A la poursuite de la lune à Origny-en-Thiérache

La soucoupe volante d'Origny en Thiérache a moins défrayé la chronique que celle dite d'Harponville, bien qu'elle ait été observée le même jour, soit le 7 septemnbre, mais à la nuit tombée. Il est vrai que son observation n'a été révélée que le 10, et que le premier article de presse date du 12. Quant aux journaux locaux, qui étaient des hebdomadaires, ils n'en ont parlé que le 19.
Cette observation a tout de même été mentionnée dans Mystérieux Objets Célestes par Aimé Michel, qui se basait probablement sur Le Parisien libéré, du 14.

Le premier journal a en parler semble La Voix du Nord.

D'autres témoins ont vu la soucoupe d'Amiens
  Se déplaçant en voiture avec sa femme et sa belle-mère, M. Robert Chovel, d'Origny-en-Thiérache, fut surpris de voir se déplaçant à une altitude relativement basse un disque lumineux qui se dirigeait vers Lechaudron.
  Il put suivre les évolutions de cet engin bizarre pendant un bon moment. Selon ses dires et ceux des témoins, l'appareil serait muni à l'arrière d'un tube par lequel s'échappe une fumée lumineuse. Signalons du reste que c'est la même soirée où un engin similaire aurait été aperçu dans les environs d'Amiens.

Note: C'était donc la nuit du 7 au 8 septembre, et non le 6, comme le mentionne les fichiers des ufologues à la suite d'Aimé Michel. (La Voix du Nord, 12 septembre 1954, page 3)

Ensuite c'est Le Parisien libéré.

L'ENGIN REMARQUE A AMIENS A ETE VU DANS LA THIERACHE

  ORIGNY-EN-THIERACHE, 13 septembre (de notre corr. part.).- La soucoupe volante d'Amiens a-t-elle survolé la région d'Hirson dans la nuit de lundi à mardi de la semaine dernière.? Revenant du cinéma d'Hirson lundi dernier, vers minuit et demie avec sa femme et son beau-père, M.Robert Chovel aperçut, en arrivant au sommet de la côte du Fort, un disque lumineux qui longeait la voie ferrée. Il crut au premier abord que c'était la lune, mais, ayant remarqué que l'engin lumineux se déplaçait, il commença à être intrigué. Il le fut encore plus lorsque l'objet, ayant changé brusquement de direction, s'arrêta de l'autre côté de la route, à une hauteur de 3 à 400 mètres. Selon les dires des trois personnes, l 'engin avait la forme d'un disque lumineux rouge orange et il avait dans le dos une sorte de petite queue luminemse qui semblait faire corps avec le disque.
  Arrivés à la hauteur du pont de Buire,les automobilistes virent ce qu'ils croient être une soucoupe volante prendre de l'altitude et, au moment précis où ils braquèrent les phares sur l'engin, celui-ci se dirigea sur la Hérie,distante de trois à quatre koilomètres, à une allure vertigineuse. De plus en plus intrigué, les trois voyageurs continuèrent leur route et, au lieu de s'arrêter à Origny, foncèrent jusqu'au sommet de la côte du Chaudron dans l'espoir de revoir le mystérieux aéronef de l'autre coté de la Vallée. Ils ne virent plus qu'une vague lueur rouge en direction de Vervins. M.Chovel et sa famille,très discrets, n'avaient pas fait état de cette vision et ce n'est qu'à la suite de l'affaire d'Amiens qu'ils parlèrent de leurs curieuses constatations.

Note: la dépèche du correspondant qui sert de source va manifestement être utilisée par d'autres journaux. Le Parisien libéré va servir se source à Aimé Michel, et à travers lui à toute la littérature ufologique, comme on peut le vérifier sur le site de Patrik Gross. C'est cette dépèche qui situe l'observation le lundi 6 au soir, alors que l'article de La Voix du Nord parle du 7 au soir. Nous apprenons tout de même que M. Chovel n'a parlé de son observation qu'après que les journaux aient mentionné l'observation d'Harponville, et nous verrone plus loin qu'il l'a révélé le 10.
(Le Parisien libéré, 14 septembre 1954, transmis par Michel Jeantheau)

Puis c'est l'Aisne nouvelle.

