Entre Hérissart et Rainneville, une poursuite historique

L'affaire d'Hérissart est un beau fleuron de la vague de 1954. Elle a eu droit à deux pages, dans Mystérieux Objets Célestes, d'Aimé Michel, et surtout, elle a eu l'honneur d'une planche complète dans Ceux venus d'ailleurs, de Lob et Gigi.

Le témoin, Mme Nelly Mansart, tenait un café épicerie à Amiens, et retournait régulièrement voir ses parents à Hérissart. C'est en rentrant d'un tel voyage qu'elle se crut accompagnée par une "soucoupe volante" sur la route départementale qui menait à Amiens. Nous avons failli ne jamais en entendre parler car Mme Mansart ne voulait pas qu'on en parle. Mais son mari en parla à un chauffeur de la PJ, qui avait un ami reporter au Courrier Picard, qui vint se renseigner, l'après midi du 5 octobre, et c'est ainsi que l'affaire nous est racontée par le Courrier Picard du 6.

le Courrier Picard donne la version qui sera reprise par les autres journaux.

Soucoupes volantes dans le ciel picard
NOUVEAUX ET NOMBREUX TEMOIGNAGES
dont celui d'une automobiliste amiénoise
qui effectua dimanche soir un "voyage fantastique"

Une automobiliste amiénoise suivie par une soucoupe entre Hérissart et Rainneville.

  Une commerçante amiénoise, Mme Nelly Mansart, épicière, 6. rue de la Morlière, a vécu, en effet, dimanche soir, des minutes pathétiques et dont la simple évocation a de nouveau mis en émoi cette jeune femme, hier après-midi, lorsqu’elle nous a conté l'événement dont elle fut témoin.
  Mme Mansart était allée passer l'après-midi chez ses parents à Hérissart et vers 21 heures, elle revenait en voiture vers Amiens, en compagnie de voisins, Mme et M. Delarouzée qui habitent 5, rue de la Morlière.
  Tout en conduisant et en sortant du village d'Hérissart, Mme Mansart aperçut sur sa droite une boule éclatante dans le ciel. Cette boule à vrai dire avait à peu près la forme d'une collerette de champignon et était de couleur orange vif. Son diamètre était d'environ 6 à 8 mètres.
  En plaisantant, Mme Mansart dit à ses amis: « Regardez, on dirait une soucoupe volante!... » Puis, observant la lueur avec plus d'attention, Mme Mansart remarqua ainsi que ses passagers, que ce « champignon » laissait échapper à sa partie supérieure, des flammes tournant du violet au verdatre, tandis que des sortes de câbles pendaient au-dessous.
  Mais laissons parler Mme Mansart: « Ce champignon bizarre de couleur orange tirant sur le feu m'impressionna énormément, ainsi que mes amis. Je reconnais que j'ai eu peur. Cela vous fait un drôle d'effet et j'étais pressée de rentrer.
  la « soucoupe » nous a suivi pendant dix kilomètres. Elle volait en rasemotte à environ 150 mètres de nous, et sa lueur se reflétait dans les glaces de ma voiture, à tel point que M. Delarouzée ouvrit la portière pour mieux se rendre compte. Lorsque nous traversions un village, l'engin contournait celui-ci et réapparaissait à la sortie. Après Rubempré la boule écarlate se dirigea sur le hameau de Septenville puis vint nous rejoindre au sommet de la cote de Pierregot. A ce moment nous avons eu l'impression que la « soucoupe » piquait vers nous et j'ai eu très peur.
  Je continuais à rouler dans un état de surexcitation indescriptible et j'avais toutes les peines du monde à me contrôler. L'engin n'émettait aucun bruit et sans aucun doute il nous observait. A la sortie de Pierregot je me suis arrétée aux dernières maisons. La « soucoupe » qui avait contourné le Village nous attendait et faisait du sur-place, puis elle s'éloigna comme je redémarrais. Elle se mit à tourner en spirale pendant trois ou quatre cent mètres et le « champignon » changea de forme pour prendre celle d'un croissant allongé et renversé, avec une boule en fusion à la corne supérieure. Nous fumes suivi jusqu'à Rainneville et, étant au comble de l'effroi, je ralentis à la sortie de ce pays. J'étais suivi, à ce moment, par une 2 CV que j'empéchais de me doubler tellement j'avais peur. A ce moment la « Soucoupe » accentua sa giration puis s'éloigna en direction de l'ouest d'Amiens, pour se perdre dans l'infini, en l'espace de quelques secondes, à une vitesse incomparable... ».
  Dès qu'elle fut rentrée chez elle, Mme Mansart donna ses impressions à son mari qui demeura sceptique, mais Mme et M. Delarouzée corroborèrent ses déclarations. Et le lendemain matin, la fillette de Mme Mansart, agée de trois ans, qui faisait partie du voyage fantastique et avait vu également le phénomène, dit à sa mère en s'éveillant: « T'as vu M'man la grosse lune » et ce disant la fillette prit une serviette à laquelle elle donna la forme de l'engin aperçu la veille.
(Le Courrier Picard, 6 octobre 1954, page 3)

Mme Mansart ne reçut plus d'autres journalistes, et tous les articles ultérieurs découlent de celui du Courrier Picard, que ni Jimmy Guieu ni Aimé Michel n'ont lu.
Nord matin du 7 octobre, ne fait que reprendre les informations du Courrier Picard, Le Nouveau Nord Maritime du 7 octobre fait de même, tout en mentionnant l'explication lunaire d'Antoine Bonte, mais sans faire la relation, Libre Artois du 8 octobre copie le texte de Nord Matin, et Le Journal de Doullens du 9 octobre résume l'affaire en 6 lignes.

