94 avant JC
Italie, torche, ciel en feu, pluie de pierres, lune absente
En réalité: bolide, aurore boréale,renseignements insuffisants

4ème siècle, Julius Obsequens copie un passage perdu de Tite Live.
C. Caelio L. Domitio coss.
51. Novemdiale sacrum fuit quod Volsca gente lapidibus pluerat. Vulsiniis luna nova defecit et non nisi postero die hora tertia comparuit.
In Vestinis in villa lapidibus pluit. Fax in caelo apparuit et totum caelum ardere visum.

Il fut fait un sacrifice novendial, parce qu’il avait plu des pierres dans le pays des Volsques. A Vulsinium, la lune, nouvelle, manqua, et ne reparut que le jour suivant, à la troisième heure.
Dans une maison de campagne du pays des Vestins, il plut des pierres. Une torche ardente apparut dans les airs, et on vit tout le ciel brûler.

(Obsequens1)
Note: Obsequens ne parle pas de sacrifice novemdial pour la pluie de pierres dans la villa, mais c'est normal, car c'était dans un domaine privé.

1553, Kaspar Peucer ne s'intéresse qu'au ciel en feu.
Anno 660. et totum arsit coelum ignibus et fax emicuit.
L'an 660 (de Rome) Le ciel entier brûla de feux, et un flambeau jaillit.
(Peucer, de meteorologia, fol 255)

1557, Conrad Lycosthènes copie Obsequens.

pluie de pierres (Lycosthènes)

flambeau céleste (Lycosthènes)

ciel en feu (Lycosthènes)
Mundi 3871. ante Christum 92.
Novemdiale sacrum fuit quod in Volsca gente lapidibus pluerat. Vulsiniis luna nova decidit, & non nisi postero die hora tertia comparuit.
In Vestinis, in villa lapidibus pluit. Fax in caelo apparuit & totum coelum ardere visum.

Année de la création 3871. 92 avant Jésus-Christ
Il fut fait un sacrifice novendial, parce qu’il avait plu des pierres dans le pays des Volsques. A Vulsinium, la lune, nouvelle, tomba, et ne reparut que le jour suivant, à la troisième heure.
Dans une maison de campagne du pays des Vestins, il plut des pierres. Une torche ardente apparut dans les airs, et on vit tout le ciel brûler.

(Lycosthenes, p 199)
Note: Les dates de Lycosthenes sont toujours fausses. On se demande pourquoi il fait tomber la lune, quand Obsequens dit seulement qu'elle manqua, c'est à dire qu'on ne la vit pas alors qu'on s'attendait à la voir

1579, Georgius Caesius retarde de quatre siècles.
Coelum item ardere visum est, et Eclipsis Lunae anno urbis Romae 260. id est, mundi 3472. .
On vit de même le ciel brûler, et une éclipse de lune l'an 260 de Rome, c'est à dire l'an 3472 de la création.
(Caesius)
Note: Caesius se trompe de 4 siècles. Et il interprète comme une éclipse, le fait que la nouvelle lune resta invisible à Vulsinium. Mais cette année là, il n'y eut aucune éclipse totale de Lune

1579, Georgius Caesius rajoute un présage non identifié.
(chasma)
Anni urbis 660.id est, mundi 3872.et totum arsit coelum ignibus, et fax emicuit. ... Ingens item terrarum portentum, de quo Plin.lib.2.cap.83.

(aurore boréale)
L'an de Rome 660, c'est à dire l'an 3872 de la création, Le ciel entier brûla de feux, et un flambeau jaillit. ... De même un gigantesque présage terrestre, au sujet duquel Pline, livre II, chapitre 83.