EN THIERACHE
  La dernière apparition remonte au 13 septembre, en Thiérache. Rentrant du cinéma d'Hirson vers minuit et demie, un automobiliste, M. Chovel, remarque au sommet de la cote du Fort, un disque lumineux longeant la voie ferrée.
Note: Ce ne risquait pas d'ètre le 13, puisque La Voix du Nord en parlait déjà le 12. Le 13 semble être la date de la dépèche d'Agence de presse.
   M. Chovel, ainsi que sa femme et son beau-père qui l'accompagnaient, sont catégoriques quant à la forme et à la couleur de l'engin, d'un rouge orangé, très brillant. Ils ont également noté une sorte de petite queue, lumineuse aussi, semblant faire corps avec le disque.

(l'Aisne nouvelle, 16 septembre 1954, p. 6)

Semaine du Nord permet de retrouver la date de la déposition des témoins.

  Mais le jour méme où les habitants d'Origny-en-Thierache venaient décrire à la gendarmerie un engin lumineux qu’ils avaient vu passer, le 7 septembre - description qui confirme la déposition des deux macons - l’actualité rebondissait dans la salle de commissariat d'un village du Valenciennois où, en pleine suit, un homme terrifié, vint raconter une nouvelle et non moins extraordinaire aventure...
Note: Ce jour ou l'actualité rebondissait était donc le 10 septembre, jour de l'observation de Quarouble, et nous savons maintenant que M. Chovel est venu déposer son témoignage à la gendarmerie le 10, ce qui explique que le premier article de journal date du 12 septembre.
(Semaine du Nord, 16 septembre 1954, page 13)

Les hebdomadaires locaux n'en parle que le 19.

CANTON D'HIRSON
ORIGNY-EN-THIERACHE

  Soucoupe volante ? - En voiture avec sa femme et sa belle-mère, M.Robert Chovel fut surpris de voir, se déplaçant à une altitude relativement basse, un disque lumineux qui se dirigeait vers Le Chaudron. Il put suivre les évolutions de cet engin bizarre pendant un bon moment.
  Selon ses dires et ceux des témoins,l'appareil serait muni à l'arrière d'un tube par lequel s'échappe une fumée lumineuse.

(HIRSON-JOURNAL, 19 septembre 1954, transmis par Michel Jeantheau)

La Gazette de la Thiérache nous en dit plus.

LE MYSTERE DES SOUCOUPES VOLANTES
ON LES SIGNALE EN THIERACHE

  Après les témoignages d'habitants d'Acheux-les-Amiens et de Quarouble près de Valenciennes, un intrigant mystère plane sur ces "apparitions" troublantes. Deux habitants d'Acheux,près d'Amiens certifient avoir vu un engin arrété à quelques centimètres du sol et soudain disparaitre.
  M.Marius Dewilde, de Quarouble, près de Valenciennes, assure avoir aperçu une soucoupe volante et deux petits êtres mystérieux.
Et voilà que chez nous, M.Robert Chovel fils, négociant en vannerie à Origny-en-Thiérache, accompagné de sa femme et de son beau-père M.Sdraulig, revenant du cinéma d'Hirson,vers minuit aperçut à la hauteur du fort, une sorte de disque rouge qui semblait se déplacer en longeant la ligne ferrovière Hirson-Busigny.
Note: Le fait que le nom du beau-père soit cité laisse penser que c'était bien le beau-père et non la belle-mère comme l'ont écrit certains journaux. Quant à la voie ferrée, c'est la ligne Hirson Laon.
Quelques instants plus tard, l'engin se trouvait de l'autre coté de la route. Intrigué et arrivé à la hauteur du pont de Buire, M.Chovel braqua ses phares en direction du disque lumineux et fut très surpris de voir celui-ci prendre subitement de l'altitude à une vitesse vertigineuse. L'engin aperçu,aurait la forme d'un disque orange ayant à sa base une sorte de tuyau lumineux, faisant corps avec le disque.
M.Chovel poursuivit sa route jusqu'au sommet de la cote du Chaudron dans l'espoir de revoir ce qu'il croyait être une soucoupe volante,mais il ne vit plus dans le ciel qu'une vague lueur rouge.
Pour incroyable que cela puisse paraitre,le mystère des soucoupes volantes n' a certainement pas fini de passionner l'opinion publique.