Quant à La Voix du Nord, le journaliste qui, le 6 octobre, venait d'apprendre à la fois, l'explication du professeur Bonte, et l'aventure de Mme Mansart, comprit que Mme Mansart avait été victime de l'illusion de "la boule suiveuse".

  allez prétendre à Mme Nelly Mansart qu'elle n'a pas été littéralement poursuivie sur la route d'Hérissart, à Amiens par une boule éclatante qui suivait sa voiture, contournait les villages, la reprenait en chasse à leur sortie, s'arrétait quand l'auto stoppait, repartait en même temps qu'elle, que ses terreurs ont été vaines.... Autant promettre la lune.
(La Voix du Nord, 7 octobre 1954, page 4)

Radar photographie les témoins.

 P I E R R E G O T 
« J'ai eu terriblement peur! Pensez donc, la soucoupe nous a suivi pensant 10 km. avant de disparaitre dans l'espace à une vitesse inimaginable ! ». Mme Nelly Mansart, d'Amiens, revenait, de nuit, du village d'Hérissart, en auto, quand une soucoupe orange, en forme de champignon, lui aurait donné la chasse en faisant du rase-motte à moins de 200 m. de sa voiture. 3 témoins confirment ses dires. Ses 2 passagers M. et Mme Delarouzée et sa fillette, Nadège, qui répète: « J'ai vu la grosse lune !»
Note: En fait, les informations viennent du Courrier Picard. Mme Mansart a refusé de recevoir les journalistes de Radar qui l'ont photographié à la sauvette.
(Radar, 17 octobre 1954, page 4)

Jimmy Guieu n'a pas lu Le Courrier Picard.

  Trois jours plus tard, une commerçante Amiénoise, non moins honorablement connue, Mme Nelly Mansart, revenait de Hérissart (Somme), accompagnée de voisins: M. et Mme Delarouzée. Les automobilistes venaient de quitter Hérissart lorsqu’ils aperçurent, dans le ciel, une sphère éclatante de luminosité qui, mieux observée, leur apparut ensuite connue une « collerette de champignon » orangé vif d’un diamètre approximatif de 6 à 8 mètres. Le « Champignon » laissait échapper à sa partie supérieure des flammes allant du violet au verdâtre, tandis que des sortes de câbles ou filins pendaient de sa face ventrale. (1) Mme Mansart qui conduisait la voiture fut passablement inquiète, d’autant plus que cet engin paraissait suivre la marche de l’auto, se tenant à une distance d'environ 150 mètres et volant en rase-motte!
  - Lorsque nous traversions un village, explique Mme Mansart, l’engin le contournait et réapparaissait à la sortie. Il nous suivit ainsi pendant 10 kilomètres environ. A la sortie de Pierregot, je m’arrêtai: l’appareil s’immobilisa et attendit, tournant en spirale sur 300 ou 400 mètres (2). Comme je redémarrais, il nous suivit de nouveau. Ce n’est qu’à Rainneville, aux approches d’Amiens, que l’engin nous quitta définitivement, en direction de l’Ouest, pour se perdre dans le ciel à une vitesse prodigieuse.
(1) Caractéristique à rapprocher de l'observation faite à Puy Saint Gulmier (Voir Chapitre Neuvième)
Note: à Puy Saint Gulmier l'objet paraissait un cercle blanc brillant, entouré de tous cotés de prolongements irisés, et gardant le même diamètre apparent quelque soit le mouvement du témoin.
(2) Ces détails éliminent ipso facto l'hypothèse d'un phare d'auto se reflétant dans les vitres, le parebrise ou le rétroviseur de la voiture des témoins. Ces derniers, arrétés, n'ont ils pa vu l'engin continuer de tournoyer dans le ciel?

Note: C'est là qu'on voit que Jimmy Guieu n'a pas lu la source originelle. Le Courrier Picard ne dit pas que la soucoupe tournait en spirale pendant l'arrêt, mais dit: La « soucoupe » qui avait contourné le Village nous attendait et faisait du sur-place.
( Jimmy Guieu, Black Out sur les Soucoupes Volantes, Fleuve Noir 1956, page 159)

Aimé Michel nous fait trembler.

