre Philippi.
Sed credo de illo vel illis quoque loquitur, qui transgresso Caesare Rubiconem, bello civili praefulserunt, de quibus Lucanus lib.1.
Ignota obscurae viderunt sidera noctes,
Ardentemque polum flammis, caeloque volantes
Obliquas per inane faces, crinemque timendi
Sideris, & terris mutantem regna Cometem.

Avant l'assasinat de Jules César, qui fut tué au sénat l'an 44 avant Jésus-Christ, à savoir l'an 47 et 46 ou 45, apparurent non une seule mais plusieurs comètes, chante Virgile 2 Géorgiques
A aucun autre moment ne tombèrent du ciel tant de foudres par un ciel serein, ni tant de funestes fois ne brula la comète. Note: la suite de la phrase n'a rien à voir.
Mais je crois de celui ou ceux qui en parlent aussi, que César ayant franchi le Rubicon, elles brillèrent avant la guerre civile, à ce propos Lucain

Note: voir la traduction de Lucain plus haut.
(Riccioli, tome II, p 5)
Note: bizarre que Riccioli, qui se voudrait un nouveau Ptolémée, n'ait pas mieux que deux poêmes à nous proposer.

1668, Hévélius fait trop confiance à Pline.
ante natum Christum 47 vel 46
A.M. 3901, ante N.Ch.47 coepit bellum Pompeii & Caesaris; anno autem sequente victus Pompeius & occisus est: Tempore hujus belli Cometam visum innuit Plinius.
Ante bellum civili Pompeii & Caesaris aliquot Cometae flagarunt, teste Plinio & Lucano. Eberus

47 ou 46 avant Jésus Christ
l'an 3901 de la création, 47 avant J.C. commença la guerre de Pompée et César, en outre l'année suivante Pompée fut vaincu et tué: à l'époque de cette guerre on vit une comète, indique Pline

(Hévélius, p 801)
Note: Pline est tellement vague qu'il doit être interprété, et la date de 47 ou 46 est fausse de deux ou trois ans.

1681, Lubienietski ne se trompe que d'un an.
XXXV. Anno Mundi 3889.ante Christum Natum 50. exortum est bellum civile inter Caesarem & Pompeium, quod praecessit Cometa. Eckstormius ex Plinio
XXXV. L'an 3889 de la création, 50 avant Jésus Christ. se leva la guerre civile entre César et Pompée que précéda une comète. Eckstorm d'après Pline
(Lubienietski, p 24)

1681, Lubienietski fait du théatre lyrique.
XXXVI. & XXXVII. Ante necem Julii Caesaris, qui occisus est in Senatu Anno ante Christum Natum 44. scilicet Anno 47. & 46. vel 45. apparuisse non unicum sed plures Cometas canit Virgilius 2. Georg.
Non alias caelo ceciderunt plura sereno
Fulgura , nec diri toties arsere Cometa
Ergo inter se se paribus concurrere telis
Romanas acies iterum videre Philippi.
Sed credo de illo vel illis quoque loquitur, qui transgresso Caesare Rubiconem, bello civili praefulserunt, de quibus Lucanus lib.1.
Ignota obscurae viderunt sidera noctes,
Ardentemque polum flammis, caeloque volantes
Obliquas per inane faces, crinemque timendi
Sideris, & terris mutantem regna Cometem.
De quibus Plinius l.2. c.25. ait: Cometes terrificum magna ex parte sidus: at non leviter piatum ,ut civili motu Octavio Cos. iterumque Pompeii & Caesaris bello. Ricciolus

XXXVI et XXXVII. Avant l'assasinat de Jules César, qui fut tué au sénat l'an 44 avant Jésus-Christ, à savoir l'an 47 et 46 ou 45, apparurent non une seule mais plusieurs comètes, chante Virgile 2 Géorgiques
A aucun autre moment ne tombèrent du ciel tant de foudres par un ciel serein, ni tant de funestes fois ne brula la comète
Mais je crois de celui ou ceux qui en parlent aussi, que César ayant franchi le Rubicon, elles brillèrent avant la guerre civile, à ce propos Lucain livre 1

Note: voir traduction de Lucain plus haut.
A ce propos Pline, livre II, ch. 25, affirme: la comète, astre terrible pour une grande part, et à ne pas expier légèrement, ainsi les troubles civils sous le consulat d'Octavius, et derechef la guerre de Pompée et de César. Riccioli
(Lubienietski, p 25)
Note: Lubienietski cite deux fois la même comète, sur la base de Pline, une fois en l'an 50 d'après Eckstorm, et une seconde fois où il la démultiplie. Et il la démultiplie sur la foi de qui? De deux poètes, dont l'un, Virgile, semble plutot parler de la comète qui suivit la mort de Jules César, ajouté à celle qui précéda sa guerre contre Pompée. On comprend pourquoi le livre de Lubienietski s'appelle Le théatre des comètes, ce n'est plus de la cométographie, c'est du théatre lyrique.

1696, Zahn ne dit que deux mots.
41) M.3919. A.C.N. 50. ,
Cometa apparuit. Eckstorm. ex Plinio
Une comète apparut. Eckstorm d'après Pline.
(Zahn, p 166)
Note: A part la date, pour une fois, Zahn a tout bon.

1777, le père De Mailla donne une date plus précise.
-49 av JC.
Cette même année, à la troisième lune, il parut une comète à l'étoile Ouang-leang, qui, passant à l'étoile Ko-Tao, fut se perdre dans le signe de Tsé-oué.

