1966 Raymond Drake est incohérent


Raymond Drake avait déjà, en 1964, raconté l'incident de Lyon, en une seule phrase.
Il récidive en déballant tout ce qu'il pense de cette affaire, de Charlemagne à la religion cosmique, en passant par la lapidation des quatre prisonniers. Attention, c'est du lourd!


Laws against ‘aerial demons’

  Charlemagne and his heirs passed savage laws to combat ‘demons’ poisoning crops, and the Church, which was still not firmly established, waged bitter war against the ‘Spacemen’, anathematising them as “evil spirits’ haunting the air. This campaign was later to flame into persecution of heresy and witchcraft, to stifle scientific progress for hundreds of years, and to found our Western culture on bases which, probably, are false. Our modem cynical souls simply cannot concieve why some of the most brilliant men in the Middle Ages penned such savage diatribes against ‘aerial demons’, why normally humane priests condoned tortures on alleged wizards and witches suspected of dealing with the ‘Devil’. We must regress our minds to the past and enter that mediaeval world of magic where the Men from Space loomed not as myths but as a menacing reality.

Des lois contre les «démons aériens»

  Charlemagne et ses héritiers passèrent des lois brutales pour combattre les «démons» empoisonnant les récoltes, et l'Église, qui n'étaient pas encore solidement établie, livra une guerre acharnée contre les «hommes de l'espace», les anathématisant comme des «mauvais esprits» hantant les airs. Cette campagne devait plus tard s'enflammer en une persécution de l'hérésie et de la sorcellerie, étouffer le progrès scientifique pendant des centaines d'années et fonder notre culture occidentale sur des bases probablement fausses. Nos âmes cyniques modernes ne peuvent tout simplement pas comprendre pourquoi certains des hommes les plus brillants du Moyen Age ont écrit des diatribes si sauvages contre les «démons aériens», pourquoi des prêtres habituellement humains toléraient des tortures sur des présumés magiciens et sorcières soupçonnés de traiter avec le «Diable». Nous devons régresser nos esprits vers le passé et entrer dans ce monde médiéval de la magie où les Hommes de l'Espace ne se profilaient pas comme des mythes mais comme une réalité menaçante.

Note: Charlemagne et l'église n'ont jamais lutté que contre le paganisme et contre les sorciers. On aurait presque pitié de la naïveté de Raymond Drake, prisonnier de son système de croyance, ou tous les mythes médiévaux recouvrent la réalité des hommes de l'espace.

  Contemporary documents penned in curious Latin suggest that in the ninth century spaceships were actually landing on Earth, and that Extra-terrestrials were making themselves known to men and women as in Old Testament times, just as in recent times the Venusian Orthon is reputed to have greeted Adamski, or, as is claimed, the ravishing Aura Rhanes from Clarion charmed Truman Bethuram. It is possible that even then Initiates were given flights in spaceships, with instruction from cosmic masterslike Enoch and Moses On landing, faced with fearful hostility from the Church, the Adepts founded their secret Mystery Schools. In those dark days UFO enthusiasts were not scoffed at as eccentrics; instead people believed them to be weather-diviners who raised storms and summoned spaceships from the skies (they prayed to ‘heaven’ for ‘God’ and ‘He’ came !). Could it be that they provisioned the Celestials with fruit and corn, symbolical of the vegetarians, and in return received the Secret Wisdom, the Cosmic Religion of Space?

Des documents contemporains écrits dans un curieux latin suggèrent qu'au IXe siècle les vaisseaux spatiaux atterrissaient sur Terre, et que les extra-terrestres se faisaient connaître aux hommes et aux femmes comme à l'époque de l'Ancien Testament, tout comme à une époque récente le vénusien Orthon est réputé pour avoir accueilli Adamski, ou, comme on le prétend, la ravissante Aura Rhanes de Clarion a charmé Truman Bethuram. Il est possible que même alors les Initiés se virent offrir des vols dans des vaisseaux spatiaux, avec l'instruction de maîtres cosmiques comme Enoch et Moïse. À l'atterrissage, face à une hostilité effrayante de l'Église, les Adeptes fondèrent leurs écoles secrètes de Mystères. Dans ces jours sombres, les amateurs d'OVNIS n'étaient pas raillés comme des excentriques; à la place, les gens les croyaient des devins qui soulevaient les tempêtes et invoquaient les vaisseaux spatiaux des cieux (ils priaient au «ciel» pour «Dieu» et «Il» est venu !). Se pourrait-il qu'ils aient approvisionné les Célestes avec des fruits et du blé, symboliques des végétariens, et qu'en retour ils ont reçu la Sagesse Secrète, la Religion Cosmique de l'Espace?
Note: Alors là, c'est du lourd! Drake mélange dans une salade hallucinogène, ce qu'il a compris d'Agobard, l'ancien testament, l'imposture d'Adamski, l'initiation par des maitres Cosmiques, les sociétés secrètes, les ufologues, les tempestaires, les vaisseaux spatiaux, et les végétariens. Agitez, et servez chaud! Il n'y manque que les Atlantes.