Hérissart- Amiens. L’observation qui suit chronologiquement celle de Marcoing débuta quelques minutes plus tard sur la route départementale 60, un peu à l’ouest de Hérissart, en un point situé exactement 56 kilomètres au sud-ouest de Marcoing. Et c’est là une fois de plus une coïncidence remarquable, car les gendarmes avaient précisément vu le phénomène disparaître dans cette direction: il y a donc confirmation du temps par l’espace, et inversement.
Note: L'observation d'Hérissart débute vers 21H, heure ou cesse celle de Marcoing, mais tous les témoins de ce soir là virent l'objet disparaire au sud-ouest.
  Donc, quelques minutes après le moment où les témoins de Marcoing avaient vu l’objet disparaître vers le sud-ouest, une automobile conduite par Mme Nelly Mansart, habitant 8, rue de la Marlière, à Amiens (Somme), dans laquelle avaient pris place deux autres Amiénois, M. et Mme Delarouzée, quittait Hérissart et s’engageait sur la route départementale 60 en direction d’Amiens, à 18 kilomètres de là.
  Au moment où le véhicule allait tourner sur sa gauche pour prendre la bifurcation se dirigeant sur Amiens, les trois automobilistes aperçurent dans le ciel, à faible altitude, une boule lumineuse répandant une éclatante lumière orange qui, mieux observée, révéla une forme « semblable à un chapeau de champignon ».
  La partie supérieure du « champignon » palpitait de couleurs changeantes allant du violet au verdâtre, tandis que des sortes de « cables » courts pendaient sous la surface inférieure (l). Les témoins évaluèrent les dimensions de l’objet à 6 ou 8 mètres, et sa distance à 150 mètres.
  Arrivée au croisement, Mme Mansart tourna comme nous l’avons dit. Elle s’aperçut alors que le phénomène, descendu presque au ras du sol, en faisait autant et la suivait, toujours à la même distance. Les trois automobilistes prirent peur. Mme Mansart accéléra pour arriver au plus tôt au village de Rubempré, à environ un kilomètre de là, dans l’espoir que le mystérieux objet, intimidé par les habitations, s’éloignerait. Et, en effet, il obliqua et disparut. Mais à peine les voyageurs eurent-ils traversé le village qu’ils aperçurent de nouveau derrière eux, toujours au ras du sol et à faible distance, le tenace champignon. Il s’était contenté de contourner le village, et puis avait rejoint la route!
  Le prochain village était Pierregot, à deux kilomètres. Les trois automobilistes, crispés, le front moite, commençaient à se demander ce que leur voulait cet importun suiveur, et comment cela finirait. A l’entrée du village, même manège qu’à Rubempré : il obliqua et disparut. Ecoutons maintenant Mme Mansart:
  « A la sortie de Pierregot, voyant que l’objet nous avait une fois de plus rejoints, je m’arrêtai. La « Soucoupe » parcourut encore trois ou quatre cents mètres, puis stoppa elle aussi, décrivant des spirales en rase-mottes. J’attendis un moment, puis redémarrai. Elle reprit alors sa position et sa poursuite.
Note: En réalité, l'objet sembla stopper en même temps que Mme Mansart, redémarrer avec elle, semblant alors décrire des spirales sur 400 mètres.
  Ce n’est qu’à l’entrée de Rainneville, 10 kilomètres avant Amiens, que nous la vîmes s’éloigner, définitivement cette fois. Elle s’orienta vers l’ouest, accéléra et disparut dans cette direction à une vitesse vertigineuse. »
Note: C'est après la sortie de Rainneville que l'objet disparut.
  Cette aventure étonnante s’était déroulée sur une distance de 6 kilomètres, en un peu plus de 6 minutes. Il était environ 21 h 05.

Note: D'après Mme Mansart, c'était 10 km et non 6, et comme Mme Mansart s'est arrétée, elle ne risquait pas, ne roulant pas plus vite qu'une 2 CV d'avoir parcouru 10 km en 6 mn, en traversant trois villages,soit à 100 km/h de moyenne.

(Aimé Michel, Mystérieux Objets Célestes, Arthaud 1958, p 192)

Lob et Gigi inventent beaucoup

L'affaire d'Hérissart doit bien mériter deux étoiles au guide Michelin de l'ufologie, puisqu'elle a eu droit à une planche dans la bande dessinée de Lob et Gigi Ceux venus d'ailleurs.
à en croire Jean-Michel Charlier, rédacteur en chef de la revue Pilote, à propos de cette bande:
Quant aux dessins d'une remarquable fidélité, ils ont été exécutés d'après des documents puisés aux meilleures sources officielles, et avec un minutieux souci d'authenticité et d'exactitude
Vraiment? Nous allons voir que pas plus que les autres, nos auteurs n'ont lu la source originale.


  (Jacques Lob et Robert Gigi, Ceux venus d'ailleurs, Dargaud 1974, page 13)

Déja, la première image détonne: Le témoin conduit une Simca Vedette. Or le témoin ne risquait pas de conduire le 3 octobre 1954, une voiture qui n'est sortie qu'en Novembre...
A la troisième image, un panneau indicateur. Si nous controlons sur la carte, la distance est exacte, mais la flèche devrait être dirigée vers la gauche et non vers la droite. Quant à la route, qui va vers Amiens, c'est la D 11 et non La D 60, qui elle joint ce carrefour à Hérissart.
A la quatrième image, les témoins découvrent l'objet sur leur gauche, mais selon Le Courrier Picard, Mme Mansart a découvert l'objet sur sa droite.
A la cinquième image, l'objet suit la voiture par derrière. Or Mme Mansart n'a jamais dit que l'objet était derrière sa voiture. Au contraire, elle dit que s'étant arrétée aux dernières maisons de Pierregot, elle a retrouvé l'objet, ce qui est compatible avec un objet à sa droite, mais pas avec un objet derrière elle.
A la dixième image, nos auteurs semblent s'ètre basé sur Aimé Michel, dont ils copient l'erreur. De plus l'objet est bien trop gros: Mme Mansart a parlé de 6 à 8 m., vu à 150 m.

