1977 Raymond Drake répète son catéchisme


Raymond Drake avait déjà, en 1964, raconté l'incident de Lyon, en une seule phrase, puis en 1966, développé sa croyance aux sylphes-extraterrestres.
Il récidive en 1977, en réactualisant son Gods or spacemen de 1964, et ses rêveries sont toujours aussi lourdes.


  Contemporary documents suggest that spaceships were actually landing on Earth. Initiates may have received instructions from Cosmic Masters like Enoch and Moses, even Adamski; faced with fearful hostility from the Church Adepts founded their secret Mystery Schools. In that alleged ‘Dark Age’ U.F.O. students were not scoffed as eccentrics, people believed them to be weather-diviners, who raised storms and summoned spaceships. (They prayed to ‘heaven’, to ‘God’ and ‘He came’.) The ‘Contacts’ provisioned the Celestials with fruit and corn, symbolic of vegetarianism, and in return received the Secret Wisdom, that Cosmic Religion of Space.

  Des documents contemporains suggèrent que des vaisseaux spatiaux atterrissaient sur Terre. Les Initiés peuvent avoir reçu l'instruction de maîtres cosmiques comme Enoch et Moïse, et même Adamski; face à une hostilité effrayante de l'Église, les Adeptes fondèrent leurs écoles secrètes de Mystères. Dans ce prétendu "age des ténèbres", les étudiants d'OVNI n'étaient pas raillés comme des excentriques, les gens les croyaient être des devins-météo, qui soulevaient des tempêtes et invoquaient des vaisseaux spatiaux. (ils priaient le "ciel", "Dieu" et "Il est venu" ). Les "Contactés" approvisionnaient les Célestes de fruits et de blé, symboles du végétarisme, et recevaient en retour la Sagesse Secrète, cette Religion Cosmique de l'Espace.

Note: C'est du lourd! Drake mélange dans une salade hallucinogène, ce qu'il a compris d'Agobard, l'ancien testament, l'imposture d'Adamski, l'initiation par des maitres Cosmiques, les sociétés secrètes, les ufologues, les tempestaires, les vaisseaux spatiaux, et les végétariens. Vous avez oublié les Atlantes, M. Drake!.

  Montfaucon de Villars repeated most ancient traditions that the air was filled with a multitude of Sylphs in human form, experts today think the Extraterrestrials materialise from parallel dimensions, invisible worlds as real as our own peopled by Beings similar to ourselves.

  Montfaucon de Villars a répété les traditions les plus anciennes que l'air était rempli d'une multitude de Sylphes sous forme humaine, les experts pensent aujourd'hui que les Extraterrestres se matérialisent à partir de dimensions parallèles, de mondes invisibles aussi réels que les nôtres.

Note: Montfaucon de Villars n'a fait que s'inspirer de la croyance aux "élementaux", qui, au XVIe siècle postulait que chaque élément est habité par une race particulière d'élémental: La terre par les gnomes, l'eau par les ondins, l'air par les sylphes et le feu par les salamandres.

  ‘The famous Cabalist Zedechias in the reign of your Pepin took it into his head to convince the world that the Elements are inhabited by those people whose nature I have just described to you. The expedient of which he bethought himself was to advise the Sylphs to show themselves in the air to everybody. They did so sumptuously. These beings were seen in the air in human form, sometimes in battle-array marching in good order, halting under arms, or encamped beneath magnificent tents. Sometimes on wonderfully constructed aerial ships, whose flying squadrons roamed at the will of the Zephyrs.'210

  "Le célèbre cabaliste Zedechias, sous le règne de votre Pépin, se mit en tête de convaincre le monde que les éléments sont habités par ces gens dont je viens de vous décrire la nature. L'expédient dont il s'avisa fut de conseiller aux Sylphes de se montrer en l'air à tout le monde. Ils le firent somptueusement. Ces êtres étaient vus dans l'air sous une forme humaine, parfois en ordre de bataille marchant en bon ordre, se tenant sous les armes, ou campés sous de magnifiques tentes. Parfois sur des vaisseaux aériens merveilleusement construits, dont les escadrons volants erraient au gré des Zéphyrs."

  The ignorant populace were soon persuaded by Church and State that the Sylphs were sorcerers come to poison their crops. The Sylphs sought to teach the truth by transporting Earth-folk to see wonders of their own world but when they returned these ‘Contacts’ were seized and tortured to death. It chanced that at Lyons three men and a woman were seen descending from an aerial ship, the mob cried out that they were magicians sent by Grimaldus, Duke of Beneventum, Charlemagne’s enemy, to destroy the French harvests. The four innocents were said to have been saved by the timely intervention of Agobard, Bishop of Lyons, though he himself apparently wrote later that all four were stoned to death.

