1904 Paul Sébillot évoque les bateaux des tempestaires


LIVRE PREMIER
LE CIEL

IDÉES GÉNÉRALES

  Les nuages ne sont pas des brouillards plus ou moins épais répandus dans l'atmosphère, mais des agglomérations dont la nature n'est pas définie ; on leur attribue toutefois une certaine épaisseur et une certaine solidité, et ils forment des espèces d'îles aériennes ; des génies ou des magiciens peuvent y résider ou s'y cacher, les guider, les faire servir à leurs promenades ou à leurs opérations qui, ainsi qu'on le verra au chapitre des Météores, sont souvent malfaisantes.
  Des traditions du moyen âge leur accordaient une consistance suffisante pour porter les bateaux des tempestaires, qui, d'après le traité de Grandine, composé par l'archevêque de Lyon Agobard († 840) venaient chercher le grain haché par les orages et le transportaient par la même voie dans la fabuleuse contrée de Magonia 6.

Note: Le traité d'Agobard ne s'appelait pas de Grandine, et Agobard dit que les bateaux venaient dans les nuages, mais ne dit rien de la consistance des nuages, ni de celle des bateaux.

6 Grimm. Teutonic Mythology, t II, p. 638.

CHAPITRE II
LES METEORES

LES CONDUCTEURS DE METEORES

  Au moyen âge les tourbillons de vent, et plus encore les ravages de la grêle étaient l'œuvre de tempestaires qui savaient les diriger et s'en servir à leur avantage. D'après le traité de Grandine, composé par l'archevêque de Lyon Agobard, (IX°siècle) les grains abattus par les orages et les grélons passaient dans une fabuleuse contrée de l'air, appelée Magonia, à l'aide de navires que les esprits souffleurs dirigeaient à leur gré 1. Quelques centaines d'années après, on ne connaissait plus cette région aérienne, mais le vulgaire accordait encore aux tempestaires un grand pouvoir sur les phénomènes célestes.
Note: Plus exactement, Agobard dit qu'on croyait que les grains passaient en Magonie, mais pas que les navires étaient dirigés par les tempestaires.

1 Grimm. Teutonic Mythology, t II, p. 638.


SOURCE: Paul Sébillot, Le folklore de France, E. Guilmoto, 1904, tome 1, p. 5 et p.99

Remarques:

Sébillot ne semble pas avoir lu le traité d'Agobard, qui était pourtant disponible en français depuis 1841.

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Dernière mise à jour: 16/01/2019