Barthel & Brucker: La vérité sort de la bouche des enfants.

C'est peut-être une de ces visions rarissimes qui est à l'origine de la soirée du 3 octobre. C'est grâce aux travaux du Groupement Nordiste d’Etude des Ovni, et plus particulièrement à ceux de Monsieur Caudron qu’il nous est possible d'avancer de telles conclusions. C'est lui en effet, qui a déterminé que notre satellite naturel, vu dans des conditions exceptionnelles nous le répétons, serait la cause de nombreuses observations dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne.
C’est au bulletin N° 3 4 5 du GNEOVNI que nous nous référons pour expliquer des cas aussi célèbres que Chereng, Marcoing, Liévin, Hérissart, La Chapelle-d'Armentières... et bien d'autres. Nous avions pressenti le fait, sans oser l’admettre, à la lecture de certains récits:
...

Entre Waben et Rue, 21 h 05.

« M. Georges Galland, commerçant à Rue, sa femme et son fils roulaient en voiture sur la nationale 40, entre Waben et Rue, ils aperçurent tout à coup dans le ciel un objet orange, l'objet les suivit, lorsque M. Galland ralentissait, l'objet qui les suivait au ras du sol, en faisait autant. Enfin après 8 kilomètres de poursuite, l’objet accéléra soudain, vira sur la droite et disparut en direction de la mer. »
« A propos des soucoupes volantes » d'Aimé Michel, p. 144.

Et pourtant c'était la lune !
On ne peut du reste que s'interroger devant la candeur des ufologues de l'époque, car s'ils avaient vérifié ne serait-ce que dans l’hebdomadaire « Radar », qui relatait le cas d'Hérissart dans un de ses numéros d'octobre, ils y auraient lu la chose suivante:
Lorsque les enquêteurs de ce journal ont interrogé les témoins, ils ont demandés à la gamine qui était dans l’automobile si elle avait, elle aussi, vu « l’objet » ? Et l'enfant répondit « Oui Monsieur, moi aussi j’ai vu la grosse lune ! »
La vérité sortirait-elle toujours de la bouche des enfants ?
Note: Malheureusement, cette référence à Radar est fausse, car les journalistes de Radar n'ont pu interroger ni Mme Mansart, ni sa fille. Ils n'ont pu que les photographier. Ils n'ont fait que reprendre ce que disait Le Courrier Picard.
Ainsi à part un ou deux phénomènes que nous n’avons pas pu étiqueter, car leur importance ne le justifiait pas, nous pouvons affirmer qu’aucun mystérieux objet n'est venu troubler le calme de cette nuit d'octobre, tout au moins dans le ciel... dans les imaginations, vous venez de le voir, il en était tout autrement.

(Gérard Barthel et Jacques Brucker, La grande peur martienne, Nouvelles éditions rationalistes 1979, p 184)

Jean Sider: ignorance et mauvaise foi sont les deux mamelles de la Science.

  25 - Cas de la D. 940, entre Waben et Rue, côté Somme.

