entre Capoue et Vulturne, Italie, bruit de signaux et d'armes, traces
En réalité: pareidolie auditive
4ème siècle, Obsequens copie un passage perdu de Tite Live.
L. Scipione C. Norbano coss.
57. Per Syllana tempora inter Capuam et Vulturnum ingens signorum sonus armorumque horrendo clamore auditus, ita ut viderentur duae acies concurrere per plures dies. Rei miraculo intentius considerantibus vestigia equorum hominumque et recens protritae herbae et virgulta visa molem ingentis belli portendere.
Du temps de Sylla, entre Capoue et Vulturne, on entendit dans une horrible clameur, un grand bruit de signaux et d'armes, en sorte que deux armées semblaient combattre pendant plusieurs jours. En s'appliquant à examiner cette chose merveilleuse, on vit des traces de chevaux et d'hommes, et de l'herbe et des broussailles récemment foulées, présager le danger d'une immense guerre.
(Obsequens1)
Note: Les signaux, ce sont des signaux sonores faits dans le cadre d'une bataille, et qui peuvent être des ordres criés, ou des sons de trompette ou de Buccin.
1557, Conrad Lycosthènes copie Obsequens.
 armes célestes (Lycosthenes) |
Per Syllana tempora, inter Capuam & Vulturnum, ingens signorum sonus, armorumque, horrendo clamore auditus, ita ut viderentur duae acies concurrere per plureis dieis.
Année de la création 3882. 81 avant Jésus-Christ
Du temps de Sylla, entre Capoue et Vulturne, on entendit dans une horrible clameur, un grand bruit de signaux et d'armes, en sorte que deux armées semblaient combattre pendant plusieurs jours.
(Lycosthenes, p 210)
Note: ne pas s'étonner de voir une hallebarde dans ce dessin, qui est le même pour toutes les visions d'armes célestes jusqu'au XVIème siècle
1842, Victor Verger, fait résonner les trompettes.
[118] CXVIII. Sous les consuls L. Scipion et C. Norbanus (2)
Du temps de Sylla, entre Capoue et Vulturne, on entendit un grand bruit de trompettes et d'armes, accompagné d'effroyables cris, en sorte qu'on eût cru que deux armées en venaient aux mains, ce qui dura plusieurs jours. Ceux qui examinèrent ce prodige à fond, aperçurent des traces d'hommes et de chevaux, de l'herbe récemment foulée et des débris d'arbustes, présage infaillible d'une très-grande guerre.
(2) An de R. 671
(Obsequens3, p 131)
Note: Le texte d'obsequens ne parle pas de trompettes, mais plus vaguement de signaux
1976, Raymond Drake fait piétiner l'herbe par des vaisseaux de l'espace.
Un incident très curieux se produisit en 82 av. J.-C. Un grand fracas d'armes avec d'épouvantables hurlements s'entendit entre Capoue et Volturno, comme si deux armées étaient aux prises dans une terrible bataille. Lorsque des hommes examinèrent de près ce prodige, ils constatèrent que l'herbe et les broussailles étaient piétinées. Aujourd'hui, de telles traces dans l'herbe indiquent, dit-on, l'atterrissage de vaisseaux de l'espace.
(Drake2, p 118)
Note: Il faut vraiment s'appeler Raymond Drake pour mettre en relation des traces de piétinement d'hommes et de chevaux, avec des engins venus de l'espace
2006, Jean Sider voit des preuves dans des traces de piétinement successives.
- 84 / - 82 ,- sdp - République romaine:
La fourchette des dates citée par Obsequens est 669-671 selon le calendrier en usage à son époque, ce qui correspond à - 84 et - 82.
«Du temps de Sylla, on entendit entre Capoue et Vulture*, un grand bruit de clairons et d'armes, accompagné d'horribles cris, comme si deux armées se précipitaient l'une sur l'autre; et ce bruit dura plusieurs jours. Ceux qui voulurent pénétrer le sens de ce prodige aperçurent des traces de chevaux et d'hommes, virent de l'herbe récemment foulée, des arbustes renversés, présages d'une grande et effroyable guerre. » (Obsequens, CXVllI, 56, citant Pline, XI, 23).
Ce cas est remarquable, même si les scènes de cette bataille spectrale sonore ne furent pas vues. Par contre les traces censées être celles des combats représentent des effets physiques. Nous ne pensons pas qu'il puisse s'agir d'un ajout des témoins, voire du rédacteur de l'événement, car il existe au moins quatre cas similaires qui se sont situés beaucoup plus tard, le deuxième quatre siècles après celui-là et les trois autres mille cinq cents ans. Ils sont tous cités dans ce catalogue.
* Il s'agit en fait de Vulturne, nom francisé de Vulturnum.
(Sider, p 48)
Note: Il est aventureux de parler de bataille spectrale, et de prendre les traces pour ses effets physiques, puisqu'on ignore si les traces ont réellement un rapport avec ce qui fut entendu.
Analyse:
Ce cas serait intéressant si on avait plus de renseignements. Mais comme d'habitude, on ignore qui a observé les traces, quand, et comment,et quelle était leur importance. De fait, on ne sait pas si ces traces de piétinement ont un quelconque rapport avec le bruit entendu.
Pour le bruit lui même, s'il donnait l'impression de deux armées qui se combattent, c'est qu'il était assez lointain, et si on croyait y entendre, des cris, signaux et cliquetis d'armes, c'est qu'il était assez confus. Or, un bruit lointain et confus s'accorde assez bien avec une pareidolie auditive. La source du bruit reste non identifiée, mais c'est bien parce qu'on manque de renseignements. Le fait que le phénomène ait duré plusieurs jours incline à penser qu'il s'agissait d'un phénomène naturel.
Quant aux traces d'hommes et de chevaux ayant piétiné l'herbe et les broussailles, on se demande bien qu'est ce que cela a d'extraordinaire.