(La Gazette de la Thiérache, 19 septembre 1954, transmis par Michel Jeantheau)

La Croix de l'Aisne confirme.

AU FIL DE L' AISNE
DES SOUCOUPES VOLANTES DANS LA REGION D'ORIGNY EN THIERACHE ET DE CHATEAU THIERRY

  Comme nous le relatons d'autre part,des habitants d'Origny-en-Thiérache et de Chateau-Thierry ont été témoins de phénomènes mystérieux. Sur la route d'Origny-en-Thiérache, M.Robert Chovel revenait, lundi soir, vers minuit et demi, du cinéma d'Hirson, avec sa femme et son beau-père, M. Sdraulig, lorsque, arrivés à la hauteur du fort, ils virent un disque rouge en direction de la voie ferrée Hirson-Buligny.
Arrivé à la hauteur du pont de Buire, ayant braqué ses phares dans la direction du disque lumineux, celui-ci prit subitement de l'altitude et s'élança à une vitesse vertigineuse vers le Herie. L'engin avait la forme d'un disque lumineux ayant à sa base une sorte de queue ou de tuyau lumineux également qui fait corps avec le disque.
A Chateau Thierry, un habitant de la ville a vu au-dessus de la ville un météore ayant à peu près les dimensions d'une roue de motocyclette. Peu après,une déflagration violente était perçue dans un certain nombre de localités, notamment à Jaulgonne, Chartèves et Condé-en-Brie.

Note: météore, ou pas, l'observation de Chateau-Thierry n'a manifestement rien à voir avec celle d'Origny.
(La Croix de l'Aisne, 19 septembre 1954, transmis par Michel Jeantheau)

Le Démocrate reproduit la même dépèche qu'Hirson Journal.

ORIGNY-EN-THIERACHE
   SOUCOUPE VOLANTE ? -En voiture avec sa femme et sa belle-mère, M.Robert Chovel fut surpris de voir,se déplaçant à une altitude relativement basse, un disque lumineux qui se dirigeait vers Le Chaudron. Il put suivre les évolutions de cet engin bizarre pendant un bon moment.
  Selon ses dires et ceux des témoins l'appareil serait muni à l'arrière d'un tube par lequel s'échappe une fumée lumineuse.

(Le Démocrate, 19 septembre 1954, transmis par Michel Jeantheau)

La Dépèche de l'Aisne fournit une explication.

IL S'EN PASSE DES CHOSES CHEZ NOUS
DES SOUCOUPES VOLANTES DANS NOTRE CIEL ...

  On voit des soucoupes volantes de tous les cotés, dans toutes les parties du monde. Il est vrai que de vieux auteurs en parlaient déjà il y a 500 ans ! La plupart de ces fulgurantes apparitions naquirent,il faut bien le reconnaitre, dans certains esprits fuligineux ou portés à la plaisanterie...
  Tout de même,les soucoupes signalées dans le ciel des frontières de Belgique ou de Hollande ont peut-être une origine moins poétique et moins incertaine que la planète Mars. Notre excellent correspondant d'Hirson a entendu cette semaine une nouvelle version quant à la nature et à l'origine de l'engin volant observé dernièrement dans le ciel de Thiérache par de trop rares privilégiés. Il s'agirait,tout simplement d'un hélicoptère à réaction se livrant à la fraude par dessus la frontière franco-belge. Chacun sait que les réacteurs de ce type d'appareil sont disposés à l'extrémité des pales de sustentation; leur mouvement circulaire explique le disque lumineux et la forme soucoupe. Ceci ne prouve évidemment rien, saut que tout un chacun se "décarcasse" pour trouver une explication à ces curieuses apparitions. Reste à trouver comment ces engins peuvent se déplacer sans le moindre bruit !.