Voici un abus particulièrement hors du commun. Il s'agit du témoignage de plusieurs adultes expliqué par B & B, tenez-vous bien, grâce à la ”lucidité d‘une fillette de trois ans !
Note: Barthel et Brucker ont seulement dit que la vérité semblait sortir de la bouche des enfants. Pour l'explication ils se basent sur les bulletins du GNEOVNI que Jean Sider n'a pas lu.
  Le 3 octobre, Mr. Georges Galland, sa femme et son fils, roulent en voiture. Soudain, ils remarquent qu'un objet orange les suit, alors qu'ils traversent une zone déserte constituée de sable et de marécages. Après 8 km de "poursuite", l'objet accélère soudain, vire sur la droite, et disparaît en direction de la mer. Dans Le Journal de Rue, Somme, du 9 octobre 1954, page 2, Mr. Galland, boucher a Rue, précise qu'il a vu un engin en forme de cigare descendre a 200 mètres, longer la route qu'il suivait, puis bifurquer comme s'il voulait se poser.
Note: M. Galland a cru voir l'objet l'accompagner. Il n'a pas dit que l'objet le suivait. L'objet a semblé virer sur la droite au moment ou M. Galland virait sur la gauche, et la direction de sa disparition est le sud-ouest, celle à dire celle de la lune.
  On aurait pu penser que B & B avaient tenté de joindre Mr. Galland plus facile a retrouver que Mlle Fin.. Que non point! lls préfèrent de loin se fier à Radar, hebdomadaire parisien qu'ils accusent d'exagération dans d'autres pages ! Car Radar, dont ils exploitent le reportage dans le sens de leurs idées réductrices, divulgue l"extraordinaire" témoignage d'une fillette de trois ans, Nadège Mansart, dont la maman, Mme Nelly Mansart, fit une observation sensiblement identique a celle de Mr. Galland et de sa famille, mais dans un autre secteur de la même région. La fillette, interrogée par un reporter parisien, aurait répondu "J‘ai vu la grosse lune". B & B s'engouffrent dans la brèche pour triompher et clamer que Mme Mansart, tout comme la famille Galland, sans compter les autres passagers des deux véhicules tous identifiés dans les journaux locaux, n'avaient observé que notre satellite ! Incroyable mais vrai. Une gamine de trois ans auraient identifié la cause d'un phénomène qui déboussola sa mère ainsi que d’autres personnes avec qui elle ne se trouvait même pas !
Note: Jean Sider prétend donner des leçons à Barthel et Brucker en faisant la même erreur qu'eux. Nadège Mansart n'a jamais été interrogée par des reporters parisiens, et répétons que c'est sur la base des bulletins du GNEOVNI que Barthel et Brucker affirment que c'était la lune, et non sur l'avis de la fillette de 3 ans.
À noter que dans M.O.C., p. 143, Michel précise que Mme Mansart vit sous un phénomène lumineux en forme de champignon, des sortes de cables courts qui pendaient. Donc, selon B & B, la Lune était câblée...
Note: Ben voyons, M.O.C. étant la bible, tout ce qui s'y lit est exact, donc des cables pendaient réellement sous l'objet, et puisque B & B disent que c'était la lune, c'est que lune avait des cables. Mais comme on sait qu'il n'y a pas de cables sous la lune, c'est que B & B, aurait dit des bétises. Pourtant, dans l'enquête faite, Mme Mansart ne se rappelait pas avoir vu des cables pendre sous l'objet, qu'elle aurait d'ailleurs eu bien du mal à distinguer sur une image aussi petite, et cette enquête, faite sur le terrain, concluait à la Lune sur la base de sa direction et de son comportement. Mais pour Jean Sider, qui croit plus à M.O.C. qu'aux enquêtes, l'affaire est entendue.
  B & B, qui n‘y connaissent rien en psychologie enfantine, n‘ont pas compris que la fillette voulait parler d'une source lumineuse plus grosse que la Lune, car son univers conceptuel et son vocabulaire sont trop limités pour se faire comprendre de gens bornés, qui plus est : mal intentionnés!
Note: Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec Jean Sider sont des gens bornés et mal intentionnés.
  Notez en l’occurrence qu'il se serait agi d'une Lune de forme allongée qui se déplaçait au ras du sol, capable de virer pour filer dans une autre direction .. Une jolie performance pour notre vieille Séléné !
Note: Jean Sider, qui n'est ni enquéteur de terrain, ni astronome amateur et encore moins spécialiste des confusions lunaires, se permet de juger les choses du haut de son ignorance. Il veut ignorer que l'image de la lune est forcément déformée, vue à travers des nuages, et veut ignorer que ses mouvements apparents ne font que réfléter ceux de la voiture.
Figuet, pour sa part, fait confiance aux "travaux" d'un sieur Caudron, qui "explique" tous ces zigzags dans le pays minier par des confusions avec la Lune, mais en faisant appel à un professeur de géologie, Antoine Bonte, de la Faculté des Sciences de Lille.
Note: Jean Sider n'a pas lu les sources de Figuet, c'est à dire les bulletins du GNEOVNI. Ils ignore donc que cette explication par la lune vient d'une analyse complète des tous les témoignages existants (témoignages que Sider n'a pas compilé), et non pas de l'autorité du professeur Bonte.
Cet universitaire aurait mérité un congé sans solde de longue durée pour avoir fait savoir a la presse de son époque que les témoignages du 3 octobre (dont celui de deux gendarmes!) relevaient de la "sélénographie".
Note: Jean Sider nous fait crouler sous les preuves de son ignorance et de sa mauvaise foi: Le professeur Bonte à fait part de sa propre observation de la lune, ce soir là. Lui avait assisté au spectacle complet: lune bien visible en croissant, disparition derrière les nuages, réapparition rougeâtre, déformée et coupée en deux par un nuage, et enfin disparition définitive. Il n'y a pas eu que deux gendarmes, mais toute une brigade de gendarmerie, et on ne voit pas pourquoi l'autorité d'un gendarme, qui n'a vu qu'une partie du phénomène vaudrait plus que celle d'un professeur d'université qui a tout vu. La sélénographie est l'étude de la topographie lunaire et n'a rien à voir avec les déformations de l'image lunaire par des nuages. Enfin, Jean Sider réclame une quasi-révocation pour un professeur d'université estimé, coupable d'avoir observé la lune sans l'avoir pris pour une soucoupe volante!
On peut trouver ces divagations dans La Croix du Nord du 6 octobre 1954, pages 1 et 8. Si B & B s'y étaient référés, cela leur aurait permis de faire appel a un jugement tout aussi stupide, mais qui, du moins, eût flatté leur goût du pédantisme et des explications pseudo-scientifiques.
Note: La référence est exacte, mais on peut s'interroger sur la psychologie de Jean sider quand on lit que pour lui, observer la lune et la reconnaitre pour la lune est une divagation stupide et pseudo-scientifique.
À noter encore deux choses:
1 - Mr. et Mme Galland contestèrent les dires du sieur Bonte publiés dans la presse.“
Note: Mr. et Mme Galland n'admettaient pas qu'ils aient pu se tromper, bien qu'ils aient été dans de mauvaises conditions d'observation, et pas le professeur Bonte.
2 - Dans L‘Ardennais du 19 octobre 1954, page 1, parurent deux photos qui expliquent fort bien la "grosse lune” de Nadège Mansart.“ (D.0. 18).
Note: Ces deux photos montrent chacune deux objets, dont l'un est prétendument la lune, et l'autre une soucoupe. Pour Jean Sider, le fait que la prétendue soucoupe paraisse plus grosse, prouve que c'est bien une soucoupe que Nadège Mansart a vu. Mais il veut oublier que, ni Nadège Mansart, ni sa mère, n'ont vu deux objets, et son explication tombe à l'eau. Surtout, ces deux photos ne montrent jamais que la lune surexposée, et son reflet dans l'objectif. Zéro pointé pour Jean Sider.
  Question : Deux gendarmes sont-ils capables de prendre la Lune pour un ovni au point de faire un rapport d‘observation & leur hiérarchie?
Note: Réponse oui, et même toute une brigade de gendarmerie, pour laquelle leur colonel viendra sur place se faire expliquer l'observation.
(Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, Ramuel 1997, page 94)

