1880 Reginald Lane Poole explique l'action d'Agobard


AGOBARD AND POPULAR SUPERSTITIONS

The rule thus stated Agobard proceeds to apply to the 'vulgar errours’ of his day. Want of faith is the root of superstition: it is nurtured by unreason. t The wretched world lies new under the tyranny of foolishness : things are believed by Christians of such absurdity as no one ever could aforetime induce the heathen to believe, who knew not the Creator of all. Of the various works which he wrote upon this subject, not the least interesting, and certainly the most curious, is the treatise Against the absurd Opinion of the Vulgar touching Hail and Thunder. It appears that u there was a class of impostors who assumed to themselves the office of ‘ clerk of the weather.’ These tempestarii, or weather-wizards, claimed the power not only of controlling the weather, and securing the fields from harm, but also of bringing about hail and thunder storms, x and especially of directing them against their private enemies. y Plainly they derived a goodly revenue from a blackmail forced by the double motives of fear and hope. z We have seen and heard, says Agobard, many who are overwhelmed by such madness, carried away by such folly, that they believe and assert that there is a certain region called Magonia-no doubt the Magic Land-whence ships come in the clouds : the which bear away the fruits of the earth, felled by hail and destroyed by storms, to that same country; and these sailors of the air forsooth give rewards to the weather-wizards, and receive in return the crops or other fruits. Certain ones have we seen, blinded by so dark a folly, who brought into an assembly of men four persons, three men and a woman, as having fallen from the said ships ; whom they held in bonds for certain days and then presented before an assembled body of men, in our presence, as aforesaid, that they should be stoned. Howbeit the truth prevailed, after much reasoning, and they who brought them forward were confounded.
t Lib. contra insulsam vulgi opinionem de grandine et tonitruis, XVI p.275 B
u capp. i., XV. pp. 271 D,E, 274 G.
x cap. iii. p. 272 H.
y cap. XV. p. 274 G.
z cap. ii. p. 271 F,G.
AGOBARD ET LES SUPERSTITIONS POPULAIRES

La règle ainsi énoncée Agobard continue à s'appliquer aux «erreurs vulgaires» de son temps. Le manque de foi est la racine de la superstition: elle est nourrie par la déraison. Le misérable monde est nouveau sous la tyrannie de la sottise: des choses sont crues par les Chrétiens, d'une telle absurdité que personne n'aurait jamais pu inciter à y croire les païens, qui ne connaissaient pas le Créateur de tout. Parmi les divers travaux qu'il a écrits sur ce sujet, non le moins intéressant, et certainement le plus curieux, est le traité Contre l'absurde opinion du vulgaire concernant la grêle et le tonnerre. Il semble qu'il y avait une classe d'imposteurs qui assumaient eux-mêmes la fonction d' «employé du temps». Ces tempestaires, ou sorciers du temps, revendiquaient le pouvoir non seulement de contrôler le temps, et de protéger les champs du mal, mais aussi de provoquer des tempêtes de grêle et de tonnerre, et surtout de les diriger contre leurs propres ennemis. Il est clair qu'ils tiraient un bon revenu d'un chantage forcé par les doubles motifs de la peur et de l'espoir. Nous avons vu et entendu, dit Agobard, beaucoup qui sont accablés par une telle folie, emportés par une telle sottise, qu'ils croient et affirment qu'il y a une certaine région appelée Magonia - sans doute la Terre Magique - d'où des navires viennent dans les nuages: lesquels emportent les fruits de la terre, abattus par la grêle et détruits par les tempêtes, dans ce même pays; et ces matelots de l'air donnent des récompenses aux sorciers et reçoivent en retour les récoltes ou autres fruits. Nous en avons vu quelques-uns, aveuglés par une folie aussi obscure, qui ont amené dans une assemblée d'hommes quatre personnes, trois hommes et une femme, comme étant tombés des dits navires; qu'ils ont tenu dans des liens pour quelques jours, puis présentés devant un corps d'hommes, en notre présence, comme susdit, pour qu'ils soient lapidés. Cependant, la vérité a prévalu, après beaucoup de raisonnements, et ceux qui les ont amenés ont été confondus.


SOURCE: R. L. Poole, Illustrations of the History of Medieval Thought and Learning, The Macmillan company, 1920, p. 36, (C) 1880)

Remarques:

La source de Poole est la Maxima bibliotheca veterum patrum, de Margarin de la Bigne, à laquelle renvoient les références. Bien que les différents éléments ne soient pas présentés dans le même ordre que dans le livre d'Agobard, on sent bien que l'auteur l'a lu, et surtout compris. La traduction est assez bonne, à de petits détails près, comme "fruges", qui signifie récoltes en général, et pas seulement les fruits.

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