  La population ignorante fut bientôt persuadée par l'Église et l'État que les Sylphes étaient des sorciers venus empoisonner leurs récoltes. Les Sylphes cherchèrent à enseigner la vérité en transportant des Terriens pour voir les merveilles de leur propre monde, mais à leur retour, ces "Contactés" furent saisis et torturés à mort. Il arriva qu'à Lyon, on vit trois hommes et une femme descendre d'un vaisseau aérien, la foule cria qu'ils étaient des magiciens envoyés par Grimaldus, duc de Bénévent, ennemi de Charlemagne, pour détruire les récoltes françaises. Les quatre innocents auraient été sauvés par l'intervention opportune d'Agobard, évêque de Lyon, bien que lui-même ait apparemment écrit plus tard que tous les quatre avaient été lapidés.

Note: Agobard a bel et bien écrit qu'il avait sauvé les quatre innocents qui étaient menacès d'être lapides. Mais voila, Drake, n'a pas lu Agobard.

  When ‘Contacts’ today claim to have flown in spaceships they are met with derision, some might prefer to be martyrs.

  Lorsque les "Contactés" affirment aujourd'hui avoir volé dans des vaisseaux spatiaux, ils sont accueillis avec dérision, certains pourraient préférer être des martyrs.

  Agobard, Archbishop of Lyons, in A.D. 840 sternly condemned popular superstition in his Latin manuscript Liber contra Insulam Vulgi Opinionem.211 In his chapter ‘De Grandine et Tonitrua’ Agobard complained that in Lyons region ‘Almost all folk, noble and lowly, citizens and peasants, old and young, think hailstorms and thunders can be caused by the caprice of men. Now they say as soon as they hear thunder and lightning ‘The storm is raised’.

  Agobard, Archevêque de Lyon, En l'an 840, condamna sévèrement la superstition populaire dans son manuscrit latin Liber contra insulam vulgi opinionem. Dans son chapitre "De Grandine et Tonitrua", Agobard se plaint de ce que dans la région de Lyon. "Presque tous les gens, nobles et modestes, citadins et paysans, jeunes et vieux, pensent que les averses de grêle et les tonnerres peuvent être provoqués par les caprices des hommes : ils disent dès qu'ils entendent le tonnerre et l'éclair "la tempête est soulevée".

Note: Drake, qui n'a pas lu Agobard, ignore que son livre s'intitule "Contra insulsam vulgi opinionem de grandine et tonitruis", et ne comporte pas de chapitres avec titres.

  The belief that human beings could control the elements outraged Agobard, who insisted that the divine Scriptures taught the elements obeyed only God. Tales of Indian medicine-men, who bring rain, and Tibetan lamas said to cause storms of hailstones, make us wonder whether the people of Lyons were better informed than their own Archbishop.

  La croyance que les êtres humains pouvaient contrôler les éléments indignait Agobard, qui insistait sur le fait que les Écritures divines enseignaient que les éléments obéissaient seulement à Dieu. Des récits d'hommes-médecine indiens qui apportent la pluie et de lamas tibétains qui causent des tempêtes de grêle nous font nous demander si les gens de Lyon étaient mieux informés que leur propre archevêque.

Note: Ces récits indiens ou tibétains, prouvent seulement que ces supertitions sont de tous les pays et de toutes les époques, et c'est tout.

  Agobard continued sternly

  ‘We have however seen so much ruin and heard so much foolishness, so much stupidity and enmity, that they believe and say there is a certain region called Magonia, whence ships come in the clouds, they knock down the fruit with hailstones or destroy it with storms, this fruit is conveyed back to the same region by the aerial sailors themselves, who reward the Storm-raisers and they also receive corn and other produce. As far as these folk are blinded by deep stupidity, who go so far as to believe such things can be done, we ourselves in a certain assembly saw several people exhibited as captives. Three men and a woman, as if they had fallen from the ships themselves. They had been detained for some days in chains, then finally put on show to the mob, and as I have said in our presence they were stoned to death. But however Truth prevailed. After much disputation, those who put them on public display like a false prophet were confused, just as a thief is confounded when he is caught.'

  Agohard continue sévèrement:

  "Nous avons cependant vu tant de ruines et entendu tant de folie, tant de bêtise et d'inimitié, qu'ils croient et disent qu'il y a une certaine région appelée Magonia d'où des navires viennent dans les nuages et qu'ils abattent le fruit avec de la grêle ou le détruisent avec des tempêtes, ces fruits sont ramenés dans la même région par les marins aériens eux-mêmes, qui récompensent les faiseurs de tempêtes, et ils reçoivent aussi du blé et d'autres produits. Quant à ces gens aveuglés par une profonde stupidité, qui vont jusqu'à croire que de telles choses peuvent être faites, nous-mêmes, dans une certaine assemblée, avons vu plusieurs personnes exposées comme captives. Trois hommes et une femme, comme s'ils étaient tombés des navires eux-mêmes. Ils avaient été détenus pendant quelques jours enchaînés, puis finalement présentés à la foule, et comme je l'ai dit, ils furent lapidés en notre présence. Mais cependant, la vérité a prévalu. Après beaucoup de discussion, ceux qui les ont montré en public furent confus comme un faux prophète, tout comme un voleur est confondu quand il est pris."