Note: L'hypothèse d'un hélicoptère de fraudeur a aussi été invoqué pour l'observation de Quarouble. Cependant, à supposer que l'échappement soit lumineux, le mouvement du rotor ne montrerait pas un disque rouge complet.

(La Dépèche de l'Aisne, 2 octobre 1954, p. 1, transmis par Michel Jeantheau)

Le témoin d'Origny passe à la télévision.

A PROPOS DE "SOUCOUPE" DE CELLE D'ORIGNY EN THIERACHE A CELLE DE L'AVESNOIS
  Dans l'émission de Jean Nohain "36 chandelles" qui a été télévisée lundi soir, les soucoupes volantes ont été à l'honneur. Cela nous a valu, entr'autres d'entendre (et de voir) M.Chovel, industriel à Origny-en-Thiérache, nous conter sa rencontre avec une "soucoupe" un soir qu'il rentrait d'Hirson.
  Avec beaucoup de simplicité,notre Orignacien affirma sa certitude d'avoir eu affaire à une machine volante mais tint-il à préciser de nature terrestre, Il n'était donc pas question de rendez-vous avec les Martiens. Son récit, dépouillé de toute littérature romanesque,était bien propre à enlever la conviction de son auditoire.

Note: Ce lundi soir doit être le 18 octobre. Parallèlement à l'émission télévisée "36 chandelles", Jean Nohain s'occupait aussi de l'émission "soucoupes volantes" sur Radio Luxembourg. Mais il s'agissait dans les deux cas d'émissions de variétés, où, cet automne là, les soucoupes volantes eurent tout de même quelque place.

(La Dépèche de l'Aisne, 21 octobre 1954, p. 4, transmis par Michel Jeantheau)

1958. Aimé Michel disculpe la lune.

Détail aggravant: l'observation d'Origny. Dans le cas où l'on retiendrait l'hypothèse d'un phénomène réel, il faudrait signaler aussi que, pendant la nuit précédant la rencontre de MM. Renard et Degillerboz, trois personnes d'Origny, dans le département de l'Aisne, 110 kilomètres environ plus à l'est, avaient elles aussi fait une étrange observation. Il s'agit de M. Robert Chovel, de sa femme et de son beau-père. Voici le récit de M. Chovel.
Note: Il s'agit en réalité de la nuit suivante.
  «Le soir du 6 septembre, nous étions allés tous trois en voiture au cinéma à Hirson. Nous rentrions à Origny lorsque, vers 0 h 30, en arrivant au sommet de la côte du Fort, sur la nationale 363, nous aperçûmes une sorte de disque lumineux qui filait vers l'ouest en longeant la voie ferrée. Je crus d'abord que c'était la lune, mais je vis bien vite que son mouvement était un mouvement réel, car il changea soudain de direction, monta, et resta immobile à une altitude apparente de 300 à 400 mètres. Nous pûmes alors l'examiner à loisir. C'était un disque rouge orange, pourvu, du côté opposé a son sens de déplacement, d'une sorte d'aigrette lumineuse.
  «Arrivés à la hauteur du pont de Buire, nous le vîmes prendre encore une fois de l'altitude et s'immobiliser a nouveau. En manoeuvrant, je pus alors braquer mes phares sur lui. Il redémarra aussitôt à une vitesse vertigineuse en direction de La Hérie, toujours vers l'Ouest, et disparut derrière une hauteur. Au lieu de nous arrêter à Origny, nous décidâmes de monter jusqu'au sommet de la côte du Chaudron dans l'espoir de le revoir sur l'autre versant. Mais nous n'aperçûmes qu'une lueur rouge qui disparaissait en direction de Vervins, au sud-ouest. Tout cela se passa en ce qu'il faut de temps pour faire une quinzaine de kilomètres en auto.»
  Il n'existe évidemment aucune preuve que ces trois derniers témoins aient vu le même objet que les deux hommes d'Acheux en Amiénois. On peut même, en négligeant les points essentiels de leur observation (mouvement de l'objet la voiture étant arrêtée, aigrette lumineuse), dire que ces trois personnes ont pris la lune pour une soucoupe volante: la lune en effet était à cinq jours de son opposition. Mais inversement, on doit remarquer que cette observation a eu lieu quelques heures à peine avant les phénomènes rapportés à Contay, Foucaucourt-en-Santerre, etc., dans la même région. De plus, les témoins d'Origny ont vu l'objet disparaitre vers l'ouest. Or, Contay et Foucancourt sont à l'ouest d'Origny.