Valeur des données précedentes

Nous venons de voir que les auteurs cités précédemment n'ont pas lu la source originelle, et se sont basés sur la grande presse, voire les uns sur les autres.
Que valaient les informations de la presse? A priori, nous ignorons si les auteurs des articles utilisés ont eu des contacts avec le témoin, et la seule façon de le savoir, c'était de le demander au témoin lui même, donc, d'enquêter.
Nous n'avions pas attendu, Barthel et Brucker, et encore moins Jean Sider pour aller enquêter sur cette mémorable poursuite. Après plusieurs tentatives infructueuses, il fut enfin possible de retrouver le témoin à sa nouvelle adresse, et de procéder à une reconstitution des faits.
Mme Nelly Mansart prétend n'avoir jamais lu aucun livre ou revue mentionnant son témoignage. Les seuls journalistes qu'elle vit sont celui du Courrier Picard, et ceux de Radar" (qui se seraient fait proprement éjecter). C'est donc Le Courrier Picard qui est à la base de toute l'affaire.
Ce journal ne figure pas dans la liste des journaux utilisés comme source par M.O.C., et l'article en question rapporte également les cas de Montières, Dreuil-les-Amiens, du plateau de Tingry, et de la RN 336, qui ne sont pas mentionnés dans M.O.C. dont la source est donc indirecte.

Enquète sur les lieux.

le simulateur utilisé
L'enquête a été faite le 18 Aout 1978, d'abord au domicile du témoin, où je l'ai questionné, puis vers 22 H sur les lieux de l'observations et dans des conditions similaires.
Le véhicule utilisé n'étant bien sur plus le même, l'original ayant disparu de la circulation depuis longtemps. Nous avons refait le parcours de Hérissart à Amiens et j'ai fait stopper la voiture en divers points pour y mesurer l'azimut de l'objet, à l'aide d'une boussole et d'un simulateur reconstituaht l'image lumineuse de l'objet décrit, avec la même forme, couleur, luminosité et dimensions apparentes. Cependant je n'ai pas fait de mesure de la luminance. Le témoin étant dans la voiture à la place du chauffeur, une fois qu'il m'avait fait placer le simulateur dans la position estimée de l'objet, je mesurais l'azimut magnétique du témoin depuis le simulateur, ceci pour éviter une perturbation de la boussole par la masse métallique de la voiture. Il suffit d'ajouter 180° pour retrouver l'azimut magnétique estimé de l'objet. La boussole est graduée par 2°. La correction de la déclinaison magnétique (5.7° arrondi à 6°) est comprise dans les azimuts indiqués ci-après. Nous verrons qu'il faut tenir compte de ce que le véhicule n'était plus le même.

Après l‘enquête j'ai présenté au témoin la planche de l'album de Lob et Gigi, "Ceux venus d'ailleurs", ou son aventure est représentée: Rien n'est exact, hormis la distance de Hérissart à Amiens.

Le témoin.

Mme Nelly Mansart (née Nelly Chatellain), était née le 19 Novembre 1928, et mariée, avec un enfant. Elle tenait un café-épicerie 6 rue De la Morlière, à Amiens. Elle a ensuite déménagé (Elle est décédée en 2011 à Hérissart). Elle avait déja entendu parler des soucoupes volantes par Le Courrier Picard et par les conversations dans son café, mais ne s'intéressait pas à l'occultisme ou à l'astrologie. Un test à l‘aide de caractères d'imprimerie montre qu'elle pouvait distinguer deux traits distants de 2mm, vus à 4m, et avait donc une bonne vue.
Mme Mansart ne voulait pas qu'on parle de son observation, mais son mari en a parlé à un chauffeur appartenant à la PJ, qui en a parlé à un ami reporter au Courrier Picard, qui est venu le lendemain ou surlendemain (D'après Le Courrier Picard, c'était le 5, dans l'après midi)

Les circonstances de l'observation.