(De Mailla, t. III p 155)
Note: Enfin une citation explicite d'après une chronique d'époque. Les différentes positions qu'on en donne indiquent qu'on eut tout le temps de bien noter son parcours à travers les constellations, ce qui laisse penser que c'était bien une comète. La chronologie du père de Mailla admet une année zéro, en sorte que son année 49 correspond à 50 av. J.C. Nous verrons plus loin que Gary Kronk cite la même chronique pour l'an -48, soit 49 av. J.C.

1783, Pingré manque de rigueur.
48. *
« Nous avons vu, dit Pline, dans la guerre entre César & Pompée, un exemple des terribles effets qu'entraîne après soi l'apparition des Comètes. Vers le commencement de cette guerre , les nuits les plus obscures furent éclairées , selon Lucain, par des Astres inconnus; le Ciel parut en feu, des flambeaux ardens traversoient en tout sens ía profondeur de l'espace: la Comète , cet Astre effrayant, qui renverse les puissances de la Terre , montra sa terrible chevelure. » Éckstormius & d'autres rapportent cette Comète à l'an 50. En 40, dit le P. de Mailla ( ou probablement en 48 ), à la troisième Lune, on vit en Chine une Comète à l'Étoile Ouang-leang ( β de Cassiopée); passant à l'Étoile Ko-tao ( ι de Cassiopée ); elle fut se perdre dans le signe de Tsé-oué (parmi les Étoiles qui ne se couchent point).
Plin.l II, c.XXV
Lucan, l, I,
Mailla,t,III, p 155

(Pingré, p 277)
Note: Pingré se laisse aller à enjoliver ses sources. Pour ce qui est des dates, celle donnée par le père de Mailla est mal citée, mais nous allons voir que pour la date fournie par un même texte, De Mailla et Kronk ne sont pas d'accord.

1846, Edouard Biot décrit une étoile extraordinaire avec précision.
49, en mars ( période Hoang-loung, 1re annnée, 2e lune), une étoile extraordinaire se montra au nord-est du groupe Wang-liang (α, β, γ, η Cassiopée) , à 9 degrés environ; elle était longue de plus de 10 degrés, et dirigée à l’ouest; elle passa entre les étoiles du Ko-tao (ν, ξ, ο, π Cassiopée), et alla jusqu'au Palais bleu (cercle de perpétuelle apparition, par 34 degrés de latitude B.).
(Edouard Biot, Catalogue des étoiles extraordinaires observées en Chine, Connaissance des temps pour 1846, p 61)
Note: latitude B (Boréale) = latitude Nord).

1999, Gary Kronk cite le même texte chinois.
- 48
The Han shu (100) is the oldest Chinese text reporting this "guest star". It says the object was seen during the month of -48 April 14 to May 12. It "stayed at the northeast of Wang-Hang [α, β, γ, η, κ and ν Cassiopeiae], at a distance of about 9° away." The Chinese said it was 10° long and pointed toward the west. The object "left Ko-Tao [ε, θ, ι, φ, and χ Cassiopeiae], and entered the Tzu-Wei Enclosure [Draco, Ursa Minor, Cepheus, and Camelopardalis]."
  The Chronicle of Silla, contained in the Korean text Samguk Sagi (1145), says a "guest star" was seen during the month of -48 April 14 to May 12. Ho Peng Yoke (1962) wrote that ancient Korean accounts may not be original, but were probably copied from the Chinese texts.

FULL MOON: April 28
SOURCES: Han shu (100), 8:24b & 26:31a; Samguk Sagi (1145), p. 147; A. G. Pingré (1783), p. 277; J. Williams (1871), p. 8; G.F. Chambers (1889), p.556; Ho Peng Yoke (1962), p. 147.

49 AC
Le Han shu (100) est le plus ancien texte chinois signalant cette "étoile invitée". Il dit que l'objet a été vu pendant le mois du 14 Avril au 12 Mai 49 av. J.C. Il "est resté au nord-est de Wang-Hang [α, β, γ, η, κ et ν Cassiopée], à une distance d'environ 9°". Les Chinois ont dit qu'il était long de 10 ° et pointait vers l'ouest. L'objet "quitta Ko-Tao [ε, θ, ι, φ, et χ Cassiopée], et entra dans le signe Tzu-Wei [Dragon, petite ourse, Céphée et Girafe].
La Chronique de Silla, contenue dans le texte coréen Samguk Sagi (1145), dit qu'une "étoile invitée" a été vue pendant le mois du 14 Avril au 12 Mai 49 av.J.C. Ho Peng Yoke (1962) écrit que les récits coréens anciens peuvent ne pas être les originaux, mais ont probablement été copié des textes chinois.

Note: Le texte cité ici est manifestement le même que celui cité par le père De Mailla. ici, nous savons qu'il est tiré du Han shu, probablement par le Pr. Ho Peng Yoke, historien chinois, à priori plus sûr que le père De Mailla. La date de 49 av. J.C. serait alors plus probable que celle de 50.

(Kronk, p 14)

Analyse:
S'il n'y avait pas la comète mentionnée par le document chinois, nous pourrions seulement classer ce phénomène, comme comète possible. Les quelques mots de Pline sont vraiment vagues. On serait même tenté de penser que cette histoire de comète n'est qu'une rumeur née de l'imagination des poêtes. Même Lycosthènes, pourtant si friand de prodiges, n'en dit pas un mot. Sept auteurs font référence au poême de Lucain, et quatre en donnent le texte. Deux auteurs citent Virgile. Comme si un texte grandiloquent en était plus scientifique. Le resultat en est une démultiplication de la comète de 50 av JC, qui brula aussi en 48, 47 et 46.
Nous retenons seulement qu'en l'an 49 av. JC (-48 des astronomes), à la troisième lune, on vit briller une comète, depuis l'Italie et la Chine.

Dernière mise à jour: 18/12/2014

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