Note: Si l'on suit ce raisonnement, l'engin aurait parcouru 110 KM en 7 H, c'est à dire à la vitesse de 15.7 km/h, soit la vitesse d'un vélo. Or, Aimé Michel lui même dit, pour une distance de 110 km parcourue en 42 mn: "Pour un engin interplanétaire, c'est une moyenne déshonorante" (M.O.C. p. 135)
Par ailleurs, nous savons que les témoins de Contay n'ont vu qu'un hélicoptère, et que l'observation de Foucancourt n'était qu'un canular.

(Aimé Michel, Mystérieux Objets Célestes, Arthaud 1958, p 52)

1979. Michel Figuet soupçonne un engin de la SNCF.

07 09 1954

CE MEME JOUR.
  — 0 h 30, Origny-en-Thiérache (02550 E2). Un disque lumineux longe la voie ferrée. S’agit-il d’une confusion du témoin avec un appareil S.N.C.F.? Il faut signaler aussi que cette méme localité verra un atterrissage avec étres le 28/02/1974.

(Michel Figuet,OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France., Alain Lefeuvre 1979, p. 73)

1979. Barthel et Brucker interroge le témoin trop tard.

Quatre jours auparavant, un habitant dOrigny en Thiérache avait déposé a la gendarmerie, suite a l’observation étrange qu'il avait faite sur la route nationale 363. Dés la parution de |’affaire de Quarouble, ce témoin, Monsieur Chovel, essaya d’entrer en contact avec Marius Dewilde, persuadé d’avoir vu le méme objet que le métallurgiste. Ce n’est qu’aprés qu’il eut glissé sous la porte un croquis de la soucoupe en question, que celui-ci accepta de le recevoir. Or, et d’aprés M. Chovel, le témoin de Quarouble prétendit étre monté a bord de l'objet.
Note: Quatre jours avant quoi? En fait la déposition à la gendarmerie eut lieu le même jour que l'observation de Quarouble. Il est intéressant que M. Chovel ait cru avoir vu le même objet, mais il est douteux que le témoin de Quarouble ait prétendu, quelques jours après son observation être monté dans l'engin. C'est une chose qu'il ne prétendit que bien des années plus tard. Il s'agit manifestement d'un faux souvenir de M. Chovel que Barthel et Brucker n'ont interrogé que plus de vingt ans plus tard.
(Gérard Barthel et Jacques Brucker, La grande peur martienne, Nouvelles éditions rationalistes, Paris 1979, page 103-104)

Analyse

Nous savons par Semaine du Nord que M. Chovel n'a déposé son témoignage que le 10 septembre. Deux jours après, La Voix du Nord en parle brièvement en remarquant que c'était le même jour que l'observation d'Harponville, donc le 7 septembre au soir. Les sources le plus précises nous apprennent que ce soir là, le témoin rentrait du cinéma d'Hirson avec sa femme, et M. Sdraulig, son beau-père. Vers minuit, dit La Gazette de la Thiérache, vers minuit et demi, disent d'autres sources, qui se trompent sur la date. Comme il n'est dit nulle part que M. Chovel a consulté sa montre, il est bien possible que minuit et demi est simplement l'heure où, rentré chez lui, il a pu consulter la pendule. Nous ignorons quel film passait au cinéma REX, à Hirson, mais il est probable que nos témoins en sont sorti bien avant minuit. Nous resterons donc, sur le 7 septembre, vers minuit.


Le cinéma Rex, d'ou revenait les témoins, vers minuit.