Une Citroen C4 familiale
Ce Dimanche 3 octobre, vers 21H, Mme Nelly Mansart revenait d'Hérissart, où habitait ses parents, par la départementale 60, accompagnée de sa fille agée de 3 ans, et de ses voisins, Mr et Mme Delarouzée.
Le véhicule, loin de la voiture dessinée par Gigi, était une vieille Citroën C4 familiale.
La nuit était très claire, l'obscurité n‘était pas encore complète, Mme Mansart n‘a pas vu d'étoiles.
D’après Mme Mansart, c'est M. Delarouzée qui aurait découvert l'objet une centaine de mètres avant le carrefour avec la D 11, et qui l'aurait prévenu en disant: "voila une soucoupe volante".
"A d‘autres" aurait répondu Mme Mansart, qui connaissait Mr Delarouzée comme un farceur.
Mais elle vit elle aussi l'objet en arrivant au carrefour, et fut surprise au point de manquer son virage, montant sur le talus d'en face. A cet endroit, l'azimut de la D 60 est de 314° (la géométrie du carrefour a changé depuis). Les témoins ont ensuite suivi la D 11 qui fait plusieurs virages, dont un sur la gauche avant Rubempré. Après ce village, la route est droite avec un sommet de cote à mi chemin, puis descend. A l'entrée de Pierregot, elle fait un virage et remonte, des arbres masquent l'horizon.
Entre Pierregot et Rainneville, la route fait un léger virage, passant de l'azimut 204° à 207°. A la sortie de Pierregot, Mme Mansart s'est arrêtée un temps qu'elle estime à 10 à 15 mn. La route est ensuite droite. Avant Rainneville, des talus masquent l‘horizon. Après, la route descend jusqu'au carrefour avec la route de Cardonnette. Il y a dans l'ensemble peu de points de repère. L'objet fut perdu de vue juste avant le carrefour.
Mme mansart n'a pas vu la lune.

géographie de la poursuite.

1) Découverte par M. Delarouzée

2) Découverte par Mme Nelly Mansart

3) L'objet semble s'éloigner vers Septenville

4) L'objet est vu dans l'azimut 258°

5) Mme Nelly Mansart s'arrète

6) L'objet disparait au loin dans l'azimut 222°

Les données de l'enquète.

- Morphologie de l‘objet:

Forme - Mme mansart m'a dessiné l'objet dont elle se souvenait sur un carnet (image N° 1), après quoi j‘ai découpé cette forme dans un cache pour obtenir une image lumineuse de même forme et couleur que l'objet décrit, pour la reconstitution.
Ce dessin, fait après 24 ans, ne correspond pas au dessin que montre l'album de Lob et Gigi (image N° 2), fait d'après la description donnée par Aimé Michel.
Il ne correspond pas non plus ni à la description que le témoin a fait au Courrier Picard deux jours après son observation (interprétation au dessin N° 3).
Le témoin décrit les bords de l'objet comme un peu diffus et la forme comme à peu près constante mais qui était celle d'une boule au moment de disparaitre.
Le témoin ne se rappelle pas avoir vu de cables ou de tigelles, mentionné par Le Courrier Picard ("des sortes de cables"), et par Aimé Michel, qui en fait l'archétype de la soucoupe méduse.
L'aspect de la lune le 3 Octobre à 21 H est représenté par l'image N° 4 pour comparaison.
On remarque que le dessin N° 1 ressemble un peu trop à la classique soucoupe telle que la voit l'imagination populaire, et que le dessin N° 2 tente de montrer le "chapeau de champignon" avec des sortes-de-cables-pendant-en-dessous tel qu'on le trouve dans M.0.C.

Couleur - rouge orange

Dimensions apparentes - lors de la découverte: comme la lune. Juste avant Pierregot l'objet semblait avoir sa plus grande dimension: large comme la route. Peu avant le carrefour avec la route de Cardonnette, l'objet a rapetissé avant de disparaitre.

- Direction de l'objet:

Azimut - lors de la découverte: 354° ce qui correspond à un angle de 40° avec l'axe de la voiture. Avant Rubempré: l'objet semble s'éloigner vers Septenville, ce qui ne signifie pas qu'il soit dans cet azimut mais que l'interprétation de sa trajectoire laisse penser qu'il s'y dirige.
Après Rubempré l'azimut décrit est 258°.
Après Pierregot l'azimut sera toujours le même. Lors de la disparition l'azimut indiqué est 222°.
Il faut tenir compte de ce que, non seulement les mesures ont été faites 24 ans après, mais aussi que le principal point de repère du témoin était l'encadrement de son pare-brise. Comme le pare-brise de la Citren C4 était vertical et d'un champ plus réduit que celui de la voiture dans laquelle ont été faites les mesures, les mesures sont vraisemblablement entachées d‘une erreur de l'ordre de 5 à 10°.

Hauteur sur l'horizon - le témoin indique: à hauteur d'arbres ou de maisons basse (à la distance ou semble se trouver l'objet). En prenant 6 m pour une maison sans étage et 150 mètres pour la distance estimée, on obtient 2,5°

-Comportement de l'objet:

L'objet semblait accompagner la voiture (il ne la suivait pas mais la précédait). Il s'éloigna vers la droite avant Rubempré, alors que la route descendait et tournait vers la gauche. Il était invisible pendant la traversée du village. Il sembla descendre pour se poser alors que la route descendait vers Pierregot, et fut masqué par des arbres, puis par le village. Mme Mansart s'arrêta aux dernières maisons et laissa passer 10 à 15 minutes. L'objet fut redécouvert à la sortie, garda la même direction par rapport à la voiture jusqu'à Rainneville, disparut derrière des talus à l'entrée du village, réapparut à la sortie, fut perdu de vue un moment à cause de talus, réapparut dans la descente vers le carrefour de Cardonnette et sembla alors s'éloigner en rapetissant. Pas de mouvement en spirale décrit.