(Caesius)
Note: Caesius semble recopier Peucer. Pour la deuxième partie, Pline parle des séismes observés en mer, sans donner aucune date

1681, Lubienietski fait confiance à Peucer.
XXXI. Anno Mundi 3876. ante Christum Natum 93. Urbis Romae 660. & totum caelum arsit ignibus, & fax emicuit. Eckstormius & Peucero
L'an 3876 de la création. 93 avant Jésus-Christ. An 660 de Rome, Le ciel entier brûla de feux, et un flambeau jaillit. Eckstorm d'après Peucer.
(Lubienietski, p 22)

1696, Zahn s'explique mal.
M.3876. A.C.N. 93,
fax emicuit, à qua totum coelum ardere visum.Eckstormius ex Peucero
Un flambeau jaillit, par lequel on vit tout le ciel brûler.
(Zahn, p 166)
Note: Un flambeau mit le feu au ciel! Et il n'y avait pas de pompiers céleste... Sacré Zahn!

1783, Pingré rappelle l'hypothèse de l'éclipse du soleil par la comète.
93 *
Sous le consulat de C. Lelius & de L. Domitius, il parut un flambeau dans le Ciel.
Obsequ.
(Pingré, p 274)
Note: Le fait que Pingré place la date en début de ligne, indique qu'il doute que ce soit une comète.

1842, Victor Verger, traduit l'édition d'Obsequens par Lycosthenes.
CXI. (50.) Sous les consuls C. Lelius et de L. Domitius. (1)
Il fut fait un sacrifice novendial, parce qu’il avait plu des pierres dans le pays des Volsques. A Vulsinium, la lune, alors nouvelle, se perdit dans l’espace, et elle ne reparut que le jour suivant, sur les trois heures. Dans une maison de campagne du pays des Vestins, il plut des pierres. Une torche ardente apparut dans les airs, et tout le ciel sembla en feu.
(1) An de R. 660
(Obsequens3, p 65)
Note: la lune qui se perd dans l'espace est une traduction fantaisiste. Les habitants de Vulsinium ne virent pas apparaître, comme ils s'y attendaient, le croissant de la nouvelle lune. Et c'est tout.

1955 Harold T. Wilkins récupère n'importe quoi.
B.C. 93: "At Vulsiniensis, the new (crescent) moon disappeared, and not till next day at the third hour, (8-9 a.m.) did it reappear. A thing burning like a torch appapeared in the sky, which was all in flames."
93 av JC. Chez les Vulsiniens, la lune (en croissant) disparut, et ne reparut pas avant le jour suivant, à la troisième heure (8-9 H du matin). Une chose brûlant comme une torche apparut dans le ciel, qui était tout en flammes.
Wilkins, p 173
Note: On ne voit pas pourquoi Wilkins nous parle d'une disparition de la lune dans un livre sur les soucoupes volantes. Pour la torche, il n'est pas loin de nous dire, comme Zahn, qu'elle a mit le feu au ciel.

1977 Christiane Piens copie la traduction d'Obsequens.
Sous le consulat de C.. Lélius et L. Domitius ( -96), une torche ardente apparut dans les airs 26.
26. J.O., CXI (50).

(Piens, p 35)

Analyse:
Une torche, ou un flambeau qui apparait dans le ciel, cela s'appelle un bolide, malgré la naïveté de l'illustration de Lycosthènes.

Le ciel, une nouvelle fois en feu, s'accorde bien avec la description classique d'une aurore boréale, la onzième dans cette chronique

Pour la lune, alors nouvelle, donc en fin croissant et mal visible, qu'à Vulsinium on ne voit plus jusqu'au lendemain, c'est plutôt un exemple de l'ignorance et de crédulité des romains de l'époque. Il suffit d'un ciel brumeux à l'horizon Est. Autant s'étonner qu'on ne voit plus le paysage par temps de brouillard.

Restent les pluies de Pierres chez les Volsques, et chez les Vestins. Ces deux régions sont au même niveau dans la pénisule Italienne, l'une sur la côte de la Méditerranée, l'autre sur la côte de l'Adriatique, mais on n'y signale pas de terrains volcaniques. Ensuite les renseignements sont d'une pauvreté insigne: lapidibus pluerat. lapidibus pluit. On ne sait rien de la durée du phénomène, de sa densité, de la grosseur des pierres, ni même si elles tombaient vraiment du ciel. Elles auraient aussi bien dévaler d'une pente abrupte. Nous ne pouvons guère que classer comme renseignements insuffisants.

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