  Today our Church closes its eyes to the ‘Spacemen’, a thousand years ago its priests would have tortured Adamski to death, and damned his soul for all eternity. Nowadays, instead of His Grace the Archbishop of Canterbury disputing the UFOs, we witness the role assumed by Science itself, in the person of our Astronomer-Royal and many others.

  In "ADM 840- Agobard, Archbishop of Lyons, sternly condemned popular superstition in his Latin manuscript Liber contra insulam vulgi opinionem (Migne’s Patrologae, Saeculum IX, Annus 840. P. 14-7). In his chapter ‘De Grandine et Tonitrua’ Agobard complains that in the Lyons region. "Almost all folk, noble and lowly, citizens and peasants, old and young, think hailstorms and thunders can be caused by the caprice of men. Now they say as soon as they hear thunder and see lightning ‘The storm is raised’."

  Aujourd'hui, notre Eglise ferme les yeux sur les «hommes de l'espace», il y a mille ans ses prêtres auraient torturé Adamski à mort, et damné son âme pour l'éternité. De nos jours, au lieu de Sa Grâce l'Archevêque de Canterbury contestant les OVNIS, nous assistons au rôle assumé par la Science elle-même, en la personne de notre Astronome Royal et de beaucoup d'autres.

En l'an 840- Agobard, Archevêque de Lyon, condamna sévèrement la superstition populaire dans son manuscrit latin Liber contra insulam vulgi opinionem (Migne’s Patrologae, Saeculum IX, Annus 840. P. 14-7). Dans son chapitre «De Grandine et Tonitrua», Agobard se plaint de ce que dans la région de Lyon. "Presque tous les gens, nobles et modestes, citoyens et paysans, jeunes et vieux, pensent que les averses de grêle et les tonnerres peuvent être provoqués par les caprices des hommes : ils disent dès qu'ils entendent le tonnerre et qu'ils voient l'éclair «la tempête est soulevée»."

  The belief that human beings could control the elements outraged Agobard, who insisted that the divine Scriptures taught that the elements obeyed only God. Tales of Indian medicine-men who bring rain, and Tibetan lamas who are said to cause storms of hailstones, make us wonder whether the people of Lyons were better informed than their own Archbishop.

  La croyance que les êtres humains pouvaient contrôler les éléments indignait Agobard, qui insistait sur le fait que les Écritures divines enseignaient que les éléments obéissaient seulement à Dieu. Des récits d'hommes-médecine indiens qui apportent la pluie et de lamas tibétains qui causent des tempêtes de grêle nous font nous demander si les gens de Lyon étaient mieux informés que leur propre archevêque.

Note: Drake, qui n'a pas lu Agobard, ignore que son livre s'intitule "Contra insulsam vulgi opinionem de grandine et tonitruis", et ne comporte pas de chapitres avec titres. Quant aux récits indiens ou tibétains, ils prouvent seulement que ces supertitions sont de tous les pays et de toutes les époques.

Ships in the clouds

  Agohard continues tersely: "We have however seen so much ruin and heard so much foolishness, so much stupidity and enmity, that they believe and say there is a certain religion called Magonia from whence come ships in the clouds and that they knock down the fruit with hailstones or destroy it with storms. Then some fruit is conveyed back to the same region by the aerial sailors themselves, who reward the Storm-raisers, and they also receive corn and other produce. As for the folk blinded by deep stupidity, who go as far as to believe such things can be done, we ourselves in a certain assembly saw several people exhibited as captives. Three men and one woman, as if they had fallen from the ships themselves. They had been detained for some days in chains, then finally put on show to the mob, and as I have said they were in our presence stoned to death. But however, Truth prevailed. After much disputation, those who put them on public display like a false prophet were confused, just as a thief is confounded when he is caught".
  In his turgid Latin phraseology, Agobard shows no surprise at three men and a woman said to have landed from a space ship; he evidently thought such 'demons" deserved stoning, for he made no effort to save them.