-Effet sur le témoin:

Mme Mansart a ressenti des picotements sur tout le corps, qu'elle compare à des piqures d'aiguilles, et qu'elle attribue à la peur. Elle n'avait jamais et n'a plus jamais ressenti ces picotements depuis. Elle déclare n'avoir jamais eu si peur. Depuis son aventure Mme Mansart faisait du diabète. Elle pensait sans l'affirmer qu'il est possible qu'il y ait une relation avec sa peur.

-Données annexes:

D'après Mme Mansart, d'autres témoins auraient vu le même phénomène à Rainneville

Identification.

Pour la morphologie de l'objet le dessin N° 1 n’est guère fiable, mais le N° 3 se passe de commentaires.
La couleur (rouge orange) confirme cette impression, la dimension apparente (comme la lune) également. On est d'autant plus tenté d'incriminer la lune que la petite Nadège Mansart a comparé l'objet à la lune, et qu'on sait qu'à Lille, le professeur Bonte a vu la lune prendre l'aspect qu'on décrit les témoins de soucoupe de ce soir là.
De plus, l'objet avait un comportement de "boule suiveuse", ses mouvements reflétant celui du véhicule.

Voici donc la position exacte de la lune ce soir là:
à Hérissart à 21 H, azimut: 224,5°, hauteur sur l'horizon: 2,4°
à Rainneville à 21H 15, azimut: 227,3°, hauteur sur l'horizon: 0.9°

Et l'objet? Lors de la découverte l'azimut estimé est 354°, soit 40° par rapport à l'axe de la voiture. Mais il est possible que le témoin ait été suggestionné par le fait que l'objet semblait venir du nord et soit resté la plus grande partie du trajet à 20 ou 25° sur la droite de l'axe du véhicule. Cette valeur est d'ailleurs d'autant moins sure que le témoin fut surpris, perdit le controle de sa voiture, et que pendant ce temps l'objet changeait constamment de place par rapport à celle ci. Les valeurs mesurées sur la partie droite de la route sont plus sûres.
Avant Rubempré, l'objet semble se diriger vers Septenville (azimut 240°). Si l'objet se trouvait déja dans une direction voisine de celle ou il a disparu, il était à 10 ou 15° à gauche de l'axe de la voiture, puis dans le virage, la voiture se dirige vers la gauche tout en descendant, il devait sembler s'en aller vers la droite en s'abaissant sur l'horizon, donc sembler suivre une trajectoire oblique se dirigeant précisément vers Septenville.
Après Rubempré, l'azimut estimé est 254°, cette valeur est déja plus fiable que la première, mais il faudrait être sur que le témoin ne confond pas avec la direction qu'avait l'objet par rapport à la voiture avant Rubempré.
Lors de la disparition, l'azimut estimé est 222° (exactement 222,5°). C'est cette valeur qui est la plus fiable. L'objet est resté dans la même direction depuis plusieurs kilomètres, sa disparition est le dernier souvenir du témoin et est plus un soulagement qu'une surprise.

Au moment de la disparition, l'écart en azimut entre la position estimée de l'objet et la position calculée de la lune n'est donc que 4.8°, ce qui est tout à fait compatible avec ce que nous avons vu de la fiabilité des estimations
Pour la hauteur estimée (2,5° environ avant l'arrêt à Pierregot), l'écart avec la position calculée est pratiquement nul. Ce beau résultat ne doit pas faire illusion car on pouvait s'attendre à une erreur d'au moins 1/2°, vu la méthode utilisée pour l'estimation
Enfin le comportement apparent de l'objet est exactement celui qu'aurait eu la lune.

Conclusion de l'enquête.

Nous nous trouvons une fois de plus devant le problème classique: La lune se trouvait à l'endroit que le témoin indique, son comportement était celui qu'il décrit, et sa morphologie était celle de l'objet qu'il a vu. Mais le témoin n'a pas vu la lune, mais une soucoupe. La seule solution, puisque le témoin n'a vu que la soucoupe, et non simultanément la lune et la soucoupe, c'est qu'il y a identité. C'était donc bien la lune que Mme Mansart a pris pour une soucoupe, d'autant qu'elle avait été suggestionnée par l'annonce de M. Delarouzée. Nous allons reconstituer cette illusion.

Reconstitution de l'observation

Pour cette reconstitution, nous avons utilisé une photo du paysage que pouvait voir Mme Mansart à la sortie de Pierregot, et la silhouette d'une Citroen C4, comme celle qu'elle conduisait. On est loin de la reconstitution de Lob et Gigi.

On voit à l'oeuvre l'illusion de de la boule suiveuse: pendant que le paysage défile, la lune reste dans la même perspective et semble accompagner la voiture.

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Dernière mise à jour: 12/12/2019