   Pour retrouver le parcours de M. Chovel, il faut consulter une carte d'époque. La nationale 363, mentionnée par Aimé Michel est la bonne route, mais a changé de nom depuis longtemps. Elle est aujourd'hui la départementale 363, et ne doit pas être confondue avec la départementale 963, qui n'existait pas à l'époque. Elle n'avait pas non plus son tracé actuel entre Buire et Origny, et suivait les courbes de niveau.
La carte Michelin N° 53, de 1953, nous montre la nationale 363, comme une route à grande circulation, en rouge, ce qui nous permet de bien visualiser le trajet des témoins.
On voit que, partant d'Hirson, la route longe la voie ferrée et traverse la commune de Buire, contourne un mouvement de terrain, traverse Origny-en-Thiérache et continue en traversant "Le Chaudron".

Cependant, pour mieux apprécier ce trajet, une carte plus précise est préférable. Sur la carte ci dessous, nous avons représenté ce trajet en pointillé, En pourpre quand l'objet était visible, en bleu quand il ne l'était pas.

La carte précédente montre que l'objet n'était pas visible sur la majeure partie du trajet, aussi devons nous étudier le trajet où a été vu l'objet, sur la carte ci contre, plus précise et d'époque.

   Dans Hirson même, l'objet n'était pas visible, caché par les maisons. C'est au sommet de la cote du Fort que M. Chovel a découvert l'objet, qu'il a estimé au dessus de la voie ferrée, donc, un peu sur la gauche de l'axe de la route, dans un azimut entre 220 et 230°. Notons que, selon Le Parisien libéré, M. Chovel aurait d'abord pensé à la lune. La flèche supérieure, orange, indique la direction de la lune depuis l'endroit de la découverte.
Ensuite l'objet s'est déplacé sur la droite de la route, mais il faut remarquer que dans la cité de Buire, la route oblique vers la gauche, vers un azimut de 196°.Donc un objet lointain restant dans la même direction aurait paru se déplacer vers la droite.
Puis arrivé au pont de Buire, qui franchissait à l'époque une voie ferrée qui n'existe plus, l'objet semble s'élever, alors que la route descend, et là encore un objet lointain aurait paru s'élever.
Après le pont, la route oblique a nouveau vers la droite, et l'objet part alors vers la gauche "à-une-vitesse-vertigineuse", selon l'expression consacrée. Or c'est encore ce qu'aurait semble faire un objet lointain comme la lune. La flèche inférieure indique la direction de la lune à la sortie du pont.
C'est le classique syndrome de "la boule suiveuse", encore qu'ici, il s'agit plutôt de "boule suivie".

Il n'empèche. M. Chovel aurait d'abord pensé à la lune, ce qui indique que son aspect évoquait la lune, et l'objet avait exactement le comportement apparent qu'aurait eu la lune!
A minuit, à Hirson, la lune apparaissait dans l'azimut 227° et à 3° de hauteur. Elle paraissait donc d'abord au dessus de la voie ferrée, puis a paru se déplacer à droite puis à gauche de la route, selon les pivotements de l'axe du véhicule.
La lune avait donc l'aspect et le comportement de l'objet vu par M. Chovel. Or, pendant qu'il s'intéressait au mouvements de l'objet, il n'a absolument pas vu la lune, qui était dans la même direction. C'est la caractéristique des confusions lunaires. Quoiqu'Aimé Michel ait pu en dire, l'objet vu par M. Chovel était bien la lune.
L'objet n'était pas visible quand l'horizon était caché par des mouvements de terrain. C'est pourquoi M. Chovel décida d'aller jusqu'en haut de la cote du Chaudron pour tenter de revoir l'objet. Il ne vit qu'une vague lueur rouge, et c'est bien normal, puisque qu'à minuit vingt, la lune était en train de se coucher dans l'azimut 230°

L'image de droite montre l'aspect de la lune, le 7 septembre, à 23H 10 T.U, soit à minuit 10, quelques minutes avant le coucher, d'après Stellarium.
(l'image a ensuite eté rougie et floutée)

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Dernière mise à jour: 28/12/2019