Des navires dans les nuages

  Agohard continue laconiquement: Nous avons cependant vu tant de ruines et entendu tant de folie, tant de bêtise et d'inimitié, qu'ils croient et disent qu'il y a une certaine religion appelée Magonia d'où viennent les navires dans les nuages et qu'ils abattent le fruit avec de la grêle ou le détruisent avec des tempêtes. Ensuite, des fruits sont ramenés dans la même région par les marins aériens eux-mêmes, qui récompensent les chasseurs de tempêtes, et ils reçoivent aussi du blé et d'autres produits. Quant aux gens aveuglés par une profonde stupidité, qui vont jusqu'à croire que de telles choses peuvent être faites, nous-mêmes, dans une certaine assemblée, avons vu plusieurs personnes exposées comme captives. Trois hommes et une femme, comme s'ils étaient tombés des navires eux-mêmes. Ils avaient été détenus pendant quelques jours enchaînés, puis finalement présentés à la foule, et comme je l'ai dit, ils furent lapidés en notre présence. Mais cependant, la vérité a prévalu. Après beaucoup de discussion, ceux qui les ont montré en public furent confus comme un faux prophète, tout comme un voleur est confondu quand il est pris.
  Dans sa phraséologie latine ampoulée, Agobard ne s'étonne pas de trois hommes et une femme qu'on dit avoir débarqué d'un vaisseau spatial; il pensait évidemment que de tels «démons» méritaient la lapidation, car il ne fit aucun effort pour les sauver.

Note: Cette fois, nous sommes en pleine incohérence. Selon Drake, les quatre prisonniers ont d'abord été lapidés. Après quoi il y eut une longue discussion où ceux qui avaient amené ces prisonniers furent confondus "comme un faux prophète", et la vérité triompha. Cependant Agobard ne s'étonne pas qu'on puisse débarquer d'un vaisseau spatial, et, contrairement à la phrase précédente n'a rien fait pour les sauver. Il est vrai que cette phrase précédente était elle même contraire à celle qui la précédait.
Bref, Drake dit n'importe quoi. Remettons les choses en place. Le texte latin dit:
vidimus plures in quodam conventu hominum exhibere vinctos quatuor homines, tres viros, et unam feminam, quasi qui de ipsis navibus ceciderint: quos scilicet per aliquot dies in vinculis detentos, tandem collecto conventu hominum exhibuerunt, ut dixi, in nostra praesentia, tanquam lapidandos. Sed tamen vincente veritate, post multam ratiocinationem, ipsi qui eos exhibuerant, secundum propheticum illud confusi sunt, sicut confunditur fur quando deprehenditur.
Drake traduit:
nous-mêmes, dans une certaine assemblée, avons vu plusieurs personnes exposées comme captives. Trois hommes et une femme, comme s'ils étaient tombés des navires eux-mêmes. Ils avaient été détenus pendant quelques jours enchaînés, puis finalement présentés à la foule, et comme je l'ai dit, ils furent lapidés en notre présence. Mais cependant, la vérité a prévalu. Après beaucoup de discussion, ceux qui les ont montré en public furent confus comme un faux prophète, tout comme un voleur est confondu quand il est pris.
Mais la traduction correcte est:
nous en vimes plusieurs dans une certaine assemblée, montrer ligotés quatre personnes, trois hommes et une femme, comme s'ils étaient tombés de ces mêmes navires: qui étaient apparemment retenus dans les liens depuis quelques jours, et qu'à la fin ils montrèrent à cette assemblée, afin, comme j'ai dit, qu'ils soient comme lapidés en notre présence. Mais cependant la vérité ayant vaincu, après beaucoup d'argumentation, ceux qui les avaient montré, furent confus, suivant cette prophétie, comme le voleur est confus quand il est surpris.
Non M. Drake, ce n'est pas Agobard qui a une phraséologie ampoulée, c'est vous qui ne savez pas le latin. Et il n'est pas question de ruines, ni d'une religion nommée Magonia, ni d'un faux prophète dans le texte d'Agobard. Vous utilisez une traduction infecte.


SOURCE: W.R.Drake, Spacemen in norman times, FSR, 1966, vol. 12, N° 2, p. 17

Remarques:

Drake avait déja mentionné l'incident en une phrase dans Spacemen in the middle ages (FSR may-jun 1964). Quatre mois plus tard, il reparle brièvement d'Agobard, reprochant aux paysans de croire aux tempestaires, dans Spacemen in saxon times. Mais il y cite des cas de 217 avant notre ère jusqu'à l'an 840, alors que l'époque saxonne s'étend du cinquième au onzième siècle
Cette fois, il raconte l'affaire en détails dans Spacemen in norman times, qui contient des cas de 729 à 1125, alors que l'époque normande commence avec la conquète de l'angleterre par Guillaume le conquérant en 1066.
Pas fort en histoire, le monsieur! C'est un peu comme si on écrivait que la reddition d'Alésia eut lieu à l'époque franque, et que Ravaillac fut écartelé sous Louis-Philippe.
Dans ces conditions, on comprend mieux qu'il date le livre d'Agobard de l'an 840, année de sa mort, et qu'il ne l'ait jamsis lu, préférant se fier à une source indirecte.

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