Note: Drake est aussi confus que le voleur dont il nous parle: les quatre prisonniers ont d'abord été lapidés. Après quoi il y eut une longue discussion où ceux qui avaient amené ces prisonniers furent confondus "comme un faux prophète", et la vérité triompha. Devont nous comprendre que ceux qui furent confondus durent admettre qu'ils avaient fait assassiner les malheureux?

  Baluzius noted the vigorous persecution of Storm-raiser by the Church; Herardus, Archbishop of Turin, fulminated against witches and fortune-tellers ; they were prohibited and punished in public.

  Baluze a noté la vigoureuse persécution des faiseurs de tempêtes par l'église; Herard, archevêque de Tours, fulminait contre les sorcières et les diseuses de bonne aventure; ils étaient interdits et punis en public.

  The 18th century mythologist, Jacob Grimm, in Germany, knowing nothing of our Flying Saucer lore, found Agobard’s story quite bewildering; he wrote that the ‘Tempest Men' call the airship to them. The real Lord of the Weather takes the corn dislodged by the hail with him and remunerates the conjurers who might be called his priests. The Christian people said ‘These conjurers sell the grain to the astronauts and they carry it away.’ He thus infers it was the Spacemen who caused the aerial storms with their airships, making fruit fall from the trees and flattened crops, which their ‘Contacts’ sold to them as provisions. The name ‘Magonia’ puzzled Grimm; he said ‘Magonia takes us to some region where Latin was spoken; if we may rely on it referring to Magus, i.e. a magic land.’ In old provencal, the langue d’oc, ‘Magonia’ might well have meant a fabulous country of the skies212

Le mythologue du 18ème siècle, Jacob Grimm, en Allemagne, ne connaissant rien de nos traditions des soucoupes volantes, a trouvé l'histoire d'Agobard assez déconcertante; il a écrit que les "Hommes des Tempêtes" appellent à eux le vaisseau aérien. Le vrai seigneur du temps prend avec lui le blé délogé par la grêle et rémunère les conjureurs qu'on pourrait appeler ses prêtres. Les chrétiens disaient: "Ces conjureurs vendent le grain aux astronautes et ils l'emportent." Il déduit donc que ce sont les hommes de l'espace qui ont causé les tempêtes avec leurs vaisseaux aériens, faisant tomber les fruits des arbres et renversant les récoltes, que leurs "Contactés" leur ont vendu comme provisions. Le nom "Magonia" intriguait Grimm; il a dit: "Magonia nous emmène dans une région où l'on parlait le latin; si nous pouvons nous en référer à Magus, c'est-à-dire à une terre magique." En vieux provencal, la langue d'oc, "Magonia" aurait pu signifier un fabuleux pays des cieux.

Note: Jacob Grimm ne connaissait effectivement rien des soucoupes volantes, et, vu l'époque où il écrivait, il ne risquait pas de parler d'astronautes, d'hommes de l'espace et de contactés. Drake est ici en pleine rêverie.
210. Villars, Montfaucon de, Le comte de Gabalis, Nizat, Paris.
Note: C'est Nizet, et non Nizat.
211. Migne's Patrologiae, Anno 840, Saeculum IX, Liber contra vulgi opinionem.
Note: C'est plutôt Saeculum IX. S. AGOBARDI, Lugdunensis episcopi... OPERA OMNIA, Accurante J.-P. Migne, 1851, col 147-158, ITEM LIBER CONTRA INSULSAM VULGI OPINIONEM DE GRANDINE ET TONITRUIS. Le titre Liber contra vulgi opinionem signifierait "Livre contre l'opinion de la foule"
212. Grimm, Jacob, Deutsche Mythologie (trans. J.S. Stollybrass), Edinburgh University.
Note: C'est TEUTONIC MYTHOLOGY, traduction de James Steven Stallybrass.


SOURCE: W.Raymond Drake, MESSENGERS FROM THE STARS, SPHERE BOOKS, 1977, p. 188-190

Remarques:

Drake avait déja mentionné l'incident en une phrase dans Spacemen in the middle ages (FSR may-jun 1964). Quatre mois plus tard, il reparle brièvement d'Agobard, reprochant aux paysans de croire aux tempestaires, dans Spacemen in saxon times. Mais il y cite des cas de 217 avant notre ère jusqu'à l'an 840, alors que l'époque saxonne s'étend du cinquième au onzième siècle
Puis, il raconte l'affaire en détails dans Spacemen in norman times, qui contient des cas de 729 à 1125, alors que l'époque normande commence avec la conquète de l'angleterre par Guillaume le conquérant en 1066.
Maintenant, il réactualise son livre Gods or spacemen, de 1964, en y incorporant l'essentiel de son texte de 1966. Mais il n'y a toujours pas grand chose de vrai.
En particulier, les références qu'il donne sont fausses, ce qui prouve assez qu'il ne les a pas consulté. Et s'il les avait consulté, il aurait su (par l'édition Nizet) que le comte de Gabalis n'est qu'une fiction, et (par l'édition de J-P Migne) qu'Agobard n'a jamais prétendu avoir vu lapider les quatre malheureux accusés.
Et certains présentent Raymond Drake comme un historien!
Non, Raymond Drake n'est pas un historien. C'est un imposteur!

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