1858 Le baron Ernouf est mal documenté


Le baron Ernouf est l'auteur d'une Histoire de Waldrade, de Lother II et de leurs descendants, d'après divers chroniqueurs de l'époque. Lother II étant le fils de l'empereur Lothaire, lui même fils de Louis le pieux, et petit fils de Charlemagne. Nous sommes sonc en plein dans l'histoire de la dynastie carolingienne. Pour mieux nous guider dans ce monde carolingien, l'auteur ajoute 134 pages de notes et éclaircissements sur les arts, moeurs et coutumes de l'époque, et en particulier sur la sorcellerie et les superstitions.

XVIII

  Agobard, archevêque de Lyon dans la seconde moitié du IXe siècle, nous a transmis quelques détails curieux et précis sur une autre espèce de sorciers qui, de son temps, jouissaient d’une grande vogue.
Note: En réalité, Agobard fut archevèque de Lyon de 814 à 840.
C’étaient les tempestarii, qui avaient la prétention de diriger les nuages, de faire tomber ou de détourner à leur volonté la foudre, la gréle et la pluie. Il nous apprend que de son temps, on attribuait généralement ces orages destructeurs à l’invasion de génies malfaisants, montés sur des vaisseaux aériens, sur lesquels ils chargeaient les fruits et les récoltes détruits par l’ouragan. C’était là, disait-on, le prix convenu entre les sorciers des tempétes, et les démons qui leur obéissaient.
Note: Quelle salade! Agobard nous dit qu'on croyait que les tempestaires savaient faire tomber la grêle par des incantations. Ce ne sont pas les occupants des vaisseaux aériens qui auraient fait tomber le grêle, et ils n'étaient pas perçus comme des démons. ils étaient simplement supposés acheter les récoltes perdues aux tempestaires.
On reconnait là une vague réminiscence du culte d’Eole et de la personnification des génies des airs; et cette croyance superstitieuse était encore si bien enracinée dans le peuple, qu’Agobard trouva un jour dans une de ses visitcs diocésaines quatre malheureux vagabonds, trois hommes et une femme, qui étant sans doute arrivés inopinément dans un pays récemment dévasté par un furieux orage, et ne sachant pas la langue du pays, avaient été pris pour des démons fourvoyés, qui s’étaient laissés tomber par mégarde de leurs nacelles aériennes.
Note: Voila bien des suppositions, vraisemblables, certes. Mais Agobard dit simplement que dans une assemblée, que logiquement il présidait, on lui amena trois hommes et une femme, ligotés, qu'on prétendait être tombés de navires aériens.
L’archevéque eut beaucoup de peine à empêcher le peuple de lapider ces malheureux, et il déplore à cette occasion la stupide crédulité de certains chrétiens, si prompts à se passionner pour des fables que les païens eux-mémes auraient repoussées. ll va sans dire que les tempestarii avaient le pouvoir de détourner les orages, comme ils avaient celui de les attirer. C’était la partie la plus lucrative de leur industric, et, au dire d’Agobard, il se trouvait bon nombre dc cultivateurs assez simples pour payer à ces sorciers une redevance annuelle pour la préservation de leurs récoltes. C‘étaient les primes d'assurances de ce temps-là.
Note: Agobard ne dit pas que les tempestaires étaient les mêmes que ceux qui se faisaient payer pour protéger les récoltes. Il parle de ceux ci comme des hommes les plus lamentables, qui avouaient qu'ils ne savaient pas soulever les tempêtes, mais qu'ils pouvaient en protéger.


SOURCE: Le baron Ernouf, Histoire de Waldrade,Paris, 1858, p. 454-455.

Remarques:

L'intention de l'auteur, de nous renseigner sur les superstitions de l'époque était louable, mais on se demande bien où il a trouvé sa documentation.

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