1970 Jacques Bergier mélange les histoires de Vallée

Jacques Bergier, né en 1912 à Odessa, fut un personnage assez extraordinaire, précurseur dans divers domaines, il fut le principal promoteur du "réalisme fantastique".
Peu favorisé par la vie dans son enfance, il fut un élève turbulent au Lycée Saint-Louis, et après la faculté des sciences et l'Ecole nationale supérieure de chimie devint ingénieur chimiste, et s'orienta vers la chimie des radio-éléments.
Bergier
Jacques Bergier
Il commenca àlors à s'intéresser à la transmutation, et par là à l'alchimie. Il prétendit avoir rencontré, en 1937, le fabuleux alchimiste Fulcanelli, dont l'existence même est très controversé. Il aurait même prétendu avoir réussi à fabriquer de l'or par transmutation, en faisant se volatiliser brutalement un fil de tellurure de cobalt, le numéro atomique de l'or étant égal à la somme des numéros de ces deux éléments.
La guerre le fait entrer dans la résistance et appartenir au réseau Marco Polo, qui renseignera efficacement les alliés sur les bases de lancement de V1 et de V2. Plus tard, il racontera cette aventure dans Agents secrets contre armes secrètes.
Arrété en 1943 par la Gestapo, torturé, il fut détenu au camp de Mauthausen. Libéré en mai 1945, il revint en France en ne pesant plus que 35 kilos.
Après la guerre Bergier travaille, au niveau scientifique et technique, avec les services secrets français et britanniques.
Ayant fréquenté divers grands écrivains pendant la guerre, il se tourna vers l'écriture dans les années 50. Son premier écrit date de 1947, mais l'ouvrage qui le fit connaitre au grand public est Le matin des magiciens, paru en 1960, pour lequel, il aurait amassé de la documentation avec Louis Pauwels, pendant cinq ans. Ce livre, flagellant les pontifes de la science officielle, allait devenir la bible du réalisme fantastique.
Il devint alors un personnage incontournable de ce mouvement, et écrivit de nombreux ouvrages.
Il s'intéressa à la télépathie, et fut à l'origine de l'histoire de l'expérience du nautilus. Il ne croyait pas aux soucoupes volantes, mais s'intéressait aux extraterrestres, qui nous aurait visité jusqu'à l'année de sa naissance. En effet, selon lui, d'étranges objets ont frolé la Terre le 9 février 1913, mais sont repartis.
L'un de ses derniers ouvrages, Je ne suis pas une légende, est l'autobiographie d'un homme, dont on aurait pu douter qu'il ait réellement existé.


    Traditionnellement, les gens enlevés par des fées reviennent des siècles plus tard alors que, pour eux, il ne s’est écoulé que quelques mois, voire quelques jours. Ces légendes existent depuis des millénaires, dans tous les pays et sur tous les continents. En ce qui concerne les temps modernes, un cas est particulièrement frappant : celui de la double disparition du soldat Jerry Irvin. Alors qu’il est en congé, on le trouve, le 2 mai 1959, inconscient. Il paraît avoir subi un traitement psychologique si particulier qu’on décide de révoquer l’autorisation qu’il avait de pénétrer dans certains bâtiments militaires réservés. Il quitte l’hôpital et on ne le retrouve que le 19 juin de la même année sans qu’il puisse dire ce qu’il a fait dans l’intervalle. On l’examine à nouveau et on l’interne dans un hôpital militaire, section psychiatrie. Le 1er août 1959, il disparaît de l’hôpital. Et on ne l’a jamais revu. Il fut rapidement marqué déserteur et recherché à ce titre, en vain.
    Le Moyen Age est plein de cas de ce genre. L’archevêque de Lyon, Agobard (779-840), avait fait une enquête et découvert que ces disparus prétendaient avoir visité un pays qu’ils appelaient la Magonie. Etant archevêque rationaliste, il refusait d’y croire et avait même, en sa présence, fait lapider trois hommes et une femme qui prétendaient être allés en Magonie, en navire aérien. Qui de sensé pourrait croire à des navires aériens ?
    Ces malheureux avaient prétendu qu’il s’était écoulé, pour eux, très peu de temps pendant le voyage, et qu’il s’en était écoulé beaucoup plus pour le monde extérieur. Ce qui est à noter : la contraction du temps pour un objet se déplaçant à grande vitesse est un phénomène de laboratoire parfaitement établi. Il n’y a aucune raison de manifester devant ce phénomène le scepticisme du « stupide XIXe siècle. »


SOURCE: Jacques Bergier, Les Extra-Terrestres dans l'histoire, J'ai lu, 1974, p. 145, (C) 1970

Remarques:

Jacques Bergier, lecteur prodige, n'avait pas lui-même de bibliothèque: sa mémoire en tenait lieu. boulimique de livres, il en ingurgitait une dizaine en une seule séance. Malheureusement, il se fabriquait ainsi de faux souvenirs en mélangeant les divers sujets qu'il avait lus dans la même séance. On en a un exemple ici, où l'histoire de Jerry Irvin (en fait Gerry Irwin) sort de Passport to Magonia, de Jacques Vallée. Dans celle ci, il y a le thème du "missing time", car, en se réveillant à l'hopital, Gerry Irwin se croyait le 28 février, alors qu'on était le 16 mars.
Mais dans ce livre il y a aussi l'histoire d'Agobard et de la Magonie que Bergier a du lire en moins de tant qu'il n'en faut pour le dire, car il n'y a de vrai dans son histoire que les mots "l'archevêque de Lyon, Agobard", "la Magonie" et "trois hommes et une femme". Il est plaisant de le voir invoquer pour ces prétendus voyageurs, une contraction temporelle, visiblement reprise de l'histoire précédente, et qu'il prétend justifier à l'aide de la relativité.
Après cela, il est assez banal que, comme d'autres auteurs, il écrive que les malheureux furent lapidés, sauf que lui les fait lapider par l'archevêque.

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